Le cheval rose
Sous les yeux noirs du chemineau
Disparaît l'encre des poèmes,
Mainte cyanose des sémèmes
Que dilucide le ruisseau.
Le tracé qu'il lui faudrait suivre
L'aurait absous de son regret...
Or, graduant l'entier adret,
Un troupeau fasciné l'enivre.
Car soudain, du faîte sourdant,
Galope cette nitescence,
Sur la viride incandescence
La beauté du chanfrein ondant.
Par l'eau des yeux advient Pégase :
Deux lés des satins le sellant,
Qu'agite son lyrique élan,
Ailent le rose de l'extase.
Sublime
un printemps qui sourd
donné tout le long des lisières
mon errance heuristique
leurs portiques mutuellement se pénétrant
or que des surenchères de nymphes coupent
en une plume impeccable
se résolvent mes pas
son affinité de tourmentin déjà
d'entre mes pulpes accastillées
pour bathyal que soit le ruiniste
dont la confiance fée
dispose des colonnes halitueuses
l'épiphanie du phénix
transfixe l'encadrure
alors par son état de lame traversé
fissile le zéphyr se dissémine
d'un angle d'abondance
la poudre soufrée
épouse deux feuillets
et va les douant d'ailes
aux confins des cimes
le vol accouche d'une seconde irisée
calcinations danseresses
symbiotiques cendres
à même les nitescences
de la vasteté d'éméraldine
les voilà morts aux auvoires
et de l'altitude et de la distance
si mon cristallin s'est avrilé en mon pleur
c'est qu'avec son relais les a confondus l'éclat
Après la pluie
surmontant la dalle
de l'enfant
disparue il y a plus d'un siècle
la pierre d'un ange
diamantine à travers son noircir
échappe une larme
Kaléidoscope foliacé
foudrer le mordoré
pour le pluriel d'un lait
ses rus ourdissent la ramescence
douant l'oeil de mûrissage
déjà au prétérit
l'entière épiphanie du poisson
le parsemis des verts
les chutes des défigurements bruns
s'emparant du limbe
toute une oscillation
entre le précipice et le fruitier
La bête faramine
Cette fugitivité des losanges à travers la hurlée du grenat
leurs collisions par intermittences rhomboédriques
où chaque fois son pourchas paraît enclos
mais dont le dissentiment des angles sitôt tournillant
intaille les arabesques de ses abattures dans l'escarboucle
Transfusion florale
le long de la voie du retour
dans le débord d'un clos
deux bris furtifs
et nets
pour un bouquet de lilas et de fleurs de pommier
sur le ru son effeuillement batelle la vacance
de jeunes chanfreins l'ourlant
dardent des regards
tantôt d'éperonnements
tantôt de passagers
la sublime arabesque d'un papillon lilial
effleurant ses cheveux de jais
lui fait accroire
qu'une corolle se sera défaite
à la faveur d'un essor
une chambre s'offre encore
à modérer le battement porcelanique
aux prémices de la vêprée
l'eau instante
monte dans les transparences du vase
cet angle
du chevet qui l'appose
sur son beige clair et flammé
se transmue en parfum
sa trajectoire
suppléant tout vaisseau
et la songerie moiteuse des jardins
à travers les chairs
qui ont désappris de s'endolorir
Ivresse
parmi les tombes
je me reposais
de mon voyage perpétuel
un chant d'oiseau coulait
emplissant les crânes
comme des coupes d'agapes
Ce que devint le trésor de la promeneuse
éclat de minéral
qui soupire après le rhombe
nivéale grève
pour l'ouvreuse d'inconnu
la contemplation inabordée
incueillie des offices
le seul viatique
qu'embaluchonne ma pénétrance essentielle
le quadrangle de papier rose
qu'on affectait au vers trouvé
devient le premier are diaphane
et l'ostracum rouge-brique
le brasillement où graver
la callisémie cicatricielle du premier rêve
Voir
deux ajours
parmi les nervures
de la feuille sèche
depuis longtemps
composent un regard
posé sur l'imminence
du printemps
La récolte onirique
valétudinaire baladeresse
des vergers d'albescence
d'entre leurs ruines
elle a cueilli trois segments
son allure de fagotière qui brasille
fraye la venelle assumée
leur dynamie
leur coalition de triangle
enceint le miroir
après le bain
meurtrier du délai divis
en l'acuité du tableau halitueux
une lettrine
suggère la pénétrance de jais
à suspendre des baies de brillance
la stillation
affruite la base
Au cimetière devant ta tombe
après la cueillaison
un peu
de mon souffle encore
pour disséminer le globe d'aigrettes
l'une d'elles
se pose
puis s'incline légèrement
sur un pétale parme
les heures
sont leur colloque silencié
dans le friselis d'un zéphyr
lorsqu'un réfléchissement d'ailes
vient iriser l'oblique
tous trois tombent d'accord
en faveur de ce charme
qu'autorise la mimêsis des stérilités
Mai sonore
parmi les arceaux et les obliques
du vert au pluriel
un filet
que le diaphane épétalé
avec un parsemis de grains d'eau s'irisant
infère
afin que l'enserrement soit lacunier
des friselis d'ombres
soumettent des prémices de soyeuse
et les dominant
ces sentinelles-ors
que tocsinnent des corolles
Naissance du feu
Il avait senti sous le remenant
de chair et de vaisseaux
le crâne s'élancer
et heurter la pierre
si claire
et chaque fleur blanche
du chemin
jaillir comme autant d'étincelles
Soulagement
la source de la musique
sur son coteau de transparence
le soufre
se mue en flamme
son arabesque tranquille parmi les corolles jaune d'or
après qu'elle se fut communiquée
à la mèche
son voilier décroît
jusqu'à l'évanouissante baie de safran
et la coupelle rougeoie
au-dessus du minéral incarnadin
entre les nerfs du florilège
dore le sème des songes
quelques minutes se coalisent
pour écouter l'angoisse
qui va fredonnant
du fond des moelles
Le tableau vivant
faisceau pluriel
suavement baigné
en un zéphyr
infatigable peintre
d'envols albailés
au-dessus de l'étang
L'excarnation cardinale
traduite
en cette prodigalité collinaire
une présomption d'aube
des angles dyadiques
étagent
le fauve
le violacé
le métallescent
la roseur
parmi l'isatis des rideaux
des ombres se sont évaguées
au long du sceptre de transparence
afin qu'ils soient divis
sinue l'épiphanie d'une ramescence
la prouesse d'un sang
désensable les cristallins
de sommet en sommet
anabase du démasquement
leur apogée germine la diffraction
à sombrer dans la phase
qui saumone la taie
le poids d'un crâne
offre à la flanelle
leur atermoiement
Immarcescence
chaque jour
la jeune fille
m'offre ce même bouquet
de fleurs parme
sur sa table funérale
Phalaenoïde
à travers le vase soulagé
de ses dépérissements longs
transparaît s'éployant sur son verre
la diaphane siccité d'une corolle
l'aqueux reliquat
insensiblement qui brunoie
touche à l'une des ailes
la froisse endiguant l'envol
clos et prés
musardises de mai
qui gémellent l'éternité
se résolvent en ma lilasse maraude
et dans l'eau jouvencelle
jusqu'à confondre débordante
brillants et larmes
la noyade claire a phasé un parfum
Immaculation
ce clocher d'une telle
intensité de craie
que l'heure
n'en finit plus
d'y désapprendre son encre dure
Imagines novae
Corolle
Par un affût fée qui parodia l'étêtement
étrangée de l'angoisse du bouquet
son posage rose le brilloir angulaire
et comme le giroiement infère la flexion de l'ignescence
l'infime se diadémant d'irisage immine l'envol
Incandescence
Après le murmure des vocables que portait l'abraxas
le silence fut doué de la vertu du feu
émeraudant verre et voile un incendie
se peupla d'anabases rhombiques et d'escarbilles de ciel
pendant que l'oiseau du vêpre en foudrait la coda
Désir
Son errance sylvestre à travers le crépuscule
jusqu'à ce que l'exinanition l'étende
horizontale frêle s'absorbant parmi le principe des verticales
le zéphyr pour l'exaucer se mêle à son soupir et qu'il décarence l'étoile
appelée par un tressaillement de luni-corolle tout contre sa tempe
Essor
une joie céleste
avait éployé les secondes de ma vie
un chant d'oiseau
les irriguait profusément
Ouvrir
éclat conique
parmi la roseur de l'huis
son voyage diagonal va l'appointissant
des traits d'ombre
croisent leurs épaisseurs variées
et enceignent en des quadrangles labiles
des prononciations faibles de lueurs
toute l'obliquité de leur cortège
esquisse l'empêchement
mais de l'infructuosité de la navaja
s'infère la pénétrance
un feu est bouté
au rouge cerise de la serrure
l'axiome mural a capitulé
les pupilles argonautiques de l'éveil
s'abandonnent aux métamorphoses
du levain des effusions
Instantanéité
ce soudain brin d'or
un oiseau déjà
va le mêlant
à l'ennuagement qui croît
La beauté des chanfreins
ses cheveux de jais se dénouent
au long du ruisseau
et de ses mille transparences
elle chercherait encore le minéral profond
qui eût miré ses traits
angeliciels ou sommeillants
la dynamie de l'eau s'accroît
et sous le pont
ce bouillonnement qui vacarme
la rocaille du chemin
n'a pas de cesse que ne soit brisée
sa synergie divergente
et le courant qu'elle mélancolise
change son émaciement
contre son irradiance
déjà s'allument en les pâtures
le calme des bais contemplatifs
la beauté des chanfreins
Extrait de « La moissonneresse, Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de messidor 夏天... Tous droits réservés
Loup-de-lune
Inscrit(e) : 09 juin 2013Hors-ligne Dernière activité : mai 24 2022 04:28
À propos de moi
'Car oui, j'écris des poèmes hermétiques, mais à la manière de ces coffrets à trésors des immémoriaux empereurs de la Chine, ouvragés de compartiments dédaléens et énigmatiques réclamant chacun sa clef particulière, et conduisant, aux confins de la délicatesse, de la minutie et de l'inconnu, au plus légitime comme au plus jubilatoire des joyaux, la trouvaille tout à la fois de jade et de nouveau.'
