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Picotto

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#368316 Formidable exile

Posté par Picotto - 08 octobre 2019 - 10:44

Formidable exile

 

J’ai vu dans tes yeux des astres,
Errer dans des océans à la dérive,
Entrelacés de courants contraires,
Une certaine idée de l’éternité.

 

Tes yeux raviveraient les âmes,
Si troubles soient-elles,
Toutes prendraient la mer,
Inconscientes,
Vers tes horizons radieux
jusqu'aux bords de ton monde.

 

Rivages inertes désormais dévastés,
Tu disparais dans une dernière bourrasque,
Abandonnant comme s’ils n’avaient été,
Le navires noyés dans ton oubli,
Les marins maudits pas tes marées.

 

J’ai vu dans tes yeux tant de naufrages,
En rêvant d’apaiser un jour ta houle,
Mais alors radeau sur tes eaux gigantesques,
Je ne rentrerai jamais au port,
Ne reviendrai jamais,
De ce formidable exile.

 




#360801 Singularité

Posté par Picotto - 25 mars 2019 - 03:16

Singularité

 

Il est un visage entre les autres,

Nuage sur l’océan,

Témoin de l’attention qu’il dérobe.

Rien n’est plus radieux,

Que ce joyau,

Incrusté dans son écrin de granite,

Il est une silhouette qui transcende la foule,

Cette marée qui jamais ne se meurt.

Le temps d’une éclipse,

Tout disparaît à l’aube de son éclat.

 

Des traits que la laideur,

N’a su couvrir de sa torpeur.

Un rivage oublié de la misère,

Un ciel où luisent des astres,

Révélant les eaux les plus profondes,

Ravivant les âmes les plus troubles,

Aucune n’est jamais revenue,

De ce formidable exil.

 

En ses traits,

La beauté semble s’ignorer,

Pour toujours,

Fardeau d’une perfection candide,

Oubliée de tout son être.

Un récif érodé d’impudeur,

Flots sans cesse renouvelés.

Enfoui dans la houle,

Accablé d’admiration,

Il est un visage.




#338313 Le manoir

Posté par Picotto - 03 septembre 2017 - 06:14

Le manoir

 

Des Façades fragiles,

Aux horizons sans fin,

Laissant voir au-delà du monde

Pour apaiser toute curiosité.

 

Quelques étages pour la perspective,

Qu'il y ait une cime,

Qu'il y ait des abysses.

 

Une savante discussion,

Entre Peine joie,

S'enfantant comme Jour et Nuit,

Le temps y serait tissé comme ailleurs,

Selon les mêmes distorsions.

 

Entre ces murs,

Les corps seraient ceints de symétrie,

S'associant sans fracas,

Mimant l'unité tantôt suppliée,

Dont ils s'abreuveraient enfin.

 

J'y serais réfugié à chaque instant,

Ce manoir serait ce rêve toujours trop court,

J'y existerais si peu.




#337361 Séducton

Posté par Picotto - 15 août 2017 - 10:30

Merci pour cette précise lecture Pigloo ! 

Vos différentes impressions ne sont, en moi, pas disse-jointes, à tel point que je n'avais pas mis d'autres mots que ceux du poème sur mon ressenti, avant de lire votre commentaire. Et c'est d'ailleurs comme m'avouer des choses que de lire votre commentaire.

 

De mon côté, j'ai écris ce texte avec l'obsession éhontée de la chair, celle du désir charnel. Ce désir qui m'écœure quand je ne peux le chasser. Mais cette fois j'ai saisi l'occasion, dans une certaine ivresse, et je me suis dit ce que je ne voulais voir, là est arrivé ce poème. Comme si je faisais tout pour ne pas me séduire moi-même, en cristallisant la discorde. Et votre remarque sur le retour au début me semble ici d'autant plus pertinente ! 

 

J'aime aussi beaucoup votre impression d'entité intra-humaine, sans savoir si Oscar a sa place ici, j'oublie souvent s'il dort ou s'il parle à ma place, Oscar ou un autre, lui ouautre chose.

 

Ravis du partage Pigloo, comme toujours ! :) 

 

 

 

Heureux de vous avoir captivé M. de St Michel, merci d'avoir pris le temps de la lecture et du ressenti.




