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Loup-de-lune

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#395816 La beauté des chanfreins

Posté par Loup-de-lune - 24 mai 2022 - 07:13

Le cheval rose

Sous les yeux noirs du chemineau
Disparaît l'encre des poèmes,
Mainte cyanose des sémèmes
Que dilucide le ruisseau.

Le tracé qu'il lui faudrait suivre
L'aurait absous de son regret...
Or, graduant l'entier adret,
Un troupeau fasciné l'enivre.

Car soudain, du faîte sourdant,
Galope cette nitescence,
Sur la viride incandescence
La beauté du chanfrein ondant.

Par l'eau des yeux advient Pégase :
Deux lés des satins le sellant,
Qu'agite son lyrique élan,
Ailent le rose de l'extase.







Sublime

un printemps qui sourd
donné tout le long des lisières
mon errance heuristique

leurs portiques mutuellement se pénétrant
or que des surenchères de nymphes coupent

en une plume impeccable
se résolvent mes pas

son affinité de tourmentin déjà
d'entre mes pulpes accastillées

pour bathyal que soit le ruiniste
dont la confiance fée
dispose des colonnes halitueuses
l'épiphanie du phénix
transfixe l'encadrure

alors par son état de lame traversé
fissile le zéphyr se dissémine

d'un angle d'abondance
la poudre soufrée
épouse deux feuillets
et va les douant d'ailes

aux confins des cimes
le vol accouche d'une seconde irisée

calcinations danseresses
symbiotiques cendres
à même les nitescences
de la vasteté d'éméraldine
les voilà morts aux auvoires
et de l'altitude et de la distance

si mon cristallin s'est avrilé en mon pleur
c'est qu'avec son relais les a confondus l'éclat







Après la pluie

surmontant la dalle
de l'enfant
disparue il y a plus d'un siècle
la pierre d'un ange
diamantine à travers son noircir
échappe une larme







Kaléidoscope foliacé

foudrer le mordoré
pour le pluriel d'un lait

ses rus ourdissent la ramescence
douant l'oeil de mûrissage

déjà au prétérit
l'entière épiphanie du poisson

le parsemis des verts
les chutes des défigurements bruns

s'emparant du limbe
toute une oscillation
entre le précipice et le fruitier







La bête faramine


Cette fugitivité des losanges à travers la hurlée du grenat

leurs collisions par intermittences rhomboédriques

où chaque fois son pourchas paraît enclos

mais dont le dissentiment des angles sitôt tournillant

intaille les arabesques de ses abattures dans l'escarboucle







Transfusion florale

le long de la voie du retour
dans le débord d'un clos
deux bris furtifs
et nets

pour un bouquet de lilas et de fleurs de pommier

sur le ru son effeuillement batelle la vacance

de jeunes chanfreins l'ourlant
dardent des regards
tantôt d'éperonnements
tantôt de passagers

la sublime arabesque d'un papillon lilial
effleurant ses cheveux de jais
lui fait accroire
qu'une corolle se sera défaite
à la faveur d'un essor


une chambre s'offre encore
à modérer le battement porcelanique

aux prémices de la vêprée
l'eau instante
monte dans les transparences du vase

cet angle
du chevet qui l'appose
sur son beige clair et flammé
se transmue en parfum

sa trajectoire
suppléant tout vaisseau
et la songerie moiteuse des jardins
à travers les chairs
qui ont désappris de s'endolorir







Ivresse

parmi les tombes
je me reposais
de mon voyage perpétuel

un chant d'oiseau coulait
emplissant les crânes
comme des coupes d'agapes







Ce que devint le trésor de la promeneuse

éclat de minéral
qui soupire après le rhombe
nivéale grève
pour l'ouvreuse d'inconnu

la contemplation inabordée
incueillie des offices
le seul viatique
qu'embaluchonne ma pénétrance essentielle

le quadrangle de papier rose
qu'on affectait au vers trouvé
devient le premier are diaphane

et l'ostracum rouge-brique
le brasillement où graver
la callisémie cicatricielle du premier rêve







Voir

deux ajours
parmi les nervures
de la feuille sèche 
depuis longtemps

composent un regard
posé sur l'imminence 
du printemps







La récolte onirique

valétudinaire baladeresse
des vergers d'albescence
d'entre leurs ruines
elle a cueilli trois segments

son allure de fagotière qui brasille
fraye la venelle assumée

leur dynamie
leur coalition de triangle
enceint le miroir

après le bain
meurtrier du délai divis
en l'acuité du tableau halitueux
une lettrine
suggère la pénétrance de jais

à suspendre des baies de brillance
la stillation
affruite la base







Au cimetière devant ta tombe

après la cueillaison
un peu
de mon souffle encore

pour disséminer le globe d'aigrettes

l'une d'elles
se pose
puis s'incline légèrement
sur un pétale parme

les heures
sont leur colloque silencié
dans le friselis d'un zéphyr


lorsqu'un réfléchissement d'ailes
vient iriser l'oblique
tous trois tombent d'accord
en faveur de ce charme
qu'autorise la mimêsis des stérilités







Mai sonore

parmi les arceaux et les obliques
du vert au pluriel
un filet
que le diaphane épétalé
avec un parsemis de grains d'eau s'irisant
infère

afin que l'enserrement soit lacunier
des friselis d'ombres
soumettent des prémices de soyeuse

et les dominant
ces sentinelles-ors
que tocsinnent des corolles







Naissance du feu

Il avait senti sous le remenant
de chair et de vaisseaux
le crâne s'élancer
et heurter la pierre
si claire

et chaque fleur blanche
du chemin
jaillir comme autant d'étincelles







Soulagement


la source de la musique
sur son coteau de transparence

le soufre
se mue en flamme

son arabesque tranquille parmi les corolles jaune d'or


après qu'elle se fut communiquée
à la mèche
son voilier décroît
jusqu'à l'évanouissante baie de safran

et la coupelle rougeoie
au-dessus du minéral incarnadin

entre les nerfs du florilège
dore le sème des songes

quelques minutes se coalisent
pour écouter l'angoisse
qui va fredonnant
du fond des moelles







Le tableau vivant

faisceau pluriel
suavement baigné
en un zéphyr

infatigable peintre
d'envols albailés
au-dessus de l'étang







L'excarnation cardinale

traduite
en cette prodigalité collinaire
une présomption d'aube

des angles dyadiques
étagent
le fauve
le violacé
le métallescent
la roseur

parmi l'isatis des rideaux
des ombres se sont évaguées

au long du sceptre de transparence
afin qu'ils soient divis
sinue l'épiphanie d'une ramescence

la prouesse d'un sang
désensable les cristallins

de sommet en sommet
anabase du démasquement
leur apogée germine la diffraction

à sombrer dans la phase
qui saumone la taie
le poids d'un crâne
offre à la flanelle

leur atermoiement







Immarcescence

chaque jour
la jeune fille
m'offre ce même bouquet
de fleurs parme
sur sa table funérale







Phalaenoïde

à travers le vase soulagé
de ses dépérissements longs
transparaît s'éployant sur son verre
la diaphane siccité d'une corolle

l'aqueux reliquat
insensiblement qui brunoie
touche à l'une des ailes
la froisse endiguant l'envol

clos et prés
musardises de mai
qui gémellent l'éternité
se résolvent en ma lilasse maraude

et dans l'eau jouvencelle
jusqu'à confondre débordante
brillants et larmes
la noyade claire a phasé un parfum







Immaculation

ce clocher d'une telle
intensité de craie
que l'heure
n'en finit plus
d'y désapprendre son encre dure







Imagines novae


Corolle

Par un affût fée qui parodia l'étêtement
étrangée de l'angoisse du bouquet
son posage rose le brilloir angulaire
et comme le giroiement infère la flexion de l'ignescence
l'infime se diadémant d'irisage immine l'envol


Incandescence

Après le murmure des vocables que portait l'abraxas
le silence fut doué de la vertu du feu
émeraudant verre et voile un incendie
se peupla d'anabases rhombiques et d'escarbilles de ciel
pendant que l'oiseau du vêpre en foudrait la coda


Désir

Son errance sylvestre à travers le crépuscule
jusqu'à ce que l'exinanition l'étende
horizontale frêle s'absorbant parmi le principe des verticales
le zéphyr pour l'exaucer se mêle à son soupir et qu'il décarence l'étoile
appelée par un tressaillement de luni-corolle tout contre sa tempe







Essor

une joie céleste
avait éployé les secondes de ma vie

un chant d'oiseau
les irriguait profusément







Ouvrir


éclat conique
parmi la roseur de l'huis
son voyage diagonal va l'appointissant

des traits d'ombre
croisent leurs épaisseurs variées
et enceignent en des quadrangles labiles
des prononciations faibles de lueurs 

toute l'obliquité de leur cortège
esquisse l'empêchement

mais de l'infructuosité de la navaja
s'infère la pénétrance

un feu est bouté
au rouge cerise de la serrure


l'axiome mural a capitulé

les pupilles argonautiques de l'éveil
s'abandonnent aux métamorphoses
du levain des effusions







Instantanéité

ce soudain brin d'or

un oiseau déjà
va le mêlant
à l'ennuagement qui croît







La beauté des chanfreins

ses cheveux de jais se dénouent
au long du ruisseau
et de ses mille transparences

elle chercherait encore le minéral profond
qui eût miré ses traits
angeliciels ou sommeillants

la dynamie de l'eau s'accroît
et sous le pont
ce bouillonnement qui vacarme

la rocaille du chemin
n'a pas de cesse que ne soit brisée
sa synergie divergente

et le courant qu'elle mélancolise
change son émaciement
contre son irradiance

déjà s'allument en les pâtures
le calme des bais contemplatifs
la beauté des chanfreins







Extrait de « La moissonneresse, Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de messidor 夏天... Tous droits réservés


#395277 La moissonneresse

Posté par Loup-de-lune - 28 mars 2022 - 03:13

« (...) Votre Féerie poétique m'a restitué une partie de mon enfance !... Haute mer de la mémoire... C'est bien cela, le courage ou la vaillance de s'égarer dans les sèmes et les phonèmes et les virtuèmes comme dans les souvenirs, s'abandonner à l'errance absolue et s'approcher distinctement de soi-même, comme si l'on était devenu une goutte de son propre sang ou de sa propre lymphe... vous en savez, ô combien, quelque chose, n'est-ce pas ? (...) Naissance et Mort, Absence et intense Désir Numineux sont au coeur de tout ce que vous écrivez. Haute mer des émotions humaines. C'est-à-dire qu'il me paraît que votre écriture s'évertue à les réconcilier, à les apiécer, à les rentrayer, à les rentraire, direz-vous artiste, pour en ouvrager un passage pluriel, une même perpétuelle métamorphose, comme si une sorte de révolution copernicienne attendait de s'opérer là afin que s'avèrent leurs subtiles affinités, et que nous soyons guéris de nos tenaces et fallacieuses croyances (...) »


Rémy C.-G.
Écrivain et lecteur







Le prétérit des chagrins
Érige en forains
Deux obligés à l'exil
Des vêpres serviles
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
D'amour et de Temps belle taille
Tu charmes les apories
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
À dame loup les oracles
Endorphines de la lune
Sylphide du temps immune
Par Toth et ses sylves macles


Extrait des Poèmes de Wakoda







« Mais celui-là m'enrichit qui me fait voir tout autrement ce que je vois tous les jours (...) ce poète, de désagrégation du donné ! de recombinaison, et donc d'inventions réelles, de nouveautés qui étaient toujours . . . . . . . .


Paul Valéry







Au vertige du monde
je t'invente un visage d'eau
transparent et limpide 
tourbillons de mes pensées
île sans âge où trône la vie 
embuscades d'amour
et insomnies
sous les feux de solitude
la véhémence secrète de la nuit
impénétrable appelle la clarté
préside la fusion des sources
jusqu'à l'incandescence de l'aurore
resurgie dans chaque grain de lumière
qui habite ton corps indicible


Extrait des Poèmes de hasia







« (...) alors pour la lymphe enfuie, veuillez recevoir toute l'eau de mes brillants émus (...) alors pour le sang enchâssé, veuillez recevoir tout l'épanchement de mon chagrin et de ma meurtrissure d'arc-en-ciel (...) c'est que, voyez-vous, de tout cet envoûtant mystère, qui demeurera confondu avec celui de vos origines, je vous aime éperdument ! »


Rémy C.-G.
Écrivain et lecteur, parmi les lectrices et les lecteurs d'hier, d'aujourd'hui, et de demain . . . . . . . .







La moissonneresse


d'entre les fuligines moindries
rayon d'éteule

limbes tétragonaux

effleuré l'abat-jour albescent
l'oblique de leur coulé
pendant que la prémisse du mur
portée par un arrière procrastine

à considérer le chevet déjà
ils manifestent un lambeau de rose
accueillant comme un moïse
la lexie abandonnée
au plus sélénien de la nuit qui carrelle

leur mue aprilovalente
filme la triade d'une défoliée
dont les nervures ramifient
des foudres à travers les mordorés

leur faucille d'ignescence trémule 
le long d'une inflorescence inconnue à l'eau
juchoir pour la découpe d'un oiseau hématoïde
à l'orée de l'abîme
autant que de son premier trille

leur geste de besogne se noie
dans leur ondoyant titane
afin que chuchoteuse la dédorure d'un plein chagrin
syllabe le spicilège des pains

en presque sar désormais
foyer d'aglaophème et de pisinoé
de parthénope et de leucosie
ils élongent leur épousement jusqu'à l'angle
qu'ils douent de fléchage
et qu'ils approchent du dardement de la proue

et si quelque temps plus grave trouve à les brésiller
l'évanouissement par degrés de leurs grains
n'est point s'éteindre

affins de mes yeux ouverts
que l'intermission de la facture onirique
n'affide point au truisme corporel

la lymphe
toute la lymphe a fui

une entrebâillure en manière de style
dimidie le bleu silhouette des voilages

les plis fuselés et les croix
ont figé la sveltesse
l'élégance d'une chorégraphie dévouée
à la recherche de la prosternation fusionnelle

pour châsses
deux hautes horizontalités pyramidales
d'ombre et de tigrures
enchargent le sang
tout le sang
dont s'étrange la phoenicophanie
avec la rubacelle rêveuse de ru qui s'enfeuille

et l'adolescence du matin ira les scellant
de lattis ocellés
et d'air tout cheminant
de ce qui poudroie
et s'irise







Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de messidor 夏天... Tous droits réservés

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#395204 Phantasiae assumptio victoriaque

Posté par Loup-de-lune - 22 mars 2022 - 10:46

Pour préambule échoïque et amoebée...



☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯

sur les feuilles
frémissantes
de ta peau qui s'offre
l'émoi
nervuré
de mes mains qui s'ouvrent
 
alentie frondaison du désir
prélude sans minutes
à la clameur du fruit
inondé
de nocturne safran
et d'aurore déréelle
 
les racines de nos délaissements
sont humiliées jusqu'au fossile
sous le faîte qui cingle
et les souffles où flottent les veines
se fondent
en un seul respir de sud

☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯

Les vitrines thaumaturges auraient beau multiplier les milices de l'effacement

me portait la grande erre encline au rivage
m'entraînait l'imputrescible musette de pensée
vers les quiétudes des eaux artistes

passeur des serments rescapés voilà l'oeuvre des tréfonds
cette promenade de silence entre les colonnes toutes franches
ce mur fol désirant la méticuleuse aire de notre concorde

puisque parmi la merveille ruiniforme des quotidiens
parmi les tombeaux que tenturent
des jaillissements d'argonautes il m'est rendu

de te regarder dormir dans le poumon versicolore de l'éternité

☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯

adagio
 
 
sur le fil
musical
le funambule
de ma détresse
 
 
ta voix
d'outre-ciel
souffle
 
ce don
d'agripper
la chute

☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯

Tailleur du ciel

Nuages
morceaux de lumière
étoffes à l'ouvrage
sur l'atelier bleu
 
constantes coutures
le vent doux
pour aiguille et pour fil
déchirures constantes
le vent doux
pour négateur
 
et j'attends là
étendue
parmi les premiers foins
sous les métamorphoses
 
........................................................................................................................................................................
 
Reviendras-tu
à mes côtés
dans les habits blancs
qui nous dépêchaient
auprès de la majesté solaire

☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯

vaisseau intérieur


la voile
tissue par la bruine filamenteuse

et le grand vent de l'alphabet
embarque le nautonier des songes

le périple abandonnément
enchâsse une escale d'émeraude
dans l'aigue-marine liquide

l'île est la fiancée des sens
la source des guitares nocturnes
le lexique des reviviscences intimes

ainsi pour long temps de veines exaucées
long temps d'horizon palimpseste
de verbe marginal
ainsi pour les arpents du neuf
je les ligne
et je les range
cette ville monologique
ces images recrues
de la voile

☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯

dédaléennes
les ruelles
m'auraient vaguée à l'égard d'un bateau

son aussière
si pesamment nattée des absences du large

les échos d'or et de cochenille
dans le désormais de son inaudible nom

le viride de sa coque tailladée
saigne un gravier fauve
dont seul un vrombissant horizon de mégalopole
sait exténuer la ligne flexueuse

de sa grand-voile
une part pétrée fossilise le vent
tandis que le demeurant de toile
drape le bouffon du temps

obliquant
son beaupré va rayant
les barreaux noirs de la grille en chantier

aux mains boucanées des hommes bleus
écoulements
ruissellements d'étincelles
et de navrements

sur le trottoir du passant myriadaire
tombe et s'éteint et se renouvelle
et tombe jusqu'à la moindre étoile
cosmopolite consoeur des nuits traversantes

☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯

ce que les lilas communiquent à l'affranchie
lorsque sous la nuée délitescente
un parsemis de fluides idéogrammes
emperle la moindre grappe du mauve
 
cette verve éclose dans le miracle
de la créature qui n'a pas désappris de faire halte
et dont la poitrine tapante n'est pas
un écho du tambour idolâtre

☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯

passante de la pierre
qui obombre les heures mutinées
méticuleusement la cendre s'enquiert

l'hélianthème calligraphe
l'encharme de l'inflexion chère

le poème obsessif
qui t'épeura jusques aux neiges funérales
te silhouette désormais
dans tous ses chantournements du dicible

sans offreuse les florilèges larment en ors taciturnes

le mot inexplorable
et la languissance des trouveurs
élongent de silence
les lèvres des proues abyssales

par maint brisant de foudre
s'inaccomplit l'été d'absence

d'un sablon empreint de nos confiements
se recompose le fileyeur paternel de tes ailleurs

oh ! siller
où blondoie la poudre accalmie
de nos traverses fromentales







Phantasiae assumptio victoriaque


cette ombre venant rompre un trottoir
qu'il m'avait semblé connaître
pour le traitillé du retour
et à la faveur duquel
l'argile blanche d'un sourire m'advenait

sa chrysalide de château inféode mes yeux
qui enfantent le penser lige

des blandices limbiques jusqu'à ce qui s'embrasse
cajolent l'obstacle et l'étoile
au fort des ithaques et des ulysses et des télémaques et des pénélopes qui poudroient

un grènetis de confettis s'évertue à la médailler
échappé de la théorie mascaradesque
et interrompu par un gant
dont les tribulations du nuancier de gris et de rouges
maculent le tortillon de néoprène


à ce que le reliquaire de mon sang
décrète pour approche
climax du pas glissé
une épiphanie sporulée brasille
pulvérulence d'un iris
à l'acmé de son désir pluriel
d'éprouver le poids et le choc
de concorder la chute avec la chance
parmi les passements des éphéméréités animales


or après la façon pure du feu
tout à sa phase la moins archane
parce qu'à partir d'un tel moment affin
elle va en me considérant comme myste
qui progresse sur les degrés médullaires de la tour
l'ombre sous l'emparement d'un zéphyr se mue
en cet enveloppement de papier de soie nocturnal

puis s'avivant de l'éthéréenne escapade d'un plasma
la main est cette lévitation numineuse

cette aphairaise de la kilomagie sidérale des gemmes

cette désunion d'une diagonale qui récrée
qui radie la route
et les promiscuités métallocharnelles de ses tombereaux vites

cette maraude d'une quinte royale de pétales
florilégeant le cache-cache des volets
pour les rêves du phalaenopsis
lorsque son sommeil et son parfum se coalisent
et aux fins d'apiécer avec quelque marcescence
les lendemains de la plénitude du calice

ce surpassement de l'acuité mélancolieuse
et ocreuse des faîtes

ce supplément de mistral
qui haleine une camargue
propice à la manade étrangeant ses poulains
de la rêne d'horizon septembriseuse

à chaque effleurage
à chaque bifurcation symplectique
à chaque symbiose des vols liliaux
cet inchoatif panache

ce coruscant décidé

vers la sébile en bois d'infini
des ciels mendieurs d'aloi et de carat fées







Pour postface amoebée et échoïque...



☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯

inépuisablement
cette eau pérégrine
pour la façon
des limbes minérales

irrépressiblement
cette rivière de ma première île
pour aubader la figure
de la silhouette immémoriale

cette psyché fluente
enfuie des pivots et des vanités
la métamorphose
des mains intimistes de Rodin

☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯

éperdue d'aube
la jeune leucémique des lisières
étiolé le rouge
au démasqué d'osséine
dans sa geôle angiologique

rose mémoire qui fascine
bradycardiaque essor qui s'orange
page du bleuir que lettre l'éteinte
un ciel encore ébruite
les couleurs du fragile
le bois se repaît
rassasie ses ramures

sur l'herbe où s'absorbe la robe blanche
la main dolente ira fraîchissant
cueillant la rosée gouttelée miroitante
de la cassure des ombres

☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯

poupée sans voile à tes prunelles
un étranger soudain
gifleur
hurleur

entre les murs
familiers
de la halte
et du souffle confident
cette anguleuse effusion de tes morceaux

par l'oeillade instante d'un accès
mon âme extravasée tout entière
dans un sang
de porcelaine

☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯

Dis
de ton altitude
où désormais le sang
plaies et pudeurs
tendresses et rochers mêlés
n'est plus qu'un même sourire mystique

dis-moi
te souviens-tu
de nos escapades illimitées
sur la route des lilas

le chant de nos coeurs
à leurs effluves s'entrelaçant

☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯

vêpre d'or
profusément coulé
dans les ajours
de la frondaison

luxuriante
guipure
du théâtre d'ombres
de la brise en feuille

salve d'incandescence
dont la ténèbre
parue
fait son vagissement

bris de l'enfance
scintillée
au passage
de la lune éburnéenne

☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯

Musique du dernier moment de lune

des vieilles pierres de safran tigré de sombre
s'exhale une voyelle comme météore
candide vélaire et lyrique
pour ajourer le bois brut des alphabets

dans l'orphelinat des batailles
je demeure sans plus d'oraison ni de haro
et les prononçants qui croissent à l'entour
n'ont plus de clair que cette tessiture des aurores

☯ ☯
林 美丽花
LIN Meilihua
☯ ☯

immaculé
le drap s'épancha soudain d'entre ses doigts ravis
et masque de souffle
son instant dernier
suppléa mon visage
ses lèvres acropole en sourire
renversèrent dans le clair-obscur des yeux mi-clos
 
pour ma vision cet esquif
quelle houle incapable d'eau
 
 
il avait neigé si longtemps en son corps de femme
sur la liqueur circulante et gracieuse
couleur de la rose qui désire
 
neige à contre-saison inconditionnelle neige
poudrant les fruits de pourpre des amants
 
 
j'ignorais l'énergie du sortir de la chambre
 
la langue du dire adieu dès lors
je n'en savais pas le principe
 
à l'épouser du linceul
ma déprécation surhumaine
glaçait tout un olympe
 
et sans elle vivante
sous mon errance hiémale
je dépeuplai des continents entiers
 
 
toi
leucémie invinciblement ma rivale
moi qu'une chimère de lutte ardente posséda
tu m'as pulvérisée
mais toi
ô métamorphose perlée du tréfonds
tu m'as recomposée poème
 
et tu neiges si liliale en son impalpabilité d'ange
sitôt que je vois le sang du jour en allé
redevenir ce floconnement qui palpite et qui
hors des couloirs de la chute
illustre infiniment le ciel

☯ ☯
劉 碧峥
LIU Bizheng
☯ ☯

lorsque les timbales eurent adamanté l'assomption
la contre-allée de chlorodrames échappa l'hôpital

à travers ses effraies de linge ses draps d'alucite
par-delà la tératédrie de ses chambres spasmiques
Leukaima regardait les sangs se délivrer du gradient
et des bracelets de leucocytes
enchérir sur les taillades des sursis

aux béés confins de la complexion parsternée
l'hématémèse a joint le limpide
ses spires lentes écarlatent l'indemne chiquenaude du tréfonds

pour ellipser son vivier de gemmes
autour de l'astre qui sanglote de cuivres
le courant point

arches plues des vols héroïques
prostyle des humus balafrés d'égrisées
à leur sourdre galeries et ponts
la réminiscence par silhouettes lacune
ou adorne au lieu que l'évanescence trempe l'oxycolorieur

étymone l'hymen de la serpente et du cache qui s'ésidère

avec son tranquilloïdal vivre
la lithophanie atlante

et les phalanges taillées en orphéennes eaux de brillants
appuient sur l'ultimance de l'érythropoïèse
jusqu'à concordamment cercler de leur effaçance ce qui s'inachève







Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés 

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#395197 Croisée d'hôpital

Posté par Loup-de-lune - 21 mars 2022 - 08:17

Croisée d'hôpital



immémoire du fuligineux
bleu voile divis
une alumelle onde

miragineuse en s'éclairant
se murmure la formule symétrique

limbes cruciformes des ombres
et leurs soupirs pour l'obliquité
qui vaticine les rus de lymphe

draps et linges
leurs froissis affins de l'osséine et de la peau
passent du cygne et de l'amaryllis
à l'immatériel

même la plus obstinée des éteignaries
s'inféode au prince safran des sels

chrestomathie du sang-luire
dont l'effusion domine
le trahisseur que se montre le désommeil
sur le mur glissent
et s'opiniâtrent les mues du coruscant de la mirance

son abord des aquilains et des alezans
afin qu'ils soient coupés
de leurs gravités humanoïdes
de leurs cèlements
et de leur subjectile languide

qu'au ferment se dédie l'instant
où ils s'affranchissent du poudroiement encellulé
dont le feuillet vaste influe sur mon songe de galop

au lieu qu'en battant
prodigues d'une tramontane
qui se rappelle l'enfance de l'aorte en cavale
iront les aurorales camargues



Extrait de « Leucémique errance & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二 (printemps 春天). Tous droits réservés.

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#395178 La chambre dont le reliquat de noir s'est mué en congés archanes : 100 ta...

Posté par Loup-de-lune - 18 mars 2022 - 03:20

La chambre dont le reliquat de noir s'est mué en congés archanes : 100 tableaux _ deuxième partie . . . . . . . .





« que neige la retrouvaille_
  je me suis arrêtée là
         où le sentier s'arrête sur un mur
      haut
de plusieurs tours de secondes et de jours morts
                où le secours est infirme
  alors que si vaste est la terre

             seul le squelette des mots
                     _et pas d'eau


Une lectrice





... entre vos yeux et ce qui est vu, se déploient les ailes de votre imagination togée de votre savante sensibilité . . . . . . . .


Un lecteur





... de ce que vous ressentez (...) à la gratitude que je vous exprime... quel essentiel voyage pour le poème, et sans avoir quitté la racine signifiant accueil et faveur...

... je me souviens de la pensée d'un philosophe de la Chine (très) ancienne... il parlait des prodigieux voyages que faisait son esprit sans que son corps n'ait besoin de sortir de sa chambre... prodigieux voyages... et vivifiantes rencontres, vous en êtes ici l'heureux témoignage !

... l'alphabet ressemble à un pré tout à la fois humble et immense... les bouquets de poèmes que nous y prenons changent nos poings en corolles ouvertes... nous devenons porte-parfums sans jamais diminuer la source . . . . . . . .


parce qu'à la lueur hématique
on répute le regard magicien
les carreaux partagent
s'intervertissent
recomposent

et parmi les croix qu'ils continuent à dresser
arlequin bouffonnant leurs angles droits
un instant de ballons de couleurs
diverge de la radiale leucémique . . . . . . . .


L'auteure





51/100


Feuilles d'automne échancrées

et prestidigitatrices
des voies ressassées

sur des roses des vents
des roses des vents
se posent

et ma direction
avec ce penchement du buste consort
c'est contempler
les expéditions enluminées de leurs incidences





52/100


du titre d'une pièce lointaine
une Égypte onirique m'ennuage

par ses pulpes généreuses
un sycomore m'a engourdie
à son écorce le sommeil m'adosse

et parmi le succès nocturne
les palpitations exquises
qui fleurissent ses ramescences
vont constellant ma scène assoiffée de réplique





53/100


grand vent
vespéral
fleuve d'éther
où mugit l'illimité

emportés
la touffeur de la bourgade
le tempo médiocre
des mots et des regards

un tombereau d'ombre
y décharge
les derniers gravois
des couleurs

à la faveur
de l'espace net
sourd
un oiseau de cristal





54/100


Arbre qui ramifie le ciel
et fragmente aurores et crépuscules
close la croisée sait recoudre
tes morceaux de tempête





55/100


à ce point dénudant
que saille l'aveu
son peignoir
et sa peau ont neigé
sur le bleu fécond
du carrellement

serpentueuse sa ceinture
fleurdelise l'angle enfui

hôtesse du corps transparaissant
la si claire olivine
d'une eau de paisibilité

parmi l'évanescence du myocarde
les cristaux qui fleurissaient le vermillon
contrepointent la marcescence

en la gaze incantée par les os
s'obsèquent
les énergies itératives

un infini de vapeur
va brouillant
le long lingot du luminaire

et chaque veine se sera
ennuagée des évanouissantes foisons du savon





56/100


Chaque carreau confie son décijour à l'améthyste menuisée

où désormais la table a dardé les angles des appétitions surannées

le parsemis de la pierre angelicielle recompose un faraud

pour l'ovoïde d'un dansable fondant

avec la transpassante liqueur des astérisques du lilas

la noyade en xanthies du volutant photopleure se confond 





57/100


lutins espiègles
qui grimpez aux maïs
éclatantes vos chevelures rousses
sous la poussière de pluie

instant de conte





58/100


le poudroiement du matin
a dissous ma destination
 
mon sang s'attarde
à la croisée des vaisseaux
mon souffle guette
l'exemplarité du vent
une faim décisive
réinvente mon corps
 
le vert des blés
si clair dans ses moires
que la blondeur du pain
s'y repose déjà





59/100


oiseau
ailes éployées
envergure des vents
des satinés des moires
chatoiement de l'indicible
lente lame glissée

lambeaux d'azur
que thésaurise la branche

tête coupée
à l'ogre de soleil

éteules de rayons
de mica de diaphane
sur l'ultime marbrure
qui prénomme l'hiver





60/100


Soudain ce fut entrer
dans la fierté de l'orfèvre

or ce n'était point pour séparer du connu
que cet espace abonderait en transparences

apothéotique égarée
parmi la succession limpide
intermittente la faim
comme un reniement de la bête
s'oriente vers les congés des points cardinaux


Le verre égrène son glossaire
et vibre
l'hapax
de la ténèbre

elle fusine là-bas les prémices du saisissement

et lorsqu'elle est jointe par son féroce reflet
le cristalier se dévoue à la coupe d'un dévorement

dans la part en suspens

de la noirescence





61/100


fonte lente des neiges
parmi la retrouvaille d'oiseaux
les voies humides
s'illuminent

ces paroles viennent :

- à l'instant où
par ma propre volonté
ma vie n'ira pas plus loin
que ma lucidité soit telle ! -





62/100


après-midi caniculaire

sur le meuble veiné
parmi les vanneries à fruits
la lucarne donne
un triangle de lumière

il rehausse le rose
le rouge fraise
et le soliflore orangé

l'ombre de la corolle
broussaille au coeur une garrigue

le poisson de bois fauve
planté dans son losange
frémit d'un tel épanchement
où s'est annulée l'eau





63/100


Au mur, derrière les moroses
un triangle de lumière
avec un triangle d'ombre
la diagonale qui les joint
élime mes acquis
mes discours, mes canons
mes succulences convaincues
et la peur qui saille
des nettetés d'encre ou de linge





64/100


Pour muer au profus salon

en associante audace son cinéraire solide

l'intercalage ténorise l'écran où sous les mélanines cesse l'imagier

après qu'ils ont été charriés par cette pérégrination

jusqu'à franger le verre cinq dispos coquillages et lui battant de l'imminence

d'émettre leurs minutieux albums d'épaves et de décoffreteries





65/100


atemporelle
pleut la cité
billets à la dérive
chavirages de papier
épaves en cursive
délivrance des encres
les mots fluides se désaccoutumant
et du sens et de la graphie
aquarellent les ruisselures

naufrager les mots





66/100


tu vacilles dans la déréliction 
mais il n'y a pas un espace entre les branches
que ne féconde une étoile





67/100


aux prémices de la fenêtre et de l'abat-jour

des émanations de croix
dans le trouble lamellé
du safran blême

un levant est supplicié

un rhombe lactescent
trémule d'asyndète
au mitan des armoires

orphelin de la clarté





68/100


un grand arbre séjourne dans le transparent
pantomime des ramures
sans autre scénario
que le vent par intervalle

envols soudains de vivants noirs
météores de cette encre
qui vaticine tous les poèmes

au profond d'un doute ardoise
s'est recroquevillée l'étoile
une nostalgie musiquée
s'opiniâtre

son filigrane d'orient

parce qu'à la lueur hématique
on répute le regard magicien
les carreaux partagent
s'intervertissent
recomposent

et parmi les croix qu'ils continuent à dresser
arlequin bouffonnant leurs angles droits
un instant de ballons de couleurs
diverge de la radiale leucémique





69/100


Menues reliures de toile colligeant des fleurs de poésie
la gradation de leurs dos insolés
de la couleur des millepertuis à celle des lavandes
secret escalier
menant du poème au sommeil
et du sommeil à la fugue irisée des pollens





70/100


au clocher d'aurore brandi
par une escale encore
dorent deux acuités

elles délaissent
par degré
la seconde cupide

alors déchiré
un ciel
son vague d'outre dédaignée de l'idéal
son huile d'étoile épandue
qui mue la pupille en sel de braise
et oint chaque signe
si pesant sur la momerie fourbue

le temps s'essore





71/100


Bien que dans les bleus et les verts concomitants
se noie par degré la transparence
coaliseur en retranche l'oculaire cause
le bain d'un luminaire parmi les hippocampes





72/100


jouxtant le bleu anacoluthe
qui laque la transsuffocation
une pellicule de contre-lumière
cercle la brique et l'élusion

hors le cuivre que rive la nuance anéphéle
un entrelacs désarrime le cimetière des corolles
et l'oeil naïf pénétramment charbonné
à l'acmé de la coupelle joaillière voit

demi-mauve sur le radeau de la brisure
la gerbe témoigne l'outrepassement
parallèle une dernière incidente d'archipel
au squameux bondir où s'adivinisent des figures scintillées





73/100


Tant d'épaisseurs ici
mêlaient leurs ombres
aiguës

il y versa le contenu
de son aumônière

et il attendrait que le semis des pièces reçoive un rayon





74/100


j'aime, au bout de tous mes nomadismes, revenir dans ce logis qu'on appelle "la petite chambre", foyer où d'abord convergent toute sorte d'inflexions de voix insaisissables, pour s'éteindre par degrés, et ensuite faire saillir, laisser peser, le fruit du plus nourrissant silence ; la récurrence des oiseaux de couleurs baignant dans la lactescence des voilages, qui ne les dilue cependant pas ; et ceux-là qui sont gorgés de la nuance rouge sang tendent ardemment vers l'incandescence vermeille de la poignée qui claire la promesse du vol et du ciel





75/100


Après l'orage
sur la surgie du ponant
la métamorphose des nuages

La fuite mauve d'une hydre
atteint à l'aile angelicielle

Un instant de Cerbère
aboie la dernière foudre

La saillie d'une église
s'adonne à la roseur

La lune déjà renaît
de ce qui la dévore
et le demeurant de l'appétence
lui devient un anneau saturnien





76/100


le vivier du mouvoir
dérive les pâtures

ses sèves négatives
épuisent les obliques

à ce point miroitante la lisière
ravive les prémices

parmi le mordoré viridivore
la relique des chevaux blanchoie

astral vulnéraire au bris de la ramure
la clef se dépoche dans la halte déclive

à l'issue du sinueux
aéricole mirance des aubiers
la décision coïncide avec le recouvrement
puisque ravir jumelle perdre

aussi la promeneuse pharamineusement escapadée
jusqu'aux posologies caduques
contemple le lent enroulement
où viendra saillir la veinure affranchie des fluences





77/100


Bien que je n'aie émis le moindre phonème
le jeune fusain a compris jusque dans ses sèves mon inclination au meurtre de moi-même

il me fait le serment de la charbonner un jour
sur un papier qui délivre





78/100


la grise pierre brouillardée de jaune
bornait la place déserte

le tremblé des guirlandes pâlies
festonnait le vent d'octobre

si long temps d'absence humaine
avait changé la solitude
en gestation

elle parut
moire et candeur
enfant foulard d'un azimut recomposé

elle s'inclinait sur les feuilles de couleurs
ne cessant d'inventer ses bouquets

et flammaient les phalanges des anciens emparements
à l'image des faîtes caducs





79/100


À reformer les noms de ces villages et de ces petites villes où encore le train faisait halte, les lettres étaient devenues languides

Dans le bleu outremer de leurs quadrangles l'éclat de leur craie frémissait, tant elles soupiraient pour l'anagramme

Je m'ingéniai à les satisfaire

Et j'allais de lieu nouveau
en lieu imaginaire

rafraîchissante des alphabets
délivrée des étymologies et des destinations





80/100


S'épand aux confins de l'asthénique tintillation le sucrier

de la laite paroxysmale qui parachève luire et candeur

s'élève le multiple des oiseaux enceints des prémices pastel

mais d'enclore le récipient à oreilles rentre dans le contrat

et par les effondrilles du café sont silhouettées des altitudes calcinées

mais de faire ruisseler l'incolore d'aile et d'aval au long de sa cuisson vernissée





81/100


Cet aboi
qui se voulut mystérieux
en témoignera le principe


Et la défoliation lumineuse
s'empare de la promenade

marie
les rousseurs
avec les céladons et les ors
les citrons
avec les olivines et les écarlates

pour le jais jaillissant d'un freux

 
Sur cet aboi
qui sait désennuyer de l'azur
bifurque son brillant





82/100


En fleurs
les lucioles du sang ont mué
mes mains

j'ai beau secouer
le coudrier

seuls tombent mes pétales diaphanes





83/100


l'ambivalence des lisières
possède le moment cardiaque

sous la netteté de l'affublement jaune
l'axiome des saisons délie ses phonèmes
de leur obligation

aux extrêmes des pulpes le foliacé recueillir
s'est arrogé la pointe de lance

par l'insoupçonnable écorchure
tout le long de son pluriel
le journalier décor s'étrange

partir vrai s'échevelle
s'épanche en déplantations de vent

flanqué de son recel hématique
stride un train disparaissable

à travers la détissure
l'aiguail endiamante l'exuvie d'un repos

puis à l'épointé où richoie l'élan
transpercer
équidistance des orées
échappe de toute préhension

source
de carole
et d'aile

inépuisablement dégouttant d'abîme





84/100


gestation

derrière la volute de fumée
couleur de mauve et d'ardoise
que va silhouettant
ce sinueux pointillé de vols ?





