Le retour du vagabond
Au détour du sentier,
La route de la ville
Apparut en entier.
Ni pervenche ni scille
N'offraient plus de coulées
D'un blanc aussi laiteux
Car à jamais foulées
Par ce tronçon miteux.
L'homme d'un pas pesant
Longea la voie tracée
L'air un peu méprisant,
L'allure ramassée.
Un manteau élimé
Recouvre sa maigreur.
Va, pauvre clown grimé
Aux propos sans aigreur !
Après plus d'un détour,
Sans te fixer jamais,
Te voilà de retour.
Ton passé désormais
Guidera seul tes pas.
Longue fut ton absence ;
Hier ne te sert pas
Et de nouveau l'errance.
Ta ville s'est gonflée
Ton quartier est détruit
Ta demeure soufflée
Et tout est reconstruit.
Rien ne reste longtemps
Pour qui a bien voulu
L'effacement d'un temps
A jamais révolu.
Une ombre s'évanouit
Dans la lumière crue
De la ville épanouie.
Car la technique accrue,
Le Monde en mutation,
Que nul n'arrêtera
Et qui, par tentation,
Tous nous dévorera.
- M. de Saint-Michel, Julien Hoquet, ankluv et 1 autre aiment ceci