DimDez

(vite, avant les Pâques)

Si les morts avaient encore des besoins

l'un d'eux serait que les vivants et

leurs chapelles les laissent en paix

Mais ni les atomes de carbones

ni ceux de potassium n'ont jamais

exprimé de prières ni aucune volonté

Alors les vivants et leurs chapelles

ont phagocyté les souvenirs des morts

pour mieux contrôler d'autres vivants

Dans ce froid dimanche en février perds-toi sur le flux de l’à-quoi-bon

quand Bruxelles rend la vie promise aux exilés et sauvés des eaux

Quand l’homme à la bourse est comme un trait vers la bière

il rêve à tous les bops des bars de la veille au soir

hors d’où sort son corps ou son sport en tout cas

Souvenirs de cygnes dénichés comme l’ennui

qui pond les clichés qu’un destin national fabriqua

Dans ton errance mets bout à bout

beaux quartiers et quartiers interlopes

Alors la capitale apparait et

elle attend toujours ses oiseaux qui

ont choisi la belle aux marquises

aux néons aux couleurs de bonbon

dans le soir d’un dimanche enfiévré

Ce soir-là dimanche en février

dans la rue du Marché au Charbon

plus aucune attention ne te vise

Après la broussaille est le réseau

dont la ville entière est le marais

Sous cet excellent set technopop

le beau sourire au regard si doux

de ce barman brun du Belgica

te rend le désir de t’enticher            

(inédit, 2023)