Loup-de-lune, Journal littéraire, 14 avril 2017
Loup-de-lune, Journal littéraire, 14 avril 2017
Informations
- Groupe : Membre
- Messages : 129
- Visualisations : 109 099
- Titre : Tlpsien ++
- Âge : Âge inconnu
- Anniversaire : Janvier 24
-
Une phrase :
« Je suis la jeune leucémique des lisières, dont l'allure odysséenne et frêle tantôt se coule dans le rêve tantôt repasse le linéament du réel... la jeune érythrophore des confins, la féale étymologie des crépuscules, qu'intégralement la mort est impuissante à com-prendre et que la vie échoue à con-cerner entièrement... »
Publications sur Toute La Poésie
La beauté des chanfreins
24 mai 2022 - 07:13
La moissonneresse
28 mars 2022 - 03:13
« (...) Votre Féerie poétique m'a restitué une partie de mon enfance !... Haute mer de la mémoire... C'est bien cela, le courage ou la vaillance de s'égarer dans les sèmes et les phonèmes et les virtuèmes comme dans les souvenirs, s'abandonner à l'errance absolue et s'approcher distinctement de soi-même, comme si l'on était devenu une goutte de son propre sang ou de sa propre lymphe... vous en savez, ô combien, quelque chose, n'est-ce pas ? (...) Naissance et Mort, Absence et intense Désir Numineux sont au coeur de tout ce que vous écrivez. Haute mer des émotions humaines. C'est-à-dire qu'il me paraît que votre écriture s'évertue à les réconcilier, à les apiécer, à les rentrayer, à les rentraire, direz-vous artiste, pour en ouvrager un passage pluriel, une même perpétuelle métamorphose, comme si une sorte de révolution copernicienne attendait de s'opérer là afin que s'avèrent leurs subtiles affinités, et que nous soyons guéris de nos tenaces et fallacieuses croyances (...) »
Rémy C.-G.
Écrivain et lecteur
Le prétérit des chagrins
Érige en forains
Deux obligés à l'exil
Des vêpres serviles
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
D'amour et de Temps belle taille
Tu charmes les apories
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
À dame loup les oracles
Endorphines de la lune
Sylphide du temps immune
Par Toth et ses sylves macles
Extrait des Poèmes de Wakoda
« Mais celui-là m'enrichit qui me fait voir tout autrement ce que je vois tous les jours (...) ce poète, de désagrégation du donné ! de recombinaison, et donc d'inventions réelles, de nouveautés qui étaient toujours . . . . . . . .
Paul Valéry
Au vertige du monde
je t'invente un visage d'eau
transparent et limpide
tourbillons de mes pensées
île sans âge où trône la vie
embuscades d'amour
et insomnies
sous les feux de solitude
la véhémence secrète de la nuit
impénétrable appelle la clarté
préside la fusion des sources
jusqu'à l'incandescence de l'aurore
resurgie dans chaque grain de lumière
qui habite ton corps indicible
Extrait des Poèmes de hasia
« (...) alors pour la lymphe enfuie, veuillez recevoir toute l'eau de mes brillants émus (...) alors pour le sang enchâssé, veuillez recevoir tout l'épanchement de mon chagrin et de ma meurtrissure d'arc-en-ciel (...) c'est que, voyez-vous, de tout cet envoûtant mystère, qui demeurera confondu avec celui de vos origines, je vous aime éperdument ! »
Rémy C.-G.
Écrivain et lecteur, parmi les lectrices et les lecteurs d'hier, d'aujourd'hui, et de demain . . . . . . . .
La moissonneresse
d'entre les fuligines moindries
rayon d'éteule
limbes tétragonaux
effleuré l'abat-jour albescent
l'oblique de leur coulé
pendant que la prémisse du mur
portée par un arrière procrastine
à considérer le chevet déjà
ils manifestent un lambeau de rose
accueillant comme un moïse
la lexie abandonnée
au plus sélénien de la nuit qui carrelle
leur mue aprilovalente
filme la triade d'une défoliée
dont les nervures ramifient
des foudres à travers les mordorés
leur faucille d'ignescence trémule
le long d'une inflorescence inconnue à l'eau
juchoir pour la découpe d'un oiseau hématoïde
à l'orée de l'abîme
autant que de son premier trille
leur geste de besogne se noie
dans leur ondoyant titane
afin que chuchoteuse la dédorure d'un plein chagrin
syllabe le spicilège des pains
en presque sar désormais
foyer d'aglaophème et de pisinoé
de parthénope et de leucosie
ils élongent leur épousement jusqu'à l'angle
qu'ils douent de fléchage
et qu'ils approchent du dardement de la proue
et si quelque temps plus grave trouve à les brésiller
l'évanouissement par degrés de leurs grains
n'est point s'éteindre
affins de mes yeux ouverts
que l'intermission de la facture onirique
n'affide point au truisme corporel
la lymphe
toute la lymphe a fui
une entrebâillure en manière de style
dimidie le bleu silhouette des voilages
les plis fuselés et les croix
ont figé la sveltesse
l'élégance d'une chorégraphie dévouée
à la recherche de la prosternation fusionnelle
pour châsses
deux hautes horizontalités pyramidales
d'ombre et de tigrures
enchargent le sang
tout le sang
dont s'étrange la phoenicophanie
avec la rubacelle rêveuse de ru qui s'enfeuille
et l'adolescence du matin ira les scellant
de lattis ocellés
et d'air tout cheminant
de ce qui poudroie
et s'irise
Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de messidor 夏天... Tous droits réservés
Rémy C.-G.
Écrivain et lecteur
Le prétérit des chagrins
Érige en forains
Deux obligés à l'exil
Des vêpres serviles
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
D'amour et de Temps belle taille
Tu charmes les apories
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
À dame loup les oracles
Endorphines de la lune
Sylphide du temps immune
Par Toth et ses sylves macles
Extrait des Poèmes de Wakoda
« Mais celui-là m'enrichit qui me fait voir tout autrement ce que je vois tous les jours (...) ce poète, de désagrégation du donné ! de recombinaison, et donc d'inventions réelles, de nouveautés qui étaient toujours . . . . . . . .
Paul Valéry
Au vertige du monde
je t'invente un visage d'eau
transparent et limpide
tourbillons de mes pensées
île sans âge où trône la vie
embuscades d'amour
et insomnies
sous les feux de solitude
la véhémence secrète de la nuit
impénétrable appelle la clarté
préside la fusion des sources
jusqu'à l'incandescence de l'aurore
resurgie dans chaque grain de lumière
qui habite ton corps indicible
Extrait des Poèmes de hasia
« (...) alors pour la lymphe enfuie, veuillez recevoir toute l'eau de mes brillants émus (...) alors pour le sang enchâssé, veuillez recevoir tout l'épanchement de mon chagrin et de ma meurtrissure d'arc-en-ciel (...) c'est que, voyez-vous, de tout cet envoûtant mystère, qui demeurera confondu avec celui de vos origines, je vous aime éperdument ! »
Rémy C.-G.
Écrivain et lecteur, parmi les lectrices et les lecteurs d'hier, d'aujourd'hui, et de demain . . . . . . . .
La moissonneresse
d'entre les fuligines moindries
rayon d'éteule
limbes tétragonaux
effleuré l'abat-jour albescent
l'oblique de leur coulé
pendant que la prémisse du mur
portée par un arrière procrastine
à considérer le chevet déjà
ils manifestent un lambeau de rose
accueillant comme un moïse
la lexie abandonnée
au plus sélénien de la nuit qui carrelle
leur mue aprilovalente
filme la triade d'une défoliée
dont les nervures ramifient
des foudres à travers les mordorés
leur faucille d'ignescence trémule
le long d'une inflorescence inconnue à l'eau
juchoir pour la découpe d'un oiseau hématoïde
à l'orée de l'abîme
autant que de son premier trille
leur geste de besogne se noie
dans leur ondoyant titane
afin que chuchoteuse la dédorure d'un plein chagrin
syllabe le spicilège des pains
en presque sar désormais
foyer d'aglaophème et de pisinoé
de parthénope et de leucosie
ils élongent leur épousement jusqu'à l'angle
qu'ils douent de fléchage
et qu'ils approchent du dardement de la proue
et si quelque temps plus grave trouve à les brésiller
l'évanouissement par degrés de leurs grains
n'est point s'éteindre
affins de mes yeux ouverts
que l'intermission de la facture onirique
n'affide point au truisme corporel
la lymphe
toute la lymphe a fui
une entrebâillure en manière de style
dimidie le bleu silhouette des voilages
les plis fuselés et les croix
ont figé la sveltesse
l'élégance d'une chorégraphie dévouée
à la recherche de la prosternation fusionnelle
pour châsses
deux hautes horizontalités pyramidales
d'ombre et de tigrures
enchargent le sang
tout le sang
dont s'étrange la phoenicophanie
avec la rubacelle rêveuse de ru qui s'enfeuille
et l'adolescence du matin ira les scellant
de lattis ocellés
et d'air tout cheminant
de ce qui poudroie
et s'irise
Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de messidor 夏天... Tous droits réservés
Phantasiae assumptio victoriaque
22 mars 2022 - 10:46
Pour préambule échoïque et amoebée...
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
sur les feuilles
frémissantes
de ta peau qui s'offre
l'émoi
nervuré
de mes mains qui s'ouvrent
alentie frondaison du désir
prélude sans minutes
à la clameur du fruit
inondé
de nocturne safran
et d'aurore déréelle
les racines de nos délaissements
sont humiliées jusqu'au fossile
sous le faîte qui cingle
et les souffles où flottent les veines
se fondent
en un seul respir de sud
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
Les vitrines thaumaturges auraient beau multiplier les milices de l'effacement
me portait la grande erre encline au rivage
m'entraînait l'imputrescible musette de pensée
vers les quiétudes des eaux artistes
passeur des serments rescapés voilà l'oeuvre des tréfonds
cette promenade de silence entre les colonnes toutes franches
ce mur fol désirant la méticuleuse aire de notre concorde
puisque parmi la merveille ruiniforme des quotidiens
parmi les tombeaux que tenturent
des jaillissements d'argonautes il m'est rendu
de te regarder dormir dans le poumon versicolore de l'éternité
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
adagio
sur le fil
musical
le funambule
de ma détresse
ta voix
d'outre-ciel
souffle
ce don
d'agripper
la chute
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
Tailleur du ciel
Nuages
morceaux de lumière
étoffes à l'ouvrage
sur l'atelier bleu
constantes coutures
le vent doux
pour aiguille et pour fil
déchirures constantes
le vent doux
pour négateur
et j'attends là
étendue
parmi les premiers foins
sous les métamorphoses
........................................................................................................................................................................
