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Kro

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#399303 Sterne

Posté par Kro - 18 novembre 2023 - 05:20

Je marche à la lueur des esquisses qui me tiennent

Un caillou m’accompagne, pressé que je le retienne

Dans ma poche sa tendresse vaut le bonheur des reines

Et dans cette nuit trop sage ma cambrure m’interpelle

 

Je souris à la lune, d’elle à moi qu’un manteau

Et sa douceur épouse les tranchées sur ma peau

Le corps est plus facile bercé par les roseaux

Quand il n’y a que des cils pour décider du beau

 

De la peine sur les manches ce soir infatigable

J’ai l’amour imbécile, borné, inévitable

Le réverbère caresse sa lente passagère

Devant moi un vertige et une vague familière

 

Surtout ne me dites pas que je porte à l’envers

La anse des impossibles, ou ma vie, ou l’enfer

Sur la plage endormie je trace une croix en sel

Et mon rêve liquide suit la route des sternes




#399302 Oubliée

Posté par Kro - 18 novembre 2023 - 05:19

Il y a un escalier caché dans le jardin

Dans le bassin intact, les marches sont à quai

 

Dans la terre amoureuse des racines sans fin

Empruntent l’extrémité d’un corps immaculé

 

Quand on existe d’hier c’est de l’impasse qu’on traîne

Et l’espérance caduque dévoile l’inhabité

 

Et quand le ciel se lève, rien

 

Le bois craque sous la fontaine

L’eau salée de l’absence devient moins incertaine

 

Sauve demain s’il te plaît

Dis moi que j’ai oublié




#321075 Une heure de cet été

Posté par Kro - 22 juin 2016 - 11:24

Inquiète et seule, hermétique à l'été

Je dévale de mon cœur imparfait

Le mont solide de la croyance

Qui meurt.

 

Que ne suis-je légère et les lèvres concaves,

Un saut dans les fougères, un baiser plein d’octaves ?

Ni son ni éclairage ni liberté sauvage

Dans sa cage trop petite mon cœur cherche mouillage.

 

Choisis ta mort, mon cœur, mets fin au paysage

Dont l’infinie surface suppose d’infinis heurts !

J’ai trois mille terreurs, trente-deux ans et une sœur,

Et je ne peux souffrir le chahut de cette heure.

 

Quelques pétales tombés sur ma table de chevet,

Une rose qui a été amplifie mes pensées.

Alors que l’été d’or continue son entrée

Je trouve difficile d’être sensée.




#319291 Un poème

Posté par Kro - 26 avril 2016 - 06:42

La tristesse élastique qui me gifle à nouveau

Je la pensais lointaine, noyée très loin là haut

Mais mon cœur de plastique enfle et goûte aux boyaux

Et je voudrais mourir, encore, quand rien n’est beau.

 

Pourtant je veux tenir, de l’art pour mon pied bot !

Aimer, pleurer, sourire, soigner cet indigo

Qui peint ma fin soudaine et la sort d’un oiseau

Ou du pays mondain où, seule, je sens mes mots.

 

Et je ne sais que faire de ce grain sur mon dos

Qui part et qui revient et jamais à propos.

Tendue vers le soleil, je me brûle la peau,

Pliée vers les ténèbres, je m’en tisse un manteau.

 

Toi mon ami sincère, toi le son d’un pipeau

Tu as changé en vers ce terrible indigo

Et c’est bien plus légère que je trouve le repos.




#310542 La colère

Posté par Kro - 06 novembre 2015 - 10:44

Eclater la paroi de mon corps à vapeur

Qui monte à toute allure vers des explosions soeurs

Et foudroie au passage les amours et les pleurs

A même de le comprendre et de plaider son cœur

 

Se calmer, l’épopée, la guerre fondamentale

Quand ma vie à l’étale tempêtée me décale

De la joie de pétale à la terreur ovale

Celle d’une balle à venir, celle d’une défaite totale.

 

Je crains pour mes amis, mes parents, ma compagne

Et la pluie de campagne n’engage guère l’accalmie

Que je souhaite ardemment en priant le vrai vent

De s’écarter du tri qui concentre mes tourments.

 

Les arbres plient, l’herbe ruisselle

Chaque larme qui tombe éteint ou renouvelle

Une passion, un dessein, une fleur, une étincelle

La grande mélancolie que mon être querelle.

