Sachez-le
Ils marcheront dans l’oubli des sables
immobiles
sans autre horizon qu’une pensée qui les fuira
brûlés par des remords sans issue
glacés par des neiges suicidaires
Ils chercheront en vain parmi les mirages
quelques souvenirs
où pourrait se lire leur enfance
quelques désirs
où la beauté aurait la forme de l’amour
Ils voudront arracher leurs turpides masques
déchirer leurs oripeaux de citoyens
abattre leurs idoles
mais leurs visages ne seront que viande à mouches
leurs corps reflets de mille fantasmes
leurs idées opium
Ils parleront pour n’exprimer qu’absence
avortement
échos vides à l’infini répercutés
et la Poésie à côté d’eux rira d’un rire hystérique
Ils regarderont un soleil-cyclope
des étoiles mortes avant le lignage d’Adam
de leurs yeux hébétés d’aveugles
Ils crèveront de soif près des eaux croupies de l’espérance
Priez pour eux