Reviendras-tu
à mes côtés
dans les habits blancs
qui nous dépêchaient
auprès de la majesté solaire
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
vaisseau intérieur
la voile
tissue par la bruine filamenteuse
et le grand vent de l'alphabet
embarque le nautonier des songes
le périple abandonnément
enchâsse une escale d'émeraude
dans l'aigue-marine liquide
l'île est la fiancée des sens
la source des guitares nocturnes
le lexique des reviviscences intimes
ainsi pour long temps de veines exaucées
long temps d'horizon palimpseste
de verbe marginal
ainsi pour les arpents du neuf
je les ligne
et je les range
cette ville monologique
ces images recrues
de la voile
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
dédaléennes
les ruelles
m'auraient vaguée à l'égard d'un bateau
son aussière
si pesamment nattée des absences du large
les échos d'or et de cochenille
dans le désormais de son inaudible nom
le viride de sa coque tailladée
saigne un gravier fauve
dont seul un vrombissant horizon de mégalopole
sait exténuer la ligne flexueuse
de sa grand-voile
une part pétrée fossilise le vent
tandis que le demeurant de toile
drape le bouffon du temps
obliquant
son beaupré va rayant
les barreaux noirs de la grille en chantier
aux mains boucanées des hommes bleus
écoulements
ruissellements d'étincelles
et de navrements
sur le trottoir du passant myriadaire
tombe et s'éteint et se renouvelle
et tombe jusqu'à la moindre étoile
cosmopolite consoeur des nuits traversantes
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
ce que les lilas communiquent à l'affranchie
lorsque sous la nuée délitescente
un parsemis de fluides idéogrammes
emperle la moindre grappe du mauve
cette verve éclose dans le miracle
de la créature qui n'a pas désappris de faire halte
et dont la poitrine tapante n'est pas
un écho du tambour idolâtre
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
passante de la pierre
qui obombre les heures mutinées
méticuleusement la cendre s'enquiert
l'hélianthème calligraphe
l'encharme de l'inflexion chère
le poème obsessif
qui t'épeura jusques aux neiges funérales
te silhouette désormais
dans tous ses chantournements du dicible
sans offreuse les florilèges larment en ors taciturnes
le mot inexplorable
et la languissance des trouveurs
élongent de silence
les lèvres des proues abyssales
par maint brisant de foudre
s'inaccomplit l'été d'absence
d'un sablon empreint de nos confiements
se recompose le fileyeur paternel de tes ailleurs
oh ! siller
où blondoie la poudre accalmie
de nos traverses fromentales
Phantasiae assumptio victoriaque
cette ombre venant rompre un trottoir
qu'il m'avait semblé connaître
pour le traitillé du retour
et à la faveur duquel
l'argile blanche d'un sourire m'advenait
sa chrysalide de château inféode mes yeux
qui enfantent le penser lige
des blandices limbiques jusqu'à ce qui s'embrasse
cajolent l'obstacle et l'étoile
au fort des ithaques et des ulysses et des télémaques et des pénélopes qui poudroient
un grènetis de confettis s'évertue à la médailler
échappé de la théorie mascaradesque
et interrompu par un gant
dont les tribulations du nuancier de gris et de rouges
maculent le tortillon de néoprène
à ce que le reliquaire de mon sang
décrète pour approche
climax du pas glissé
une épiphanie sporulée brasille
pulvérulence d'un iris
à l'acmé de son désir pluriel
d'éprouver le poids et le choc
de concorder la chute avec la chance
parmi les passements des éphéméréités animales
or après la façon pure du feu
tout à sa phase la moins archane
parce qu'à partir d'un tel moment affin
elle va en me considérant comme myste
qui progresse sur les degrés médullaires de la tour
l'ombre sous l'emparement d'un zéphyr se mue
en cet enveloppement de papier de soie nocturnal
puis s'avivant de l'éthéréenne escapade d'un plasma
la main est cette lévitation numineuse
cette aphairaise de la kilomagie sidérale des gemmes
cette désunion d'une diagonale qui récrée
qui radie la route
et les promiscuités métallocharnelles de ses tombereaux vites
cette maraude d'une quinte royale de pétales
florilégeant le cache-cache des volets
pour les rêves du phalaenopsis
lorsque son sommeil et son parfum se coalisent
et aux fins d'apiécer avec quelque marcescence
les lendemains de la plénitude du calice
ce surpassement de l'acuité mélancolieuse
et ocreuse des faîtes
ce supplément de mistral
qui haleine une camargue
propice à la manade étrangeant ses poulains
de la rêne d'horizon septembriseuse
à chaque effleurage
à chaque bifurcation symplectique
à chaque symbiose des vols liliaux
cet inchoatif panache
ce coruscant décidé
vers la sébile en bois d'infini
des ciels mendieurs d'aloi et de carat fées
Pour postface amoebée et échoïque...
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
inépuisablement
cette eau pérégrine
pour la façon
des limbes minérales
irrépressiblement
cette rivière de ma première île
pour aubader la figure
de la silhouette immémoriale
cette psyché fluente
enfuie des pivots et des vanités
la métamorphose
des mains intimistes de Rodin
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
éperdue d'aube
la jeune leucémique des lisières
étiolé le rouge
au démasqué d'osséine
dans sa geôle angiologique
rose mémoire qui fascine
bradycardiaque essor qui s'orange
page du bleuir que lettre l'éteinte
un ciel encore ébruite
les couleurs du fragile
le bois se repaît
rassasie ses ramures
sur l'herbe où s'absorbe la robe blanche
la main dolente ira fraîchissant
cueillant la rosée gouttelée miroitante
de la cassure des ombres
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
poupée sans voile à tes prunelles
un étranger soudain
gifleur
hurleur
entre les murs
familiers
de la halte
et du souffle confident
cette anguleuse effusion de tes morceaux
par l'oeillade instante d'un accès
mon âme extravasée tout entière
dans un sang
de porcelaine
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
Dis
de ton altitude
où désormais le sang
plaies et pudeurs
tendresses et rochers mêlés
n'est plus qu'un même sourire mystique
dis-moi
te souviens-tu
de nos escapades illimitées
sur la route des lilas
le chant de nos coeurs
à leurs effluves s'entrelaçant
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
vêpre d'or
profusément coulé
dans les ajours
de la frondaison
luxuriante
guipure
du théâtre d'ombres
de la brise en feuille
salve d'incandescence
dont la ténèbre
parue
fait son vagissement
bris de l'enfance
scintillée
au passage
de la lune éburnéenne
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
Musique du dernier moment de lune
des vieilles pierres de safran tigré de sombre
s'exhale une voyelle comme météore
candide vélaire et lyrique
pour ajourer le bois brut des alphabets
dans l'orphelinat des batailles
je demeure sans plus d'oraison ni de haro
et les prononçants qui croissent à l'entour
n'ont plus de clair que cette tessiture des aurores
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
immaculé
le drap s'épancha soudain d'entre ses doigts ravis
et masque de souffle
son instant dernier
suppléa mon visage
ses lèvres acropole en sourire
renversèrent dans le clair-obscur des yeux mi-clos
pour ma vision cet esquif
quelle houle incapable d'eau
il avait neigé si longtemps en son corps de femme
sur la liqueur circulante et gracieuse
couleur de la rose qui désire
neige à contre-saison inconditionnelle neige
poudrant les fruits de pourpre des amants
j'ignorais l'énergie du sortir de la chambre
la langue du dire adieu dès lors
je n'en savais pas le principe
à l'épouser du linceul
ma déprécation surhumaine
glaçait tout un olympe
et sans elle vivante
sous mon errance hiémale
je dépeuplai des continents entiers
toi
leucémie invinciblement ma rivale
moi qu'une chimère de lutte ardente posséda
tu m'as pulvérisée
mais toi
ô métamorphose perlée du tréfonds
tu m'as recomposée poème
et tu neiges si liliale en son impalpabilité d'ange
sitôt que je vois le sang du jour en allé
redevenir ce floconnement qui palpite et qui
hors des couloirs de la chute
illustre infiniment le ciel
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
lorsque les timbales eurent adamanté l'assomption
la contre-allée de chlorodrames échappa l'hôpital
à travers ses effraies de linge ses draps d'alucite
par-delà la tératédrie de ses chambres spasmiques
Leukaima regardait les sangs se délivrer du gradient
et des bracelets de leucocytes
enchérir sur les taillades des sursis
aux béés confins de la complexion parsternée
l'hématémèse a joint le limpide
ses spires lentes écarlatent l'indemne chiquenaude du tréfonds
pour ellipser son vivier de gemmes
autour de l'astre qui sanglote de cuivres
le courant point
arches plues des vols héroïques
prostyle des humus balafrés d'égrisées
à leur sourdre galeries et ponts
la réminiscence par silhouettes lacune
ou adorne au lieu que l'évanescence trempe l'oxycolorieur
étymone l'hymen de la serpente et du cache qui s'ésidère
avec son tranquilloïdal vivre
la lithophanie atlante
et les phalanges taillées en orphéennes eaux de brillants
appuient sur l'ultimance de l'érythropoïèse
jusqu'à concordamment cercler de leur effaçance ce qui s'inachève
Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
sur les feuilles
frémissantes
de ta peau qui s'offre
l'émoi
nervuré
de mes mains qui s'ouvrent
alentie frondaison du désir
prélude sans minutes
à la clameur du fruit
inondé
de nocturne safran
et d'aurore déréelle
les racines de nos délaissements
sont humiliées jusqu'au fossile
sous le faîte qui cingle
et les souffles où flottent les veines
se fondent
en un seul respir de sud
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
Les vitrines thaumaturges auraient beau multiplier les milices de l'effacement
me portait la grande erre encline au rivage
m'entraînait l'imputrescible musette de pensée
vers les quiétudes des eaux artistes
passeur des serments rescapés voilà l'oeuvre des tréfonds
cette promenade de silence entre les colonnes toutes franches
ce mur fol désirant la méticuleuse aire de notre concorde
puisque parmi la merveille ruiniforme des quotidiens
parmi les tombeaux que tenturent
des jaillissements d'argonautes il m'est rendu
de te regarder dormir dans le poumon versicolore de l'éternité
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
adagio
sur le fil
musical
le funambule
de ma détresse
ta voix
d'outre-ciel
souffle
ce don
d'agripper
la chute
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
Tailleur du ciel
Nuages
morceaux de lumière
étoffes à l'ouvrage
sur l'atelier bleu
constantes coutures
le vent doux
pour aiguille et pour fil
déchirures constantes
le vent doux
pour négateur
et j'attends là
étendue
parmi les premiers foins
sous les métamorphoses
........................................................................................................................................................................