 

Il faut que je commence, que je bouge, m’y attelle

La folle envie m’avale, me tord et me ficelle

Ma solution existe : le roman qui m’appelle.

 

C'est un gouffre ou un puits, une flaque à hirondelles

Un trou où se hisser quand on espère le gel

De cette petitesse qui toujours nous rappelle.




#309504 Peut être

Posté par Kro - 12 octobre 2015 - 04:53

La beauté, la laideur, le sentiment des heures

Flottent dans la fumée et singent la pesanteur

Qui dépasse du bonheur.

Il penche vers la quête, oriente un air rieur

Mais l’ampleur de la tâche en pétrifie l’ardeur

Et lui ternit les joues qu’il lui tend sans pleurer.

J’ai le teint gris, le cœur, l’envie et l’incurvé

Je n’ai pas le saisi, la force et l’intérieur

Hauts et clairs aujourd’hui, pour avaler les peurs

Qui enveloppent un corps dit et parti et tombeur.

 

Peut-être irai-je demain contempler la pâleur

D’une mer qui, dégourdie, amplifie l’extérieur

De ma vie d’amour plein.

Quant à mes intestins je crois qu’ils s’articulent

Peu à peu vers l’écrit qui me donnera le jour.

 

Le roman a besoin, d’une tête, de pieds, de mains

D’une bonté savonneuse, du dessin étoilé

D’un éclat de labour, la lumière étonnée

Qui franche et délicate autorise ou détourne

Les notes tapissières d’exploser le certain.

 

Qui de jurer Qui donc, ira chercher le monde ?

 

En aimant je découvre la beauté d’être humain

En écrivant j’éprouve la joie qu’être n’est un.

 

 

 

 

 




#304468 La flamme décide de l'heure

Posté par Kro - 12 juillet 2015 - 08:25

La campagne frémit dans la chaleur inquiète

D'un corps qui s'abrutit aussi vite que la peur,

Grande marée, incendie, s'empare de ses cachettes

Une à une découvertes, soufflées de l'intérieur.

 

Pourtant l'herbe est jolie et frissonne dans mon coeur,

Quelques pas, l'air est frais et dessine les faveurs

De la vie qui embrasse, et sourit, et demeure.

 

Oui j'ai beaucoup d'amis, un amour et un leurre

Qui me permet d'aller accueillir le mouvement

Celui qui chaque matin rend vivant le suivant.

 

La soirée fait son lit, demain viendra sûrement

Je suis lasse de compter les moments de bonheur

Qu'il me reste avec lui, sera ce un an, une heure?

La taille de la bougie m'échappe et tend mes pleurs,

Survivrai je aux paris, alors que mon père meurt?




#296590 Impossible amour

Posté par Kro - 18 mars 2015 - 08:29

Le cœur crevé, le cœur déçu, l'âme élevée,

Je renonce.

A tes yeux, à tes traits, à ta voix

A l'esprit éclatant qui se posait sur moi.

J'ai tant voulu ton corps et la vie avec toi

J'ai tant voulu toucher la peau fine de tes bras

J'ai rêvé, espéré, grandi fragile et abîmée

La vie passe, tu es là, et je pars déchirée.

 

T'aimer et regarder, l'aimer et exister.

Je ne te verrai plus, ni ne penserai à toi

Je serai toute à elle et j'espère t'oublier,

Cela n'arrivera pas mais je vais essayer.

 

Un amour impossible, j'ai chu, je suis tombée

Avant d'avoir goûter l'essence de sa beauté

Les couleurs à l'aveugle, le son au sourd muet

Le désastre parfait de mon cœur éclaté.

 

Et cette autre que j'aime mérite mieux que moi

Pluriel n'est pas aimer, et pourtant... comme c'est laid.

J'aurais tant voulu dire qu'aucune autre n'a compté

J'aurais été entière, cohérente et comblée.

 

Je l'aime et je construis une vie à ses côtés

Et j'en serai heureuse, ça je te le promets

Je choisis une vie et je crée des regrets

Laisse moi me retourner sur un dernier baiser

Celui qui n'a jamais eu la chance d'exister.