85/100


C'était alors le noël du rouge

longtemps des oiseaux
auront noirs participé de la baie de la villa

ce midi sans briser
ils s'essorent
avec leurs décalques de verre

à travers l'indéfini des ciels
ils font fileter la sanguine
et désheurer l'éosine





86/100


rayonna l'agrume
sous le gouttellement de la lame
et les lumières erratiques
et les reflets orphelins
se réunirent en le nectar

il s'évasait au bord de la table
concilié un temps encore
avec la rumeur du verre

sa franchise de flambeau
et le clair-obscur de mon sang
obvièrent à la promiscuité
pour tout le charme d'une demande :
que deviendra cette soif ?

quand la fenêtre eut un cri de corolle

son rose héritait

il s'allumait par degrés
bouleverseur de sa définition
et buvant les vanités du soir

mais soufflé
par l'alliance des heures et des sombres
il se lova déjà sous les patiences d'aurores

pendant qu'éparse dans le carrellement des alentours
fraîchissait une orangeade ambrée
pour le vivier des silhouettes
et l'adolescence des solitudes





87/100


La cité d'or

à l'arrivée des chercheurs abusés
c'est la vastitude d'un oiseau
qui prend son essor

le battement des ailes
va l'époudrant

et toute la poussière dont il était couvert
surcroît un soleil fulminatoire





88/100


Le peintre apocalyptique

À mon sang
j'eus le pouvoir encore
de dérober le rouge
afin de peindre la dernière rose

Alors nous allâmes elle et moi
au confin du regard et du parfum
nous confondant dans une même marcescence
pendant qu'un dernier vent du sud
gorgé de ma toile fluide encore
glissait comme un jardin sur les ruines fumantes





89/100


aussi je consacrai
des journées entières
à parcourir les voiries
pour recueillir les étoiles foulées

et dans la modicité
de ma paume s'incurvant
ces denses orphelines des altitudes
savaient étancher leurs soifs





90/100


En brins
au long des sentiers accolés
qui débordent l'intervalle saisonnier
du côté des fraîcheurs

elle éparpille
ses réfléchissements
de paille


Je la vis aurifier le congé
lorsque son cercle enforesté s'avéra
garantissant des languissances synallagmatiques

et sa ligne se persuada
qu'elle redéfinirait cités et complexions

après une minute de liséré qui flavesce
l'érection cupide la hacha

comme l'a cherchée aux fins de refranchir
comme la pleure la créature décharmée !
qui ne peut même se repaître de sa pléthorique tige
et dont l'imminence hivernale
trahit l'haleine de gibier





91/100


à la pointe de mon bistre insomnieux
se perce et se dilacère
le vague fuligineux des masses émergentes

il en jaillit des corolles hiémales
qui arquent en roses un ciel
au-dessus de la cour
que viennent furtiver des gemmes de félins





92/100


Bassin

au-dessus de la sphère
que sanglent des fasces ajourées

en traces de turquoise
en reliquats d'aigue-marine
la symétrie des dauphins

porte

les arcades que filètent leurs paroles d'eau

à l'intersection solaire





93/100


À l'instant
d'un éveil encore
si complice du sens
cet effluve de frais aubier
de bois nouveau

contention à bâtir

la grâce se métamorphose
en la demeure enfin
et la digitale de rais
que la fenêtre parcimonieuse
concède
délinéamente les premiers gestes
avec les outils dorés par l'âge insoucieux


Mais les brusqueries des chairs
des voix accapareuses
les dialogues de l'aurore interstitielle
où ma part d'absence va s'étoffant

ont fait peur déjà
au dessein clair

Il me reste à me redresser
si légère
de l'évaporement de mes mains oniriques





94/100


Bouquetier

parmi les éclats les roses sparsiles
parce que la colère elle aussi
est candidate aux épures nocturnes

Toute l'eau versée sur le tapis
pour les noyades des sylphides
qui se fussent délivrées de la laine veloutée
et qui évasent la prunelle de bistre





95/100


Ombres et lumières improvisent
dans le canevas du vent
parmi l'imminence vespérale

y soupçonner
l'épisode le plus dense
de son histoire fugitive

profusion d'oiseaux et de fleurs
dévouée à l'embellie
la literie des malingres enclot la cour
pour sécher atemporelle

fenêtre magicienne
par le seul mystère de son ouverture
tout un feuillage réfléchi
habite le lilas de l'abat-jour

cheminée parmi le pastel du soir
et les rayons ultimes
échevellent sa placidité de sentinelle





96/100


L'alme ombre s'épanche polygone de hanteurs que transfixent

ou transfigurent certains moments de ses phantasmes

s'accotant deux ptérochimères orangent

et plient le bain de pâleur des oisellances éjointées et des obliques effuses

l'arc du balayage intermittent qui faucarde les orthogonales à peine le tranchement

l'ignorance du tiers sommet bleute





97/100


De-celare

à l'ocré solaire du parcours
fourvoyer la veine désormais
et parmi la pierraille acoquinée avec le bris
comme mémorial de la supplique et de la semaille
faire bruire sous un pas originel
le dernier crâne des couleurs qui dissimulèrent





98/100


De la pierre autrefois si pensante
ce corps d'ange paru
et parmi la mousse du gris jaune le temps
a gagné le regard des présences

échos de pluie
glaçant la cire des photophores
dans leurs entrelacs fusinés

serpentine théorie
des galets du trimard
lacuneux tracé des patiences minérales


Autour du disque de la table
pour toute géométrie qui n'y pèse
abîme soudain

hôtesse déjà de la fraîcheur
la gangue noire du vin
mais le geste manque au démon qui s'enfuit

sa chute désormais
confidente du bris coutumier

ubique et diaprée
la fenêtre-liqueur éclabousse le soir





99/100


Fugace

mouvant clair de trapèze
parmi le voilage

comme traverse arachnéenne
au zéphyr
une ombre oscille

mendieuse de l'intense
qui recolore et mutile les oiseaux





100/. . . . . . . .


Toi disparue et transmuée
en ces après-merveilles océanes
le poisson que laqua ta main florale
bleusombrait mes odyssées de faïence

entre les gestes
t'appartenant encore
s'insinua un soupir
où briser contrefit éclore

et ce regain de ville
à mon pas galactique
ce regard érosif
dans les flueurs de masques

les lignes de l'horizon
sont venues cercler l'aorte
puisqu'une coquille hébète mon ombre
quand briser épanche atteindre





101/. . . . . . . .


un aboiement
apeure la lucarne
et s'enfuient ses angles noirs

le cylindre en rinceaux safranés
s'étoile d'une nielle

une volute éperdue de fuligine
dévoie le rai premier

avec le pourpre effrangé du talisman
se coalise la tesselle du corbeau

même ineffable une ombre enfin
s'origine dans le sourire de verre

doctes jusqu'à la sympathie les angles
pour un orient de la lucarne
vont se réunissant en un aboiement clair





102/. . . . . . . .


l'évanouie des négoces
sa grâce célère
passant les centiares s'anonymisant

une tératologie de pervenche
ne sait croître en la roseur immaculée qui nuage

l'escale herbue
ne corrompt d'aucun grappillage
son cinétique gobelin de clair-obscur

la soif n'a pas d'empire
sur les réfléchissements scintillorhéiques

outre-ouranocardie la fortune des pas
à en étoiler l'agenouilloir
où perdre l'exigu des cueillaisons

à travers la limpidité du souffrir
promesse de la chair au retombé de la gaze
les pistils noient leurs clous dans la poussière anémophile
et le tremblé des feuilles graffigne le silence




103/. . . . . . . .


alors que le demi-trajet
précipite du pont
sa flexueuse mercuriale
hurlement
un enfant puise
à l'acéraine pointe
du fond de son linge en émoi

des notes noirement sur les vitres
aiguës leurs hampes

et s'y accrochent
des lambeaux de cinétique ville vieille

et s'y déchire
le minéral mué en basilique rouge

et tout le verre de mille étagements
avec leurs réflexions de lapis
brochées de foudres et de vols

dans l'oppressant répit qu'éternise
chaque intervalle où le souffle est repris
les linéaments d'un nocturne
jusqu'aux étouffoirs
fouaillent le palissandre du piano pusillanime





104/. . . . . . . .


encres de Chine
dans la nuit d'hiver
que dessinez-vous ?
 
encres de Chine
parsemées d'étoiles
que dessinez-vous ?
 
encres de Chine
poussées des terres de neige
que dessinez-vous ?
 
encres de Chine
sur la chanson du ruisseau
que me dites-vous ?
 
j'ai bu le vin
qui pesait dans mon baluchon
et faisait profondes
les empreintes de mes pas
 
encres de Chine
me laisserez-vous devenir
un trait de votre poème ?





105/. . . . . . . .


ta silhouette
esprit funambule
sur le premier fil de lumière

et ce soupèsement déjà
du sens verdoyé
où feuille l'éveil

mais nulle chute
ne le thésaurise
et l'obsessif abîme

sertit le péridot grandissant des aurores





106/. . . . . . . .


le ciel
comme une grande feuille
de vélin
qui neige
ses antiques fables
de cygnes
de lys
et de métamorphoses
sur le hameau rêveur





107/. . . . . . .


Fossile nival

où l'ombre
couvre la neige
c'est un sûr chemin

où la neige n'est pas atteinte
par l'ombre
mes pas s'enfoncent

exagération du clair
mes pupilles au supplice
je puis traverser
des champs
encore

où donc arriverai-je
lorsque toute la lumière
sera versée dans mon voyage ?





108/. . . . . . . .


Poète

J'y marchais soudain sans savoir
si j'avais bifurqué
J'y marchais sans peser
la séduction des délinquances
Il s'était fait cet interstice
pour distancer sans axiome
la soif du liquide érosif
qui change la coupe en soif

Parallèle à mon souffle
une musique infime
des voyelles des consonnes
mes empreintes sur la voie
que neige la retrouvaille





Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés


#395177 La chambre dont le reliquat de noir s'est mué en congés archanes : 100 ta...

Posté par Loup-de-lune - 18 mars 2022 - 03:19

La chambre dont le reliquat de noir s'est mué en congés archanes : 100 tableaux _ première partie





« que neige la retrouvaille_
  je me suis arrêtée là
         où le sentier s'arrête sur un mur
      haut
de plusieurs tours de secondes et de jours morts
                où le secours est infirme
  alors que si vaste est la terre

             seul le squelette des mots
                     _et pas d'eau


Une lectrice





... entre vos yeux et ce qui est vu, se déploient les ailes de votre imagination togée de votre savante sensibilité . . . . . . . .


Un lecteur





... de ce que vous ressentez (...) à la gratitude que je vous exprime... quel essentiel voyage pour le poème, et sans avoir quitté la racine signifiant accueil et faveur...

... je me souviens de la pensée d'un philosophe de la Chine (très) ancienne... il parlait des prodigieux voyages que faisait son esprit sans que son corps n'ait besoin de sortir de sa chambre... prodigieux voyages... et vivifiantes rencontres, vous en êtes ici l'heureux témoignage !

... l'alphabet ressemble à un pré tout à la fois humble et immense... les bouquets de poèmes que nous y prenons changent nos poings en corolles ouvertes... nous devenons porte-parfums sans jamais diminuer la source . . . . . . . .


parce qu'à la lueur hématique
on répute le regard magicien
les carreaux partagent
s'intervertissent
recomposent

et parmi les croix qu'ils continuent à dresser
arlequin bouffonnant leurs angles droits
un instant de ballons de couleurs
diverge de la radiale leucémique . . . . . . . .


L'auteure





01/100


le lé des éléphants de moire
s'émeut à de soudains cortèges
clairant ses plis paysagés

la lucarne déguerpie
un losange voyage la lumière
au long du mur balafré

la serrure appesantit sa réflexion
l'angle feint de briser
le nuagiste d'éteindre

mais bouquetière sans cueillaison
elle muse déjà sur le papier peint
rappelé à la corollescence

et son fidèle éclat épousant l'oreiller
un indistinct de feuilles et d'ailes
emporte la jeune sommeilleuse





02/100


elle glissait lentement
à travers la pause des souffles
après que longuement
les faîtes eurent effeuillé

elle n'éprouvait plus
la faim enfantine
des ronces

abandonnant ses émaciements
au parsemis de la chute polychrome
qui allumait les arantèles verrières

un essor comme bris fit ce papillon
des ignescences niellées de poudrin





03/100


Épanchements diaphanes
orangé jaune et blanc du rideau
dans son silencieux incendie
les matins sceptiques
midi qui désaime
et les soirs moroses





04/100


Malice des fétus un minutaure ossuaire s'est esquissé

au bord des ares de consomption

en féale retourneresse se pose sa linoïde feuille

sur grève et voile qu'empoudre le nielleur du réel

mais l'isoangle axiome va glissant

dans les ravines de ses réfléchissements





05/100


J'ai cueilli le théâtre
que le mouvement de mon corps
faisait glisser sur un disque de safran pâle

J'ai confondu ses sommets d'encre

Et parmi les élèvements j'ai historié mon ombre longue

que le ciel écime en étoile du soir





06/100


à même le temps anuméral
le tamaya suspend
sa carpomélancolieuse angélophanie

mais sur tant d'ailes de scellement 
l'après-sombre calque ses paupières 
afin que paraissent des yeux de péridot

le tout à coup de safran
promeut les angles qui fenêtrent
au nonchaloir du sfumato 

et par-delà l'évidence verdie 
ingénument l'ombre route les aoûtements
dans un guillochis polymorphe





07/100


tout orchestique

jaillissante de la sardane
une sylphide
fragrante de cinname

à l'entour de mes ambres motile
et sa labiale qui perdure
de ma détresse long délié blandi





08/100


le beige transitoire
de l'hémi-lune
par-dessus la guipure des faîtes

le spadassin n'en finit plus
de distancer le coup
dans l'imminence des étoiles

les métaphores attrites fluent

mélancolieuses
et orantes
les prosodies gouttèlent

l'effus va
se profilant
en clair d'évadé

phanie
jusqu'à l'affinité d'une nova





09/100


Or sur l'angle enchérit déclos un incunable

virescent tout le onzain de ce qui mire Et princière

démurant en regard la traduction pour l'impalpable

au-dessus du minéral trois fois simulacre l'abat-jour

le devancement de ses défailles en une intonation réunit

Aussi par l'onde lue le temps amnésie son minuit





10/100


de cette embellie
l'inespéré

par surcroît
du chat fauve l'inopiné bondir
dans l'arbre de pluie
qui emperle et gorge les carreaux

à ce point étincelé
le remuement
une cristallerie cascade
en manière de bénévolence

et de tous les carats de l'instant éclabousseur
aumône les prunelles mendiantes





11/100


Et d'un soir
s'augmente
l'arcane

aussi du jardin
se prononce
la saillie lumineuse
du rose

dard vrai
dont frissonnent les flancs
de l'ogresque temps





12/100


Goniokinésie de l'automne fluvial

l'angle
infatigable
que refait l'oblique sud
des foisons de feuilles décidues
avec l'horizontale du courant où elles nordissent





13/100


Dans la salle d'eau
la cire ruiniforme
aura enseveli le chandelier

en flamme négative
un papillon point

s'en détache

et volète

jusqu'au safran inégal
qui lingote la lampe

longuement prodigue
de sinuosités
de rebonds
et de serpentements

enfin au clair d'orangé
il se pose en patience de plaie





14/100


Espéreuses d'apoastres après la sinécure du collier

deux perles germinent le cristallomauve de leur désengrènement

circumvaillantes de la mincie qui verre la soucoupe écaillée

sous la flagrance biaise du blanc la cursive déguerpit ses rubriques

alors de la lampe les arcescentes jaillies longues

peuvent brecher tout ce qui plafonnait encore





15/100


L'éclaircie
vole les moroses

et tout à coup
dans l'hymne ruisselé de la ville
sur les barbes lucides
d'une plume perdue
ce pas
gracieux
et complice
à en recomposer l'oiseau
qui préludait au premier ciel





16/100


Le sang scintillé

avec le fusil d'or
on a fait feu

la plaie est une étoile

désormais la constellation du cygne
accuse un grain d'effusion





17/100


Et s'allument les reliures
ce mot de florilège bouturé par l'aurore
les corolles qui depuis peu les effleurent
la nuit les a effeuillées
au pied des rayons sur les arabesques du tapis
empreintes roses d'un voleur de poèmes





18/100


Vin arbalétrier


Sur le lot de la table
abstrait
le minime arc de verre
s'échine à être tendu

par l'ombre


En inerme rubicelle
pâlit
dès le premier milliare
qui l'enchâsse

le carreau radié





19/100


abondamment l'heure
pleut sur la lucarne perplexe

d'une exponentielle fable de mer
le poisson va
espaçant un fauve bois qui le feint

et par-dessous l'oscillation d'imminence
le socle passe l'évident de poussière

dans les entrailles de sa couleur
le verre féal
évince de la satiété
son coupon d'eau

or par l'alternance
qui chérit l'erre nébuleuse des tranquilles
l'embellie imbibe la chambre

et se cristallisent les tissures de nage

cependant que toute la coriacité des tramails
se fond dans le prestige d'un fanal rose





20/100


l'apparu

soudaineté duale

ces rubacelles lycofrages
d'un regard qui

trans

fixe l'orée

nattée de secret
et d'album

d'onirifié
et de réel





21/100


Verts céladon bleus du frêle
blancs enfance des ombres
pour la neige de l'orée virginale et l'arc léger d'un lac
pour la guipure d'un bois et l'éploiement d'un ciel
les paysages dont s'éprit Marianne
fenêtrent le silence





22/100


J'aurai laissé
sur la luxuriance des arabesques
parme et lilas du lit

dans un flammiforme ajour
de l'écharpe
qu'elle a nouée si souvent
autour de sa gorge de cannelle

une photographie de Meilihua
souriant un poème


Osseuse
mon hôtesse et
versatile
est retournée en mon absence du

secret

de son escapade

 
Ma chambre vespérale me révèle
la table qui folliflambe
d'une girandole en miniature
de disques et d'ovales
orangés et brun roux
fusant de la translucidité
d'un rose marmoréen

 
Célères

des rayons

sont

javelés

par la nuit

 
Au coeur d'un tétragone de la bibliothèque
le florilège dont j'époudre les tranches
avec la pulpe focale de mon index
va en dorant ses réfléchissements





23/100


De toute sa languide hoirie
l'azur s'en remet à la taillerie des faîtages

les angles dyspaonnent

déjà la goule plantureuse
désigne ses appétences

l'impact s'est emparé


Ce reniement
lucide départ

parmi le zéphyr céréalier
se sera vaste accomplie la réfection

or pierres et cailloux
à disséminer ainsi la présence opaque
aiguisent la mémoire du bris





24/100


Des coffres roulent leurs monceaux oubliés des mirances

des portulans s'exhalent de l'ingénuité des fouilles

pour se dérouter dans les limbes virides

résolument emportés sur les dos fugaces

les matelots se surprennent à s'insurger contre l'épave

et bondir déjà les rhabille de lune et de météore 





25/100


Neiges
cendre d'une candeur
après un feu
qui oisela le corps

ubiquité
de la métamorphose

renonciation
au chemin des fondrières

sous les vaporeuses intermittences
d'une étoile de platine
le deuil
partage ses empreintes
avec les grandes terres blanches

le noir déjà
dans un long jet d'oiseau
a ouaté son itinérance





26/100


Pour fins de vasques se sont perpétrés les angles
persiflé l'almanach jaillissent leurs floralies
et même si la sentence muette corrobore l'entrelacs
les pétales énumèrent la diaphanité des pardons





27/100


à même le miroir
cette patience alifère 

lilas lisérant l'ajour phonique 
les lèvres désapprennent la tribune 

filées par la liqueur des étoiles jumelles 
les prunelles décharnent l'appétence 

ensuite des mystifiées du rouge 
le teint vagabonde 
parmi le nébuleux 

aux confins des plèvres 
l'infime envol 
afin que le reflet fût ravi 

les planétoïdes de candeur
que le cou n'appellera plus au cercle inane 
sinuent à l'entour d'un baume rhodophane





28/100


Dans la fixe houle des voilages lactés

un coquillage pulvérise l'éclat

et le liseré d'un pas égal

y fait inépuisablement balancer son sabot

entre le principe et l'intervalle

entre le clair et la coda





29/100


Au pied des tempos suspendus
dans l'aurifique mélancolieuse d'un flou désir d'horloge
des coquillages se sont frayé
le chemin d'effleurer une coupelle d'agates
où toutes les couleurs des mers
reposent l'une contre l'autre





