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silver

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Publications sur Toute La Poésie

Ne m'appelez plus mon ange! (surtout quand vous lorgnez mon cul)

29 mai 2023 - 11:47

...J'étais tranquille dans le drugstore,

histoire de faire mes p'tites emplettes

quand un type aux airs de cadors,

repérable à des kilomètres,

se met à m'pister comme une bête

 

C'est clair, il prend mon cul pour cible!

Et se croyant irrésistible

me lance des coups d'oeils assez sales

en manière de madrigal

 

Et il se vexe, l'animal,

que j'réponde pas d'un air amène

à ses sous-entendus obscènes

dont j'aurais dû m'sentir flattée

(puis quoi, encore? Faut pas pousser!)

 

Il me dénigre, me stigmatise,

voudrais m'faire passer pour une bille

quand ses regards me déshabillent

au milieu du supermarché

comme si j'étais une marchandise!

 

Redescends, capitaine Relou!

Et sache que j'ai pas peur du loup!

C'est juste que les porcs me rebutent

car je n'suis ni soumise, ni pute!

Spleen spongiforme

09 avril 2022 - 08:59

Les grincements métalliques de la tôle criblée de pluie

 

Le crin-crin saccadé des caoutchoucs sur la vitre

 

La pluie glisse et ruissèle à gros sanglots sur la vitre

 

 

Les essuie-glaces peinent à à soulever le rideau lourd qui s'abat

 

Sur les bords du pare-brise, l'eau trace des sillons tremblant comme des larmes

 

 

Le ballet monotone des balais sur la vitre

 

Le battement intermittent des essuie-glaces sur la vitre

 

 

Comme résonne en moi la mélancolie du ballet monotone

 

Au rythme intermittent des battements de mon coeur

 

 

A l'intérieur, la buée colle un film opaque sur la vitre

 

 

Et sans savoir pourquoi, l'eau qui tombe au-dehors

 

fait monter l'eau en moi

 

comme la buée sur la vitre

 

 

Je n'y vois que de l'eau

 

Que de l'eau

 

 

Encore spéculer

31 janvier 2022 - 12:50

Revenir encore en ce séjour onirique

Genèse ou accomplissement

Comme le regard qu’aimante la lumière

S’aller perdre

En quête de transparence

Sur les sentiers buissonniers

D’une forêt de prismes singuliers

 

Où des voix devenues familières

Transfigurent des auberges

Amènes et intimistes

Où se reposer

D’un réel fallacieux

 

Clandestine,

Se faufiler

Entre les bribes des conversations

Pour en savourer

Les atmosphères

 

Ne dire mot

Laisser ses visites régulières et anonymes

Signer seules

Sa gratitude et son attachement

 

…Aussi, la présence

D’un fantôme aimé

Ombre de lune reflétant la lumière

Imprègne ces lieux hors le temps

 

Si elle élit domicile

Au plus mystérieux des passages

Où nul écho ne résonne

Comme pour souligner

La vacuité d’un dialogue…

 

…Mais elle se rit

Des ségrégations claquemureuses

 

Entêtant et subtil, son chant

Fraye un chemin de Cocagne

 

Et sa voix

Immatérielle et traversante

Que ni mort ni vie n’encloisonne

Ira encore son Odyssée