#291473 La nuit

Posté par Kro - 03 janvier 2015 - 07:53

Loin de moi, de la vue, de l’esprit

Grandit un rêve immense qui en même temps s’enfuit

L’errance comme insomnie assoit sa tyrannie

J’ai détruit mon avance, j’ai inventé la pluie

Il me reste le silence, le nord et l’abruti

Le ciel est en vacances, emmenées les accalmies

C’est hier que je panse, entravée à demi

Quand j’imagine la chance de ceux qui sont partis.

 

Loin la mer me devance, recule et resurgit

La côte découpe et danse, à l’heure qui éblouit

Mon cœur et sa distance, du sable ocre à la nuit.

 

 




#285724 J'aime

Posté par Kro - 13 novembre 2014 - 05:39

J'aime croire. Croire que la vie est aimable, croire que je résisterai, croire que l'océan cédera à la mer.

 

J'aime aimer. Aimer la chaleur des baisers, des éventualités, aimer la lumière claire de fin d'année. L'automne touche à sa fin et nous avons fait honneur au brun rosé des feuilles tombées. L'amour est la justification d'une vie.

 

J'aime continuer. Continuer à avancer vers les lueurs cachées, dans la nuit sombre à transpercer, continuer à ne pas pleurer.

 

J'aime écrire. La lumière tient à l'exact, l'exact aux mots, les mots aux sentiments. Je vis sous l'emprise des sentiments. Merveilleux, clément, totalitaire souvent. Décanter en petits signes le trouble accaparé, sentir toujours, restituer.

 

J'aime écouter. Les voix peuplent mon cœur comme des gouttes de rosée. La musique est absolue, rien n'est caché, tout à saisir, à étreindre, à traverser. La musique dépasse la vie.

 

J'aime les femmes. Un mouvement est donné, un escalier monté, un corps abandonné. La beauté encore me happe en permanence, savoir la trouver.

 

J'aime les livres. Les mots encore, qui précis écorchent mes pensées, mon cœur et sa vaillance, me mènent toujours vers l'inhabité.

 

J'aime la poésie. Contrée totale, extrémité. La beauté naît, reste gravée, accompagne mes pas dans la vie qu'elle double. Faire poésie.

 

 




#285630 ciel

Posté par Kro - 12 novembre 2014 - 07:12

Le matin blanc glacé fait signe à la fenêtre

Tu dors encore ma fête, mon amour épuisé

Le café bientôt prêt, le chat a bien mangé

Et je m'approche de toi déposer un baiser

J'aimerais brandir des fleurs, je chantonne un fado,

Et pour te réveiller je pose ma main sur ton dos.

 

La caresse est ténue, je souffle quelques mots

Lève toi mon amour, lève toi il fait jour

La vie s'élève de t'avoir fait

La vie s'élève

 

Si jolie ta joue chaude sous mes doigts qui la frôlent

Le bonheur est si simple, deux tasses sur la table

Un arbre qui me guide, ton sourire qui m'éclaire

Et la journée immense pour accueillir nos vœux

Qu'y a t il de plus noble qu'aimer éperdument

Qu'y a t il de plus fou, de plus beau, de plus blanc?

Les voies des sentiments lient éternellement

 

Tu pars maintenant, la vie déguise l'amour

Je te cherche chez les autres, un geste, un alentour

La vie s'ébat de nos dessins croisés

La vie s'ébat du vertige tout autour

La vie s'ébat, mon aimé

La vie s'ébat.

 

Je ne veux rien de plus qu'un lit où t'aimer tous les jours

Et ta main dans la mienne,

Et des chansons d'amour

Pour célébrer la vie qui nous voit chavirer

Du trop plein d'émotion qui emplit nos poumons

La route est dessinée dans un monde ravissant

Où la violence perd absolument.

 

Je t'aime et j'ai gagné...le ciel.




#282300 La lumière, deux côtés

Posté par Kro - 13 octobre 2014 - 04:34

La lumière claire d’Octobre remise ma vie sur le côté

Les accords de guitare aiguisent la vie usée

Qui git droit à mes pieds, voix tremblée, un pavé

Jeté sur l’existence que je peine à mener.

Mélancolie tu gagnes ce jour sans variété

Et bat mon cœur malade de ne pas se trouver.

 

Et loin l’incandescence  de mes ailes consumées

Loin la paille qui danse dans mes cheveux mouillés

Loin le chemin immense qui ailleurs se découpait.

 

La vie m’arrache le cœur, si brutale et pesée

A vous lester le corps et mon âme terminée

Réagit mal au sort amoureux et défait

Qui agite mes veines quand je vois tes beaux traits.