30/100


puissamment sur ma halte
le vent souffle et
sait les voeux de pertuis
où la traverser

en émotions
il mue les faîtes
et l'érinye se délite
avec la plus fugace

au scintillé de l'alumelle
le sang échéant
allume ses nouveaux vaisseaux
ses nouvelles issues

pour gagner les verts et
riche de ce sentiment de sinople
se coaliser avec les ralentis de leur myocarde adoptif





31/100


Tricot angeliciel
sur le carrellement brasillé du mur

parmi les nuances de rose
qui nuent le papier du fond
il ne sait à laquelle
confier son message

aussi il en fait ce murmure
pour les ailes de cette colombe
recouvrant des forces
au creux de sa main hospitalière





32/100


Venue mueuse au monotone rompeur du parquet fauve

la tissure enlosange des losanges

et clepsémie flagramment magnifique

elle a de tout le pourpre irrigué la théorie

qui troque le drame contre la fantasmenceinte des festons

comme en dais le quadrangle mince épanche sa transparence





33/100


les douze dernières marches
de l'escalier
s'évanouirent
dans le même temps que sonnèrent les douze coups
de midi

et je demeurai suspendue
appartenant par degrés
au poudroiement des horloges





34/100


entre l'huile sacrée et le volume cinéraire
enfin je les ai réunis
les livres que nous avons partagés toi et moi

ô ma vie de nomade légère
mon bagage est devenu idéal

et sur la terre hospitalière
de chambre en chambre toujours je vais
où ton filet de voix réitérée
d'entre les reliures de notre bibliothèque funéraire
me destine le poème de notre perpétualité





35/100


Fioles et flacons
eaux lilas et flavescentes
sur leur assiette de vermeil
une petite cité odore l'imaginaire
au-dessous du reflet des yeux migrateurs





36/100


Mon pas d'errance
enjambe des pierres
qui annellent un feu éteint

au long de l'autre berge
une villa parmi la nuit finissante
trisse le nacarat qui la fenêtre

une évanouissante silhouette lente
se coule d'un quadrangle dans l'autre

à l'instant de son éclipse
un appel au tréfonds de moi murmure
si elle reviendra en mage
se prosterner avec le présent de l'aurore
devant ma patience nouveau-née

 
D'une bête
c'est la soudaine sombreur
qui s'approche

prodrome de l'épure du silence
avec son pas égal en houppelande





37/100


Ont cédé les platées de la quadrifaïence

pour fins de pasteller des vanesses

les asthénies confluant vers l'alme éploiement

le casier est lacuné par l'érythrogone

ravissent sur une tourelle les sachons

qui forjettent colorieurs la pulvérulence des vols





38/100


lentement
s'ouvre le bordeaux des volets

le rose diaphane des corolles
parsème les alentours
de sa béance feuilletée

la latence est défiée par une pulsion de coffrets

des aigrettes multiplient
l'oblique volante au-dessus de la route

mon voeu de délivrance aussi
s'enhardit à empenner ma péripétie





39/100


le rose et le blanc
ont suspendu leur ruissellement de linge

renversée jusqu'à la trouvaille
une ampoule dégorge dans l'angle

le lavis
enténèbre ses énigmes de cercles et d'arceaux

le verre
qui a étrangé le verre
d'une neige soudaine
abonde
et chaque carreau renonce son inchoation

mais déjà le gris-bleu
a restitué

l'arbrisseau fige ses oiselles
devant l'inexorable éteignement

ce qui safrane à peine les croisures
leur cède sa quiddité de source

une brume faramine
dévore le cyan des divisions

de part et d'autre
d'un corps qui repose
ces épanchements d'ombre
avec ces rus de mauve laine





40/100


En le florilège de ses ruisselis la lucarne
où des pluies miraient le jeûne des vaisseaux se résume
la dolence au nacarat de ses confins
l'épanouit en scrupuleuses corolles





41/100


une feuille
affranchie de la frondaison

danseuse qu'ont passementée
toutes les métaphores aurifères

elle pourrait gagnant le vert
s'évaporer

mais en cette neige inverse
d'un joyau antinomique
la témoigne un papillon jaillissier





42/100


Au bas de la porte qu'enfin
l'enfant des levants
a voulu entrebâiller

un quadrangle de safran pâle
est déployé par la lampe

pour le théâtre d'ombres
d'une plante pleureuse

trémulante conteuse
de la geste foliée du rose corolle





43/100


cette ressource
qui abasourdit

puis vont s'espaçant l'agglomération

et le corps

jusqu'à la part d'orle qu'élit le banc

goutte après goutte
le folio du carnet
et son expectative murescente
graffitent que source
l'appel de la transparence

et chaque heurt
pâlisseur de voyelle
mutique l'encre rose

l'évanescence du cercle ourdit l'étang

la réluctance
au dernier reflet dévolue
cette lyléenne gisance

presque une prière d'aorte
circonscrit l'incolore corso

à travers les prémices du poème
ces vols criards
qui désapprennent l'éloignement





44/100


partance

les corolles parme
entrebâillent l'air

mon corps atteignant à la taille
de l'imminent coulé
il me reste cette oeillade
pour les chrysocales de l'ossuaire
qui parsème le chemin parcouru





45/100


Avec les linéaments de la métamorphose parut leur cortège

et multipliant depuis le tracé du disparaisseur

leur capricance ils apprirent à jaillir à l'orange et au rose

les cherchures se divaguèrent pour ruisseler sur leurs arcelets

et dans l'ardeur à éprouver la nuit des conquérants sombrés

c'est concordamment qu'ils plongèrent avec l'incandescence congénère





46/100


Trois paniers surmontent une armoire
immobiles de la récolte des heures
et par degré leurs anses tressées
découvrent l'arceau des passages





47/100


à demeurer ce qui délibère
longtemps étourdit le faisceau

linéaments de paucité
au bas d'une inclinaison vague

lorsqu'un sang miraculé
élit les minutes poètes

voile à la lucarne
l'aube de neige
concède un bleuissant défaire

d'un verre le rose allumement
apothéose l'inemploi

dans sa flammerole cueillie
un fruit brûle la nourriture

et sur la courtepointe
où le florilège en chagrin
retourne au germe
des éléphants satinés
troubadourent ce relais
d'ors et de verts rassasiants





48/100


verre
à même la nébuleuse luisance
et l'horizon a diminué son arbre
dans le sortilège leucémique
qui approche les peaux des flanelles

fenêtre
toutes les croix de ton partage

leur sombre accru délivre l'acuité
pour graver sur des tablettes de ciel
sang et vent
oiselles de feuilles
foudre et aorte enfuie

débord des soirs sans rose
et fiole vide sous la lampe des sursis





49/100


la vastité silence des traces
de son retour était ravi le lacet
et sa pensée joignait le vaisseau alenti
quand une part du blanc fut délinéée
et l'approcha pour l'unir à son galop

un verger de lys dépulpait les rivailles
les fibrilles de l'impalpable géographiaient le muscle
la candeur ardente galactisait l'enfant
aux lisières de munificence
les pages lues passées par les présences

meurtrissures de la disparition
héliodores et sucres bariolent les terres divisées
la borne verdoie où ricoche l'appel
inexorablement à la sève feuillole la symbiose

comme la gadoue va la chaussant
elle a des larmes qui enchérissent sur les soles d'eau
réfléchisseurs morceaux des nues évocatrices





50/100


hors le mur
convenu
tête d'oiseau
si imprévue
tu te poses
sur la carène de ma solitude
à la manière
d'une figure de proue
multicolore
miroir
des îles neuves






Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés

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#395153 À la lueur du sang-flambeau : centrifuge

Posté par Loup-de-lune - 14 mars 2022 - 07:06

' (...) plus qu'une mise à nu, ce vérace dénudement, jusqu'aux osséines, jusqu'aux moelles, des ressentis, devant une telle expérience de vie et de danger de mort devient une vraie forme d'art qui célèbre précisément la vie poussée à ses extrémités (...) et le jeu, mieux, la perpétuelle graduation (é)mouvante des couleurs, qui est sans doute aussi celle des douleurs physiques et morales, comme j'y suis sensible ! (...) Une sincérité ne pouvant s'exprimer qu'à travers le prisme d'un lexique consciencieusement, méticuleusement choisi pour que la Poésie soit absolument mystique et très respectée. (...) Cette exigence à l'égard de vous-même, poussant le verbe à l'extrême, et à l'égard de votre lectorat (une lecture qui n'est pas à la portée de tous), j'adhère, oh ! combien j'adhère !... et si, pour ce petit sursis qui m'est accordé, votre espace-temps n'est plus tout à fait le mien désormais, je patiente plongé au coeur de votre recueil, et, dans l'intervalle, ainsi que vous l'écrivez vous-même à l'acmé du partage de votre arc-en-ciel, « j'accepte le charme impérieux des métamorphoses » . . . . . . . .

A. Kmar, lecteur, relecteur, et préfacier







'Son art :
son acuité
dédiée à l'expérience
de la Vie
avec son âme somptueuse
d'une exigence
rare
. . . . . . . .

hasia







'c'est-à-dire que la charge émotionnelle de vos textes est absolue

     disséminée dans l'abstraction_

 (...) 

pâleurs _hâleurs "inéteignables"

     entrant en collision 

          avec le rouge

               __qui s'épanche


bɔētiane



... je vagabonde
dans les alphabets pulvérisés
et à la lueur rouge de mon allure
l'itinéraire d'atomes
compose tantôt des cris
tantôt des silences

et des quatre points cardinaux montent les fumées
des anciennes syntaxes

Loup-de-lune







'J'aime en la poésie la recherche du mot juste, étincelant, vertébral, qui peut décrire de manière innovante la face du monde et l'émotion pure.

K.-A. Delalande







'exhortant, j'imagine qu'elle puisait impassible
tout ce sang incroyable
dans la veine de son encre
qui floutait invincible, 
de son art, les stigmates chrysanthème

c'est un cygne, c'est certain 


à cette perle de jade à l'encre indélébile . . . . . . . .

Pigloo







'Entrer dans vos poèmes... chaque mot semble être une pulsation de votre coeur, de votre sang, et chaque image un diamant taillé au filtre de votre expérience, de votre sensibilité, et lancé dans l'espace pour ricocher à l'infini . . . . . . . .
 
Silver



Appartenir à la métamorphose
par-delà toutes les gravités

heureuse vagabonde
sur le fil qui chemine
entre le rouge et les étoiles

Loup-de-lune







'(...) car, parfois jusqu'au néologisme opportun, et même jusqu'à ce bonheur d'un hapax identitaire, les vocables que vous employez, psyché plurielle - qui signifie aussi 'miroir' - réfléchissent une lumière intérieure, puissamment médullaire, éminemment hématoïde... À vous découvrir, à vous lire et relire... cette croissante impression folle d'un myocarde-rubis, radié de systoles, qui ne cesse point . . . . . . . .

V.-L. A. Di Valentino, coéditrice, et postfacière







À la lueur du sang-flambeau : centrifuge



En manière d'irradiance de virtuèmes







🩸🌹🩸

Sur le bord d'un chemin où la cité renonce
à travers les roses qu'inépuisablement
l'affliction ou l'espérance ou l'indicible
amoncèlent alentour d'une pietà
une flamme jamais ne s'éteint


Tantôt palpitante dans les corolles rouges
dans un prégnant effluve tantôt immobile
elle est semblable à ton dernier regard
qui demeure en mon respir
et dont mon sang s'étoile







🩸

sur la paraffine
offrant ainsi son cylindre
que peindre ?

que peindre alors

qui prévale sur le reflet
avant que le progrès de la flamme
n'ait consumé

pour que mon aorte pâle
mue son aquarelle
en le clair d'angle
où le safran fraie l'intermission







🩸

Dans une cendre passée se pluralisent
par du blanc traitillé
l'effilage
et l'aigu
qu'appréhende d'onder le coussin


Sa retouche fuyante
abrie kakis et alkékenges

mais parmi le grènetis pluvial
une lucarne de crépuscule
réinvente la complicité qui épanche







🩸

Pour dérober leur base un gazon flambe et dore
sous les grands lacis noirs où doutent les aubiers
et de tout son miracle un seigneur topiaire
profile leur désinvolture sur son château vert
qui fiche quatre tours dans le siège du temps
Ce que furent nos mains longanimes leur est dévolu
par mille orages améthyste et ardoise ouvragés en ciels d'étoiles
nos propres paupières closes les transfigurent
ils savent l'abandon de nos demi-visages au creuset du baiser
et leur étreinte ne lénifiant aucune sépulture
prolonge notre désir humain jusqu'au minéral clair







🩸

la silhouette
au coeur du trigone qui condamne le passage
on lui a tranché la tête

effleurant mon pas de contrevenant
maintes feuilles contrefont
le marron des chérubins putrescibles

où proémine le chef funèbre
un trou érupte
la pelletée phéophore réitère

de décidence en décidence
une minute d'air nomade vient dérebuter un papier
sur la candidature duquel
une encre violine image la résurgence d'un thrène







🩸

vitre ce ciel
donné aux comètes d'eau

le reflet à bout d'incandescence
les drapeaux parmi la rosée galactique
ondoyante insularité des couleurs
qui recelaient sangs et vergers

il suffit d'un foudre de cendre bleue
pour que coulent à nouveau nos larmes aviformes

jusqu'au sublimatoire solaire
son bris sans plus d'orient
inlassablement sillonné
par le semis des pluies

qui se divulguent aux vitesses







🩸

ma cueillaison allume
ces trois petits feux parme
par-devant ton portrait
et l'encre au futur aubergine
qui s'est souvenue du parolier
sur un déchiré de papier vélin

un vol onde le bleu pastel

les cryptides des frondaisons sont vivifiés par la brise

le couchant attise

je ne savais pas encore que tu brûlais si belle
dans une éclosion de corolles







🩸

chrysolithe ambre rubis
alcools en livrées
oiseleurs des rayons ultimes
vagabondés dans la chambre

puis boire comme un ailleurs obombre l'étoile

gemmes et chagrins
fantômes et lueurs
ont kaléidoscopé le sang

un flambeau de corail
que tigre un appel d'ivoire
brûle l'obscur
espaceur des destins constellés par le ciel







🩸

radiaux
et déictiques bras
ailes éployées
un ange
étoile malitorne
a guidé les magnificences
que des reflets cannellent
à même l'oubliance des prosternations

et rien ne sait plus brûler
hors l'ogive élancée du tréfonds
qui va détroussant la cendre

les couleurs des vitraux
se sont lovées
dans la flamme de mon démasquement
à sa pointe d'adolescent soleil
la fugacité
éfaufile sa seconde flâneuse







🩸

le congé des repères 
échevelle le délai 

sylphide au long dénoué de jais
la silhouette des lisières 

parmi l'aubier 
dont s'embrument les verticales 
fabuleront des huis

linéaments de l'enfuie 
la jeunesse s'inachève en redoux d'or
la trace interroge la poudre
dans la lumière giboyeuse 

ce qui a chaussé ses erres
espace la dernière bête d'évidence







🩸

Parmi le délinéamenté angeliciel
d'errance
en errance
elle aura fini par natter
la plénitude de la nuit

pour que toutes les branches
de la rose des vents
convergent vers ce grain
de flamme paraissant

pour qu'il n'y eût
plus d'autre conséquence
que croissant
cet écho aliforme
des êtres de feu
dont la formule du vol
consume les pesanteurs







🩸

il traversait le long clair-obscur de la forêt

lorsqu'il franchit la lisière
il s'aperçut que le bouquet
qu'il avait ourdi de musardise
en musarderie à travers les champs circonvoisins
était entièrement épétalé

médusé il essaya de revenir sur ses pas

une brume parme, des linéaments incarnats, des ondes bleu effaré
métamorphosaient sans discontinuer le clair-obscur

il desserra la caducité de son poing
et tandis que la naïveté des tiges s'échappait
aux fins de joindre l'humus

le sublime lever de sa main fit une étoile éclatante







🩸

cette voix goujate et piètre incarcère la forme acuminée entre les contrats d'une tache qui avilirait le tapis de la chambre

(rire triste
_et vigoureux)

or l'heur de la fantaisie a saisi là tout un ichtyoïde pour s'épanouir

et le reliquat d'arantèle suspendu au plafond patiente jusqu'à l'aubaine des pêches

il n'est pas exclu qu'accompli le poisson s'évade par la fenêtre en mansarde parmi la persuasion de pluie marine

il restera toutefois l'étoile liliale de la taie d'oreiller
sa nage tranquille en le vêpre onirique
à côté de mes veules appâts

tandis qu'en une dernière foudre mince
s'évanouira le fil







🩸

ce grand vent nocturne
je le connais
ce vent de la solitude opiniâtre
ce vent de l'allure
qui devance la chair
ce vent qui émeut
jusqu'à l'effroi
les géants de pierre
juchés
sur les édifices
 
il souffle
à l'instant apothéotique
de l'humain silencié
 
sa fraîcheur
rappelle
les premières lunes
de l'affranchissement
 
et dans son serment
de ruines
errent des lueurs mendiantes d'aurore







🩸

Le rose des passe-marques
est coalisé en losange

Qui colora
le cerf-volant le démasque
ondoyante altitude
malgré l'aplomb de l'humain schématique


Le renvoi a trouvé les yeux
qu'un doute de parque effrange

les lettres qui signifièrent un village
renouent avec le possible de craie

vols et lueurs traversent
le naïf de baptiser

le quadrangle qui appendait son bleu roi
à la concession vague
triomphe et de l'effacement
et de l'attente







🩸

... et aussi de manière que l'alexandrin parût darder quelques vers, quelques syntagmes... des syllabes, des images, des éclats épris de musique neuve en toute liberté, autant de traits fées...


pour arquer sa balustrade
un balcon
provoque le bleu marine

de leur bondissante récurrence
par-dessus l'étoilement qui sille
des dauphins l'ajourent

enclosent la liqueur nauséeuse
houlée par un corps lacunaire

ravissent
les oiseaux voilagés qui neigeaient leur essor

une nageoire de drap
blessée d'entrebâillure
affirme la plongée

et déjà découpeurs de la vitre
qu'un globe safrane
ils ne s'éteignent pas

ainsi dardés dans l'abysse nocturne







🩸

Ce soir-là
Angélique ne rentrait pas


Après une portion de nuit accordée à l'attente, il apprécia de plus en plus l'énigme qui sourdait de l'accoutumance inespérément frangible

Les jours qui s'écoulaient changèrent l'épouse en disparue et les hypothèses échancrées et les élucidations écliptiques désennuyèrent un peu son oisiveté

L'écriture d'un livre commença à l'occuper, que la suspecte entraperçue silhouetterait inlassablement

Prié de se rendre à la morgue il nia psalmodique au dévoilement de la dépouille les évidences du cardigan encore presque turquoise et de l'anneau presque noceux encore

tandis qu'à un autre roman
à un autre style
l'invitait peut-être
la lividité fantastique de la noyade







🩸

les fleurs parme
que j'aimais retrouver près de l'orée
auréolées du tremblé des butineurs

ont été fauchées

je n'ai pas eu le coeur
de les abandonner à leur morose fatum de foin

j'en ai donc recueilli un bouquet


je détache chacune des corolles
de sa tige meurtrie
et les dépose
comme une petite épiphanie de nénuphars
sur une assiette emplie d'eau

où elles rose-claireront encore un indéfini de jours

puis fanées
elles empreindront la faïence

dans le double cercle d'or et de grenat
qu'elles effleureront sans oser le débord

d'une profuse évocation d'ailes fossiles







🩸

ainsi le lattis couru par le fauve
noire une droite
suspend les réfléchissements d'une lampe argyroïde


à ses bras levés pour mimer des exultations indéfinies
le comble boucané
oppose des perpendiculaires ruiniques


bifurque le tissu ce pendant qu'il s'épanche
jaune paille et blanc cassé
ondent en équerre le démurement


palinodiant leur provenance mille ombres ont contrefait midi


le pusillanime mêlement des crépuscules peut-être ces implicites roseurs tout le long des voilages
qu'une évanescence bleu de pastel élonge effleureurs de sol


étrangères pas moins de cinq campagnes encadrées par-dessus
se fondent en cette acuité de l'angle propice au déchirement