Reviendras-tu
à mes côtés
dans les habits blancs
qui nous dépêchaient
auprès de la majesté solaire
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
vaisseau intérieur
la voile
tissue par la bruine filamenteuse
et le grand vent de l'alphabet
embarque le nautonier des songes
le périple abandonnément
enchâsse une escale d'émeraude
dans l'aigue-marine liquide
l'île est la fiancée des sens
la source des guitares nocturnes
le lexique des reviviscences intimes
ainsi pour long temps de veines exaucées
long temps d'horizon palimpseste
de verbe marginal
ainsi pour les arpents du neuf
je les ligne
et je les range
cette ville monologique
ces images recrues
de la voile
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
dédaléennes
les ruelles
m'auraient vaguée à l'égard d'un bateau
son aussière
si pesamment nattée des absences du large
les échos d'or et de cochenille
dans le désormais de son inaudible nom
le viride de sa coque tailladée
saigne un gravier fauve
dont seul un vrombissant horizon de mégalopole
sait exténuer la ligne flexueuse
de sa grand-voile
une part pétrée fossilise le vent
tandis que le demeurant de toile
drape le bouffon du temps
obliquant
son beaupré va rayant
les barreaux noirs de la grille en chantier
aux mains boucanées des hommes bleus
écoulements
ruissellements d'étincelles
et de navrements
sur le trottoir du passant myriadaire
tombe et s'éteint et se renouvelle
et tombe jusqu'à la moindre étoile
cosmopolite consoeur des nuits traversantes
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
ce que les lilas communiquent à l'affranchie
lorsque sous la nuée délitescente
un parsemis de fluides idéogrammes
emperle la moindre grappe du mauve
cette verve éclose dans le miracle
de la créature qui n'a pas désappris de faire halte
et dont la poitrine tapante n'est pas
un écho du tambour idolâtre
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
passante de la pierre
qui obombre les heures mutinées
méticuleusement la cendre s'enquiert
l'hélianthème calligraphe
l'encharme de l'inflexion chère
le poème obsessif
qui t'épeura jusques aux neiges funérales
te silhouette désormais
dans tous ses chantournements du dicible
sans offreuse les florilèges larment en ors taciturnes
le mot inexplorable
et la languissance des trouveurs
élongent de silence
les lèvres des proues abyssales
par maint brisant de foudre
s'inaccomplit l'été d'absence
d'un sablon empreint de nos confiements
se recompose le fileyeur paternel de tes ailleurs
oh ! siller
où blondoie la poudre accalmie
de nos traverses fromentales
Phantasiae assumptio victoriaque
cette ombre venant rompre un trottoir
qu'il m'avait semblé connaître
pour le traitillé du retour
et à la faveur duquel
l'argile blanche d'un sourire m'advenait
sa chrysalide de château inféode mes yeux
qui enfantent le penser lige
des blandices limbiques jusqu'à ce qui s'embrasse
cajolent l'obstacle et l'étoile
au fort des ithaques et des ulysses et des télémaques et des pénélopes qui poudroient
un grènetis de confettis s'évertue à la médailler
échappé de la théorie mascaradesque
et interrompu par un gant
dont les tribulations du nuancier de gris et de rouges
maculent le tortillon de néoprène
à ce que le reliquaire de mon sang
décrète pour approche
climax du pas glissé
une épiphanie sporulée brasille
pulvérulence d'un iris
à l'acmé de son désir pluriel
d'éprouver le poids et le choc
de concorder la chute avec la chance
parmi les passements des éphéméréités animales
or après la façon pure du feu
tout à sa phase la moins archane
parce qu'à partir d'un tel moment affin
elle va en me considérant comme myste
qui progresse sur les degrés médullaires de la tour
l'ombre sous l'emparement d'un zéphyr se mue
en cet enveloppement de papier de soie nocturnal
puis s'avivant de l'éthéréenne escapade d'un plasma
la main est cette lévitation numineuse
cette aphairaise de la kilomagie sidérale des gemmes
cette désunion d'une diagonale qui récrée
qui radie la route
et les promiscuités métallocharnelles de ses tombereaux vites
cette maraude d'une quinte royale de pétales
florilégeant le cache-cache des volets
pour les rêves du phalaenopsis
lorsque son sommeil et son parfum se coalisent
et aux fins d'apiécer avec quelque marcescence
les lendemains de la plénitude du calice
ce surpassement de l'acuité mélancolieuse
et ocreuse des faîtes
ce supplément de mistral
qui haleine une camargue
propice à la manade étrangeant ses poulains
de la rêne d'horizon septembriseuse
à chaque effleurage
à chaque bifurcation symplectique
à chaque symbiose des vols liliaux
cet inchoatif panache
ce coruscant décidé
vers la sébile en bois d'infini
des ciels mendieurs d'aloi et de carat fées
Pour postface amoebée et échoïque...
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
inépuisablement
cette eau pérégrine
pour la façon
des limbes minérales
irrépressiblement
cette rivière de ma première île
pour aubader la figure
de la silhouette immémoriale
cette psyché fluente
enfuie des pivots et des vanités
la métamorphose
des mains intimistes de Rodin
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
éperdue d'aube
la jeune leucémique des lisières
étiolé le rouge
au démasqué d'osséine
dans sa geôle angiologique
rose mémoire qui fascine
bradycardiaque essor qui s'orange
page du bleuir que lettre l'éteinte
un ciel encore ébruite
les couleurs du fragile
le bois se repaît
rassasie ses ramures
sur l'herbe où s'absorbe la robe blanche
la main dolente ira fraîchissant
cueillant la rosée gouttelée miroitante
de la cassure des ombres
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
poupée sans voile à tes prunelles
un étranger soudain
gifleur
hurleur
entre les murs
familiers
de la halte
et du souffle confident
cette anguleuse effusion de tes morceaux
par l'oeillade instante d'un accès
mon âme extravasée tout entière
dans un sang
de porcelaine
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
Dis
de ton altitude
où désormais le sang
plaies et pudeurs
tendresses et rochers mêlés
n'est plus qu'un même sourire mystique
dis-moi
te souviens-tu
de nos escapades illimitées
sur la route des lilas
le chant de nos coeurs
à leurs effluves s'entrelaçant
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
vêpre d'or
profusément coulé
dans les ajours
de la frondaison
luxuriante
guipure
du théâtre d'ombres
de la brise en feuille
salve d'incandescence
dont la ténèbre
parue
fait son vagissement
bris de l'enfance
scintillée
au passage
de la lune éburnéenne
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
Musique du dernier moment de lune
des vieilles pierres de safran tigré de sombre
s'exhale une voyelle comme météore
candide vélaire et lyrique
pour ajourer le bois brut des alphabets
dans l'orphelinat des batailles
je demeure sans plus d'oraison ni de haro
et les prononçants qui croissent à l'entour
n'ont plus de clair que cette tessiture des aurores
☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯
immaculé
le drap s'épancha soudain d'entre ses doigts ravis
et masque de souffle
son instant dernier
suppléa mon visage
ses lèvres acropole en sourire
renversèrent dans le clair-obscur des yeux mi-clos
pour ma vision cet esquif
quelle houle incapable d'eau
il avait neigé si longtemps en son corps de femme
sur la liqueur circulante et gracieuse
couleur de la rose qui désire
neige à contre-saison inconditionnelle neige
poudrant les fruits de pourpre des amants
j'ignorais l'énergie du sortir de la chambre
la langue du dire adieu dès lors
je n'en savais pas le principe
à l'épouser du linceul
ma déprécation surhumaine
glaçait tout un olympe
et sans elle vivante
sous mon errance hiémale
je dépeuplai des continents entiers
toi
leucémie invinciblement ma rivale
moi qu'une chimère de lutte ardente posséda
tu m'as pulvérisée
mais toi
ô métamorphose perlée du tréfonds
tu m'as recomposée poème
et tu neiges si liliale en son impalpabilité d'ange
sitôt que je vois le sang du jour en allé
redevenir ce floconnement qui palpite et qui
hors des couloirs de la chute
illustre infiniment le ciel
☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯
lorsque les timbales eurent adamanté l'assomption
la contre-allée de chlorodrames échappa l'hôpital
à travers ses effraies de linge ses draps d'alucite
par-delà la tératédrie de ses chambres spasmiques
Leukaima regardait les sangs se délivrer du gradient
et des bracelets de leucocytes
enchérir sur les taillades des sursis
aux béés confins de la complexion parsternée
l'hématémèse a joint le limpide
ses spires lentes écarlatent l'indemne chiquenaude du tréfonds
pour ellipser son vivier de gemmes
autour de l'astre qui sanglote de cuivres
le courant point
arches plues des vols héroïques
prostyle des humus balafrés d'égrisées
à leur sourdre galeries et ponts
la réminiscence par silhouettes lacune
ou adorne au lieu que l'évanescence trempe l'oxycolorieur
étymone l'hymen de la serpente et du cache qui s'ésidère
avec son tranquilloïdal vivre
la lithophanie atlante
et les phalanges taillées en orphéennes eaux de brillants
appuient sur l'ultimance de l'érythropoïèse
jusqu'à concordamment cercler de leur effaçance ce qui s'inachève
Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés
Croisée d'hôpital
21 mars 2022 - 08:17
Croisée d'hôpital
immémoire du fuligineux
bleu voile divis
une alumelle onde
miragineuse en s'éclairant
se murmure la formule symétrique
limbes cruciformes des ombres
et leurs soupirs pour l'obliquité
qui vaticine les rus de lymphe
draps et linges
leurs froissis affins de l'osséine et de la peau
passent du cygne et de l'amaryllis
à l'immatériel
même la plus obstinée des éteignaries
s'inféode au prince safran des sels
chrestomathie du sang-luire
dont l'effusion domine
le trahisseur que se montre le désommeil
sur le mur glissent
et s'opiniâtrent les mues du coruscant de la mirance
son abord des aquilains et des alezans
afin qu'ils soient coupés
de leurs gravités humanoïdes
de leurs cèlements
et de leur subjectile languide
qu'au ferment se dédie l'instant
où ils s'affranchissent du poudroiement encellulé
dont le feuillet vaste influe sur mon songe de galop
au lieu qu'en battant
prodigues d'une tramontane
qui se rappelle l'enfance de l'aorte en cavale
iront les aurorales camargues
Extrait de « Leucémique errance & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二 (printemps 春天). Tous droits réservés.
immémoire du fuligineux
bleu voile divis
une alumelle onde
miragineuse en s'éclairant
se murmure la formule symétrique
limbes cruciformes des ombres
et leurs soupirs pour l'obliquité
qui vaticine les rus de lymphe
draps et linges
leurs froissis affins de l'osséine et de la peau
passent du cygne et de l'amaryllis
à l'immatériel
même la plus obstinée des éteignaries
s'inféode au prince safran des sels
chrestomathie du sang-luire
dont l'effusion domine
le trahisseur que se montre le désommeil
sur le mur glissent
et s'opiniâtrent les mues du coruscant de la mirance
son abord des aquilains et des alezans
afin qu'ils soient coupés
de leurs gravités humanoïdes
de leurs cèlements
et de leur subjectile languide
qu'au ferment se dédie l'instant
où ils s'affranchissent du poudroiement encellulé
dont le feuillet vaste influe sur mon songe de galop
au lieu qu'en battant
prodigues d'une tramontane
qui se rappelle l'enfance de l'aorte en cavale
iront les aurorales camargues
Extrait de « Leucémique errance & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二 (printemps 春天). Tous droits réservés.
La chambre dont le reliquat de noir s'est mué en congés archanes : 100 tableaux _ d...
18 mars 2022 - 03:20
La chambre dont le reliquat de noir s'est mué en congés archanes : 100 tableaux _ deuxième partie . . . . . . . .
« que neige la retrouvaille_
je me suis arrêtée là
où le sentier s'arrête sur un mur
haut
de plusieurs tours de secondes et de jours morts
où le secours est infirme
alors que si vaste est la terre
seul le squelette des mots
_et pas d'eau
Une lectrice
... entre vos yeux et ce qui est vu, se déploient les ailes de votre imagination togée de votre savante sensibilité . . . . . . . .
Un lecteur
... de ce que vous ressentez (...) à la gratitude que je vous exprime... quel essentiel voyage pour le poème, et sans avoir quitté la racine signifiant accueil et faveur...
... je me souviens de la pensée d'un philosophe de la Chine (très) ancienne... il parlait des prodigieux voyages que faisait son esprit sans que son corps n'ait besoin de sortir de sa chambre... prodigieux voyages... et vivifiantes rencontres, vous en êtes ici l'heureux témoignage !
... l'alphabet ressemble à un pré tout à la fois humble et immense... les bouquets de poèmes que nous y prenons changent nos poings en corolles ouvertes... nous devenons porte-parfums sans jamais diminuer la source . . . . . . . .
parce qu'à la lueur hématique
on répute le regard magicien
les carreaux partagent
s'intervertissent
recomposent
et parmi les croix qu'ils continuent à dresser
arlequin bouffonnant leurs angles droits
un instant de ballons de couleurs
diverge de la radiale leucémique . . . . . . . .
