Merci beaucoup à tous les trois. Après coup, j'ai compris que le poème ne pouvait être seul, et qu'il prenait place au sein d'une logique plus vaste, sans quoi il s'étiolerait. Aussi ai-je tenté la composition d'un recueil à partir de lui.
Baisers
H
19 juillet 2015 - 05:41
Merci beaucoup à tous les trois. Après coup, j'ai compris que le poème ne pouvait être seul, et qu'il prenait place au sein d'une logique plus vaste, sans quoi il s'étiolerait. Aussi ai-je tenté la composition d'un recueil à partir de lui.
Baisers
H
06 avril 2015 - 09:20
Infiniment heureuse que tu le découvres.
Il faut l'écouter, lui, lire ses poèmes : même si tu ne comprends pas l'allemand, je crois que tu entendras l'essentiel.
On n'en ressort pas indemne.
La plus poignante, à mon sens, est cette lecture, à entendre absolument :
Todesfuge, fugue de mort :https://www.youtube....h?v=gVwLqEHDCQE
(l'extrait que tu as trouvé est tiré d'un autre poème)
Voici aussi le poème Corona, ainsi que Allerseelen où on le voit lire, et être physiquement investi dans sa lecture :
Corona :https://www.youtube....h?v=X25-IDqiC5k
Allerseelen : https://www.youtube....h?v=PhO81S666Ok
Lectures éprouvantes pour une poésie "d'après la Schoah" : non pas après, mais d'après, pour arriver - poétiquement - à la dire, par la langue qui en reçoit le souffle abyssal, la syntaxe explosée, le bégaiement des syllabes, le mutisme de fond et ce qu'il appelle "l'idiome de l'étrangeté". Ainsi redonner à sa mère-langue la possibilité d'être à nouveau parlante.
Je t'embrasse.
06 avril 2015 - 05:35
Merci Boétiane,
immersion, économie de mots.
comme toujours tu sais recevoir ces lignes, qui tentent d'explorer de nouveaux registres.
je lis beaucoup Celan en ce moment, et essaie de sentir pour de bon les saccades de son rythme, où ce qui déferle a beau être une sorte de silence interdit, cela déferle bel et bien depuis la primeur d'une source qu'il appelle : le tournant du souffle. Cela livre sa langue à des tournures qui sont autant de contorsions.
Merci encore pour ton passage !
H
22 janvier 2015 - 10:23
Cher Victorugueux,
d'abord merci de m'avoir lue, et d'avoir été décontenancé. Cette façon de bousculer la syntaxe est bien une manière de traduction, en tout cas le parallèle me plait : même s'il a des allures de reproches, vous dîtes là quelque chose d'essentiel. Mais on ne saurait dire je crois que c'est une traduction faite en français : plutôt une traduction, pour le dire avec Cézanne, de la vérité des choses dans la langue, quitte à faire entendre un français étonnant.
Les mots deviennent effectivement nôtres, si tant est que ce sont là "mes mots", par un tel procédé, qui est celui de la lecture. J'essaie, modestement, de lire en écrivant, de parler une langue qui se lise en s'écrivant, qui dévoile son destin, c'est-à-dire son adresse.
Ici, l'écriture est la dimension de la rencontre qu'elle raconte, qu'elle tient à vif et éclaire. Voici ces lignes, pour tenir vive la merveille - la poésie - d'une rencontre, ce qui suppose pour ne pas la figer et la rendre abstraite de répondre à une situation plus vaste, qui dépasse la simple anecdote personnelle : celle des événements récents, qui s'incorporent et se jouent dans cette rencontre.
Et la présence amicale de Cézanne.
Bien à vous,
Hannah
25 novembre 2014 - 06:41
Merci pour vos passages !
Boétiane, c'est un plaisir de te retrouver. J'ai peu écrit dernièrement, il me fallait du temps pour y revenir. Je n'entendais plus.
Ton attention est toujours bien émouvante et ta lecture : personnelle, comme en témoigne ton riche commentaire, en manière de poème.
je t'embrasse, merci pour cette fidèlité.
Joie de voir aussi passer Anwen - je ne manquerai pas d'aller lire tes petits derniers - et Aure, à la concision fulgurante.

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