/ Note : Ce poème constitue une sorte de réponse ou de prolongement à la Ballade des Inconsolés./
Qui barque la nuit Ô marée de mainmorte ?
Les joues de porphyre sous le ciel de jade ?
Écume ! Bruisse donc ma poussière !
Il s'épanche ici-bas une seigneurie
Galette de froment et babeure sur nos terres baratteés
Quinconce de ruches sonores
Aux derniers embruns de la rose humide de la nuit
Et la nuit s'ouvre encore à la nuit
Entre les dents de fer du soleil d'équinoxe
La montagne bleuit par-dessus le lac rougeoyant
Déjà le firmament qui piaille
Quand les étoiles hurlent
Et dans l'herbe tachée de mousse fuit le lièvre bouquin
Rosée ! Attarde-toi sur mon sépulcre
Ici l'amour fut assassiné
Guillaume d'Aquilée
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Media vita in morte sumus.
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Thrène de la Terre Étrangère
21 juin 2023 - 10:22
I See my Horse Coming from Afar
02 juin 2022 - 01:13
Je vois mon cheval qui s'en vient lentement
Sous le ciel atone où la lune blafarde
À peine ébauche l'ombre
De la pierre où mon pied s'est foulé
Icône d'un pays mort le lit asséché
D'une rivière qui n'est plus
De la rivière qui s'est bue
Toute entière comme la honte
Je vois mon cheval qui se penche dolemment
Vers la terre stérile des larmes fossiles
Où la lune de sang
Morne calame des nues atrophiées
Trace un psaume de cendres
Sur mon pays qui n'est plus
Je vois mon cheval, mon cheval aux yeux rouges
S'affaler sur le calcaire et la pierre et la cendre
De mon pays au fleuve qui n'est plus
De mon pays qui hurle par le sang de nos pères
De mon pays qui brûle du souci de nos mères
Et la lune blême se mire songe favorable
Dans le miel amer de l'angoisse et dans le lait des remords
Ô nomade fidèle, doux oiseau de la patience !
Où t'es tu enfuis ? Et où ton nouveau pays ?
Mon cheval est mort et mon pied gangrène
Je n'ai pas d'ici qui ne fus tien
Et pas d'ailleurs loin de ton chant
Ô étranger sur la terre ! Tu bénis qui t'as béni !
Louange sainte plus inexorable que la mort !
Sous le ciel atone où la lune blafarde
À peine ébauche l'ombre
De la pierre où mon pied s'est foulé
Icône d'un pays mort le lit asséché
D'une rivière qui n'est plus
De la rivière qui s'est bue
Toute entière comme la honte
Je vois mon cheval qui se penche dolemment
Vers la terre stérile des larmes fossiles
Où la lune de sang
Morne calame des nues atrophiées
Trace un psaume de cendres
Sur mon pays qui n'est plus
Je vois mon cheval, mon cheval aux yeux rouges
S'affaler sur le calcaire et la pierre et la cendre
De mon pays au fleuve qui n'est plus
De mon pays qui hurle par le sang de nos pères
De mon pays qui brûle du souci de nos mères
Et la lune blême se mire songe favorable
Dans le miel amer de l'angoisse et dans le lait des remords
Ô nomade fidèle, doux oiseau de la patience !
Où t'es tu enfuis ? Et où ton nouveau pays ?
Mon cheval est mort et mon pied gangrène
Je n'ai pas d'ici qui ne fus tien
Et pas d'ailleurs loin de ton chant
Ô étranger sur la terre ! Tu bénis qui t'as béni !
Louange sainte plus inexorable que la mort !