Je ne mérite pas tes mains, ni ta bouche, ni tes reins,

Ni la douceur lactée du chant de tes baisers.

 

Tu es la circonstance, le champ bleu déployé

Tu es ma très grande chance, mon chenal éclairé

La vive couleur qui panse mes blessures apeurées.

 

Caro ravale tes larmes et oublie ton passé

Dessine une belle histoire faite de rires et d’aimés

Qui chahutent ton silence et soupirent le refrain

D’une route aux accents denses et aux tours éclairés.

 

Car elle est la vie belle, le serment pur et frais

D’une joie sans concurrence et d’un amour épais.




#281642 Vers toi

Posté par Kro - 05 octobre 2014 - 12:36

L'étincelle matinale calculait l'ordonnée

De ce fiévreux étage dans le ciel allumé

Un singe une tourelle ou un preux chevalier

Est ce le feu ce nuage qui dirige mes pensées?

 

Vers toi ma joie immense, vers toi que j'aime aimer.

 

Sur le papier rieur, dans un bruit d'oranger,

Se cache la solution d'une équation foncée

Ma vie ou est ce un pleur, une glycine torturée

Que tu résous sans heurt, de ta peau le baiser.

 

J'aime aimer le bonheur, le sens de la beauté.

 

Je deviens sagement, bleu d'espoir allié

J'aurais trente et un an un soir d'automne léger

Pensais je y arriver? Y étais je préparée?

Le chemin aux étoiles délibère, son lacté

Celui d'une femme heureuse qui gravit l'heure aimée

Comme on trace le trait d'un avant, d'un après.

 

Nous marchons toutes les deux sous le saule argenté

Un cheval à la main, un chat sur le parquet

Et tu deviens la mer, l'embarcation, le port

Du voyage merveilleux qui envahit mon corps

Justifié par tes mains et ta bouche colorées.

 

Nous marchons vers l'ailleurs blotti sur le côté

D'un platane éphémère, d'une branche raisonnée

Et j'entrevois l'hiver comme un soleil levé

Vers le doux planisphère que tu portes à tes pieds.

 

O vie ô renversée ô mon âme apaisée

Vers toi mon appétit et ma joue caressée

La voix qui te décrit a le goût des aimées.




#281591 Pensée pour toi

Posté par Kro - 04 octobre 2014 - 09:07

L'automne s'est installé dans les feuilles au hasard

De la route orangée, de la pluie qui, timide,

Contient, belle, ton regard amusé mon regard

Médusé et brûlant dans la fraîcheur humide

D'un soir plus qu'imparfait, tu es loin et j'attends.

 

Mercredi allongées nous pêcherons la couleur

Du joli verbe aimer arrimé à ton lit

Nous embrasserons la vie comme on peint le bonheur

Diagonale amoureuse incurvée sur le pli.

 

D'ici là mon amour, aime moi je t'en prie,

Joue le, tiens le écrit, couvre t 'en quand tu lis,

Sois égale, très jolie, jusqu'à ce que j'entre ici

Retrouver la lumière qui justifie la nuit.

 

Parce que tu es le rouge qui irrigue mes jetées

Parce qu'avec toi je vis plus d'un million d'années

Parce que toi et moi, ma chérie, c'est tout, on a gagné.

 

 




#281590 Pensée pour toi

Posté par Kro - 04 octobre 2014 - 09:07

L'automne s'est installé dans les feuilles au hasard

De la route orangée, de la pluie qui, timide,

Contient, belle, ton regard amusé mon regard

Médusé et brûlant dans la fraîcheur humide

D'un soir plus qu'imparfait, tu es loin et j'attends.

 

Mercredi allongées nous pêcherons la couleur

Du joli verbe aimer arrimé à ton lit

Nous embrasserons la vie comme on peint le bonheur

Diagonale amoureuse incurvée sur le pli.

 

D'ici là mon amour, aime moi je t'en prie,

Joue le, tiens le écrit, couvre t 'en quand tu lis,

Sois égale, très jolie, jusqu'à ce que j'entre ici

Retrouver la lumière qui justifie la nuit.

 

Parce que tu es le rouge qui irrigue mes jetées

Parce qu'avec toi je vis plus d'un million d'années

Parce que toi et moi, ma chérie, c'est tout, on a gagné.