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Selphie

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Publications sur Toute La Poésie

Las

01 juin 2019 - 04:02

Las

 

Hier encore j’étais libre

Ma vie en équilibre

Mais aujourd’hui j’ai peur

De ces bourreaux frappeurs

 

Imaginez ma stupeur

Face aux reitres trompeurs

Montant des simulacres

Perpétrant des massacres

 

J’ai voulu déserter

Mais ils m’ont rattrapé

Et ils m’ont insulté

Tabassé, torturé

 

J’ai dû fuir mon pays

Soulagé d’être en vie

Certains de mes amis

Sous les coups ont péri.

 

Sous ces sombres auspices

Que croire en la  justice ?

Qu’espérer de l’avenir

Sauf tuer ce souvenir

la petite rose de la lande

01 juin 2019 - 02:32

La petite rose de la lande

 

Un fond musical

Da una lacrima sul viso

Un papier bleu pale

Comme un sorriso

Qui dessine

Une églantine

La petite rose de la lande

Deux êtres dans les brandes

Peu à peu appareillent

La vie qui s’éveille

Tant de fraicheur

Tant de candeur,

Tant d’innocence,

Tant d’ignorance

Une démarche si claire

Une découverte comme dans le désert

Quand le renard s’est découvert

S’appuyer l’un sur l’autre

Comme firent les apôtres

Pour quitter ses repères

Explorer ses chimères

Notre vie était en racine

Nous avons fléchi aux épines.

Le hasard me tend une perche

Ce coffret orné de coquillages

Et la playlist que je cherche

Dans ma mémoire au fond des âges

Here’s to you, le ciel, le soleil, la mer

Le ruban de la cassette éphémère

N’a pas résisté au temps

Las, depuis nos vingt ans…

 

 

« Une âme, une présence, un port dans la tempête, quelqu’un qui ait le courage de vous prendre la main et de vous ramener sur le chemin, comme on guide un aveugle ; quelqu’un qui resterait égal à lui-même toute sa vie, une âme pour rêver à sa jeunesse quand elle ne sera plus ; quelqu’un et non plus une image…

Ce partage, c’est l’amitié de jeunesse, pure, sans mobile véritable, sans intérêt matériel ; un partage pour le partage. »

 

 

 

(Merci à Hubert-Albert Clos Lus)

 

Vent de sable

02 juin 2018 - 07:41

VENT DE SABLE

 

Je n’ai rien d‘un aventurier

Je ne suis rien qu’un étranger

Egaré et puis séquestré

Par la lumière de ces contrées

Tu commences par les lacs de sel

Et les mirages au bout du ciel

Tu sues dans les dunes infinies

De sable blond pulvérulent

Qui s’effrite au cheminement

Ou la terre ocre craquelée

Coupée de rocs intermittents

Qui s’émiette en bruit de cracker

Et tu t’éloignes encore, encore…

 

Au long des sentes blondes ou rousses

Sinuant entre les caillasses

Emaillées de saponaire

Froisse la feuille l’odeur est douce

 

On bivouaque sous l’ombre opportune

Née d’une dune biscornue

Gare à la vipère cornue

Si la nuit tu cherches un p’tit coin

Faut un’ bonne dose d’ignorance

Pour goûter la lune en confiance

On animise les roches fantastiques,

Les peintures rupestres

Le sol haché en plaques noires,

Les arches, les orgues de basalte

C’est comme un soleil dans votre tête,

Inondée d’une radiation insolente

Un gel de sel sous ciel torride

Un paysage d’autre planète

Une intensité épicée aride

Ce rayon rose qui vous possède

 

Et partout je vois ton esprit

Mais les hommes y jouent à la guerre,

Me rappellent ce n’est pas mon pays

Me refusent : ce n’est pas mon logis/

Même si mon cœur est épris

Du désert

 

 

J’aime ces pays

Riches de reflets dorés

Qui exaltent l’esprit

Mais nous sont désormais interdits

A cause de la guerre

De l’esprit sectaire

A cause de l’argent

Des soifs de pouvoir

Ainsi nait la méfiance

Aussi l’ambivalence

Et parfois nait la haine

Sur l’exploitation humaine

Sur les dissemblances

Le refus de l’altérité

Mais ce n’est pas si simple

L’homme peine à trouver sa voie

Et malgré net et web

Vérités intérêts difficile de savoir

Ce qui se passe en réalité

 

19 heures

02 juin 2018 - 07:36

VERS 19 HEURES

 

Je n’ai plus d’ardeur

Je rêve d’un intérieur

Éclatant de blancheur

Et d’un toit en terrasse

J’y monterais le soir

Lorsque le ciel vêt l’or

Contempler  ce patchwork

De carrés blancs

Et de disques d’argent

Rehaussé de colliers

De linge bariolé

 

Je vois en contrebas

Dans l’espace olivâtre,

Où l’herbe est rabougrie

Des chameaux grignoter

Les rares pousses des arbustes

Au loin à l’horizon

S’estompe  une mer bleue

 

C’est l’heure où tout rosit

Rassérénant mon cœur

Endormant mon histoire

Réveillant ma mémoire

 

Je prendrai

Le sentier des arganiers

 

Demain, j’irai là-bas,

À pas lents,

Je longerai la baie.

Je m’assiérai pour lire

Sur une banquette en bois

Devant un thé à la menthe

Près d’un bougainvillée

En regardant de temps en temps

Les chevaux galoper sur la plage

Puis au coucher du soleil,

Je marcherai

Jusqu’à l’esplanade près du marabout,

Je commanderai un tajine, ou un maquereau grillé

Je mangerai dans les dires et les rires

 

J’attendrai que le globe flamboyant

Se noie dans les volutes pourpres

De flots à écailles d’or

Où se détachent encore

Les silhouettes des surfeurs.

Il sera un peu tard

Il sera bien trop sombre

Pour enjamber les rochers

Choisir dans les anfractuosités

Les plus beaux galets

Les plus colorés

Ceux dont on réveille l’éclat

Avec quelques gouttes d’eau

Ce sera pour après-demain.

 

Nul besoin de courir

Pas un amour,

Juste un souvenir

Symphonie toujours

Un désir secret

Un refuge à savourer

Qui habite mon cœur

Pointillé d’ardeur

Vider son sac

13 janvier 2018 - 10:55

VIDER SON SAC

 

Je vivais zen en mon jardin

Qui sentait la menthe et le thym

Oui, mais j’ai négligé les soins

Pour assurer ses lendemains

 

Un jour  elle a vidé son sac

M’a dit qu’elle en avait sa claque

Que j’avais bien assez fait l’ Jacques

De prendre mes clique(s) et mes claques

 

Prise de conscience brutale

Comment vivre sans ma vestale

Cette oasis de chaque jour

Cet épicentre de l’amour

 

C’était un sacré coup d’ Jarnac

J’en avais gros sur l’estomac

Au point d’en être un peu patraque

J’avais plus qu’à tourner casaque

 

Alors je l’ai joué profil bas

Fait mon examen de conscience

J’avais eu beaucoup trop d’absence

Le travail, le sport, et tout ça…

 

Mais j’ai plus d’un tour dans mon sac

Après tout, y a pas l’ feu au lac

L’affaire est pas encore en sac

J’ai réagi du tac au tac

 

Je me suis ach’té un’ conduite

Fini les fuites, plus de cuites

Je n’arrêtais que chez l’ fleuriste

Et fêtais son corps en artiste

 

La surprise de ce mic-mac

C’est que ce fut aphrodisiaque

Avant j’étais souvent patraque

Je nais cornac en mon hamac.