Mojo2

Se jeter par la fenêtre

du rez-de-chaussée

et filer droit dans la plaine

sentir la rosée mouiller ses chaussettes

cligner des yeux face au soleil s'élevant

souffler, poings serrés, de l'air brumeux

dans l'air

devant, devant, rien d'autre

que l'inconnu

peut-être une inconnue

qui pourrait apparaître

au coin de la rue,

s'il y avait une rue,

au bord du chemin

si l'on voulait en suivre un

au lieu de s'engouffrer dans l'espace grisant lumineux

et se perdre soi-même de vue.

#FF

file filou

vendredi

vendre dix jours

à un suiveur d'arobase

et se casser le bout du nez

sur la fin de semaine enrayée

tague ton hash

hache tes tags

et vire-lourde

les hoquets laborieux

d'une semaine enfin décimée.

Hâte-toi

c'est à qui

c'est @qui

@quivoudra

me lire

m'offrir sans le dire

un air d'été en RT

un souffle anonyme et virtuel

sur le coin de l'oreille.

et touitti quanti...

Je contrôle mes émotions

Je suis calme comme un caillou rond

J'écoute le vent, je sens l'odeur

d'un feu de feuilles au loin

J'ai la tête folle et légère

En gros, je gère.

Sauf si:

y'a plus de café

y'a du trafic

y'a de la bêtise

dans l'air

et dans l'esprit du temps

y'a plus le temps

de s'en boire

un dernier verre au comptoir avec les potes

ou si le PSG transforme l'OGC Nice

en compote.

Alors là,

la connerie prend le volant,

les nerfs le commandement

j'éructe, je déblatère,

je rugis, j'enregistre

un pic de fièvre haleteuse

je maudis la planète,

ses gens et ses bébêtes

je pète, je centripète,

j'envoie tout valdinguer

et je me sens vivant.

Un satrape

ça s'attrape

ça se trappe

ou bien

c'est juste une vue de l'esprit

qui dérape?

Un oryctérope

ça se corde

ou ça se corse

c'est myope en tout cas

vu la taille de ses oreilles

pour qui en a vu un

voire plusieurs

un sapajou

c'est mignon

c'est trognon

ça bouffe des pommes

quand ça en trouve

c'est pas souvent,

ah bon?

un apophtegme

on s'en souvient

quand on n'a plus

que la parole des autres

pour s'exprimer

dont acte.

Trève de conneries

c'est l'heure du taf.

Sur le mur elle s'étend,

plate comme un non-sens parfait.

Fleuve Congo et forêts indomptables

Des points dont on ne sait rien

Et des gens qu'on devine

cachés dessous

sous l'encre anodine.

La maxima carta

de périls annoncés

de rêves un petit peu

hallucinés.

On peut y tracer

d'un doigt hésitant

des voies imprévues

puis rebrousser chemin

dans l'instant.

Mais demain,

oui demain,

fini les conjonctures

et vive l'aventure

les moustiques

les serpents

et les regards blasés

des âmes vulnérables

qu'on croit venir aider.

Et laisser derrière soi

collée au mur et bientôt craquelée

la carte aux mille pistes

l'écran-papier léger de nos rêves éclatés.

des gens qui t'écrivent d'ailleurs

à l'heure où selon toute

probabilité

Ils devraient dormir

des bruits de sape, des rangements de sapes

et des horloges électroniques

qui n'osent plus moufter

et des pas sur le gravier

dehors, d'un inconnu

qu'on connaît peut-être

et qui rentre chez lui ou chez qui.

un petit paquet de questions

qui se traînent et tournent

au fond de nos têtes

tétues, sournoises,

et sans issue.

y's passe des trucs la nuit

quand tu dors

ou quand tu insomnises

qu'il faudrait pas savoir

qu'il faudrait ignorer

mais qui matin venu

te pètent à la gueule.

de toute façon.

Oui, je sais,

ce matin

j'ai la gueule de Sapin:

lunettes sur le nez

et destination coiffeur

pour la boule à zéro.

blues du meetingman

blues du morningman

c'est de l'angliche, ça tombe mal

je pige pas la moitié d'un son

de saxon

L'autre avec sa cravate

droite comme un zi

zig sans ses zag

rafistole son bouchon

fait des zo et des za

et des petits cercles

au crayon bic

et rebique

La petite dame au fond

de la salle

mi-brune mi-blasée

sur une chaise bancale

pense à autre chose

pense à la pause

clope et coup de phone

à John, saxon aphone

Et moi dans tout ça

je n'y suis pas non plus

j'ai perdu

mon élan de jeune con

j'ai perdu

mes lunettes

et j'ai perdu

mille balles au poker

hier

ainsi qu'une belle occasion de me taire.

c'est une photo N&B

avec du grain à moudre

avec du temps, du dé à coudre,

On y voit le grand-père,

à la moustache fière

et la grand-mère

en plein rêve

et tout un paquet de gens

ni d'Eve ni d'Adam

leurs dents pleines d'étincelles

noir&blanc

qui sourient pour l'éternité.

Un climat beaucoup trop pical

me vrillait les artères

et le reste.

Seule une ombre au tableau

coulée sur la rivière

maintenait mon haleine en place

et le reste.

Depuis des jours et des pluies

j'avais l'envie pressante

et harassante

de ne rien faire

et le reste.

J'ai repris une bière chaude

et puis j'ai ri, en regardant les filles danser dans la brume noire.

Et le reste on s'en fout.

Un rayon filtre

à travers le rideau gris

Un café filtre

ou expresso,

urgence humanitaire,

crient déjà les écrans.

Vaut mieux qu'on évite,

chérie,

le périphérique.

T'as raison, vieux bougon,

restons plantés au pieu.