🩸

les volets se fermant 
interminables ravisseurs de la demi-lune
séductrice de l'angle

le refrain perpendiculaire 
va fumant à travers les voilages 

le cordonnet démissionne son noeud 
et sa métamorphose sinue 
pendant que le grand rideau 
éploie ses essaims d'ailes
et désempare le tapis

le safran de l'abat-jour 
vêt une gemme renflée 
planète de veines et d'ocelles 
qui refuse toutes les orbites
pour espacer un cisèlement d'or

épure du papillon 
son ruban noue un bouquet de plis ombrés 
qui évase une pensée de couronne 


Sur d'interstitielles pentes de neige 
s'aiguise le noir
les fenêtres sombrées 
dans l'encre des trigones 
jusqu'à éclabousser
au long d'un chemin de nielles
la vigueur de la dernière allure







🩸

un ovale d'eau encristale la nudité

comme sombrent
comme reposent
ouvertes les mains minimales

l'abstruse gestuelle
se disperse

la lamelle du savon
fleure un végétal à réinventer

l'éclairage s'étant lassé
son reliquat atermoie dans les délicatesses de métal


Il a semblé qu'un déchiffonnage de papier
préludât au conte du boîtier

ahane la musique
du ballet
les voix débonnaires
et fées relaient


S'endormir
incidence de la meurtrissure promise par le fuseau

un sfumato alite
oiseleur de bleus tus


Un secret
sur les lèvres
enlumine
son effleurescence

redressé
son rough
le corps
ruisselle

et sur la buée du miroir
échange son entier reflet
contre cette arabesque d'une fugacité de prince







🩸

Parmi la foule, par intervalle, il y avait l'éclat de leurs mains jointes

Ô l'implacable voie de jeunesse sur laquelle ils s'éloignaient

Dans un formidable envol d'anges brûlait ma propre main, vide, ouverte, prodigue de toute la distance

Ainsi, c'était détenir, tacite, hors de toute vérification, hors de toute certitude


Ô fille d'eau qui t'enfuis pour l'alliance avec le fleuve rêveur de mers porteuses d'îles

Ô fille d'eau, comme je ressentis mon étanchement

Va, va vers ton histoire acolyte, je sais que tu baissais les yeux sur son préambule


J'ai marché sans liqueur dans une ville d'astres et de feuilles d'automne. Chaque foulée gorgeait de galaxies craquantes la différence entre mon regard et voir

Derrière le verre, à la lueur de safran ou de soufre de l'ancienne boutique, les marionnettes n'ont plus d'aventures heureuses

De la bouche du dieu de pierre, qu'une espérance trop meurtrie rive à la fontaine, l'eau coule sur des bouteilles vides et des papiers sans énigme







🩸

vers le soir
de venelles sans nul code
en exponentielles lenteurs
explorante ininterrompue de l'analyse

... elle aura failli se coaliser
avec la fontaine
entre deux degrés d'obscurciscence
de ses arcelets de corolles
aux fins de s'y faire le foyer des aurorales
d'y attendre le sortilège de la convalescence
en le luisel de transparence

... d'une façade
qui citrine et qui safrane les absences
aura perlé l'adagio brucknérien
et les hématies rebondissent
insaisissables
mainte naïve
acanthe déchirant sa candeur
approche l'orient patrial
mais les plus lucides vont se grumelant
en cet allegro con fuoco
dont un feuillet de verre déjà scelle l'infirmité

... parmi le surréel de la vitrine
elle élit une lame
des chandeliers tout alentour
auront tendu en bleu glacier ou en rose
à cette flambe
qui peut décacher un décisif abandon de sourcière

... sur sa descente
suspendue dans la prononciation nocturne de l'espace
étranger aux récurrences des commerces obvies
le haut du précis calligraphie le sang
tandis qu'au-dessous de ses sinogrammes
les lettres latines prétextant le syntagme
auront convoqué l'éclat des translations cycnéennes







🩸

Il lui fut signifié que d'entre leurs myriades quelques-unes seulement devraient demeurer. Et, de lui seul, relèverait l'anthologie des étoiles. Pour l'accomplissement de cette tâche, une heure, toutefois la plus propice à l'éclat, lui était accordée. L'effroi le saisit, qui dessinait si nettement, sous les palpitances feues, la contemplation de son amie... de son amie, là-bas, si loin... son âme soeur d'Orient... Et déjà dans le silence de ses larmes s'éteignaient en coulant de longues constellations. Il fut grand temps de se redresser. Et il choisit. Ses mains abhorrées du travail brûlaient sans disparaître. Il songea à la mer, comme à la nuit définitive, où pourrait sombrer l'ultime lumière avec le corps inélucidable. Mais l'incandescence des mains recommençait le flambeau. Il les ouvrit fulguramment, elles parurent d'abord s'égailler, puis s'alentirent, et, point par point, allèrent composant une figure neuve, où il n'y avait plus aucun héroïsme approximatif, plus aucune superstition péremptoire, aucune ménagerie immémorée... Intime joaillier de silhouette, il avait porté à scintillation la joie simple et la marge lauréate de son amie, et un ciel se redéfinit tout autour avec une plus limpide profondeur, en sorte que le regard s'y trouvant dardé toucherait continûment à l'énigme.







🩸

Son acharné désir
d'oeuvrer au château du Louvetier
avec la déclaration que ses résurrectionnelles brûlances
délinéamenteraient les bêtes fauves


Assis immobile depuis la sommation occidentale
les merlons lui lacunant la murmurière multitude
il commençait à se sentir nocturne auteur de la désheurée

pour que volcane la géométrie de la tour
où l'impulsion fatale mime encor la réponse
il avait mystique
pulvérisé et tamisé le tilleul
où furent appris à l'enfant le parfum l'âme et l'altesse

 
Mais quel tranquille éparpillement sur une aire
dont la ténèbre s'empare décisivement

 
Seule l'épiphanie du flambeau hurlé
comprend cette soudaineté vermeille
qui parsème l'aigremore

et croît
exaspérée
la clameur au pied du foyer invarié

un satellite en division
renonçant sa complicité
de nulle parcelle ignée ne douera
le possible de la girandole

en interminable parachèvement d'arc
il va
en image ameutée des affinités violies







🩸

à une éphéméride de chrysocale encor
se seront soustraits les trois angles glutinés

chamane de l'induit
le soupçon d'iris suscite l'abîme des reflets
et le zéro du choc
promeut la chute au transplafonnier

flueurs des lignes à leur non-sonore noël

pour chaque aplomb
cette horizontale d'épiphanie qui suspend la céréale

or les parallèles
prodiguent la hauteur pulvérulente
air et corps au bout de leurs élans
ignorent la conjointure

les brins qui murent
une île y corrobore son extrait

son geste sanguifié par la gamme des cendresses
jusques aux neiges mages dérobant les arbres de noir
baigne un navire dans le lait d'une approche

et translate l'abord
avec la pupille
avec la plante du premier est
à la luisance de voile qui croît







🩸

Sur l'escalier
parmi ceux qui montent
et ceux qui descendent
ceux qui lanternent
et ceux qui courent
ceux que le mouvement souffle
et ceux qu'il allume
ceux qui murmurent à leur coeur
et ceux dont la voix porte
je m'immobilise
 
désengagé du temps
le mur en face de moi
tout entier un tableau
 
et le présent m'est retiré
comme une robe de fatigue
par la ferveur d'un amant
 
le lointain pourrait m'emporter...
 
oiseaux et nuages
même matière ouatée
 
triangles des voiles blanches
escamotant le bleu
 
dévolution méditerranéenne
soleil invisible et ubique...
 
pourtant plus près
le vrai voyage
par les yeux clairs de cette femme
sentinelle sur le quai
 
Ses yeux qui rendent
nos signes de la main à mon retour
nos accolades silencieuses nos baisers
ses yeux qui les ont vus
et où ils sont retrouvés
 
leur mémoire fidèle
sans le fard de la séduction
sans les paupières de l'oubli
ressuscite nos rendez-vous







🩸

c'est le segment indéfini
où la lisière vibrionne d'abeilles


par une albescente coquille
virtuosité des pluies sopranes
qui jugule la ronce
la bifurcation est inchoative

se ravive ce désir
qu'en hapax la gemme
aux colligeurs inconnue
y approfondisse son secret

surtout
surtout que le geste macabre
n'aboutisse


un quadrangle de verre
où se coalise l'idéation des reflets
avec l'imagerie de la transparence

le fossile du choix
soupire un brin de pastel

 
de la cendre qui échoue à cercler
la patience d'un sertissage bu
et le bois qui décidément aspire
à crucifier les prunelles de brise

comme il s'enfonce le pas
pour empreindre
pour confondre les déceptions
dans la contiguïté magmatique

 
et déjà de sa plénitude
l'aile s'est écossée

son essor

mais cette équerre avec l'imminence des cimes

à joindre la pulvérisation mellifique
qui circonstancie le rucher
émancipé de son colorieur







🩸

lévite l'oblique
atlante de la part qui s'éclaire

et s'explique la lueur

par la sereine débordance
la verticale inapte à scinder
se corrobore

ondoie la ténuité
d'un mimodrame de traverses

au mitan pérenne de leur impondérable ascension
les ovoïdes nervurés papillotent


matrice le mur
qui blanchoie de son face-à-face
pour cette glisse de lumière

qu'entre deux chiffrages fragmentiques
l'angle symétriseur fait lire

et dont l'éloignement
aile en diagonale un cendreux trapèze



Or Leukaima un peu plus inféodée par l'émotion symplectique d'une planète et d'une étoile
afin que foisonne



flambe un confus losange
bûcher sûr des répétitives épiphanies

et la hardiesse octroyée
parit les cristallins

à l'ondoiement
la prégnante croisure
livre sa traverse

des traits saillent
et se multiplient

des lignes les enclosent
pour cette inchoation de feuilles

lancéolées et caméléoniennes
leurs ascensions
parallèlement nagent
dans la diaphane cendre des voilages

et n'ont de cesse que ne soit réfuté l'est







🩸

À l'acmé de l'absence m'a cueillie le voyage
ses distances de demi-sommeils
de nuages comme un continent ouaté
de bleu, de ténèbre, de rose pâle
où s'évaporent les noms des peuples
où démissionnent les frontières

je n'avais qu'une adresse vague sous midi saillant
j'écartais les véhicules tressés d'horaires
et silencieuse je traversais les villes
purifiée par la sueur et la soif
mûrissant les paroles que je portais en moi

engouffrée dans mes pensées
confondues avec les arbres de l'adret
j'effaçais le temple
sa silhouette surprise et vénérable


j'ai cherché ta tombe
à l'or brûlant des calligraphies

Mais elle était en moi si continûment
qu'il me sembla quand je la vis
la déposer parmi les autres

j'ai lu comme je t'appelais
j'ai passé mes doigts comme je t'écrivais
j'ai reconnu sur la pierre
deux pains nourriciers de la métamorphose
et les traces charbonneuses
des prières qui ont brûlé

Le vert autour
le vert était la stridence des cigales
le premier de mes mots
y disparut

le ciel invariable
cette aspiration du gris étrange au bleu
où, jaillis des faîtes
des pylônes se fichent

les premiers de mes mots
dans l'abîme sonore et vert
les murmures sur mes lèvres
à même l'absurdité de tant d'élytres qui chantent

la terreur et la détresse
avoir perdu l'île intime
où se partage le poème

À l'acmé de l'absence
m'aura cueillie un trop long voyage
...................................................................

Tu ne serais pas là, mon amour
avec les oreilles humaines
et l'ouïe heureuse d'autrefois
et j'ai pris étendue sur ta pierre
la décision de la nuit qui éteint le nom


L'aurore avait les visages exacts de ta mère
et de ton frère
penchés sur moi

j'ai pris la résolution de leurs mains tendues
et fortes jusqu'à me relever
moi du poids noir de tous les tombeaux

à leur sentier généreux
à nos mémoires prodigues
je me suis livrée

Alors distinctement
au bout de nos contentions
j'ai entendu ce que j'étais venue te dire
je l'ai entendu passer
comme des oiseaux-voyelles
au-dessus du cuivré de la mer







🩸

ce polychrome magma d'enfants
ainsi disparaissant
sous un décernement d'ardoise
et de tuile couchante
par degré le square
se résout en l'épure d'un silence

l'oiseau fusain
va soulignant jusqu'à la ramille
qui porte le crépuscule au coeur

cette veine qui sinue
à mon poignet candide
source
de l'épanchement d'ombre
et bien plus que soleil et planète

minuit brûle ses étoiles
dans le safran des luminaires
fixe bûcher de vitre
rideaux glacés
lourds
aux mains compromises du lendemain

et cette eau
diaprée d'épieurs de saphir
qui emplit le grand verre à moitié
étrangère à l'ancien déglutir
complice des soifs d'outre-organisme

à travers son clair de bleu
les couleurs des papiers sans poème
anamorphosique arlequin
des alphabets alanguis

et les réfléchit
l'or griffé
qui médaille le livre

brumes d'hôpital
sur les distances propres à ce pouls thaumaturge
la mue de l'évident
en l'ajournement démiurge

et pourtant écrire
lexies
tout à leurs alliances de guérisseuses
une encre d'abondance
le sang parjure
à son rouge

draps d'hôpital
si connaisseurs des esquisses lasses
et même au plus fuligineux des paupières
toujours de cette couleur neige
des endormeuses leucémies







🩸
 
De cette incessante piaillerie treillissée
l'émulation polychrome

et la matière par un clairsemis
qui propose aussi des ailes
s'éployant sur la façade d'à côté

tressaille du souvenir qui
glisse et
qui s'effiloche à sa ferreuse noirescence

 
En quête des horions primesautiers du sertisseur
un choix prompt
exverticale et dépêche
une ambassade libelluloiselopapillonne

 
Aubours flagrants des palettes

 
Albums mucordeurs des poeciles

 
Gluaux des renvois

 
Écorchures iridescentes des cristallins

 
Ostéophanies des arcs-en-ciel

 
autant d'agonies alchimistes
aux fins de retremper le charme du vol

 
Cet enfoncement escarbouclé
parmi le jardin qu'enténèbre le débord des calycanthes

aux espéranciers
son point de plus vive réluctance
imprime le tournoiement

trois cercles vont réduisant leurs velours et
aoriste leur moment de guillochis
se coalisent

 

C'est bien l'espièglerie du gamin des nitescences là gisant
en ce crêpe des étamines
que par inadvertance parachèvent les broches de leur halte

la fronde a renoncé la main épanouie

entre les poumons bée la gemmière épuisée

le sombrage grenat des rais s'échine pour l'abîme nué

 
Ensuite d'un retour
et de la bredouille acérine de son message
toute charbonneuse cette effraction de la volière
est décidée

 
Et jonchée dessus l'outrance d'une planète
silenciés les aigus
des attritions de la fabrique avec les putréfactions
cet acolore mêlement







🩸

Si malingre sur les rochers de la rive
sa peur désormais un foulard de soie dénoué
à même le vent
son sang malade cette voile blanche
continûment contre la pourpre ouatée du lointain

quand se confirme tout autour d'elle
la dernière fête de l'été
elle sent revenir le monstre exilé dans ses os
et elle esquisse le geste qui violente
avec la hurlée qui laisse seul

mais de rythmes et d'alcools la foule se cuirasse
...............................................................................

Son pas véloce et vaincu dans les rues innommables
les premiers luminaires acquis aux cheveux d'or
ruissellent le long de son corps

le jardin précise les lignes de son épuisement
devant la si ancienne bâtisse
qui joue à être son château d'enfance

le jardin mais aucun des bancs fallacieux
qui cernent le bassin et sa naïade de fer bleuissant

elle marche vers l'angle ravisseur
et s'étend sur l'étroit escalier
dont une lampe finement treillissée safrane la pierre

de son visage de neige elle attend la fonte

et elle lui parle
à la leucémie
comme à une féale
des décisives cavales

elle dit qu'elle voit ici
la couleur exacte de sa douleur et de sa solitude
qu'ainsi partagées
qu'ainsi déposées sur la nuit
comme le feu de l'âme sur l'encre du poème
elles ont moins d'empire en elle

les marches qui montent
et celles qui descendent
ne la concernent plus
elle s'endort au milieu de l'escalier de safran


À l'aube avec sa vie
s'éteint la lampe niellée de proies







🩸

... Hardiesse et persévérance
ont épiphanié une chambre

vivre et songe se coalisent

léger
le rose se diffusant
interroge

aorte et poumon s'en inspirent

elle ne convainc pas
sa source de voilages

après long temps de quadrilatère
ombreux
ou contrit
ou commémoratif

les vers offerts
vont flottant

doucement se désassemblant

syllabes
renouant avec les prémices disponibles

le jour clair telle la volubilité des possibles

 
L'agneau
ne serait pas continûment taciturne

il a quelques mots à dire lui aussi

il est capable de répandre lui aussi
la splendeur

sa résistance
qui hurle à même le réel

 
Écrire...
l'affliction devient ce geste
semeur d'alphabet

 

C'était aux confins du don
là où se délinéamente le sacrifice
ce voyage qui me déplaçait depuis le signe de son allophanie

cette maison pour sa naissance

la grâce des galops
peinte sur l'éploiement d'un éventail

les acajous laqués de l'ébénisterie
arquant au-dessus des draps pastel
ses déliements de fleurs

ces drames solaires pour pelliculer ses enfances

mes larmes dorénavant réfléchies
dans la masure d'ombre suintante
où l'aïeule a prodigué le frais perlage de ses fruits

un morceau du minéral porté par l'archipel
et taillé en l'amour qui accote
et accomplit deux êtres
a essencielé mon bagage

 
Écrire...
le blanc
qui donnera du repos à la reconquête manuscrite
la couverture déjà l'agrée

et l'incarnat des corolles arboré
gorge un extrait de ramée
et systole les vaisseaux du titre
au-dessus de l'atrament qui débaptise

 

Je suis revenue dans les indécisions bienfaisantes de la chambre

 
lumière
une part du rose
se cristallise

aussi reparue la délicate limite
entourant l'expectative du verre

son adéquate surface où disposer
le bouquet de l'hôtesse
le présent du frère
le florilège de l'agneau

et de poème en poème le courant
que la conscience ne possède
et qui revient du tréfonds avec la voix d'Homme

dissuade l'heure
d'enténébrer l'ondoyant ouest de voile







🩸

Montait de son aversion une aptitude
à souffler l'hyacinthe et le safran
qui fenêtraient le castel

mais d'un pas si duveteux
la créature bimeurtrie en fit le tour
envieuse des dyades possédées par le bal


À la lueur du regard d'aventurine
jailli par intervalles
réunissant les foyers en l'angle du carreau
bien des cavalières rompirent leurs accolements

 
Des corolles glacées fouaillent son éperduement

irrépressible le vouloir de miniaturiser
jusqu'à ce lanterneau qui s'emboue

et le cordonnet ignescent de l'horizon
où ardent les pestilences aliformes
mêlées avec l'immatérialité du message

au bord du bassin
dont l'interroge le murmure liquide
elle confie son insolite organisme
d'expectation et d'accoisement

 
Le suède égal du pas précise la rencontre

 
Leurs mutités taillent le charivari
pouls d'hypogée avitaillant la quintessence


Celle qui sera venue
se redresse délieuse
et présente son loup à l'ange
qui ne remet pas l'allomorphie de son affliction

 
Ce princial copeau de planète
veloute un silence inconnu

les étoiles effondrent la durée

des mots s'y sont parachevés
avec l'empire de feindre la beauté intrépide
et de férocer la vitalité du renvoi

 
L'axiomatique gré qui bat aux entrailles
arrache les hommes l'un après l'autre

 
Sur ses intermittences de lustre où va croissant un démon
l'instinct de prévaloir déchaîne ses cognures

 
Du sfumato pers
le lancinement se ramifie

acharnée sa diadramance du jardin
résolue à reprendre au triste

or quelle disparition recompose effluves comme allées !