L'auteure
51/100
Feuilles d'automne échancrées
et prestidigitatrices
des voies ressassées
sur des roses des vents
des roses des vents
se posent
et ma direction
avec ce penchement du buste consort
c'est contempler
les expéditions enluminées de leurs incidences
52/100
du titre d'une pièce lointaine
une Égypte onirique m'ennuage
par ses pulpes généreuses
un sycomore m'a engourdie
à son écorce le sommeil m'adosse
et parmi le succès nocturne
les palpitations exquises
qui fleurissent ses ramescences
vont constellant ma scène assoiffée de réplique
53/100
grand vent
vespéral
fleuve d'éther
où mugit l'illimité
emportés
la touffeur de la bourgade
le tempo médiocre
des mots et des regards
un tombereau d'ombre
y décharge
les derniers gravois
des couleurs
à la faveur
de l'espace net
sourd
un oiseau de cristal
54/100
Arbre qui ramifie le ciel
et fragmente aurores et crépuscules
close la croisée sait recoudre
tes morceaux de tempête
55/100
à ce point dénudant
que saille l'aveu
son peignoir
et sa peau ont neigé
sur le bleu fécond
du carrellement
serpentueuse sa ceinture
fleurdelise l'angle enfui
hôtesse du corps transparaissant
la si claire olivine
d'une eau de paisibilité
parmi l'évanescence du myocarde
les cristaux qui fleurissaient le vermillon
contrepointent la marcescence
en la gaze incantée par les os
s'obsèquent
les énergies itératives
un infini de vapeur
va brouillant
le long lingot du luminaire
et chaque veine se sera
ennuagée des évanouissantes foisons du savon
56/100
Chaque carreau confie son décijour à l'améthyste menuisée
où désormais la table a dardé les angles des appétitions surannées
le parsemis de la pierre angelicielle recompose un faraud
pour l'ovoïde d'un dansable fondant
avec la transpassante liqueur des astérisques du lilas
la noyade en xanthies du volutant photopleure se confond
57/100
lutins espiègles
qui grimpez aux maïs
éclatantes vos chevelures rousses
sous la poussière de pluie
instant de conte
58/100
le poudroiement du matin
a dissous ma destination
mon sang s'attarde
à la croisée des vaisseaux
mon souffle guette
l'exemplarité du vent
une faim décisive
réinvente mon corps
le vert des blés
si clair dans ses moires
que la blondeur du pain
s'y repose déjà
59/100
oiseau
ailes éployées
envergure des vents
des satinés des moires
chatoiement de l'indicible
lente lame glissée
lambeaux d'azur
que thésaurise la branche
tête coupée
à l'ogre de soleil
éteules de rayons
de mica de diaphane
sur l'ultime marbrure
qui prénomme l'hiver
60/100
Soudain ce fut entrer
dans la fierté de l'orfèvre
or ce n'était point pour séparer du connu
que cet espace abonderait en transparences
apothéotique égarée
parmi la succession limpide
intermittente la faim
comme un reniement de la bête
s'oriente vers les congés des points cardinaux
Le verre égrène son glossaire
et vibre
l'hapax
de la ténèbre
elle fusine là-bas les prémices du saisissement
et lorsqu'elle est jointe par son féroce reflet
le cristalier se dévoue à la coupe d'un dévorement
dans la part en suspens
de la noirescence
61/100
fonte lente des neiges
parmi la retrouvaille d'oiseaux
les voies humides
s'illuminent
ces paroles viennent :
- à l'instant où
par ma propre volonté
ma vie n'ira pas plus loin
que ma lucidité soit telle ! -
62/100
après-midi caniculaire
sur le meuble veiné
parmi les vanneries à fruits
la lucarne donne
un triangle de lumière
il rehausse le rose
le rouge fraise
et le soliflore orangé
l'ombre de la corolle
broussaille au coeur une garrigue
le poisson de bois fauve
planté dans son losange
frémit d'un tel épanchement
où s'est annulée l'eau
63/100
Au mur, derrière les moroses
un triangle de lumière
avec un triangle d'ombre
la diagonale qui les joint
élime mes acquis
mes discours, mes canons
mes succulences convaincues
et la peur qui saille
des nettetés d'encre ou de linge
64/100
Pour muer au profus salon
en associante audace son cinéraire solide
l'intercalage ténorise l'écran où sous les mélanines cesse l'imagier
après qu'ils ont été charriés par cette pérégrination
jusqu'à franger le verre cinq dispos coquillages et lui battant de l'imminence
d'émettre leurs minutieux albums d'épaves et de décoffreteries
65/100
atemporelle
pleut la cité
billets à la dérive
chavirages de papier
épaves en cursive
délivrance des encres
les mots fluides se désaccoutumant
et du sens et de la graphie
aquarellent les ruisselures
naufrager les mots
66/100
tu vacilles dans la déréliction
mais il n'y a pas un espace entre les branches
que ne féconde une étoile
67/100
aux prémices de la fenêtre et de l'abat-jour
des émanations de croix
dans le trouble lamellé
du safran blême
un levant est supplicié
un rhombe lactescent
trémule d'asyndète
au mitan des armoires
orphelin de la clarté
68/100
un grand arbre séjourne dans le transparent
pantomime des ramures
sans autre scénario
que le vent par intervalle
envols soudains de vivants noirs
météores de cette encre
qui vaticine tous les poèmes
au profond d'un doute ardoise
s'est recroquevillée l'étoile
une nostalgie musiquée
s'opiniâtre
son filigrane d'orient
parce qu'à la lueur hématique
on répute le regard magicien
les carreaux partagent
s'intervertissent
recomposent
et parmi les croix qu'ils continuent à dresser
arlequin bouffonnant leurs angles droits
un instant de ballons de couleurs
diverge de la radiale leucémique
69/100
Menues reliures de toile colligeant des fleurs de poésie
la gradation de leurs dos insolés
de la couleur des millepertuis à celle des lavandes
secret escalier
menant du poème au sommeil
et du sommeil à la fugue irisée des pollens
70/100
au clocher d'aurore brandi
par une escale encore
dorent deux acuités
elles délaissent
par degré
la seconde cupide
alors déchiré
un ciel
son vague d'outre dédaignée de l'idéal
son huile d'étoile épandue
qui mue la pupille en sel de braise
et oint chaque signe
si pesant sur la momerie fourbue
le temps s'essore
71/100
Bien que dans les bleus et les verts concomitants
se noie par degré la transparence
coaliseur en retranche l'oculaire cause
le bain d'un luminaire parmi les hippocampes
72/100
jouxtant le bleu anacoluthe
qui laque la transsuffocation
une pellicule de contre-lumière
cercle la brique et l'élusion
hors le cuivre que rive la nuance anéphéle
un entrelacs désarrime le cimetière des corolles
et l'oeil naïf pénétramment charbonné
à l'acmé de la coupelle joaillière voit
demi-mauve sur le radeau de la brisure
la gerbe témoigne l'outrepassement
parallèle une dernière incidente d'archipel
au squameux bondir où s'adivinisent des figures scintillées
73/100
Tant d'épaisseurs ici
mêlaient leurs ombres
aiguës
il y versa le contenu
de son aumônière
et il attendrait que le semis des pièces reçoive un rayon
74/100
j'aime, au bout de tous mes nomadismes, revenir dans ce logis qu'on appelle "la petite chambre", foyer où d'abord convergent toute sorte d'inflexions de voix insaisissables, pour s'éteindre par degrés, et ensuite faire saillir, laisser peser, le fruit du plus nourrissant silence ; la récurrence des oiseaux de couleurs baignant dans la lactescence des voilages, qui ne les dilue cependant pas ; et ceux-là qui sont gorgés de la nuance rouge sang tendent ardemment vers l'incandescence vermeille de la poignée qui claire la promesse du vol et du ciel
75/100
Après l'orage
sur la surgie du ponant
la métamorphose des nuages
La fuite mauve d'une hydre
atteint à l'aile angelicielle
Un instant de Cerbère
aboie la dernière foudre
La saillie d'une église
s'adonne à la roseur
La lune déjà renaît
de ce qui la dévore
et le demeurant de l'appétence
lui devient un anneau saturnien
76/100
le vivier du mouvoir
dérive les pâtures
ses sèves négatives
épuisent les obliques
à ce point miroitante la lisière
ravive les prémices
parmi le mordoré viridivore
la relique des chevaux blanchoie
astral vulnéraire au bris de la ramure
la clef se dépoche dans la halte déclive
à l'issue du sinueux
aéricole mirance des aubiers
la décision coïncide avec le recouvrement
puisque ravir jumelle perdre
aussi la promeneuse pharamineusement escapadée
jusqu'aux posologies caduques
contemple le lent enroulement
où viendra saillir la veinure affranchie des fluences
77/100
Bien que je n'aie émis le moindre phonème
le jeune fusain a compris jusque dans ses sèves mon inclination au meurtre de moi-même
il me fait le serment de la charbonner un jour
sur un papier qui délivre
78/100
la grise pierre brouillardée de jaune
bornait la place déserte
le tremblé des guirlandes pâlies
festonnait le vent d'octobre
si long temps d'absence humaine
avait changé la solitude
en gestation
elle parut
moire et candeur
enfant foulard d'un azimut recomposé
elle s'inclinait sur les feuilles de couleurs
ne cessant d'inventer ses bouquets
et flammaient les phalanges des anciens emparements
à l'image des faîtes caducs
79/100
À reformer les noms de ces villages et de ces petites villes où encore le train faisait halte, les lettres étaient devenues languides
Dans le bleu outremer de leurs quadrangles l'éclat de leur craie frémissait, tant elles soupiraient pour l'anagramme
Je m'ingéniai à les satisfaire
Et j'allais de lieu nouveau
en lieu imaginaire
rafraîchissante des alphabets
délivrée des étymologies et des destinations
80/100
S'épand aux confins de l'asthénique tintillation le sucrier
de la laite paroxysmale qui parachève luire et candeur
s'élève le multiple des oiseaux enceints des prémices pastel
mais d'enclore le récipient à oreilles rentre dans le contrat
et par les effondrilles du café sont silhouettées des altitudes calcinées
mais de faire ruisseler l'incolore d'aile et d'aval au long de sa cuisson vernissée
81/100
Cet aboi
qui se voulut mystérieux
en témoignera le principe
Et la défoliation lumineuse
s'empare de la promenade
marie
les rousseurs
avec les céladons et les ors
les citrons
avec les olivines et les écarlates
pour le jais jaillissant d'un freux
Sur cet aboi
qui sait désennuyer de l'azur
bifurque son brillant
82/100
En fleurs
les lucioles du sang ont mué
mes mains
j'ai beau secouer
le coudrier
seuls tombent mes pétales diaphanes
83/100
l'ambivalence des lisières
possède le moment cardiaque
sous la netteté de l'affublement jaune
l'axiome des saisons délie ses phonèmes
de leur obligation
aux extrêmes des pulpes le foliacé recueillir
s'est arrogé la pointe de lance
par l'insoupçonnable écorchure
tout le long de son pluriel
le journalier décor s'étrange
partir vrai s'échevelle
s'épanche en déplantations de vent
flanqué de son recel hématique
stride un train disparaissable
à travers la détissure
l'aiguail endiamante l'exuvie d'un repos
puis à l'épointé où richoie l'élan
transpercer
équidistance des orées
échappe de toute préhension
source
de carole
et d'aile
inépuisablement dégouttant d'abîme
84/100
gestation
derrière la volute de fumée
couleur de mauve et d'ardoise
que va silhouettant
ce sinueux pointillé de vols ?
