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Picotto

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Publications sur Toute La Poésie

Formidable exile

08 octobre 2019 - 10:44

Formidable exile

 

J’ai vu dans tes yeux des astres,
Errer dans des océans à la dérive,
Entrelacés de courants contraires,
Une certaine idée de l’éternité.

 

Tes yeux raviveraient les âmes,
Si troubles soient-elles,
Toutes prendraient la mer,
Inconscientes,
Vers tes horizons radieux
jusqu'aux bords de ton monde.

 

Rivages inertes désormais dévastés,
Tu disparais dans une dernière bourrasque,
Abandonnant comme s’ils n’avaient été,
Le navires noyés dans ton oubli,
Les marins maudits pas tes marées.

 

J’ai vu dans tes yeux tant de naufrages,
En rêvant d’apaiser un jour ta houle,
Mais alors radeau sur tes eaux gigantesques,
Je ne rentrerai jamais au port,
Ne reviendrai jamais,
De ce formidable exile.

 

Singularité

25 mars 2019 - 03:16

Singularité

 

Il est un visage entre les autres,

Nuage sur l’océan,

Témoin de l’attention qu’il dérobe.

Rien n’est plus radieux,

Que ce joyau,

Incrusté dans son écrin de granite,

Il est une silhouette qui transcende la foule,

Cette marée qui jamais ne se meurt.

Le temps d’une éclipse,

Tout disparaît à l’aube de son éclat.

 

Des traits que la laideur,

N’a su couvrir de sa torpeur.

Un rivage oublié de la misère,

Un ciel où luisent des astres,

Révélant les eaux les plus profondes,

Ravivant les âmes les plus troubles,

Aucune n’est jamais revenue,

De ce formidable exil.

 

En ses traits,

La beauté semble s’ignorer,

Pour toujours,

Fardeau d’une perfection candide,

Oubliée de tout son être.

Un récif érodé d’impudeur,

Flots sans cesse renouvelés.

Enfoui dans la houle,

Accablé d’admiration,

Il est un visage.

Le manoir

03 septembre 2017 - 06:14

Le manoir

 

Des Façades fragiles,

Aux horizons sans fin,

Laissant voir au-delà du monde

Pour apaiser toute curiosité.

 

Quelques étages pour la perspective,

Qu'il y ait une cime,

Qu'il y ait des abysses.

 

Une savante discussion,

Entre Peine joie,

S'enfantant comme Jour et Nuit,

Le temps y serait tissé comme ailleurs,

Selon les mêmes distorsions.

 

Entre ces murs,

Les corps seraient ceints de symétrie,

S'associant sans fracas,

Mimant l'unité tantôt suppliée,

Dont ils s'abreuveraient enfin.

 

J'y serais réfugié à chaque instant,

Ce manoir serait ce rêve toujours trop court,

J'y existerais si peu.

Séducton

15 août 2017 - 12:19

Séduction

 

Mes horizons semblent plus lisses,

Comme une mer sensiblement plus calme,

Mes creux un peu moins hauts.

Il fait meilleur dans les tréfonds,

Depuis que la lumière,

joue entre les ombres.

 

Mais je me suis tourné le dos,

Et mes propres pas que j'ignorais,

Dansent toujours plus près du centre de la ronde.

La mesure était mauvaise,

M'en voilà presque ravis,

J'ai cru mon esprit,

Enfin incapable de se nuire à lui-même.

 

Je sens à nouveau ma chair,

Ne désirant que de la chair.

Elle supplie l'autre,

Pour s 'envelopper dans son humeur,

S'évanouir peut-être,

Lorsque transpire l’attitude animale,

Celle qui ne ressemble qu'à l'homme.

 

Rodant entre les songes et le jour,

Je dévorerai mon hôte en prédateur,

Dans un délice inavouable.

Qu'elle me voit nu sous les pires lueurs,

Nous ne serions que deux objets,

Se fracassant l'un contre l'autre,

Chair contre chair,

Regrets contre névroses,

Nous serions une masse,

Qui brise sont silence,

Une bulle qui éclate,

En mille couleurs bruyantes.

La potion

01 juin 2017 - 10:19

La potion

 

 

Sans plus savoir ce que l'on fête,

Il inonde son verre de champagne,

Le cœur à l’ivresse,

Et le corps tout à son service.

 

Des yeux il dévore sa coupe,

Étourdi d'être déjà moins seul,

Le ridicule n'est même pas dissimulé,

Aucun apparat ne résiste au vertige.

 

Seulement il y a trop d'espoir dans ce verre,

Aucune proportion,

Cela ne pourra pas fonctionner.

Les vertiges feront vaciller sa légèreté,

Sa chute est évidente.

 

Il n'ignore pas cela,

Mais déjà ivre,

Il vois double ou parfois,

Oublie qu'il voit.

C'en est pour lui la preuve,

La réalité n'a aucune importance.

 

Après ce verre et quelques autres,

Il avait encore perdu la partie.

Mais soyons certains qu'il retentera sa chance,

Comme on lance des dés,

Sans même être sûr d'y croire.

 

Il versera d'autres fois,

Dans d'autres verres,

Toujours trop d'espoir,

Happé par la même volupté éphémère.

 

Alors il boit,

Jusqu'à s'en noyer les os,

S'en couper enfin le souffle.

Son horloge est passée de l'or au plomb,

Par l'alchimie des nuits blanches,

Et des jours effacés.