Orphelin de rose et d'orangé
puisque la lumière a appris la sépulture
le sentiment d'aube ajoure les extrêmes

son accord des franchissements poudroie

 
La faim dépure la quête

par les lymphes exténuées l'appel sopranise


Gésir
jusqu'aux mains stellaires
à même les atlantes gamopétales
jusqu'à la rémission des solitudes

et le papillon
transfixe la diaphanéité des joues
qui simulacrèrent la pression

quelque rai exauce un vol nué


Un peu de feutre mystique où

glisser l'approche

puiser les minuties d'altrosumer

si le velours a su masquer la figure putride
il libère l'irradiance du deuil

 
L'étreinte
d'entre les appétences humides
a relevé

 
Qui danse métis une telle confirmation
acquiert au vaste l'anacrouse

et sur le lissé de l'étoffe nocturne
mime
l'essor au sein de grands crayonnés d'ailes adamantines







🩸

... Étrange, le corps, après le si long voyage qui l'aura conduit, parmi les stridences verdoyantes de l'archipel de Zhoushan, auprès de cette tombe... Imitatrice de sa cendre, pulvérisée la parole, et cette noire pierre les confond dans ses profondeurs. L'or solaire de la calligraphie, qui voudrait dater, qui voudrait nommer, est devenu le plus sûr acolyte de l'obscur. Tout comme l'âme soeur, dense témoin poète des spoliations qui épointent, des rapts qui raffinent, je suis désormais l'étymologique enfant : in-fans, "non-parlant". Où l'énergie, et quel pas, s'il faut retourner avec tel poids de mutité ?... C'est alors que le fragile et le fugace savent s'emparer, mais non pour éteindre ! Et minutes et choses et gestes sont portés à leur plus haute acuité par l'épiphanie leucémique. Un sang-flambeau, dans ma main d'étonnement et d'osséine, claire par-delà repères et apparences, par intermittences systaltiques, un langage aussi sincère que poétique, aussi exigeant que mystique, applique son faisceau là où les angles déchirent leurs contentions de vélin, libèrent des polysémies polychromes, là où les kaléidoscopiques lisières prodiguent des ajours fasciés et filamentés, des fulgurations d'alses, des pénombres surréelles... Oh! combien je m'y élance, entre lune et loup, à quel point je m'y risque, je m'y perds, j'y cherche des phonèmes et des graphèmes et des virtuèmes qui soient rendus aux épousailles, ma parole, entre Loup-de-lune et Leukaima !... Par degrés, d'élans frais en rares inflexions, semant notre alphabet, une voix-poème me retrouve, me recompose, me réinvente, nous réalise...
Ce florilège souhaiterait en être l'écho.
Traverseurs de la douleur, les mots accordés, ou qu'il est salutaire parfois de désensabler, s'évertuent à mirer l'éternel silencié où musique, comme lyre faite souffle, comme absence faite colorature, l'origine des mille métamorphoses...


Loup-de-lune


albescente voyelle
de la lune
dans le bleu
qui s'élide

crête
en procession
durant toute l'appétence
d'un ultime orangé

expir
si doux
pour des gestes d'herbe
des acquiescements de feuille

et l'esprit vagabondé
va se muant en loup de risques
et de signes
à travers la nuit qui palpite


Sa translation félidée


déserté par le rouge
le sang fut transfusé
dans les invisibles présences

longuement la couleur
a plané
miroir du carnassier
trimardeur

des oiseaux la traversèrent
et leur calme éloignement
carmina les altitudes

les étoiles s'adorèrent
à même cette compromission du noir

au-dessus d'un feu d'anachorète
elle bivouaqua en ciel

repaissant des reflets et des incandescences
de ses constitutions fugitives

les jointes créatures
dans la contemplation s'ensevelissant







🩸

la terre qui s'étire dans la vallée
je ne la reconnaissais plus

elle était cette lisse offrande à de nouveaux tracés

c'est qu'une nuit tout entière
l'une de ces nuits d'astres enfuis et de prodigues luminaires
avait neigé sur elle

j'y engageai mon pas avec l'élan de l'aube
je la perçai d'une escapade lente
je m'y fichai jusqu'aux genoux
clou de chair croyant fixer la toile de l'effort

une légère hauteur déjà
me signifia l'espace du repos
et je voyais à travers la vapeur du respir
mes empreintes sinuer pour une présence

ô creux ô vides qui avez la forme de la trajectoire



_
Intermission systaltique 1/4


Abstraite des métiers
et des contrats tu épanouis ton pas
et ta taille à travers la proposition
qui te souffle de passer sur les acrilans
et les encaustiques de sa forêt

en sibyllin enfouissage
un blanchoiement t'alentit

pour accomplir la décache
ta complexion fait quérir l'agenouillescence


Alors épousé le creux de la paume
de ce fragment de faïence acutangle
puis sous l'infime terre
éludant le ciseau du côté
point ce signe de parme

exacte se ravive
la nuance qui intitulait le poème

la tutelle affabulée du feu
n'a plus d'empire
devant l'issant prodige du papier

l'encre plurielle encore

ondoyeuse des vocables
épanche son rêve de rivière
et trace gorgées de mauve
et de rose et d'amarante
jusqu'au tremblé de la passerelle
les berges propices aux dynamies égales des amants


Ce que brisent dès lors
les rafales qui savent traquer les racines
plongées dans l'aveu des éternités...

et quelles peuvent bien être ces lisières
méconnaissantes de l'enlumineur qui les gyre ?...
_



des montagnes
se détachait le soleil

mes yeux se fermèrent un instant
pour s'accoutumer à l'illumination de la neige

depuis les confins reconsidérés par la métamorphose
jusques aux cimes des arbres qui m'environnaient
la transportante clarté du blanc

mes yeux brûlaient
et leurs flammes tranquilles s'appelaient des larmes

c'était cette exhortation murmurante
à coaliser le corps et la lumière
en un prosternement qui ne passe plus

c'était cette exclamation de Faust
lançant à l'instant : demeure, beauté pleine !

et même le vol des corneilles était devenu blanc
sur le ciel de l'étourdissant silence

j'avais déposé souffle et sang
et connaissances
et chimères
au paroxysme de l'évidence



_
Intermission systaltique 2/4


Au revers des passants
cette femme soudain
ses juvéniles cheveux de jais
rayonnant l'allure égale
vers le départ

et sa main gantée de lys
imprime aux roues du bagage
un tournoiement de planète
les prémices d'une orbite
en manière de trottoir

et emporte tout le rouge possible
vers la toile des voyants
où se tient l'épure de l'astrance essentielle
_



or
se présentèrent et m'aliénèrent
les machines des hommes
sonores et régulières

elles retrouveraient inéluctablement les chemins convenus
entre les murets de neige qu'elles dresseraient sur leurs bords

mais je ne savais plus y marcher
je n'avais plus le sens commun d'y retourner
je m'évertuais à croire en ma stupeur
relique de l'extase



_
Intermission systaltique 3/4


quelle couleur à ses prémices
par intervalles de fuseaux l'ombre sentinelle
et du cadre qui s'atermine
les leucémiants côtés vont desservant le pinceau

lorsqu'en cette garance s'évanouit la prime contenance
la paupière archive l'ordalie cendreuse du songe
désheurée la braise scinde l'adolescence de l'angle
si luisamment recevoir dévanille le pouls

un sang déborde la passée de l'aube
pour que la main de voile se parfasse encore
qui décache les venelles
revenues au vitré vanesses comme musiques
_



les chemins furent révélés comme des disciplines
ils cinglaient toute la peau de l'étendue claire
de laquelle j'avais participé


abondante
la pluie qui s'abattit sur la vallée
changeant la neige
en ruisseaux de cendre et de caramel

et j'eus peur pour cette parcelle
réfugiée au fond de moi
si loin des cheveux d'eau
et des vêtements glacés

aussi me hâtant sous la trombe
je rentrai chez moi


la pluie s'empara d'un siècle de la nuit
mais la blancheur ravissante brillait en moi

peut-être ai-je connu quelque moment de sommeil
mais je n'avais pas besoin de rêver



_
Intermission systaltique 4/4


béance
meurtrissure pierreuse
et noire

au saisir du fidèle arrosoir
éprouver à nouveau le poids des enfances

et l'eau va diamantant de sa stérile courbe
le premier solstice de ton absence


Arraché l'accueil
des syllabes qui te nommaient
mais le bleu de leur encre
a poudré le frisson de mes lèvres

saoule de reflets
la mordorure de la poignée lavique
et la clef fascine
à ouvrir ainsi sur ces volumes sourds
le pas s'étonne
à franchir le seuil saisissant d'usure

dans la chambre de nos galaxies
les angles plient la lumière de vanille
où se mue le vivier des ombres

évanouis le mutique tendre
du lit pastel
et les armoires de nos affublements
et le chevet des florilèges
avec l'abat-jour propice
au papier étoile du poème

dans l'espace de mes yeux cillant
ces blancheurs d'hôpital
linges et visages
chemises et draps
flocons secrets du sang
qui vont t'ensommeillant

timbres de nos voix
à nos gestes mêlés
poussière de pigments et de mica

la pulpe de mon doigt sinue
sur les tableaux qu'on a décrochés
pour ce fébrile amoncellement

mais en cette jumelle vigueur
se métamorphose ce qui se souvient
et de leur étalement docte
notre jardin vient à refleurir

passerelles de pollens et d'ailes
sur l'abîme de l'azur

albes sentiers
cordonnets des longues robes tissues de verts
que dissout le repos des charmilles

les corolles déploient
leurs camaïeux de rose et de mauve
dans le vent de jais qui nous échevelle

parmi la roseraie
où la neige et la pourpre s'harmonisent
des effluves de tulle
vêtent encore nos présences mythologiques

où donc ta porte
ton interstice
monde d'huile et d'aquarelle
polychromies ressuscitantes
des journées qui adieusent leur déclin

pure minute
cristallise mon passage
derrière le simulacre d'une démente

oh! mes mains ont glissé
sur l'image des miels
qui repaissent les angles des cadres


Ma supplique devient la coupe de soir
liqueurs soufrées safranées des fenêtres
l'obscur tempo de l'homme s'y grise

la leucémie te silhouette
sa craie va constellant un ciel

ces voix de luminaires


tout voilés d'ailes et de toiles
aux confins de l'instant
j'écoute sans apprendre


les noms des rues qui
du jardin
me distancent

son vieux bassin longtemps blanchoie
de sa pendante larme de pierre
_



poussée par l'aube suivante
je renouai avec l'un des chemins convenus

terre et caillasse et brindilles s'étaient amoncelées
d'une couleur de vieux monde pourrissant

et puis
à l'extrémité de la persévérance
m'apparut ce monticule particulier
sur la ligne séparant le chemin du champ

en son sommet étincelait comme un fragment
de cette vallée de neige que j'avais éprouvée si claire
depuis les confins jusques aux cimes

mon approche précisa une pierre blanche
comme lavée comme polie comme ouvragée par les transformations
celles qui sont violentes
et celles qui sont imperceptibles

une pierre où le soleil déposait tout entier son retour

et je sentis un tressaillement au fond de moi
vivant miroir de la permanence
juchée sur les nausées de chair et de boue







Extrait de « Proses poétiques pour les jeunes leucémiques » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二 (printemps 春天). Tous droits réservés.

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#395129 Les Diaphanes

Posté par Loup-de-lune - 11 mars 2022 - 11:46

Les Diaphanes





En manière de macle





Anaïs



Les arêtes de l'hôpital
leurs flous reliquats
leurs évagations

Anaïs devient archane

les pas
qu'il lui reste
traversent l'hémi-nuit


alors s'étendre
et jusqu'aux entrailles
la recouvre la cendre du linge
qui eût à tierce recommencé à sécher son corps

le bestiaire sparsile de l'orée lui est un sommeil

luire entre les fûts insoupçonnables
et rayonner converge vers la témérité du myocarde

non plus se lever... translater
en orient le dernier aplomb humain

à la branche
qui la passe d'une fasce d'éclat
elle append le tissu des exécutions

afin que la seule cloison de sa sépulture infinitive

fût cette aube turquoise





Clarisse



D'albes fils, imperceptibles coulures d'oreilles, instillaient en mon esprit le premier mouvement d'une sonate.


Clair de lune.

 

Et la musique allait ailant mes pensées, au lieu que je fusse convaincue de traverser une ville.

 

Elle avait de plus en plus d'empire sur les constructions qui épaississaient jusques aux amauroses le connu de ma déambulation - immeubles, maisons, boutiques, tavernes, cathédrale -

 

De même qu'un métal peut être porté à incandescence par une chaleur intense, de même le ravissement de la musique les portait à diaphanéité.

 

Les portes et les fenêtres s'étaient évaporées. Les façades se décontenançaient par degrés pour se muer en de très minces feuilles hyalines. Les arêtes et les angles maintenaient des lignes minimales, ennuagées d'une indéfinissable couleur où toutefois se filigranait le cyan.

 

Et je pouvais percevoir une lumière, étrangère à l'étoile aussi bien qu'à la lampe, infiniment émerveillante et véritable de son désir de chemin, tout grain cardinal compromis, tout horizon transgressé.

 

Chaque note du piano virtuose faisait ondoyer les lignes en proportion de son ampleur. Il devint manifeste qu'à partir d'un certain volume sonore elles se seraient évanouies...

 

Mieux encore, il était clair, il était incoercible que la musique, émouvant, éclatant, exaltant relais des géométries fourbues, irait subrogeant la ville tout entière où, dès lors, le pas subtil, la cheville étincelée, j'aurais, affranchie des saturnales harasseuses, des vieux spleens, des repères qui étriquent, et de la destination inexorablement recommençante, atteint à l'absolu des escapades.





Arielle pentapétale



l

pour lacuner la route

d'une inlassable étoile vitesses
et passages annuler

luit la trouée soudaine du connu

ces six pas
dardés par le trottoir
cet agenouillement
parmi l'exponentielle avanie

main et rupture
convergent vers l'éclat
où du rose ira en précisant du verre


ll

qu'importe le circonvoisinant
jeux brisés et fades effrois

quand désapparié
impuissant à sombrer son oblique dans les herbes
paraît un soulier d'enfant

son injonction de laine à saisir
la couleur progressive


lll

la cache
aux confins des absences d'eau
dans un presque clos

il reste une aube
et c'est gésir

et c'est allumer anguleuse
de la paume se levant
toute cette façon de gemme

soit atteint le sang


lV

derrière la robe de la fille qui
lente approche
déjà l'effusion
a nuancé le rouge

à sa fixité
puise l'agonie

les yeux s'échangent


V

il n'est qu'un geste
recueillir le fragment

un corollaire du geste
essuyer
puisqu'il déroge à la meurtrissure

et comme elle réunit désormais son regard à cette optique
six pas sont légués
à son éloignement

au travers un monde est trouvé
où rosir a supplanté la larme





Stéphanie



Il lui est encore accordé
un pampre de pouls

accourcissant l'errance
alors que les secouements de sa chevelure flavescent
elle pénètre un village
jusqu'à ce que cette chambre d'hôtel l'enclose

une oblique poudroie
afin que la clef se dissolve

elle abhorre les truismes des voilages
dont elle effondre les fuseaux

pour les suppléer
elle s'empare du linge
un quadrangle
parmi les étoiles liliales du couvre-lit

au déploiement apothéotique
il apparaît que leur lymphe parme effuse

l'album de sa vie réunirait les photographies
qu'inféode cette lumière-là

cette source
qui ne peut plus être visitée
dans le battement limbique
qu'il reste


le mélodique charme de se dénuder

telle une veine d'or
le bracelet s'enfuit
à travers la lenteur

Stéphanie effleure du visage la thermie informe

puis à gésir
s'offre parmi les étoiles légères

à l'instant du systaltique finale
glisse la fenêtre improvisée

et le corps
jusques au sein tu
devient gisant d'albâtre





Cassandra



enfin
sur la table transparente
elle a déchiré le filet mince
regardé rouler
s'alentir
se figer les oranges

son dernier semis de perles
gravé sur les carreaux
la pluie se tait

calmée
l'haleine
filigrane
la pénombre

hurlée de la lampe
son jour qui bluffe

elle attend les mains moins disparues
calligraphes des partages de jadis
encres broyées sur la source du poème
pour écorcer les fruits d'ombre
qui parsèment le tapis couleur de paille


après le sommeil et ses saccades
allumement des oranges
avec l'or qui nomme les florilèges
les jus cèdent aux aurores

le tranchant
qui rayonne l'arôme descellé
s'irréalise à ces soleils propices

et ce n'est pas s'éteindre
ce continu sillage du luire
océan du mur
récif de l'angle
périssoire de l'aquarelle
où se rose encore ta jeunesse


et cette heure
qui fiche des aiguilles coureuses
dans la mire de l'éternité
réfléchissement des oranges
dans le profond de la table
spectrale cueillette
pour le sang devenu spéculaire


ce qui repose comme demain
à l'intérieur des paniers tressés
sur les sommets inatteignables des armoires muséales

oiseaux des premiers ciels
échos des blés d'enfants
baies à même l'émeraude plurielle des évadés
gestes parmi la vigueur dévouée
aux gibiers du jardin

sur ces passerelles exquisément arquées
en lesquelles se sont muées leurs anses

voyez-la traverseresse de ses dernières faims





Roseline



le souffle oiseleur des pensées
quelle autorité échoit à la lucarne !

ses angles regorgent d'évocations

le frappeur et la minute
en opportunes maladresses afin de tout épandre

ces voyages d'encre à même le cyan
leurs subtiles rencontres
ont favorisé la façon rameuse

preste une croyance
sait désemparer les yeux

cette créature de vêpre
où se quintessencient les robustesses
décache l'agent des rayons

à une distance si heureuse
du verre qui n'eût qu'étanché
et encore promu l'approximation
le rose allumé considère





Marianne



À ce point de l'épilogue de la flânerie bucolique
Marianne a fixé les yeux sur l'ombre
du drapeau qui est la proie du vent

c'est au pied de la fontaine léonine
dont l'ocre de la pierre
laisse sourdre un clair arqué

à maintes reprises
elle en emplit la conjointure de ses mains

et s'en délouve

 
à peine la porte de la chambre franchie
on la gourmande
de ce qu'elle module de la sorte le temps

elle a ri en s'élançant vers le bain
où lyser les dernières heures strictes

 
nue et mouillée
son émaciation s'est figée devant la fenêtre

étrangère aux métaboles du jour
c'est juste toute la ville qui arde

 
alors que l'on déploie un linge vaste
à travers lequel la consomption
se mue en bleu pastel qui flamboie
elle ne veut pas d'autre vêture
ni aucune autre contingence d'aube

 
et la voici
dans les rhombes dédaléens du tapis
souffle et systole en exil qui poudroie

une diagonale de sang née de ses lèvres
se tait dans la gorge de lys

puis va rutilant d'un pli
à l'autre de son emmaillotement





Annabelle



distributive et bleu de nuit
couleur des chronométries anémiées 

et ce lent évanouissement 
qui safrane la sentinelle 

parfois tout à cette définition 
qui sacre le bibelot
des silhouettes tutélaires
gracient le tamaya

du poids des ailes 
s'effeuille le navrant vitalisme 

lignes et bandes par myriades
vivier de la verticale et de l'horizontale 
des insistances comme des sources 

de sa luneuse angéiologie 
le sang s'exile
pour se relier au noir
par-delà folklore et symbole 

je suis ce legs à
sa métamorphose en l'encre
qui carrelle les transparences incunables





Raphaëlle



En fauve
en flavescence où par intermittence
paraît l'irisage errant
la lumière de la nette après-midi
cascatelle sur les mirabelles
qui dans leurs consécrations de vannière
adorent le rassasiement

depuis de longues minutes
les yeux clos
la saillie des genoux
oedématiée par les poings
Raphaëlle est assise sur le lit
à côté du linge qu'a déposé
l'infirmière numineuse des aurores

le rose pâle colore toutes ses images de vaillance


avec une foi de boîte fée
ses mains l'ont saisi
pour le déplier

pour qu'il aoûte devant la croisée

que son coeur grandissant soit limbé par des allumements


le soupir pour la nudité
aux fins d'en emmitoufler
les amoindriements médullaires





Le triptyque de Xiaoyuli



1️⃣

d'aquarelle
ou d'éprouvé faisceau d'aurore
ses portraits enceignent la chambre

cette bouche où se neutralisent
le sourire et la nostalgie

ces gemmes noires et fluides du voir

cette dentelle des épaules sable
sous les cheveux de jais prodigue

et titubée la décision
parmi le dégradé de ses âges
elle va de l'enfant
à la femme
de la femme
à l'enfant
toute machinale inculcation du temps
égarée

ses lèvres parfois frémissent
de la syllabe d'un sortilège

fabuleux un paysage de cire encore
dévoue une flamme
à son voyageant regard

ses doigts effleurent les cadres
soupirent après la poussière
son toucher flâne aux angles
la pulpe déférée à l'écorchure


2️⃣

après le sûr transpercement
du diaphane de la peau
la lame ira longuement
s'éloignant du poignet
malgré l'incandescent fardeau
de son dernier reflet

ainsi bifurqué le bleu des vaisseaux
mêle l'abandon à l'effusion

le poids pourpre du sang qui s'enfuit
délivre
et déferle les tentures du soir

et les images se brouillent
atteignent au fourmillement
muettes explosions des contingences de cendre

nulle considération sélénienne
nulle jouvence de safran
d'une source de ciel ou de rue
ne sait plus s'y réfléchir

mais dans l'exhalaison de la chandelle épuisée
s'inscrit un souffle encore
la silhouette bruie qui prénomme
un rire de créeur sous le loup des minuits


3️⃣

avec son allant de principe
ce matin-là

au tamis des voilages
l'ennui visqueux du sang

et s'épand la transparence d'une lumière rose


un sommeil qu'a bercé la meurtrissure
jusqu'à la carnation des clairvoyances
porte la plume veinulée des paupières

et sur les murs
les visages d'une vie humaine
indéfiniment balancent
entre la chimère
de leur suspension
et la galactique candeur
des rayons qui transhument l'infime





Vanessa



la poignée
en dépit de son brandissement lacté
dissoute
dans l'ombre téméraire

une liqueur de bleu diaphane
gorge les carreaux

ramures du reverdir orpailleur
ivresse des dehors

et ne demeure au verre
que le malingre embuement
de la désenchanteresse

qu'un vieux noir de cadre
ses lignes se croisant
ses angles démultipliés
pour sa prétention au terme

puisqu'il arrive que le vent
et la pause de l'oiseau de moire
concernent le tamaya
qui visite l'aquarelle
et qu'arque la sanguine

prestidigitatrice détresse
et la transparence est ce va-et-vient
d'un sentiment de ciel





Daphnée



foudre platine 
sur le fol hyalin
pour muer la brisure 
en dendrite noëlle

versicolore anthologie du jour métabolique 
sa capillarité émonde la contemplation 
et congédie le porphyrocyané lacis des vaisseaux 

outreretour et transapôtre 
le myocarde chemineau

et le liquide désapprend la viscosité 
en compliciant l'ulysse leuçalgique

à même la jachère des alcools
des chemins germinent leur pas lucide 
là où la soif émancipée de l'araire 
afin qu'abonde-aure le saisonneur
disjoignit de pellucide en pellucide
ses commissures jusqu'à la transparence





Extrait de « Leucémique errance & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二 (printemps 春天). Tous droits réservés.