85/100
C'était alors le noël du rouge
longtemps des oiseaux
auront noirs participé de la baie de la villa
ce midi sans briser
ils s'essorent
avec leurs décalques de verre
à travers l'indéfini des ciels
ils font fileter la sanguine
et désheurer l'éosine
86/100
rayonna l'agrume
sous le gouttellement de la lame
et les lumières erratiques
et les reflets orphelins
se réunirent en le nectar
il s'évasait au bord de la table
concilié un temps encore
avec la rumeur du verre
sa franchise de flambeau
et le clair-obscur de mon sang
obvièrent à la promiscuité
pour tout le charme d'une demande :
que deviendra cette soif ?
quand la fenêtre eut un cri de corolle
son rose héritait
il s'allumait par degrés
bouleverseur de sa définition
et buvant les vanités du soir
mais soufflé
par l'alliance des heures et des sombres
il se lova déjà sous les patiences d'aurores
pendant qu'éparse dans le carrellement des alentours
fraîchissait une orangeade ambrée
pour le vivier des silhouettes
et l'adolescence des solitudes
87/100
La cité d'or
à l'arrivée des chercheurs abusés
c'est la vastitude d'un oiseau
qui prend son essor
le battement des ailes
va l'époudrant
et toute la poussière dont il était couvert
surcroît un soleil fulminatoire
88/100
Le peintre apocalyptique
À mon sang
j'eus le pouvoir encore
de dérober le rouge
afin de peindre la dernière rose
Alors nous allâmes elle et moi
au confin du regard et du parfum
nous confondant dans une même marcescence
pendant qu'un dernier vent du sud
gorgé de ma toile fluide encore
glissait comme un jardin sur les ruines fumantes
89/100
aussi je consacrai
des journées entières
à parcourir les voiries
pour recueillir les étoiles foulées
et dans la modicité
de ma paume s'incurvant
ces denses orphelines des altitudes
savaient étancher leurs soifs
90/100
En brins
au long des sentiers accolés
qui débordent l'intervalle saisonnier
du côté des fraîcheurs
elle éparpille
ses réfléchissements
de paille
Je la vis aurifier le congé
lorsque son cercle enforesté s'avéra
garantissant des languissances synallagmatiques
et sa ligne se persuada
qu'elle redéfinirait cités et complexions
après une minute de liséré qui flavesce
l'érection cupide la hacha
comme l'a cherchée aux fins de refranchir
comme la pleure la créature décharmée !
qui ne peut même se repaître de sa pléthorique tige
et dont l'imminence hivernale
trahit l'haleine de gibier
91/100
à la pointe de mon bistre insomnieux
se perce et se dilacère
le vague fuligineux des masses émergentes
il en jaillit des corolles hiémales
qui arquent en roses un ciel
au-dessus de la cour
que viennent furtiver des gemmes de félins
92/100
Bassin
au-dessus de la sphère
que sanglent des fasces ajourées
en traces de turquoise
en reliquats d'aigue-marine
la symétrie des dauphins
porte
les arcades que filètent leurs paroles d'eau
à l'intersection solaire
93/100
À l'instant
d'un éveil encore
si complice du sens
cet effluve de frais aubier
de bois nouveau
contention à bâtir
la grâce se métamorphose
en la demeure enfin
et la digitale de rais
que la fenêtre parcimonieuse
concède
délinéamente les premiers gestes
avec les outils dorés par l'âge insoucieux
Mais les brusqueries des chairs
des voix accapareuses
les dialogues de l'aurore interstitielle
où ma part d'absence va s'étoffant
ont fait peur déjà
au dessein clair
Il me reste à me redresser
si légère
de l'évaporement de mes mains oniriques
94/100
Bouquetier
parmi les éclats les roses sparsiles
parce que la colère elle aussi
est candidate aux épures nocturnes
Toute l'eau versée sur le tapis
pour les noyades des sylphides
qui se fussent délivrées de la laine veloutée
et qui évasent la prunelle de bistre
95/100
Ombres et lumières improvisent
dans le canevas du vent
parmi l'imminence vespérale
y soupçonner
l'épisode le plus dense
de son histoire fugitive
profusion d'oiseaux et de fleurs
dévouée à l'embellie
la literie des malingres enclot la cour
pour sécher atemporelle
fenêtre magicienne
par le seul mystère de son ouverture
tout un feuillage réfléchi
habite le lilas de l'abat-jour
cheminée parmi le pastel du soir
et les rayons ultimes
échevellent sa placidité de sentinelle
96/100
L'alme ombre s'épanche polygone de hanteurs que transfixent
ou transfigurent certains moments de ses phantasmes
s'accotant deux ptérochimères orangent
et plient le bain de pâleur des oisellances éjointées et des obliques effuses
l'arc du balayage intermittent qui faucarde les orthogonales à peine le tranchement
l'ignorance du tiers sommet bleute
97/100
De-celare
à l'ocré solaire du parcours
fourvoyer la veine désormais
et parmi la pierraille acoquinée avec le bris
comme mémorial de la supplique et de la semaille
faire bruire sous un pas originel
le dernier crâne des couleurs qui dissimulèrent
98/100
De la pierre autrefois si pensante
ce corps d'ange paru
et parmi la mousse du gris jaune le temps
a gagné le regard des présences
échos de pluie
glaçant la cire des photophores
dans leurs entrelacs fusinés
serpentine théorie
des galets du trimard
lacuneux tracé des patiences minérales
Autour du disque de la table
pour toute géométrie qui n'y pèse
abîme soudain
hôtesse déjà de la fraîcheur
la gangue noire du vin
mais le geste manque au démon qui s'enfuit
sa chute désormais
confidente du bris coutumier
ubique et diaprée
la fenêtre-liqueur éclabousse le soir
99/100
Fugace
mouvant clair de trapèze
parmi le voilage
comme traverse arachnéenne
au zéphyr
une ombre oscille
mendieuse de l'intense
qui recolore et mutile les oiseaux
100/. . . . . . . .
Toi disparue et transmuée
en ces après-merveilles océanes
le poisson que laqua ta main florale
bleusombrait mes odyssées de faïence
entre les gestes
t'appartenant encore
s'insinua un soupir
où briser contrefit éclore
et ce regain de ville
à mon pas galactique
ce regard érosif
dans les flueurs de masques
les lignes de l'horizon
sont venues cercler l'aorte
puisqu'une coquille hébète mon ombre
quand briser épanche atteindre
101/. . . . . . . .
un aboiement
apeure la lucarne
et s'enfuient ses angles noirs
le cylindre en rinceaux safranés
s'étoile d'une nielle
une volute éperdue de fuligine
dévoie le rai premier
avec le pourpre effrangé du talisman
se coalise la tesselle du corbeau
même ineffable une ombre enfin
s'origine dans le sourire de verre
doctes jusqu'à la sympathie les angles
pour un orient de la lucarne
vont se réunissant en un aboiement clair
102/. . . . . . . .
l'évanouie des négoces
sa grâce célère
passant les centiares s'anonymisant
une tératologie de pervenche
ne sait croître en la roseur immaculée qui nuage
l'escale herbue
ne corrompt d'aucun grappillage
son cinétique gobelin de clair-obscur
la soif n'a pas d'empire
sur les réfléchissements scintillorhéiques
outre-ouranocardie la fortune des pas
à en étoiler l'agenouilloir
où perdre l'exigu des cueillaisons
à travers la limpidité du souffrir
promesse de la chair au retombé de la gaze
les pistils noient leurs clous dans la poussière anémophile
et le tremblé des feuilles graffigne le silence
103/. . . . . . . .
alors que le demi-trajet
précipite du pont
sa flexueuse mercuriale
hurlement
un enfant puise
à l'acéraine pointe
du fond de son linge en émoi
des notes noirement sur les vitres
aiguës leurs hampes
et s'y accrochent
des lambeaux de cinétique ville vieille
et s'y déchire
le minéral mué en basilique rouge
et tout le verre de mille étagements
avec leurs réflexions de lapis
brochées de foudres et de vols
dans l'oppressant répit qu'éternise
chaque intervalle où le souffle est repris
les linéaments d'un nocturne
jusqu'aux étouffoirs
fouaillent le palissandre du piano pusillanime
104/. . . . . . . .
encres de Chine
dans la nuit d'hiver
que dessinez-vous ?
encres de Chine
parsemées d'étoiles
que dessinez-vous ?
encres de Chine
poussées des terres de neige
que dessinez-vous ?
encres de Chine
sur la chanson du ruisseau
que me dites-vous ?
j'ai bu le vin
qui pesait dans mon baluchon
et faisait profondes
les empreintes de mes pas
encres de Chine
me laisserez-vous devenir
un trait de votre poème ?
105/. . . . . . . .
ta silhouette
esprit funambule
sur le premier fil de lumière
et ce soupèsement déjà
du sens verdoyé
où feuille l'éveil
mais nulle chute
ne le thésaurise
et l'obsessif abîme
sertit le péridot grandissant des aurores
106/. . . . . . . .
le ciel
comme une grande feuille
de vélin
qui neige
ses antiques fables
de cygnes
de lys
et de métamorphoses
sur le hameau rêveur
107/. . . . . . .
Fossile nival
où l'ombre
couvre la neige
c'est un sûr chemin
où la neige n'est pas atteinte
par l'ombre
mes pas s'enfoncent
exagération du clair
mes pupilles au supplice
je puis traverser
des champs
encore
où donc arriverai-je
lorsque toute la lumière
sera versée dans mon voyage ?
108/. . . . . . . .
Poète
J'y marchais soudain sans savoir
si j'avais bifurqué
J'y marchais sans peser
la séduction des délinquances
Il s'était fait cet interstice
pour distancer sans axiome
la soif du liquide érosif
qui change la coupe en soif
Parallèle à mon souffle
une musique infime
des voyelles des consonnes
mes empreintes sur la voie
que neige la retrouvaille
Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés
« que neige la retrouvaille_
je me suis arrêtée là
où le sentier s'arrête sur un mur
haut
de plusieurs tours de secondes et de jours morts
où le secours est infirme
alors que si vaste est la terre
seul le squelette des mots
_et pas d'eau
Une lectrice
... entre vos yeux et ce qui est vu, se déploient les ailes de votre imagination togée de votre savante sensibilité . . . . . . . .
Un lecteur
... de ce que vous ressentez (...) à la gratitude que je vous exprime... quel essentiel voyage pour le poème, et sans avoir quitté la racine signifiant accueil et faveur...
