Chagrin, chat gris
Misti n'est pas content : sa maison est emplie
De bruit, de pas, de cris. Ce n'es pas son envie :
Il préfère dormir, seul, sur un canapé,
Puis changer de fauteuil en suivant le tracé
Des rayons de soleil. Sa maman, ma parole,
Avec tous ses parents, s'épuise et devient folle.
Il faudra revenir au bonheur, deux à deux,
– Ou trois, mais jamais plus car rien n'est onéreux
Dans ce qui fait plaisir. Ils font trop de manières,
Ces humains, pour Noël, et combien régulières…
Les chats sont très patients, sages dans leur exil.
On devrait écouter leurs "mïaou" subtils
Qui valent les éclats des grandes assemblées.
(S'il reste du gâteau, la paix sera signée).
Le clown
Soigneusement il se maquille :
Il n'y aura pas de coquille
À son portrait. C'est important
Pour la magie, pour les enfants
Qui le suivront dans son voyage.
Et la pâleur de son visage
A disparu sous les couleurs,
Comme s'il exposait son cœur
Dans son étrangeté profonde.
Est-il drôle, ce petit monde,
Autour de la piste, ce soir !
Les yeux scintillent dans le noir
Comme de nouvelles étoiles
Qui se blottissent sous la toile.
Les mâts soutiennent la forêt
Contre tout ce qui nous déplaît.