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#395104 Inaccompli - suivi de Hendécalimbique, Germinant, Repêcheur de détresses, et...

Posté par Loup-de-lune - 08 mars 2022 - 06:19

Inaccompli - suivi de Hendécalimbique, Germinant, Repêcheur de détresses, et Accomplîmes





En manière de pentalpha





Inaccompli



les passages
lotissent l'étoile
entre leurs défauts de célérité

s'allume en braise
le calme du myocarde

longtemps
par nulle pénétration
la lisière ne vieillit le charme

à l'approche des pâtures
l'angle dévoué
réunit les tentations
en son dardement abiétin


Mais ce défi à l'ascendant de l'hôpital
sa fraction pour fronder le tracé

d'écorce en écorce
est absorbé
l'aspect suranné

 
Transfixant le reposoir de feuilles
cette discosurgie
où confluer avec le poecile des planètes sanguines

ce qu'augure son rose sylphide
prévaut

le faîte
de ses pièces de lumières
parsème le brun au pluriel

leur mouvement
emporte

le retour mêle sa poudre
à la tissure d'aranelle

l'une
effleure
et s'éloigne

avec l'autre
se coalise
une équerre soudaine

 
Et n'étant jointe
la couleur
retourne
au moment végétal

la fraîcheur souffle les reptations clarteuses

 

Ne sera que cette lacune
aurore des lacunes
à l'orée des immeubles
la prochaine systole





Hendécalimbique



💮

ainsi multiplicateur des contre-lumières 
le verre qui a quadrillé le comptoir 
étoile sa contention réceptive 

la variochimère 

du rubis
de la chlorode
de l'oréocyanée
sergentes planétoïdes et arlequin
afin que le mur fût compromis
l'angle mué en vitaille 
le cristallin fait parangon des myriocentèses

ira évacuant ses langueurs 

 
S'allume
une animale colonne 

vaporeux billard dont l'entrebâillure
résèque le dardement vert

et des globes sans origines
roulent leurs prégnances-bolides et
tout nombre lové jusqu'au foetus de l'abaque
ricochent du côté des amauroses qui terminent

dans l'éruptive raucité
des silhouettes lacuneuses
comme une cosmogonie
d'écho
en écho 
aura dégermé son progrès

💮💮

sur la paroi
les intersections de cicatrices
et de balafres
décernent des bêtes 
insoupçonnées des captureurs de phonèmes

anémié le poing de la lumière 
la lucarne pétille de son trésor pluvial 

une foison d'ombres mouvantes 
tavelle la traversée du troupeau 

dans les plis orogéniques de la destination mauve 
ravisseuse de la gisance
scintille épars le perlage des ablutions 

autant de germes
absous des lucidités qui pacagent

💮💮💮

cachectique faîtage
sa torsade en diagonale
des limbes lilas
dépassionnent la flèche


pour réserver la corde
à l'oiselle de neige
distançant la tension
lune une esquisse qui s'arque


le cruor évadé
des effleurements de systole
ravit dans sa poigne obombrée
le secret de la plaie

💮💮💮 💮

ces laines radieuses
continûment
volcanisent les faîtages

votives
leurs métamorphoses

en faveur
du rouet

et sur le fil immaculé
toute ruisselière
de l'impasse de cochenille
alaire formule
je franchis le fugace

💮💮💮 💮💮

ce soir enfin
sur la natte de la mélancolie
mes yeux se reposent
dans la patiente contemplation
de l'orangé lointain du temple
 
sa braise survivante
posée délicatement
au bas du versant noir
 
alors en plein cur ou dans l'esprit
je ne sais
cette révélation que la lumière suffit aux choses
que l'édifice n'a plus sa pierre équarrie
que mon regard n'a plus sa chair humide
 
 
un lent geste de nuage mauve
essuie soudain la lune
comme une dernière larme d'ivoire

💮💮💮 💮💮💮

des étages acérins
treillissent le chantier 
la convoitise du mouvement se calfeutre 
dans une éclosion de bâtisse 

en caillou myriadaire 
pyramide la mélancolie des jardins

une récurrence de poussière d'eau
inachève la lumière cycnéenne

ambulatoire arcure 
un corps emmantelé
rescape le bleu marine 
où vague un lactescent bouquet

💮💮💮 💮💮💮 💮

par la distance fertile 
la flavescente genèse 
de la biche des courants 

 
comme sa précision 
ange de la confidence 
ébranche les divagations 

 
la charte de sa fuite 
pas à pas se muant 
en fracture de liber 

 
intacte l'énergie du partir
la lisière obombrée
affrète son gisant 

 
des étoiles leucémiques 
qui paissaient les carmins
se baldaquine le vaisseau de souffle

💮💮💮 💮💮💮 💮💮

ses linges
des vêprées recrudescentes
vont fleurant l'achronie et le mètre torpide

un rire
transcharnel
leur octroie quelque altesse

leur tomber les éploie
ravisseurs en diaphane rouge
de tout luminaire


paysage la hurlière
par-delà l'acrimonie des angles

ô lisières
que s'audacent vos kaléidophanies
où faire louve filante la confluence d'hôpital !

sa voie
anfractueuse passée de l'incandescence élective

au congé-racine qui tient toutes les salves d'inconnu
le reflet donne fée son quatre-feuilles de secondes

vont merveillant en leur conflagration nulle
révolte comme tristesse
lés et baux

💮💮💮 💮💮💮 💮💮💮

a surgi clair
un long triangle
inconnu à la limite

du noir dardé
symétriquement le partage

en manière de feston y pendent
les arcanes d'un visage

parmi les limbes du plus épointé
deux linéaments tressaillent de safran

jusqu'au tétanique soufre
leur amenuisement

évanouissante une parcelle déjà
réunit leurs quercitrins minimes

par la base tant éludable
le gîte de la moitié
échappe les ombres vaporeuses

avec le tableau
qui tergiverse à même un naissable mur
elles se coalisent

💮💮💮 💮💮💮 💮💮💮 💮

D'abord
la fixité de sa verticale pastel

il manque cette ligne
au ciel


Et puis son coeur issant
en épiphanie de la rose


Son haut-le-corps
le plus lucide
depuis longtemps

la fait tomber
dans le courant

et frustre la langueur
de son trophée


La corolle s'éteint
tout le long de l'ombre ample du pont


Et franchisseuse
son tourbillonnement
distribue des grappes de papillotages
à ses évanescences

💮💮💮 💮💮💮 💮💮💮 💮💮

Voie
des neiges scintillées

l'empreinte
s'atomise

le geste vaste et pastel
égrappe le sang

nuagées de l'expir
les moelles s'évadent

cendre en prière
parmi les parfums votifs
reposer enfin
dans l'urne du clair





Germinant



point accru déjà
au coeur du carreau

j'y réunis le grain de toute une aurore
avant de persister
dans les limbes citadines

à ma passée se sont accotées
d'évanouissantes vitesses qui allaient
disséminant par d'adverses voies
l'écarlate et le soufre

au bord d'un clairsemis de rose
et d'or alumineux
où la dernière minute des luminaires
se mirait en Narcisse
mon pas fut suspendu

le nacarat quelquefois vêtait
la surgie humaine
et le regain de sa nitescence m'exaltait
mais aussi la ceignait tellement dans le contrat
et le prosternement besogneux
que l'avis ou l'angle suffisaient
pour l'éteindre


le hasard incommensurable s'était enquis d'un parc
où toute ma particularité
me fit pénétrer

l'épiphanie des corolles
reconnut mon poing pellucide
et le convainquit d'échapper sa riche luciole

dans le même temps qu'un insécable muscle
essaimait mes carnations
un souffle venu lier les faîtes
et unanimer leurs imminences multicolores
épanouissait un levant caducifolié





Repêcheur de détresses



l'ivresse préméditée
a bifurqué sur la rumeur circonvoisine

la petite nappe de papier
décerne son angle aérien
à l'équation gueuse du verre à pied

parts du sortilège de relais
la légère oblique du corps dégesté
la lézardise des cristallins

vestiges des pénultièmes lieues
et des rescousses
un cylindre alliance tous les fanaux

le métal ajouré le gainant
promulgue des cercles diversidiamétraux
aux fins de composer ces danses rondant
en faveur du centre qui fée

le reflet tramail
enlumine sous la vacance inopérante
le remenant du chardonnay





Accomplîmes



J'ouvrageai la distance
pour qu'elle tînt de la silhouette élucidante
et de l'apparition

 
Une soudaine halte l'inclinant
elle offrait à la neige
son mime de bouquetière

la brume
par le ravissement
prévalut

même les empreintes
renonceraient la dérivation régalienne

 
Lorsque mon horizontale matérielle
se fut abstraite
une cendrescence imagina
intermittentes les orées du retour

au milieu de la table nôtre
en son vase marmoréen
l'affinité collige l'immaculation
qui atteint aux corolles





Extrait de « Leucémique errance & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二 (printemps 春天). Tous droits réservés.


#395040 Une hématoktophanie qu'escortent deux dyades de poèmes affins

Posté par Loup-de-lune - 01 mars 2022 - 10:04

'Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant.
Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, et le suprême Savant - Car il arrive à l'inconnu ! Puisqu'il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu'aucun ! Il arrive à l'inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l'intelligence de ses visions, il les a vues !'

Arthur Rimbaud



'Chère Loup-de-lune, lire vos poèmes est chaque fois pour moi une expérience bouleversante, où je me sens à la fois déstabilisée et puissamment charmée . . . . . . . .

Silver



'Le but de la poésie me parut devoir être de produire l'enchantement - c'est-à-dire un état de faux équilibre et de ravissement sans référence au réel.'

Paul Valéry



'je viens de lire plusieurs de vos écrits
je suis séduite par vos mots qui filent et qui défilent
. . . . . . . .
je me laisse immerger, submerger
et je nage à l'envi
sans chercher à savoir où je suis, où je vais, je vous suis
. . . . . . . .

Lady Chateaubriante





Une hématoktophanie qu'escortent deux dyades de poèmes affins





▪ Escorte Une 🔺


embué délai
à la fraîcheur vitrée du couchant
l'orangé le soufre le rose
languide noblesse de l'évanouissement
d'écho en écho
le bleu vaste
vers le sombre
et le tressaut qui s'étoile
et jaillissements
veinures noires
l'arborescence hiémale du fruitier
à en irriguer l'apparaissante nuit
les luminaires
échouent
s'esquivent dans le geste malingre
par lequel s'épanchent les rideaux

ainsi quelques pas
trajectoire de l'aigu
afin que se safrane la lampe
planète du sang brûleur
météore de la déprise
les ailes de l'oiseau fier
qui la domine en l'ornant
se ferment d'ombres

et de paupières
le regard
qui oeillade son dernier ciel





▪ Escorte Deux 🔺


Jason de retour de Leucémie


Première relation :

Aux mâtures d'un périple inverse pavillonnait tout le crêpe

et juvénile un sagittaire ayant empenné l'affliction

j'abjurerais l'atteinte dans le haut safran des arches

tour à tour le silence des pleureuses qu'il évoquât le soliflore

ou la trouée du destin corollait l'indeviné

élisait entre les viviers zoophanes la vitale énigme


Seconde relation :

Saille parmi le bois négatif lyré d'arantèles un dragon

insistant pour l'étagement ondé des flammes abiétines

son inférence comprend toutes les bêtes effusées

dont les cous sont des ajours que clarinolestent des silences

en capricant théâtre sur l'olivine du rideau l'ombre qui module leurs attritions acajou

dénie au centre de leur tmèse bucolique le capillaire d'alumelle qui eût résolu le presque disque en cette étreinte de vêpre et de fruit








Dérênés dans le diaphane galactochrome

vont coulant les palindromes des coquillages

ataraxiques dérobades du décharme d'ouvrir

sous une rafale tigroïde la nostolyse costume l'abysse

or déjà consument le rugir d'obliques fuligines et retrébuche

sur les coffres qu'épave un flibustier en aube le sémantème





🟤


Fissiles carreaux à leur escamoteur propices

et l'impéritie pour lors des veines préhensiles

mais aux confins enfeuillis du flexueux un rameau

étoile de sa fleur le secret d'ouvrir

et derrière la candide poignée qu'effleure le rose

les âcres cueillaisons ont aveuglé dehors





🟣


D'obit en obit l'angle s'est affûté à la sombreur

et va taillant la trouvaille de l'entrebâillure

mais à conquérir ainsi le primicier des couleurs

il ne peut se départir d'une extase d'auguste

ce regard pour quintessence du témoignage

pérenne proie d'une arantèle qui densément pétille





🔵


Foudre de fruits l'irienne divertie s'en flagelle

d'ainsi frapper les orangés s'annulent en faveur de l'aliène faim

trois s'honore du si frais opérande

et déjà ses pointes où bifurque l'alme chrysocale

conglutinent basiorragiques la fuite du reflet

mais pour quelle épiphanie tel inverse de coupes dédiées aux lumières ?





🟢


Ce gracile fût pour compendium d'une galerie

qui eût mené le candidat à l'avivoir pérenne

la surprise du poudrier déclos ministre sa joaillerie

à la paucité de l'onagre et à la minute lavandée de la fiole

calligraphe ou griffeuse de violacer des papillons la brillance

enchérit sur une galopescence dont le bronze s'encorbeille





🟡


Ce filigrane du visage que vont désensorcelant

les lustrales d'une eau qui s'émancipe

sa confusion d'albuginée et de galactique audace

par l'impensable chiquenaude s'évanouit la perle d'hématie

à même le diaphane aliforme du savon

un cheveu délinéamente la veinure des loufoques ophidies





🟠


Preste contempleur du hublot où tressaillait

dans l'éploiement du taffetas immaculé

un entrelacs de dauphinelles et de roses cent-feuilles

toute cueillaison confinée à la couronne

le bouleverseur persuada qu'ils s'évaderaient de la lame

la jeune éponyme de l'atoll  





🔴


Aboli ce transparaître l'émoi des plis roule des serpentes

adolescence des voilages défoliant

sauts comme essors s'éploient

nettes coupes de brassées hémi-moqueuses de la chute

et l'échappée tératophane nimbe ses frondaisons

des palinodies d'un ponant brésiclair





▪ Escorte Trois 🔺


un geste
encore
à la crête du sang

maléficiante affirmation
et s'éteignirent les couleurs tissues
qui mentaient par tant d'oiseaux
évanouisseurs de vitre

avant les vespérales prémices
sur les rayons naïfs en leur délai de charmille
le demeurant de la pluie
suspend un penser de transparence
au rose pâle du pétale

un diamant traverse
astral payeur du dilatoire
de la chute


Cette soif nouvelle
donne au recueillir
une forme d'oeil sans le périssable

céladons et pourpres obombrés
une frondeuse bouquetière
avec un infime de lampe
déploie le papier cristal de la nuit
où se délient et s'éthérisent les corolles





▪ Escorte Quatre 🔺


Amoebées


La voix qui parachève :

azur minutieux
pierre à aiguiser
les angles de la ville

le silence des repères
la poudre des tours
les oiseaux des ailleurs voleurs de cristallins
pour étincelles

le lendemain s'arroge la coupure
le cher dessein s'épanche
c'est l'innocence des diamants roses
qui coagule

et nulle géométrie ne fabule plus
par-delà le sfumato des montagnes


La voix prémicielle :

de la page et des liements en chagrin
délivrés avec tel sporadisme
graphèmes d'or et d'alizarine

bicolore pollen
au-dessus de la lacune prairiale
où s'affine mon voeu d'immémoire

vainement sinue
pour héler en fouet mince
la crueur du signet

des ombres
leur impalpable de serpentes et de lances
le papier brusqué bruissé de bourrasques
épeurent des siècles de vers

s'essore le pluriel natif de l'alphabet

une parcelle sibylline
apprend qu'il n'ira pas au-delà de la nuée muscoïde

de l'effort qui tant cueillit
saille un bouquet de transparences
aux fins d'offrir le fragrant iris de la première lyre





Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés


#395029 Une hématoktophanie qu'escortent deux poèmes affins

Posté par Loup-de-lune - 28 février 2022 - 07:28

'Poète - Ton espèce de matérialisme verbal. Tu peux considérer de haut romanciers, philosophes, et tous ceux qui sont assujettis à la parole par la crédulité ; qui doivent croire que leur discours est réel par son contenu et signifie quelque réalité. Mais toi, tu sais que le réel d'un discours, ce sont les mots seulement et les formes (...) Et la volonté tendue de passer à la limite à chaque instant dans l'expression - épuiser le suggestif par fixation du trouble des mots extrêmes conjoints, par dissonances (...) Poésie, art de parler pour ne rien dire, mais pour tout suggérer.'

Paul Valéry



' (...) votre approche onirique et décalée, à la marge de ce lieu improbable qu'est l'hôpital...
Vos images, toujours saisissantes, emportent le rêve -plus loin-,
bien plus loin que le figuratif du réel
-pour le coup- inapproprié!!!'

hasia



'Nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve.
Il doit y avoir toujours énigme en poésie.
Un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clef.'