... je me souviens de la pensée d'un philosophe de la Chine (très) ancienne... il parlait des prodigieux voyages que faisait son esprit sans que son corps n'ait besoin de sortir de sa chambre... prodigieux voyages... et vivifiantes rencontres, vous en êtes ici l'heureux témoignage !
... l'alphabet ressemble à un pré tout à la fois humble et immense... les bouquets de poèmes que nous y prenons changent nos poings en corolles ouvertes... nous devenons porte-parfums sans jamais diminuer la source . . . . . . . .
parce qu'à la lueur hématique
on répute le regard magicien
les carreaux partagent
s'intervertissent
recomposent
et parmi les croix qu'ils continuent à dresser
arlequin bouffonnant leurs angles droits
un instant de ballons de couleurs
diverge de la radiale leucémique . . . . . . . .
L'auteure
51/100
Feuilles d'automne échancrées
et prestidigitatrices
des voies ressassées
sur des roses des vents
des roses des vents
se posent
et ma direction
avec ce penchement du buste consort
c'est contempler
les expéditions enluminées de leurs incidences
52/100
du titre d'une pièce lointaine
une Égypte onirique m'ennuage
par ses pulpes généreuses
un sycomore m'a engourdie
à son écorce le sommeil m'adosse
et parmi le succès nocturne
les palpitations exquises
qui fleurissent ses ramescences
vont constellant ma scène assoiffée de réplique
53/100
grand vent
vespéral
fleuve d'éther
où mugit l'illimité
emportés
la touffeur de la bourgade
le tempo médiocre
des mots et des regards
un tombereau d'ombre
y décharge
les derniers gravois
des couleurs
à la faveur
de l'espace net
sourd
un oiseau de cristal
54/100
Arbre qui ramifie le ciel
et fragmente aurores et crépuscules
close la croisée sait recoudre
tes morceaux de tempête
55/100
à ce point dénudant
que saille l'aveu
son peignoir
et sa peau ont neigé
sur le bleu fécond
du carrellement
serpentueuse sa ceinture
fleurdelise l'angle enfui
hôtesse du corps transparaissant
la si claire olivine
d'une eau de paisibilité
parmi l'évanescence du myocarde
les cristaux qui fleurissaient le vermillon
contrepointent la marcescence
en la gaze incantée par les os
s'obsèquent
les énergies itératives
un infini de vapeur
va brouillant
le long lingot du luminaire
et chaque veine se sera
ennuagée des évanouissantes foisons du savon
56/100
Chaque carreau confie son décijour à l'améthyste menuisée
où désormais la table a dardé les angles des appétitions surannées
le parsemis de la pierre angelicielle recompose un faraud
pour l'ovoïde d'un dansable fondant
avec la transpassante liqueur des astérisques du lilas
la noyade en xanthies du volutant photopleure se confond
57/100
lutins espiègles
qui grimpez aux maïs
éclatantes vos chevelures rousses
sous la poussière de pluie
instant de conte
58/100
le poudroiement du matin
a dissous ma destination
mon sang s'attarde
à la croisée des vaisseaux
mon souffle guette
l'exemplarité du vent
une faim décisive
réinvente mon corps
le vert des blés
si clair dans ses moires
que la blondeur du pain
s'y repose déjà
59/100
oiseau
ailes éployées
envergure des vents
des satinés des moires
chatoiement de l'indicible
lente lame glissée
lambeaux d'azur
que thésaurise la branche
tête coupée
à l'ogre de soleil
éteules de rayons
de mica de diaphane
sur l'ultime marbrure
qui prénomme l'hiver
60/100
Soudain ce fut entrer
dans la fierté de l'orfèvre
or ce n'était point pour séparer du connu
que cet espace abonderait en transparences
apothéotique égarée
parmi la succession limpide
intermittente la faim
comme un reniement de la bête
s'oriente vers les congés des points cardinaux
Le verre égrène son glossaire
et vibre
l'hapax
de la ténèbre
elle fusine là-bas les prémices du saisissement
et lorsqu'elle est jointe par son féroce reflet
le cristalier se dévoue à la coupe d'un dévorement
dans la part en suspens
de la noirescence
61/100
fonte lente des neiges
parmi la retrouvaille d'oiseaux
les voies humides
s'illuminent
ces paroles viennent :
- à l'instant où
par ma propre volonté
ma vie n'ira pas plus loin
que ma lucidité soit telle ! -
62/100
après-midi caniculaire
sur le meuble veiné
parmi les vanneries à fruits
la lucarne donne
un triangle de lumière
il rehausse le rose
le rouge fraise
et le soliflore orangé
l'ombre de la corolle
broussaille au coeur une garrigue
le poisson de bois fauve
planté dans son losange
frémit d'un tel épanchement
où s'est annulée l'eau
63/100
Au mur, derrière les moroses
un triangle de lumière
avec un triangle d'ombre
la diagonale qui les joint
élime mes acquis
mes discours, mes canons
mes succulences convaincues
et la peur qui saille
des nettetés d'encre ou de linge
64/100
Pour muer au profus salon
en associante audace son cinéraire solide
l'intercalage ténorise l'écran où sous les mélanines cesse l'imagier
après qu'ils ont été charriés par cette pérégrination
jusqu'à franger le verre cinq dispos coquillages et lui battant de l'imminence
d'émettre leurs minutieux albums d'épaves et de décoffreteries
65/100
atemporelle
pleut la cité
billets à la dérive
chavirages de papier
épaves en cursive
délivrance des encres
les mots fluides se désaccoutumant
et du sens et de la graphie
aquarellent les ruisselures
naufrager les mots
66/100
tu vacilles dans la déréliction
mais il n'y a pas un espace entre les branches
que ne féconde une étoile
67/100
aux prémices de la fenêtre et de l'abat-jour
des émanations de croix
dans le trouble lamellé
du safran blême
un levant est supplicié
un rhombe lactescent
trémule d'asyndète
au mitan des armoires
orphelin de la clarté
68/100
un grand arbre séjourne dans le transparent
pantomime des ramures
sans autre scénario
que le vent par intervalle
envols soudains de vivants noirs
météores de cette encre
qui vaticine tous les poèmes
au profond d'un doute ardoise
s'est recroquevillée l'étoile
une nostalgie musiquée
s'opiniâtre
son filigrane d'orient
parce qu'à la lueur hématique
on répute le regard magicien
les carreaux partagent
s'intervertissent
recomposent
et parmi les croix qu'ils continuent à dresser
arlequin bouffonnant leurs angles droits
un instant de ballons de couleurs
diverge de la radiale leucémique
69/100
Menues reliures de toile colligeant des fleurs de poésie
la gradation de leurs dos insolés
de la couleur des millepertuis à celle des lavandes
secret escalier
menant du poème au sommeil
et du sommeil à la fugue irisée des pollens
70/100
au clocher d'aurore brandi
par une escale encore
dorent deux acuités
elles délaissent
par degré
la seconde cupide
alors déchiré
un ciel
son vague d'outre dédaignée de l'idéal
son huile d'étoile épandue
qui mue la pupille en sel de braise
et oint chaque signe
si pesant sur la momerie fourbue
le temps s'essore
71/100
Bien que dans les bleus et les verts concomitants
se noie par degré la transparence
coaliseur en retranche l'oculaire cause
le bain d'un luminaire parmi les hippocampes
72/100
jouxtant le bleu anacoluthe
qui laque la transsuffocation
une pellicule de contre-lumière
cercle la brique et l'élusion
hors le cuivre que rive la nuance anéphéle
un entrelacs désarrime le cimetière des corolles
et l'oeil naïf pénétramment charbonné
à l'acmé de la coupelle joaillière voit
demi-mauve sur le radeau de la brisure
la gerbe témoigne l'outrepassement
parallèle une dernière incidente d'archipel
au squameux bondir où s'adivinisent des figures scintillées
73/100
Tant d'épaisseurs ici
mêlaient leurs ombres
aiguës
il y versa le contenu
de son aumônière
et il attendrait que le semis des pièces reçoive un rayon
74/100
j'aime, au bout de tous mes nomadismes, revenir dans ce logis qu'on appelle "la petite chambre", foyer où d'abord convergent toute sorte d'inflexions de voix insaisissables, pour s'éteindre par degrés, et ensuite faire saillir, laisser peser, le fruit du plus nourrissant silence ; la récurrence des oiseaux de couleurs baignant dans la lactescence des voilages, qui ne les dilue cependant pas ; et ceux-là qui sont gorgés de la nuance rouge sang tendent ardemment vers l'incandescence vermeille de la poignée qui claire la promesse du vol et du ciel
75/100
Après l'orage
sur la surgie du ponant
la métamorphose des nuages
La fuite mauve d'une hydre
atteint à l'aile angelicielle
Un instant de Cerbère
aboie la dernière foudre
La saillie d'une église
s'adonne à la roseur
La lune déjà renaît
de ce qui la dévore
et le demeurant de l'appétence
lui devient un anneau saturnien
76/100
le vivier du mouvoir
dérive les pâtures
ses sèves négatives
épuisent les obliques
à ce point miroitante la lisière
ravive les prémices
parmi le mordoré viridivore
la relique des chevaux blanchoie
astral vulnéraire au bris de la ramure
la clef se dépoche dans la halte déclive
à l'issue du sinueux
aéricole mirance des aubiers
la décision coïncide avec le recouvrement
puisque ravir jumelle perdre
aussi la promeneuse pharamineusement escapadée
jusqu'aux posologies caduques
contemple le lent enroulement
où viendra saillir la veinure affranchie des fluences
77/100
Bien que je n'aie émis le moindre phonème
le jeune fusain a compris jusque dans ses sèves mon inclination au meurtre de moi-même
il me fait le serment de la charbonner un jour
sur un papier qui délivre
78/100
la grise pierre brouillardée de jaune
bornait la place déserte
le tremblé des guirlandes pâlies
festonnait le vent d'octobre
si long temps d'absence humaine
avait changé la solitude
en gestation
elle parut
moire et candeur
enfant foulard d'un azimut recomposé
elle s'inclinait sur les feuilles de couleurs
ne cessant d'inventer ses bouquets
et flammaient les phalanges des anciens emparements
à l'image des faîtes caducs
79/100
À reformer les noms de ces villages et de ces petites villes où encore le train faisait halte, les lettres étaient devenues languides
Dans le bleu outremer de leurs quadrangles l'éclat de leur craie frémissait, tant elles soupiraient pour l'anagramme
Je m'ingéniai à les satisfaire
Et j'allais de lieu nouveau
en lieu imaginaire
rafraîchissante des alphabets
délivrée des étymologies et des destinations
80/100
S'épand aux confins de l'asthénique tintillation le sucrier
de la laite paroxysmale qui parachève luire et candeur
s'élève le multiple des oiseaux enceints des prémices pastel
mais d'enclore le récipient à oreilles rentre dans le contrat
et par les effondrilles du café sont silhouettées des altitudes calcinées
mais de faire ruisseler l'incolore d'aile et d'aval au long de sa cuisson vernissée
81/100
Cet aboi
qui se voulut mystérieux
en témoignera le principe
Et la défoliation lumineuse
s'empare de la promenade
marie
les rousseurs
avec les céladons et les ors
les citrons
avec les olivines et les écarlates
pour le jais jaillissant d'un freux
Sur cet aboi
qui sait désennuyer de l'azur
bifurque son brillant
82/100
En fleurs
les lucioles du sang ont mué
mes mains
j'ai beau secouer
le coudrier
seuls tombent mes pétales diaphanes
83/100
l'ambivalence des lisières
possède le moment cardiaque
sous la netteté de l'affublement jaune
l'axiome des saisons délie ses phonèmes
de leur obligation
aux extrêmes des pulpes le foliacé recueillir
s'est arrogé la pointe de lance
par l'insoupçonnable écorchure
tout le long de son pluriel
le journalier décor s'étrange
partir vrai s'échevelle
s'épanche en déplantations de vent
flanqué de son recel hématique
stride un train disparaissable
à travers la détissure
l'aiguail endiamante l'exuvie d'un repos
puis à l'épointé où richoie l'élan
transpercer
équidistance des orées
échappe de toute préhension
source
de carole
et d'aile
inépuisablement dégouttant d'abîme
84/100
gestation
derrière la volute de fumée
couleur de mauve et d'ardoise
que va silhouettant
ce sinueux pointillé de vols ?