#337301 Séducton

Posté par Picotto - 15 août 2017 - 12:19

Séduction

 

Mes horizons semblent plus lisses,

Comme une mer sensiblement plus calme,

Mes creux un peu moins hauts.

Il fait meilleur dans les tréfonds,

Depuis que la lumière,

joue entre les ombres.

 

Mais je me suis tourné le dos,

Et mes propres pas que j'ignorais,

Dansent toujours plus près du centre de la ronde.

La mesure était mauvaise,

M'en voilà presque ravis,

J'ai cru mon esprit,

Enfin incapable de se nuire à lui-même.

 

Je sens à nouveau ma chair,

Ne désirant que de la chair.

Elle supplie l'autre,

Pour s 'envelopper dans son humeur,

S'évanouir peut-être,

Lorsque transpire l’attitude animale,

Celle qui ne ressemble qu'à l'homme.

 

Rodant entre les songes et le jour,

Je dévorerai mon hôte en prédateur,

Dans un délice inavouable.

Qu'elle me voit nu sous les pires lueurs,

Nous ne serions que deux objets,

Se fracassant l'un contre l'autre,

Chair contre chair,

Regrets contre névroses,

Nous serions une masse,

Qui brise sont silence,

Une bulle qui éclate,

En mille couleurs bruyantes.




#334958 La potion

Posté par Picotto - 03 juin 2017 - 11:04

Bonjour pigloo, et merci. 

C'est drôle j'avais justement pensé, comme titre, à "La potion d'oubli" aussi ... Votre ressenti est très proche de l'intention que j'avais en écrivant ce texte, c'en est troublant ! (en bien!)

J'aime cette idée de verre-tige, je ne l'avais pas vu avant, bravo !

 

Merci M. de Saint Michel, j'aime assez les enjeux que peut avoir la modération dans une image comme celle-la. Passer consciemment outre cette modération ? ou au contraire essayer de s'y accrocher coûte que coûte pour espérer dompter son ivresse et/ou son désir d'ivresse.

 

Merci à vous Alfred, content que le texte vous ait plu !




#334873 Scarifiée

Posté par Picotto - 01 juin 2017 - 10:21

J'en suis vraiment touché, car vous m'avez souvent aidé à avoir confiance en mes mots, m'aidant à me laisser aller à mon propre univers,

C'est donc à moi de vous remercier sincèrement Pigloo :) 




#334872 La potion

Posté par Picotto - 01 juin 2017 - 10:19

La potion

 

 

Sans plus savoir ce que l'on fête,

Il inonde son verre de champagne,

Le cœur à l’ivresse,

Et le corps tout à son service.

 

Des yeux il dévore sa coupe,

Étourdi d'être déjà moins seul,

Le ridicule n'est même pas dissimulé,

Aucun apparat ne résiste au vertige.

 

Seulement il y a trop d'espoir dans ce verre,

Aucune proportion,

Cela ne pourra pas fonctionner.

Les vertiges feront vaciller sa légèreté,

Sa chute est évidente.

 

Il n'ignore pas cela,

Mais déjà ivre,

Il vois double ou parfois,

Oublie qu'il voit.

C'en est pour lui la preuve,

La réalité n'a aucune importance.

 

Après ce verre et quelques autres,

Il avait encore perdu la partie.

Mais soyons certains qu'il retentera sa chance,

Comme on lance des dés,

Sans même être sûr d'y croire.

 

Il versera d'autres fois,

Dans d'autres verres,

Toujours trop d'espoir,

Happé par la même volupté éphémère.

 

Alors il boit,

Jusqu'à s'en noyer les os,

S'en couper enfin le souffle.

Son horloge est passée de l'or au plomb,

Par l'alchimie des nuits blanches,

Et des jours effacés.




#334858 Scarifiée

Posté par Picotto - 01 juin 2017 - 08:28

C'est un plaisir, sachez que vous m'aider à  préciser ma propre lecture, ce qui e trouve à une grande valeur.

 

Je suis touché qu'Oscar reste dans votre mémoire... 