Stéphane Mallarmé



'Poète frêle de l'aigu
ciseleuse du dire fort
tisserande de mots envahis
Loup-de-lune étarque la langue
exalte le beau
et excise le mauvais sang
merveilleuse passeuse de vie et d'éternité

Aure





Une hématoktophanie qu'escortent deux poèmes affins





▪️ Escorte Une 🔺


ouverte
la croisée
méconnu
le geste
raturé de rayons
qui l'autorisa

un voilage
embrume la poignée
la provision quadrillée
repaît le vaporeux
les plis convoient
plus quintessentiels que les veines

cloche et pouls
en alternance
jusqu'à la confusion
du battant aortique

un estompement de bestiaire au fusain dubitatif
s'émancipe de l'arbre

des survenues de lumière
espacent la promiscuité d'argent et d'ardoise

quand donc devint caduc
le colifichet des corolles
dont s'effeuillaient les aurores ?


Étoile injonctive
éclatant débord
lave de platine
où migrent les horizons
pour le frai des candeurs

et les vieilles substances et matières
cèdent à leurs ombres qui frissonnent
ondoyantes et diaphanes








Peindre communique ces carènes varicolores

dont les demi-cercles enracinent des efflorescences de misaine

à-propos du périple qui se guide parmi le chaulage

sur l'étincelle rescapée des figuratrices nocturnes

leurrant en aval de la faïence où les feuilles ont empreint la chance

l'enlacis des céladons suspend le lilas coronaire de la vigie





🟤


D'un carré de poli l'abat-jour intimé chapiteau

belluaires des réfléchissements magmatiques

amphiboles se meuvent les angles

de leurs suppliques pour le losange en vêpre

de leurs soupirs après le quadrige de dards

à l'ingénu pictostellaire les ramène le chevet





🟣


S'immaculant un éparpillage de cirropâquis

se déprend des bêtes sommitales

d'un chiffre cérulé va croissant leur espacement

tous les cerbères de mélanérythrie

ont vassalisé leurs bris à son pas qui pétille

déjà la borne phosphore de l'épitaphe des veules





🔵


Les arcures que beige le dévêtissement

avec leurs mues ombreuses mécitées par l'outrance

amarrent à la cloison le triplement du losange

quand sur le cyanothéâtre qu'épiphanent les rideaux

les envers d'une foudre bourrasquent

pour partir de millifusain la litanie des pictogrammes





🟢


En compromission de thalamèdre le miroir

que la sparterie proclame de ses ajours

déconfits corollaires dans les arcescences du jaillir

la dérose-thé de ses sondes déleurre de la cloison

en gibiers de soupirs il dilacère

en proies buées l'ortolan de l'image





🟡


Aux fins de destiner le sérum du passant

des bris enframboisent le pusillanime gris

vont soupirant après les prémices

d'une cinématique à l'entour de l'étincelle serve

à sa désidéreur le feu rallume ce fanal

que s'éperlant le cristallin répute bûcher





🟠


En ce dessaisir de l'immeuble défeuillaison

les poignées du vitrage se résolvent

transparaître leucosouffle dans les arborescences

ses rapides de copeaux ont converti une armoire entière

et les ombres épannelées des voilages

s'apparient avec la félibrée du rosorange





🔴


Consumée l'impasse du navire irruptif

par le métier de flammer sur le noir mis mat par le cercle

de son irrépressible escape la cire souffle

des lueurs à l'ève rosale des moussaillonnes dialypétales

et la cueillie où surplombent les plus incarnates coupes

déjà tressaille de la partance que lui veut le débord des fruits 





▪️ Escorte Deux 🔺


intermittentes incandescences
des oiseaux qui enluminèrent

essor d'étincelle

et sur l'alme horizon
le geste de la semaille de cinabre
pour travestir le moment des cendres

atomes d'ailes

dissoutes vitres

un soir fruit des musardises impeccables
lègue la lumière au rose des pétales

y désencombrer le regard
jusqu'au pollen de cristallin

parmi la parturiente du sombre
les distances iront fabulant

le dernier brandon du clos
atteint aux carreaux épars des architectures émues

dans les safrans dans les soufres si frais
à peine des silhouettes
transgressent les traditions des corps
et tuméfient les lignes ennuyées de leurs croix

une à une les verses du noir
confluent vers la vigilance paille de blé
ravisseuse d'abat-jour

et calme
le souffle
qui luit parmi l'épure d'une chambre
toute ouverture insensée
tout angle désemparé
plane au-dessus de l'abîme du poème





Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés

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#394978 Au tréfonds de la chambre qui donne sur la cour

Posté par Loup-de-lune - 24 février 2022 - 04:42

'Que de choses tu n'as pas même vues (...) dans ta chambre où tu vis tant d'heures par jour ! - Regarde l'angle que fait cette arête de meuble avec le plan de la vitre. Il faut le reprendre au quelconque, au visible non-vu, - le sauver, - lui donner ce que tu donnes par imitation, par insuffisance de ta sensibilité, au moindre paysage sublime, coucher de soleil, tempête marine, ou à quelque oeuvre de musée. Ce sont là des regards tout faits. Mais donne à ce pauvre, - à ce coin, à cette heure et chose insipides - et tu seras récompensée au centuple.'

Paul Valéry



'(...) iconographie de l'enfant diaphane, de l'enfant aiguë, de l'enfant nocturne cristallisée là, derrière cette géométrie d'angles et de vitraux . . . . . . . .

À propos de Loup-de-lune par boētiane





Au tréfonds de la chambre qui donne sur la cour




🥀

fleurs d'ambre et fleurs de vermeil
s'entrelacent
sur la vapeur bleue des voilages

dans une telle distance du bouquet
s'enfièvre l'imagier des corolles
s'exalte le calligraphe des étamines

parmi la cité bourdonneuse
un hiatus en manière d'oiseau
a dardé son ramage

éveilleur des parfums d'altitude
il traverse
en vain appel

la si mince aile de rose
tout le demeurant du savon
a mué l'essor
en ce coquillage de verre
que paillette un mica d'arc-en-ciel




🟦

découpé dans l'aisceau
l'acajou d'un bestiaire
où proémine le dragon sentinelle
dont les abiès aplombent l'haleine ignescente
avec une goutte de soleil
que le deuxième brin de sol
ne laisse pas d'instiller

arachnéens
les ajours disséminent
un infime tremblé de cordes de lyre

à travers les heures lentes
avec des sons secrets d'étoile
une à une les notes cycnéennes
se départent des corolles

qui vont par-dessus le rose diamantin
s'inclinant vers l'orphée perpétuel




🟥

les plus obsessifs angariants
jusques aux cristallins
les plus luminocides
partis traquer le primicère


elle
linéament du tranquille
et féale de l'effet
contemple sur le textile
le tremblé des faisceaux qui libèrent les sangs

une fluence de nuances
où jamais n'achever
ni dauphin bondissant
ni cheval franchissant

où rouler le myocarde
dénudé de sa cadence pallide
immolant à la rubellite
tout aval de galet


le rapide ravit une ombre de saphir
puisque l'étoile s'en prévalut
qu'insensiblement élève
de feuillet en feuillet
la confidence manuscrite


et la toile neigée
qui s'épanche enfaîtage

adret prolongé d'arabesques
noires s'intersectionnant
pour les basculages symétriques
des cardiophanies bées

ses angles après un spasmé d'efflorescence
s'éthérisent
aux fins de quadravalancher la confluence




🟨

Elle était à l'automne écroulée sur les roses
ses grands yeux rougeoyants comme deux meurtrissures
une tribu pétilleuse d'absinthe et de feuilles foulées
rapprochait par degré des rires et des criées

Dans le dédale du malaise ses pas seraient enclos
plus la moindre parole ne passerait ses lèvres
et le dernier geste mendieur d'objets aimés mimait
la palette et les pinceaux pour qu'ils soient dans la chambre

Les irruptions s'espacent, les platitudes se clairsèment
et midi saoul de silence les carreaux neigent et neigent
s'allument du ravissement blanc, se communiquent aux draps
au papier de lys qui tient l'abat-jour pour un subjectile

Quand l'alumelle du ponant hémi-disque le soleil, lui reste un dardement de vie
afin de traverser les formes quelques lieues de sang pèlerin
et la borne élit, saillante, l'ultime vigueur
qui s'empare de la mémoire et des mains

Et de peindre d'une seule traite à même la lampe
l'exhaustive foudre des effluves virides
le chemin mélodié qui sinue vers la source
et les papillons d'or nimbant la promeneuse

leur échappée de grâce au profond de la fenêtre réfléchisseuse.
Puis le rose gorgeant le pinceau qui s'abat
achève sur le lit le courtil flamboyant
comme ces étés nets qui médusent le temps




🟫

d'une étincelle de persistance que stellée
fit séditionner la berlue
l'ovoïde de métal
parachève son appointie

insiste fée le geste d'étisie
pour éveiller au transfixement
le discoïdal encellulement qui s'acharnait au café

une divise vapeur
signe une épure de l'âme

néocylindrant la tasse laiteuse
dans l'acmé de l'arôme
son nombre saigne

oiselle au pluriel

nuée de phantasmors et d'azurines
d'orangés et de roseurs
de systolangélites et de noirs
et de bruns que ramesce un risque d'améthyste

sporade reliquaire des dictames thaumaturges






en buées échancrées
en succès innocents des croissants
sélènes pictogrammes du sceptre aoristique
ces tétragones qu'à l'orée de la dyade
va noirconjuguant un aplomb insisté

parodies de lices où des lignes
intermittemment vouivrent

commenceresses claires
et appréciements de bleu pastel
atteignant l'oblique montueuse
elles acheminent leurs veinures avitaillées de sombre
vers les horizontales

aux fins d'encoroller
leur minute de tigelles
parmi l'humide écaillé
poindre s'immole à la nova

de cueillir
jusqu'au bouquet hors la séquence
la main est l'ardeur
de s'en remettre aux guides de vaguant aiguail

déjà linéaments à même la bonde
le remenant des hyalophores

et le jour ira s'épanchant
de l'exuvie qui le paillette et le tigre




🔮

aux lampes thalassiques
la chambre a offert son comble d'indolence

des carènes silhouettent la connaissance
pour aller sombrer au fond des angles

cinéraires les ombres enclosent les axiomes
il naît un geste paisible et sûr
qui en parsème le progrès récifal

le crépi va se dépossédant
et par tant d'arcelets qui saillent
s'esquissent des dauphins

mais le tonique rappelle son rose
son pourpre mural le fétiche

dans les fraîcheurs intermittentes de la lucarne
se diffluent les linéaments
sans que rien jusqu'à bondir 
ne se fût achevé

et l'atrophie d'un océan
crépite sur l'enténèbrement de son inclinaison




🟪

par l'ombre
tenue pour la croix cinématique
qui s'exauce
le parquet
se grime en parts


cette irruption
d'un auguste
l'enluminure des lèvres dessouries
rosissant par degrés
dans le blanchoiement brusque

contre la porte qu'il referme
il va s'adossant
et le traverse en faveur d'une image
l'horizontale de son tremblé brachial

les prunelles
décloses
des pas
s'éperlant


son agenouillement

son oblique
qui s'empare de la caricature languide

le final rire
argentine aurore du tranchant

l'éclat
fait frissonner les orles
des quatre quadrilatères versiformes

à l'un des angles de fugitivité
l'épanchement est près d'écarlater

tandis que déjà la mue du croisillon
sait bâtonner la source de fard grimacière






Soulagé des tumultes un espace enfin
qu'intime la chambre
et dans le turquoise lacuneux
la faïence quadrille des pampres sous l'aiguail
un jaillissement de long bras noir
engouffre une main possible dans le mur
s'empoussiérant le baroque
résigne au fabuleux deux petites poignées

Avec l'os et le sang
que n'accompagne plus qu'un filament d'eau
avec les haillons du souffle et l'ailleurs des yeux à ce point ouverts
parmi les draps comme ce silence de neige
qui déroba l'inflexion chère
elle repose tout bien et tout contrat
résolus en le soulignement du crépuscule

Où la douleur franchit encore se ravive une flamme
le papier du livre en promesse comprend la dernière convoitise
le feu d'autrefois revient danser
son ravissement d'ocres et d'ombres
et le dernier remords habite la bûche de l'effort ladre

Sa légèreté idéale approche les immanences brûlées
elle glisse lente jusqu'à s'agenouiller et du seul secret d'ouvrir
un geste ému distance la dépouille qui s'incline
pour puiser à la cendre l'éploiement de l'âme déliée




🟧

La merveille est effarouchée
comme la durée baliverne

au bout des rayons féaux de la main
le partir de verre
la silencie

et pour surcroître le divis
en l'un des quadrangles
donnent à s'épanouir
les fiançailles du bleu et du vert
d'avant l'oeil et la voix


Le languissant métal
démasqué de ses argents
étrange les contre-lumières

fait fluer
jusqu'à la satrapie des soifs
ses hydries en puissance

et par son coude épiphane
chève luire


Au très aigu de l'aisceau
qui stratifie des épures d'abiès et de bêtes
autour d'un disque veule
l'acajou qui s'évade touche à l'hématétoilée


À cet instant où la concomitance
les ravit
la systole vigilante

départie du collier margarital

roule dans le faisceau de soleil
qui pyramide
à même les incarnats de la base ouatinée




🟩

alors que le quadrilatère de luisance
dirime les disputes qui murent
va désagrégeant ses angles
sur une mince eau bleu diaphane
contre un rivage imitateur
le pétale de paresse ne laisse pas que de folitrépasser


Désormais les dimensions
par le pluriel du bouquet suppléées
imprègnent la robe du partir

à la ville des moments
soustraire une carène
et inventer la mâture

drisser le drap d'anémone

épargné par le pas d'air apte à l'avant
l'aiguail qui empêchait que le joaillier ne disposât ses rangs
guerdonne en apiéçant toute une mer argonautique
avec la quintessence de ses symplégades

inépuisable cueilleur de l'étrave
son geste dérubane les hautes tiges
pour que fleurisse le renoncement
aille s'exhalant la dérive

les corolles translatent la tempête en leurs moires

de delphines épures attestent l'anthologie du calme

le météore affin ose pâlir un septième de son arc

une pensée encor pertuise sa gangue posocardique
et permise pur accueil épanouit le corps

il arrive une nuit de sécession
dont n'est plus obombrée la franchisseuse de satin




🌹

météoriques lampes en semis du plafond
car s'y dévouent les rayons
que vont allouant les voilages

si minces leurs arcs
afin de se joindre et d'évincer le cercle de métal
par le cercle de lumière
montrent l'ahan de fluides tendeurs

las de leurs mille élans
après avoir mimé le feu du filament
ils tombent sur le rose de la rose
asile et consolation
dans sa marcescence éludée
et le gracile outremer de son vase
où boire n'a plus part à l'eau des contingences





Extrait de « Leucémique errance & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二 (printemps 春天). Tous droits réservés.

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#394906 Leukaima s'embarquant à bord du Transmue-âmes

Posté par Loup-de-lune - 19 février 2022 - 11:15

« De l'altesse de la ramille brisée
tant d'étoiles fluent

jusqu'aux nocturnes nouveaux »


Loup-de-lune, Journal littéraire







« (...) Coup de foudre !... Coup de foudre entre la Lectrice et Leukaima !... Comme je la lex-aime, comme je la sém-aime !... Voix du sang étincelé, étoilé, constellé, colorature du sang lacté, épanouissante séduction, écriture et chant venus de la moelle pour aller vers la moelle, alliance de surprise et d'attrait, de désemparement salutaire et de tutélaire émerveillement, passage de la pulsion de comprendre au besoin de ressentir... J'ai pour ma part une quintessentielle émotion dans le coeur, l'un de ces battements littéraires, qui se glisse entre deux battements de chair en faveur d'un surcroît... en faveur d'une acmé d'ex-istence : c'est littéralement que je sors de ce qui n'était ni mon progrès ni mon succès ni mon enrichissement. C'est intégralement que je suis en partance (...) Je voudrais que mes mots soient une cristallisation de l'approche et de l'accueil de l'Autre-en-Poème... oserais-je préciser : l'approche et l'accueil de la Mystérieuse-, de l'Étrange-, l'approche et l'accueil de l'éblouissante Étrangère-en-Poème (...) Je voudrais que cette invincible conscience qui permet à la matière de se manifester et qui précisément fait, au sein d'un changement de paradigme, ou d'une révolution copernicienne, comme le ressent l'écrivain Rémy C.-G. _ Lire ses mots en exergue du poème 'La moissonneresse' _ que la mort à l'instar de la naissance se révèle être le passage d'un état de conscience à un autre... oui, Leukaima, emmène-moi sur ta saïque fée, je voudrais que, 'tout portulan évanoui', comme le préconise cet autre de tes chants, je voudrais que ma propre âme soit du voyage heuristique vers les levants du nouveau... Gratitude Grande . . . . . . . .

Line-Christelle
Poétesse et lectrice







Leukaima s'embarquant à bord du Transmue-âmes


enfin cette justesse de feuilles et d'humus où s'étendre
où rentraire au respire scient l'hamadryade qui soupire
éployant le déliement de jais des cheveux
et l'incarnadin des paumes sibyllines

comme il a compris tout le retour
se prolonge à travers la complexion
le bris de la ramescence
qui est advenu sous la dernière richesse du pas

une bête faramine s'atomise
afin qu'aoûte l'énergie autochtone

le léger tremblé de l'étang
dilection des miroirs
elle recompose le récipient de ses conjointes mains
pour puiser la fraîcheur d'un plasma
de cime et de ciel

de vaticination de rose et d'orange pastel

d'envol


elle contemple cette liliale envergure
que la trajectoire va illuminant

depuis la libellule sertisseuse
du marbre funéral et de la plante d'eau
de la première rencontre parmi la xanthiosite clairant un espace conventionné
avoir ainsi persévéré à s'ailer
apparente à la nova des symbioses

avant que celle-là ne s'occidente dans les fugitivités de la rubrique
revenue masquer l'élan
elle a clos ses paupières

c'est en artisan de patience qu'y affleure le soir
aux fins de réapprendre la sombreur
pommelée de la fractale de l'oiseau







Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de messidor 夏天... Tous droits réservés


#394894 Leukaima parle

Posté par Loup-de-lune - 19 février 2022 - 12:39

Leukaima parle



💮🩸💮

de la gaze des ramures hiémales
s'extrait infime l'arc nitescent
venant s'inscrire dans son carcan
de presque halo

la pulvérulence du sagittaire
lacte les inatteints

le carquois vague et bée parmi les galaxies
étrangères à la formule multiplicative
de l'empenne et de la pointe

le fatum du disparoir est le trait dardé

traversée l'arborescence
qu'a fusinée le premier instant de mon sang
impropice aux allégresses récoltantes



🩸💮🩸

une ligne d'étoiles serpente
tandis que de l'étable
dans le prolongement du regard des bêtes
l'aigu pailleté les traverse au plus radieux

meurtrissure en tremblé de lueur
au-dessus de la naissance
que lisère un mêlement
de mages et de pâtres

l'offrande de l'or et de la foi relaie
et parachève la crueur des rais



💮🩸💮

foyer des mille trains
un ovale
où la nitescence extrait
et rive ma passée

le safran y fait des châteaux de nord de sud et de l'éventuel point de départ sur lequel appuie mon délai

l'est et l'ouest y sont émulsionnés par le fluide brésil

le tremblé du trait noir
qui inachèvera toujours
la calligraphie de mon lendemain-poème
quelle est son ardeur à freindre
pour qu'éclose !


mes yeux se souviennent
de soulever leurs carats d'iris
parce qu'il existait un ciel à adorer
et l'art de facetter l'eau de l'infini

dans ses à-pics d'élucidation
la verrière avalanche tous les parcours à la sanguine

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#394875 Purifiât

Posté par Loup-de-lune - 18 février 2022 - 07:52

Purifiât


à mon retour enfin dans le respire
dans le volume secret tenu pour la chambre
le brasier des voilages silencés
en faveur des épiphanies du rose

chaque victuaille est attablée par la lumière
le pain des spicilèges blondoie
le diamant fraye dans l'eau
l'agrume s'affide l'enlumineur

toute la charge du sac mélanérythrin
mon épaule de lune qu'hémosigne son enfonçure
les foudres de moelle qui auront parfait mon épuisement
sont les affines du feu idéal

jusqu'à la chrestomathie des cendres
qui délinéamente des vols
venus rentraire la paroxystique ardeur
à l'innocence de la métamorphose


Loup-de-lune