Dandan

J’ai gardé l’image

De cet homme aux pieds nus,

Sale et repoussant.

La tignasse en pétard,

Mal rasé, répugnant,

Le regard absent,

Il tremble de froid

Ou alors de manque.

Debout à se frapper le torse

Dans un geste mécanique.

Une prière ou le froid ?

Quelle galère il vit !

Tant d’inégalités en ce monde.

J’ai pensé…c’est injuste !

Cela ne devrait pas…

J’ai détourné le regard

Sans doute par répulsion.

J’ai gardé l’image

De cet homme aux pieds nus

Gare du nord…à Paris.

Au Nom de…
Nous détruirons
Ceux qui sont différents,
Ceux qui pensent autrement.

Au Nom de…
Nous serons prêts
Aux sacrifices de nos fils,
Aux pires maléfices.

Au Nom de…
Nous laisserons mourir
Ceux misérables,
Ceux détestables.

Au Nom de…
Nous les piétinerons
Aucune tolérance,
Aucune indulgence.

Au Nom de…
Rassurez-vous les Hommes !
Cette liste d’infamies
Est bien sûr infinie.

Au Nom de qui ? Non de Dieu !
Si ce n’est qu’au nom
Du pouvoir, de l’argent
Et de la bêtise des gens.

Vingt ans déjà ! Le temps s’évapore.

Ses frontières, peu à peu, s’étiolent,

Et ainsi, s’échappent mes souvenirs.

Au gré des courants de vie, tel Achab,

Obstiné qui pourchasse Moby Dick,

Voguent inlassablement mes pensées :

Combler les vides, réparer les brèches,

Garder le souvenir de ton Amour.

Vingt ans déjà ! Tous ces instants volés

Je rêve de nos vies sans ton départ

A tes caprices d’adolescentes

A tes amourettes secrètes

A tes rires moqueurs et à tes pleurs

Cette vie que l’on nous a refusée

Imaginaire faussé par la réalité.

L’avant-veille de Noël, le ciel étoilé

Lumière céleste, tu guides mes rêves

Tu brilles plus intense que les autres.

Je t’aime…ma puce ! Bon anniversaire !

La terre se meurt.
Les consciences tardives
Ne suffiront pas.
L'inanité des espoirs,
Désespoir d'humanité.

Réjouissons-nous !

Les grands se sont accordés,

A coups de milliards,

Le système sera sauvé.

Toi qui meurs ! Pourquoi ris-tu ?

Faim.