85/100
C'était alors le noël du rouge
longtemps des oiseaux
auront noirs participé de la baie de la villa
ce midi sans briser
ils s'essorent
avec leurs décalques de verre
à travers l'indéfini des ciels
ils font fileter la sanguine
et désheurer l'éosine
86/100
rayonna l'agrume
sous le gouttellement de la lame
et les lumières erratiques
et les reflets orphelins
se réunirent en le nectar
il s'évasait au bord de la table
concilié un temps encore
avec la rumeur du verre
sa franchise de flambeau
et le clair-obscur de mon sang
obvièrent à la promiscuité
pour tout le charme d'une demande :
que deviendra cette soif ?
quand la fenêtre eut un cri de corolle
son rose héritait
il s'allumait par degrés
bouleverseur de sa définition
et buvant les vanités du soir
mais soufflé
par l'alliance des heures et des sombres
il se lova déjà sous les patiences d'aurores
pendant qu'éparse dans le carrellement des alentours
fraîchissait une orangeade ambrée
pour le vivier des silhouettes
et l'adolescence des solitudes
87/100
La cité d'or
à l'arrivée des chercheurs abusés
c'est la vastitude d'un oiseau
qui prend son essor
le battement des ailes
va l'époudrant
et toute la poussière dont il était couvert
surcroît un soleil fulminatoire
88/100
Le peintre apocalyptique
À mon sang
j'eus le pouvoir encore
de dérober le rouge
afin de peindre la dernière rose
Alors nous allâmes elle et moi
au confin du regard et du parfum
nous confondant dans une même marcescence
pendant qu'un dernier vent du sud
gorgé de ma toile fluide encore
glissait comme un jardin sur les ruines fumantes
89/100
aussi je consacrai
des journées entières
à parcourir les voiries
pour recueillir les étoiles foulées
et dans la modicité
de ma paume s'incurvant
ces denses orphelines des altitudes
savaient étancher leurs soifs
90/100
En brins
au long des sentiers accolés
qui débordent l'intervalle saisonnier
du côté des fraîcheurs
elle éparpille
ses réfléchissements
de paille
Je la vis aurifier le congé
lorsque son cercle enforesté s'avéra
garantissant des languissances synallagmatiques
et sa ligne se persuada
qu'elle redéfinirait cités et complexions
après une minute de liséré qui flavesce
l'érection cupide la hacha
comme l'a cherchée aux fins de refranchir
comme la pleure la créature décharmée !
qui ne peut même se repaître de sa pléthorique tige
et dont l'imminence hivernale
trahit l'haleine de gibier
91/100
à la pointe de mon bistre insomnieux
se perce et se dilacère
le vague fuligineux des masses émergentes
il en jaillit des corolles hiémales
qui arquent en roses un ciel
au-dessus de la cour
que viennent furtiver des gemmes de félins
92/100
Bassin
au-dessus de la sphère
que sanglent des fasces ajourées
en traces de turquoise
en reliquats d'aigue-marine
la symétrie des dauphins
porte
les arcades que filètent leurs paroles d'eau
à l'intersection solaire
93/100
À l'instant
d'un éveil encore
si complice du sens
cet effluve de frais aubier
de bois nouveau
contention à bâtir
la grâce se métamorphose
en la demeure enfin
et la digitale de rais
que la fenêtre parcimonieuse
concède
délinéamente les premiers gestes
avec les outils dorés par l'âge insoucieux
Mais les brusqueries des chairs
des voix accapareuses
les dialogues de l'aurore interstitielle
où ma part d'absence va s'étoffant
ont fait peur déjà
au dessein clair
Il me reste à me redresser
si légère
de l'évaporement de mes mains oniriques
94/100
Bouquetier
parmi les éclats les roses sparsiles
parce que la colère elle aussi
est candidate aux épures nocturnes
Toute l'eau versée sur le tapis
pour les noyades des sylphides
qui se fussent délivrées de la laine veloutée
et qui évasent la prunelle de bistre
95/100
Ombres et lumières improvisent
dans le canevas du vent
parmi l'imminence vespérale
y soupçonner
l'épisode le plus dense
de son histoire fugitive
profusion d'oiseaux et de fleurs
dévouée à l'embellie
la literie des malingres enclot la cour
pour sécher atemporelle
fenêtre magicienne
par le seul mystère de son ouverture
tout un feuillage réfléchi
habite le lilas de l'abat-jour
cheminée parmi le pastel du soir
et les rayons ultimes
échevellent sa placidité de sentinelle
96/100
L'alme ombre s'épanche polygone de hanteurs que transfixent
ou transfigurent certains moments de ses phantasmes
s'accotant deux ptérochimères orangent
et plient le bain de pâleur des oisellances éjointées et des obliques effuses
l'arc du balayage intermittent qui faucarde les orthogonales à peine le tranchement
l'ignorance du tiers sommet bleute
97/100
De-celare
à l'ocré solaire du parcours
fourvoyer la veine désormais
et parmi la pierraille acoquinée avec le bris
comme mémorial de la supplique et de la semaille
faire bruire sous un pas originel
le dernier crâne des couleurs qui dissimulèrent
98/100
De la pierre autrefois si pensante
ce corps d'ange paru
et parmi la mousse du gris jaune le temps
a gagné le regard des présences
échos de pluie
glaçant la cire des photophores
dans leurs entrelacs fusinés
serpentine théorie
des galets du trimard
lacuneux tracé des patiences minérales
Autour du disque de la table
pour toute géométrie qui n'y pèse
abîme soudain
hôtesse déjà de la fraîcheur
la gangue noire du vin
mais le geste manque au démon qui s'enfuit
sa chute désormais
confidente du bris coutumier
ubique et diaprée
la fenêtre-liqueur éclabousse le soir
99/100
Fugace
mouvant clair de trapèze
parmi le voilage
comme traverse arachnéenne
au zéphyr
une ombre oscille
mendieuse de l'intense
qui recolore et mutile les oiseaux
100/. . . . . . . .
Toi disparue et transmuée
en ces après-merveilles océanes
le poisson que laqua ta main florale
bleusombrait mes odyssées de faïence
entre les gestes
t'appartenant encore
s'insinua un soupir
où briser contrefit éclore
et ce regain de ville
à mon pas galactique
ce regard érosif
dans les flueurs de masques
les lignes de l'horizon
sont venues cercler l'aorte
puisqu'une coquille hébète mon ombre
quand briser épanche atteindre
101/. . . . . . . .
un aboiement
apeure la lucarne
et s'enfuient ses angles noirs
le cylindre en rinceaux safranés
s'étoile d'une nielle
une volute éperdue de fuligine
dévoie le rai premier
avec le pourpre effrangé du talisman
se coalise la tesselle du corbeau
même ineffable une ombre enfin
s'origine dans le sourire de verre
doctes jusqu'à la sympathie les angles
pour un orient de la lucarne
vont se réunissant en un aboiement clair
102/. . . . . . . .
l'évanouie des négoces
sa grâce célère
passant les centiares s'anonymisant
une tératologie de pervenche
ne sait croître en la roseur immaculée qui nuage
l'escale herbue
ne corrompt d'aucun grappillage
son cinétique gobelin de clair-obscur
la soif n'a pas d'empire
sur les réfléchissements scintillorhéiques
outre-ouranocardie la fortune des pas
à en étoiler l'agenouilloir
où perdre l'exigu des cueillaisons
à travers la limpidité du souffrir
promesse de la chair au retombé de la gaze
les pistils noient leurs clous dans la poussière anémophile
et le tremblé des feuilles graffigne le silence
103/. . . . . . . .
alors que le demi-trajet
précipite du pont
sa flexueuse mercuriale
hurlement
un enfant puise
à l'acéraine pointe
du fond de son linge en émoi
des notes noirement sur les vitres
aiguës leurs hampes
et s'y accrochent
des lambeaux de cinétique ville vieille
et s'y déchire
le minéral mué en basilique rouge
et tout le verre de mille étagements
avec leurs réflexions de lapis
brochées de foudres et de vols
dans l'oppressant répit qu'éternise
chaque intervalle où le souffle est repris
les linéaments d'un nocturne
jusqu'aux étouffoirs
fouaillent le palissandre du piano pusillanime
104/. . . . . . . .
encres de Chine
dans la nuit d'hiver
que dessinez-vous ?
encres de Chine
parsemées d'étoiles
que dessinez-vous ?
encres de Chine
poussées des terres de neige
que dessinez-vous ?
encres de Chine
sur la chanson du ruisseau
que me dites-vous ?
j'ai bu le vin
qui pesait dans mon baluchon
et faisait profondes
les empreintes de mes pas
encres de Chine
me laisserez-vous devenir
un trait de votre poème ?
105/. . . . . . . .
ta silhouette
esprit funambule
sur le premier fil de lumière
et ce soupèsement déjà
du sens verdoyé
où feuille l'éveil
mais nulle chute
ne le thésaurise
et l'obsessif abîme
sertit le péridot grandissant des aurores
106/. . . . . . . .
le ciel
comme une grande feuille
de vélin
qui neige
ses antiques fables
de cygnes
de lys
et de métamorphoses
sur le hameau rêveur
107/. . . . . . .
Fossile nival
où l'ombre
couvre la neige
c'est un sûr chemin
où la neige n'est pas atteinte
par l'ombre
mes pas s'enfoncent
exagération du clair
mes pupilles au supplice
je puis traverser
des champs
encore
où donc arriverai-je
lorsque toute la lumière
sera versée dans mon voyage ?
108/. . . . . . . .
Poète
J'y marchais soudain sans savoir
si j'avais bifurqué
J'y marchais sans peser
la séduction des délinquances
Il s'était fait cet interstice
pour distancer sans axiome
la soif du liquide érosif
qui change la coupe en soif
Parallèle à mon souffle
une musique infime
des voyelles des consonnes
mes empreintes sur la voie
que neige la retrouvaille
Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés