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Wei

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Publications sur Toute La Poésie

Les amours lunaires

22 novembre 2020 - 11:50

Laids maux, j’émaille.

Ce matin je drague le fond et la ferraille.

J’ai mal aux mots

Quand le convoi humain déraille.

Enfanter des rets, serrer les mailles.

Tout à refaire, vomir le bétail.

Charbon dans le gosier, salaire d’usine dans les entrailles.

De cause toujours en effet de serre

Où sont les fées

Qui dilueront le smog ?

Je me réveille à l’endroit

Où ma poitrine se serre.

On a beau serrer les rangs et l’étau, misère

Profil bas, chameaux

Les grands oiseaux désertent l’éther.

Devant le verrou je vois rond,

Véran, verrue, véreux

Vers eux… les embouchures,

Les embarquements pour Cythère.

Qu’attendre ? Un nouvel an ?

Une embellie, quelques oboles, une embolie pulmonaire?

Rouler fast _ plus de grand froid ni de famine

Foncer tout droit vers le Mur de Farine.

En bolide on craque la bulle

Pas blindé pour un sou de cochon

J’émaille, je vomis le fer et les mots du siècle.

D’abord des  montagnes de somnifères

Puis le chant rauque des bulldozers

Je trouve plus un bout de gazon

où scruter les fées

le moindre carré de terre à l’endroit

où naissent les mammifères.

 

 

terrasses ruisselantes

21 août 2020 - 10:46

Si tu prêtes l'oreille, même les pierres te parleront.

Nous sommes des magiciens, 

et nos pouvoirs s'étendent jusqu'au bout de la nuit.

rond d'heure

18 août 2020 - 01:06

Je fraie ma propre route

Le reste n'est qu'égarement.

 

Deux ailes flanquées sur les hanches,

je danse dans l'air pur, au contact des montagnes proches.

 

Fraîcheur matinale, rosée cristalline.

Un majestueux bouquet s'élève de la terre, et vient saluer mes narines.

 

Minuscule caillou, brin d'herbe, je te vois enfin.

Le matin silencieux me dévoile sa perle de nacre.

 

Enchantement.

Sphères parfaites, improbable mer de diamants.

 

Et quand je crois avoir découvert le miracle entre tous _

le soleil bondit par-dessus les crêtes.

 

Je ferme les yeux non parce qu'il m'aveugle,

mais parce que ma joie est trop grande.

 

Tant de douceur.

Soleil et eau, comme des faisceaux qui m'inondent.

 

Mon coeur est rond comme les astres.

L'Esprit-du-monde une cascade, une chevelure blonde.

 

Mes paupières se referment, je pose la plume.

Frôlements imperceptibles.

InterSuper

03 juillet 2016 - 05:07

Moi, moi, moi. Donnez-moi, moi, moi. Je veux, je veux, je veux. Je veux polluer la planète, je veux que la moitié du globe crève de faim. Je veux exterminer les espèces animales les unes après les autres. Moi, moi, moi ;  moi, moi, moi. Je veux la sécurité absolue, le risque zéro de malheur, et je suis prêt à payer très cher pour les avoir. Donnez-moi, donnez-moi ; donnez-la-moi tout de suite, nom d’un chien, cette pilule qui fait arrêter de réfléchir. Je veux que les autres meurent autour de moi dans des souffrances atroces tandis que je vis dans le plus grand confort. Oh, s’il vous plaît, je vous en prie, bombardez-moi de publicités ineptes. Vendez-moi des appareils et des gadgets tous plus cons les uns que les autres et, surtout, en les fabriquant, réduisez s’il vous plaît leur durée de vie, afin que j’aie une bonne raison de retourner au plus vite au supermarché. Moi, moi, moi. Construisez, je vous en supplie, de nouveaux centres commerciaux tout propres, tout reluisants,  gardés par des vigiles; bâtissez des « malls » géants en plein cœur des centres-villes, afin que je puisse dépenser mon argent, tout mon argent, pour pouvoir en gagner encore, et donner un sens à ma vie. Oh merci, merci. Mille fois merci d’avoir construit une Fnac pas loin de chez moi, et un grand Intermarché, où nous pouvons tous aller, en même temps, le samedi. Quand je ne sais pas quoi faire, et que je sens que la vie manque de sens, je peux aller dans les centres commerciaux, oublier tout ça, et découvrir de nouveaux produits adaptés à mes besoins. 

Le poinçon d'Arthur

09 décembre 2015 - 07:42

Bleues nageoires du matin,

Resplendissants jardins du commencement.

Quels que fussent les chemins sur lesquels j’usais mes souliers,

La vérité se dérobait continuellement.

Avide, j’étreignais les feuilles des arbres par milliers

Je hissais le drapeau de la folie et du paysage.

Je m’invitais tout seul au grand festin de la métaphore.

Peintures ineffables, chevauchées à la lisière du Mot,

Rêveries au seuil du sublime.

Ce ne sont pas des miroirs qui flanquent les murs du palais,

Ce sont des portes. J’ai suivi l’oiseau, j’ai trahi son secret.

Je me suis dissous avec lui dans la grande image.