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s.t.e.l.l.a

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Hors-ligne Dernière activité : Privé

#256587 Air

Posté par s.t.e.l.l.a - 14 mars 2014 - 09:34

Pour A.

 

Mes vers sont libres de rimer

Ils riment si cela leur chante

Quand la rime est par trop méchante

Je préfère me promener

 

Je marche en disant mes poèmes

Je n’emporte pas mes papiers

Le chemin me lèche les pieds

Je suis du pays des bohêmes

 

J’aurai pour séjour un tombeau

Trois vers de forme régulière

Feront plus légère la pierre

Et ce sera peut-être beau

 




#254825 Vanité

Posté par s.t.e.l.l.a - 26 février 2014 - 07:33

À l’ombre du gravier j’ai bâti l’ineffable

Et l’ai pourvu de sons, de couleurs, de parfums ;

J’ai floué le néant comme un château de sable

Éveille en toi la farandole des embruns.




#254776 GCNAORMDOON

Posté par s.t.e.l.l.a - 25 février 2014 - 07:37

Pour A & H

 

Décidément tu ne sais vivre moins qu'une ombre

Même la nuit ressemble au jour à s'y méprendre

Et pleut sur toi ses gouttes d'ambre

Il ne te reste plus que la mort où te fondre

Immortelle putain la mort se fait attendre

Ô jardins suspendus qu'un seul arbuste encombre

Où l'on peut à loisir questionner sans répondre

Buvez la sueur de ce membre




#253465 Matière

Posté par s.t.e.l.l.a - 16 février 2014 - 02:35

Grenaille, poésie, combles silencieux

Quand l'avenir nous guette en nous fermant les yeux

Et que par la fenêtre appelle l'horizon...

 

Non, je ne n'ai pas changé d'humeur ni de raison,

Et suis restée couchée au fond de tous les cieux,

Vissant ma trompe au brouhaha des oraisons.




#252735 Leur théorie du mauvais genre...

Posté par s.t.e.l.l.a - 10 février 2014 - 11:54

Ce que je trouve particulièrement lamentable, c'est que l'on se tourne vers la poésie parce que l'on ne sait pas penser, je ne dis pas argumenter, je dis penser. Les discours auxquels nous sommes hostiles (je dis nous, parce que je me range crânement du côté du hamster, de serioscal, et autres poètes extraordinairement divers mais authentiquement poètes) sont irrecevables d'un simple point de vue logique. C'est de la bouillie de je ne sais quoi, c'est de la merde mentale. Donc, qu'on aille faire ses besoins en poésie parce qu'on ne sait pas penser, je trouve ça odieux. Ou bien on ne prétend pas penser, et la poésie est un merveilleux (mais exigeant) outil pour qui veut exprimer le sensible plutôt que l'intelligible, ou alors on recourt à la poésie comme philosophie, et je crois qu'il y a parmi nous des gens qui humblement, sans se la péter pratiquent une poésie philosophique, ou bien tout simplement on s'essaie à bâtir des poèmes qui tiennent à peu près debout, respectueux, un peu guindés, un peu ridicules parfois dans leurs oripeaux, mais tellement dignes, tels des vieillards endimanchés pour l'enterrement d'un disparu dont ils ne sauront jamais mieux dire l'attachement qu'ils lui portaient qu'en suant dans des chemises amidonnées, des poèmes respectueux des autres et de la poésie y compris quand ils paraissent se foutre du monde. La poésie, c'est tout sauf du discours. Même et surtout la poésie engagée.

Je ne veux pas dire qu'on salit la poésie en en faisant l'usage que je dénonce, elle s'en est remise et s'en remettra, je gueule contre cette idée que la poésie est juste bonne à libérer la connerie. C'est comme prétendre que la peine de mort prévient le meurtre, que le libre port d'armes est un gage de sécurité, que toute femme violée l'a bien cherché, etc.




#252188 Essor

Posté par s.t.e.l.l.a - 06 février 2014 - 08:52

Le vent me prend pour lui, je n’y puis rien ; ça lasse

Le public accroupi sous le sourcil du roc,

Les yeux noyés du feu qui cuit la bête grasse,

Les bras exténués d’avoir poussé le soc.

 

Volez, longs peupliers, planez haut, hautes branches,

Palmez-vous de ma soif d’ardeur, de mon élan !




#251731 Monstre

Posté par s.t.e.l.l.a - 02 février 2014 - 06:53

Pendant qu’un maladroit, poussant loin le bouchon,

Accusait ses amis d’aimer trop l’arbalète,

Une affiche capta mon attention, distraite

Un instant par la chute infecte d’un pigeon.

 

Par ce placard, en mots énormes, Maximin

– C’est le prénom de mon frangin – jetait l’opprobre

Sur le sport, le pastis, Sartre et les musiciens,

Lui-même convaincu qu’il les avait très propres.

 

Depuis je ne vais plus boulevard Exelmance ;

J’erre partout ici, sauf qu’on me croit au Louvre

À me lessiver l’œil, moi qui jamais ne l’ouvre

Que pour laisser jaillir un peu de ma semence !




#251730 Questions diverses

Posté par s.t.e.l.l.a - 02 février 2014 - 06:52

D’un rêve l’autre et d’un sang l’encre ;

De deux chemins, quel est le tiers ?

Quelle aube bat, quel cœur se cambre,

Quel suc engendre son décembre,

En ce thorax à ciel ouvert ?

 

En cette tour promise aux cendres,

Tunnel spiral, bardé d’atolls,

Quel enfer vrombit sur nos têtes,

Quel hymne grimpe à nos vertèbres,

Huilant nos essieux, tournesols ?

 

Quel avenir pour nos parterres ?

Où finissent les haricots ?

Quelle ancre pend à nos galères,

Quel ponton bouche nos artères,

Où vont les rames de métro ?

 

L’embolie guette nos carènes

– Le cormoran pleure ses crocs.




#251054 Série + gun

Posté par s.t.e.l.l.a - 24 janvier 2014 - 10:28

 

à s.

 

Seringue

sur neige

surgie ne

singe ure.

Négus rie,

nie grues ;

igné (ruse !

– une grise),

su ingéré,

gin se rue

sur génie !

 

 

 

En réalité:

 

génie sur

gin se rue !

 

Mais le texte vaut toujours mieux que son explication.




#251048 Alan, Alex et moi

Posté par s.t.e.l.l.a - 24 janvier 2014 - 08:45

En rêve je lisais des nouvelles d’Alex,

Qui disait que c’était à moi de les écrire.

– À moi ? Mais je ne connais pas le moindre Alex,

Protestais-je, ce qui le faisait beaucoup rire.

 

– Raison de plus pour m’inventer, hoquetait-il,

Comme s’il m’eût ouïe converser en moi-même.

J’eusse fait mon bonheur d’un songe moins subtil,

Mais j’avais passé la soirée sur un poème

 

Pour les quatre-vingt-dix-neuf ans d’Alan Bathurst.

Et j’avais ramé ! ramé ! comme une maudite,

Le plus délicat n’étant pas la rime en -urst

– On s’arrange – mais qu’il me crût trop formaliste.




#250899 Disait-il

Posté par s.t.e.l.l.a - 22 janvier 2014 - 01:03

Et les plus beaux?




#250645 Manque de critique

Posté par s.t.e.l.l.a - 19 janvier 2014 - 12:38

Moi, à part le premier, je n'avais montré mes poèmes à personne. Et le dernier je l'ai fait pour TLP! à tous les sens du terme. Et j'ai envie de continuer, encore envie. L'inspiration ne vient pas souvent, heureusement vous êtes là tous, y compris les indifférents!




#250333 Carrière

Posté par s.t.e.l.l.a - 15 janvier 2014 - 01:17

D’abord un adverbe commun, redondant,

L’exil de la pensée, la seule présence

Du texte s’écrivant, sous l’incandescence,

Comme la carie sur la dent ;

 

Puis un mot profond, quand s’ouvre la montagne,

Montrant ses trésors insoupçonnés, son cœur

Qui danse et cogne avec des joies de boxeur,

Parmi des hourras de cocagne ;

 

Enfin l’annonce nouvelle de la mort,

Regain de nacre au secret de toute conque,

Amour murmuré à l’esprit de quiconque

Hésite au seuil du corridor !




#250213 Mon meilleur ami

Posté par s.t.e.l.l.a - 14 janvier 2014 - 05:50

Paranoïaque, en plus. Nous avons tout pour nous entendre. Un quatre mains, à tâtons?

C'est déjà ce que nous faisons, non?




#250023 Frédéric Back(1924-2013)

Posté par s.t.e.l.l.a - 11 janvier 2014 - 07:10

Très bel hommage à un artiste que je ne connaissais pas! Merci pour lui et pour nous!