Quand meurent les lions restent les chacals
restent les hyènes Les étoiles s’éclipsent
et les ténèbres recouvrent tous les cœurs
Que faire alors sur les chemins qui se perdent
Entre les quatre horizons semble stagner
un interminable automne où chaque vie
s’enlise Dans le ciel volent seulement
des légions d’angoisses aux ailes de cendre
Le brouhaha des pensées va polluant
le front et les yeux de l’enfance avortée
Les statues que lapide un siècle de fer
crient vengeance Et l’amour se vêt de silence
Dans les cités quelquefois pleut un sang noir
Des roses soudain y poussent dont l’arôme
enivre les dévots du progrès L’esprit
s’égare dans le dédale de l’absence
Aux forêts qui brûlèrent a succédé
le désert Mais un désert veuf de poète
De prophète Faut-il dès lors n’espérer plus
qu’une armée d’archanges déchirant le monde