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jim

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Hors-ligne Dernière activité : mars 24 2025 09:12

Publications sur Toute La Poésie

À moi

08 mars 2025 - 12:43

À moi
 
Un pas un jour, un autre le suivant; disait-il
Toujours étonné par le chatoiement de la poussière soulevée
Par ce vent récurrent dont il avait encore oublié le nom.
 
Seul lui restait ce goût amer et métallique
Que ses lèvres avaient dessiné sur ces corps fantômes
Uniquement incarnés par les serres acérées d’Éole.
 
À ses yeux, les larmes avaient séché, figeant sa mémoire funeste
En un entrelacement poisseux de figures de style patibulaires
Que sa mâchoire rouillée croyait encore pouvoir articuler.
 
Mais peut-être n'était ce que la frigide vanité redondante
De l’expression balbutiante de ses croyances morts nées
Lentement transformées en venins désuets.
 
Nadège Laforest/jim
06/03/2025

 

La fête au gel.

03 janvier 2025 - 05:54

LA FÊTE AU GEL.

 

Le gel

parole précieuse

assomme la prairie

 

seules des traces invisibles

reniflées par le chien

rappellent le gibier frileusement replié

dans quelque discrète tanière

tapie au fond des bois squelettiques

 

sur la terre meuble des champs

devenue roche acérée

les pas attaquent

font mal

 

le nez émet un constant

lent ruissellement tiède et salé

les oreilles piquent à souhait

les mains repliées sous les gants

aux confins de poches profondes

s’interrogent en vain sur l’utilité

de toutes ces agressions peu coutumières

 

mais le chien

à la queue rapide tourbillon euphorique

éprouve un réel plaisir

à saillir cet espace déserté de tout

et bondissant de maigre touffe

en maigre touffe

glissant sur les mares figées

flairant toujours

revenant en arrière

puis s’élançant à nouveau

s’exalte

de la frétillante chorégraphie canine

qu’il crée pour nos plaisirs jumeaux

 

d’une candeur incertaine

basse sur l’horizon

un soleil suspect remodèle l’horizon

lui offrant des aspects singuliers

riches en symboles

personnalisables à profusion

en souvenirs pas toujours authentiques

mais bienvenus

qui immanquablement

reconduisent

aux rêveries feutrées de l’enfance

comme un doux fumet

dispersé dans la forêt

guide le pèlerin égaré par la brume

vers l’apaisant réconfort

d’un feu ouvert bienveillant

serti d’une soupe compacte régénératrice

 

et lorsque l’après-midi s’épaissit

que la marche devient plus confuse

du fond de ce gel

dix mille siècles se confient

 

oui

quand le sable glisse en chantant

sur le verglas des chemins défoncés

 

des voix essoufflées nous convient

à partager leurs secrets

 

alors quelle joie

une fois rentrés à la maison

que de les retranscrire

afin que plus jamais elles ne se perdent…

Envol de cigognes sur fond de neige...

24 décembre 2024 - 10:21

ENVOL DE CIGOGNES SUR FOND DE NEIGE.
 
C’est pas facile de taire ses mots,
C’est pas criant de se le dire,
Difficile de garder le sourire
Face aux mensonges du monde.
 
Difficile d’ignorer les rumeurs
Donnant des pincements au cœur,
Dérisoire de fermer les yeux
Si juste né on se devine déjà vieux…
 
Combler quelques vides,
Se forger de nouvelles rides,
Cela aide à poursuivre
L’écriture du grand livre.
 
Mais devoir garder le silence
Lorsque les sens vous emportent
Me semble la pire souffrance,
La plus sinistre porte.
 
Je suis le passeur complice
De ce que mes yeux ont monté,
J’évite les amas sinistres
De bedeaux consternés…
 
La route conduira à la mer,
L’oiseau s’inspire du vent,
Mais le fruit qui échappe à l’hiver
Mourra sans doute au printemps…
 
Des doigts tordus de vieillards
Sculptent des œuvres d’art,
Des doigts tremblants au-dessus d’un piano
Arrachant d’apaisants sanglots,
 
Tout est dans tout même si le reste
D’un obséquieux complexe
Retourne et puis jette la veste,
L’évidence demeure affaire de sexe.
 
Des consciences fourbues, des francs regards
S’enchevêtrant loin des statues,
Voilà ce qui nourrit mon espoir
Qu’enfin cette société mue…
 
Loin des étals de faux-semblants,
Loin des fripouilles, loin des gluants,
Que quelques rêveurs aux sens lucides
Fleurissent sur les chimères arides…
 
jean-marc

La brûlure du sel. (remix 2024)

09 décembre 2024 - 12:51

LA BRÛLURE DU SEL. (remix 2024)
 
Après avoir exploré l'éventail des sensations troubles,
reste-t-il encore l'envie d'affronter
la chaude euphorie des couleurs?
 
Après avoir transpiré dans l'épaisseur des bruits confus,
pouvons-nous retrouver l'insomnie du plongeon
vers la douceur du cœur?
 
Dites-moi, cela peut paraître facile
mais savez-vous où se baigne
la fronde sachant désamorcer la mosaïque
des pensées tourmentées?
 
Lorsque la pénombre a dévoilé tous ses secrets,
nulle contorsion ne s'avère assez subtile
pour repousser les vagues reptiles,
ces mousses sur les salives acides
s'enroulant autour des poignets tailladés
pillant le voyant passionné.
 
Rongées par le sel,
les chaînes d'intensité gémissent à se rompre.
 
L'ancre des navires respire bien avant que la marée ne se retire.
 
L'esprit des navires chavire si l'eau retient leurs soupirs.
 
Le désir des navires conspire.
 
Jongler.
 
Jongler sans effort.
 
Sans effort jongler avec la mort.
 
La jouissance mitigée des navires m'inspire.
 
Tant d'heures d'heurts tendeurs viennent à moi,
pâle du hâle du temps.
 
Duel doutant.
 
Bouter la détresse loin des douleurs
tresse un masque ricanant,
une compresse qu'on presse
pour se gaver encore un instant
de la fraicheur d'une langueur si gracile.
 
Retenir.
 
Parvenir à retenir la voile du voile,
la voix de la voie
tandis que sous les augures aigres et durs,
ma délivrance compte les blessures…
 
jim

 

Malabar Princess.

28 septembre 2024 - 11:28

MALABAR PRINCESS.

 

Au printemps revenu

alors que le soleil

commence à repeindre en vert

le blanc des vallées

les glaciers

offrent leur carnaval

de larmes froides

 

aux lieux

où la glace

cède la place à l’eau argentée

les bijoux

les perles

les morceaux de métal

fruits indécents des moraines

se glissent parfois entre les cailloux...