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Le Passager

Inscrit(e) : 07 mai 2013
Hors-ligne Dernière activité : mai 10 2013 11:19

Publications sur Toute La Poésie

Aqua da Vida

07 mai 2013 - 10:04

Du haut de leur îlot aux roches éternelles

Ils contemplent les flots et les vagues soudaines,

Les futiles courants de la marée humaine,

Sous les embruns mourants de l’océan charnel.

 

Devant leurs yeux fiévreux des continents émergent,

Des tsunamis furieux balaient et noient le monde,

Puis la mer se fait huile et la terre s’inonde,

Et seuls survivent l’île et ceux que l’eau assiège.

 

Car ils ont bu - maudits !- comme un doux privilège

Le vénéneux ichor fleuri de goûts immondes,

Et l’arôme interdit de la vie sacrilège

S’agite dans leur corps où coule l’infâme onde ;

 

Mais si l’un des vieillards blesse sa peau cruelle,

La plaie à leurs yeux change en sanguine fontaine

Où pour ce doux nectar aux vertus criminelles,

Suçant l’odieux mélange, ils videront ses veines. 

Passages

07 mai 2013 - 09:57

D’où sont venus les mots que mon âme sans cesse

Recherche dans l’ailleurs, dans le feu, dans les femmes,

Dans les plaisirs brumeux, la vertu, les bassesses ;

Où sont-ils nés, ces sens aux vérités infâmes ?

 

N’est-ce donc que folie d’écouter les prophètes

Murmurant leur amour dans les replis lointains

Du drap de notre histoire emmêlé de défaites,

Où vient s’emmitoufler, aux lueurs du matin

Une foi imbibée des excès de nos fêtes

Oubliées aussitôt que mon esprit s’éteint ?

 

Nous faut-il renoncer à l’ultime envolée

D’un être que destine aux buchers son envie,

Pour souffrir un peu plus et maintenir voilés

Les brusques mouvements, éternels et ravis,

D’un univers au creux de nos cœurs enrôlés

Par l’auteur inconscient qui tragédie sa vie ?

 

Comment, de l’alphabet, retrouver les tracés,

Quand ses lettres usées ne savent plus écrire

Ni le bas ni le haut de mon esprit lassé

Ni son milieu ; dis-moi comment enfin décrire

L’absolu qui m’aspire hors d’un monde encrassé

Par la peur de survivre autant que de mourir ?

 

Pourquoi l’œil s’éteint-il devant l’extrême éclat

Suspendu dans  la nuit sans limite et sans âge

Du vide sans présence et qui pourtant est là

Où sont mêlés, toujours, le dément et le sage ?