Élégie pour un Enfant
30 mai 2022 - 09:58
Raconte-moi la terre
Pieds nus sur les rochers
Tes yeux sur la batture
Parmi les hautes herbes
Raconte-moi l'étang
Au coeur de la forêt
Et les soldats tombés
Autour de la colline
Je te dirai la mer et l'hiver
Et le sort
Du tout petit enfant
Que tu tiens dans tes bras
Raconte-moi le bol
Qui fume sur la table
Tes yeux vers la fenêtre
Par la tiède pluie battue
Raconte-moi ma mère
Au creux de nos bras d'enfants
Et les étangs vidés
Dans la forêt en cendres
Je te dirai la mer et l'hiver
Et le sort
Du tout petit enfant
Que tu tiens dans tes bras
Raconte-moi l'heure du soir
L'oiseau qui s'endort en ses ailes
Le vent qui froisse l'eau du lac
Mes bottes sur le seuil
Et raconte encore la porte qui se ferme
Sur nos larmes desséchées
Et l'arbre qui craque sous leur poids de mort
Dans la nuit que mon étoile déserte
Je te dirai l'hiver
Et l'hiver de l'autre hiver
Près du corps
Du tout petit enfant
Sous sa couronne de jasmin blanc
Pieds nus sur les rochers
Tes yeux sur la batture
Parmi les hautes herbes
Raconte-moi l'étang
Au coeur de la forêt
Et les soldats tombés
Autour de la colline
Je te dirai la mer et l'hiver
Et le sort
Du tout petit enfant
Que tu tiens dans tes bras
Raconte-moi le bol
Qui fume sur la table
Tes yeux vers la fenêtre
Par la tiède pluie battue
Raconte-moi ma mère
Au creux de nos bras d'enfants
Et les étangs vidés
Dans la forêt en cendres
Je te dirai la mer et l'hiver
Et le sort
Du tout petit enfant
Que tu tiens dans tes bras
Raconte-moi l'heure du soir
L'oiseau qui s'endort en ses ailes
Le vent qui froisse l'eau du lac
Mes bottes sur le seuil
Et raconte encore la porte qui se ferme
Sur nos larmes desséchées
Et l'arbre qui craque sous leur poids de mort
Dans la nuit que mon étoile déserte
Je te dirai l'hiver
Et l'hiver de l'autre hiver
Près du corps
Du tout petit enfant
Sous sa couronne de jasmin blanc
Fleur de Lys
28 décembre 2021 - 05:32
Dis, qui est l'ami? Celui qui frappe à ta porte et la puanteur des morts n'effleure point la face du voyant.
L'étrangère en son drapé de feutre et de satin apporte des nuits sans étoile une liqueur aux effluves d'encens d'une contrée qui fut presque tienne, et son ivresse est amertume dans ta gorge sous les poussées de l'autre hiver - neige et cendre sur les tombes, et ton royaume est tout entier dans cette fleur du premier matin de l'an - lys devenu vert sous le soleil à n'avoir point porté de fruit.
Car le soleil sait mentir aux pères des grandes dynasties, les convoquant près des plus blanches tombes dont ils forment leurs palais sur l'ossuaire des hommes sans fortune - et c'est parmi de tels hommes sans noms, sans terres ni visage qu'un lys est venu mourir avant que de faner et laisser la terre intacte de ses fruits pour le repos des morts que des rois rouges et jaunes ont envoyé piller des terres étrangères pour leurs fils atrophiés de tous membres et de tous sens.
L'étrangère en son drapé de feutre et de satin apporte des nuits sans étoile une liqueur aux effluves d'encens d'une contrée qui fut presque tienne, et son ivresse est amertume dans ta gorge sous les poussées de l'autre hiver - neige et cendre sur les tombes, et ton royaume est tout entier dans cette fleur du premier matin de l'an - lys devenu vert sous le soleil à n'avoir point porté de fruit.
Car le soleil sait mentir aux pères des grandes dynasties, les convoquant près des plus blanches tombes dont ils forment leurs palais sur l'ossuaire des hommes sans fortune - et c'est parmi de tels hommes sans noms, sans terres ni visage qu'un lys est venu mourir avant que de faner et laisser la terre intacte de ses fruits pour le repos des morts que des rois rouges et jaunes ont envoyé piller des terres étrangères pour leurs fils atrophiés de tous membres et de tous sens.
Le vent s'est tu
12 octobre 2021 - 04:42
Le vent s'est tu dans les herbes hautes
Un cri de choucas dans le lointain
L'écho du clocher dans tes yeux morts
Le bois verdissant obscène et beau
Le ruisseau où bondit une truite
Et la nuit silence de la nuit
Nuit sans étoiles dit au coeur lourd
La rose est enfant des trépassés
Claire comme l'oubli de la tombe
Goût de sang dans le songe apeuré
Et le pas hésite en terre étrange
Le vent s'est tu dans les herbes hautes
Un cri de choucas dans le lointain
L'écho du clocher dans tes yeux morts
Le bois verdissant obscène et beau
Le ruisseau où bondit une truite
Et la nuit silence de la nuit
Nuit sans étoiles dit au coeur lourd
La rose est enfant des trépassés
Claire comme l'oubli de la tombe
Goût de sang dans le songe apeuré
Et le pas hésite en terre étrange
Le vent s'est tu dans les herbes hautes