#334617 Scarifiée

Posté par Picotto - 29 mai 2017 - 12:56

Merci M. de Saint Michel pour votre et lecture, ainsi que de votre commentaire qui me semble en dire beaucoup.

 

Merci à vous aussi Pigloo. Votre commentaire, comme à votre habitude, m’apporte des lectures mon propre textes différentes, je vous en remercie sincèrement!

J'avais l'image d'aller retours entre l'intime du soi et le vaste extérieur régit par les grandes saisons. Ces deux espaces se répondants de strophes en strophe jusqu'à se mêler de plus en plus, au fur et à mesure que l'un s'ouvre à l'autre et inversement.




#334529 Scarifiée

Posté par Picotto - 27 mai 2017 - 11:10

Scarifiée

 

Parfois mes humeurs osent s'affronter,
Se parant de mes plus belles névroses,

Parfois un vent chaud se lève,

Et je sais des recoins de mon néant,

Qui balaient quelques aigreurs.

 

Mon automne est fait de ça,

De feuilles qui chutent, froissées.

De lueurs étreignant sans relâche,

Les silences d'un ciel,

Fuyant comme à chaque soir.

 

Dansant dans les bourrasques,
Mon souffle dessine des frissons,

D'une amertume superbe et lancinante,

Le long des méandres refoulés.

 

Le soleil s'incline encore,

La toile des couleurs s'étire,

Si proche de déchirer les songes,

La nature s'acharne contre elle-même,

Scarifiée de ses propres habitudes.

 




#330416 Marée noire

Posté par Picotto - 03 février 2017 - 11:58

Marée noire

 

témoignez de l'effondrement des couleurs,

Les unes dans les autres,

Juste au creux du monde,

Dans le crépuscule de soi.

L'extinction d'un feu,

Assistez à l'embrasement du râle,

Peu probable que le réel y survive,

Cela n'était pas souhaité.

Le ciel croupit sous les prières,

Et il reste un désir,

Hurlant plus haut que les foules,

L'espoir que cet instant n'existe pas.

Parce qu'il ne s'agit que d'une heure,

Une heure aux reflet de milliards de secondes,

Une heure où le temps dévore,

Une heure où il reprend sa place,

Et démembre les soupirs.

Et s'estompant à la faveur de ses reflux,

Cet instant a la saveur des marées noires.




#330252 Cycle d'érance

Posté par Picotto - 30 janvier 2017 - 11:30

 Cycle d'errance

 

Le galop résonne,

L'écho d'un troupeau,

Si pauvre de ses membres,

Arasé de solitude,

Cette meute n'a jamais été.

 

D'absence et d'amertume,

Les cimes sont ridées,

Sans plus vraiment frémir,

Elles veillent sous le givre,

Seules témoins,

Des crimes jamais sus.

 

Force et justesse pour seules frontières,

Les bois murmurent le calme,

Quand les troncs grincent leur âge.

 

Et gorgé d'eau,

Le tissu de feuilles mortes,

Transpire comme les fourrures,

Des effusions de vie consumées,

S'évaporent des gueules,

Soufflant l'effort de la survie.

 

Mais il y a la torpeur,

Les pas se dispersent comme l'écume,

Il y a le froid,

Et sans fougue,

Une bête s'éteint, un troupeau s'évapore,

Étouffé de rancœur.




#328092 Le ressentiment des foules

Posté par Picotto - 11 décembre 2016 - 12:41

Le ressentiment des foules

 

Aigreur d'un ciel,

Devenu ocre,

Par la lâcheté d'un soleil.

Des dents qui grincent,

Émiettant,

Les barrières et protections,

Rongeant le manque,

Jusqu'à mettre à nu,

La fureur,

Remparts usés,

A vifs pour toujours.

C'est un groupe et son errance,

S’apprêtant à en heurter un autre.

C'est l'union de nuages,

Pastels effrités,

Partis étouffer la Lune,

L'éclat d'un soleil,

Vengeance des laissés pour ternes.

Des os qui craquent,

Contraintes mécaniques,

De la mouvance chronique,

L'aléa,

Jusque dans les pas.

Embrumés les sens tremblent,

D'épuisement.

Tout s'estompe à l'unisson,

Une tache qui râle,

Un énième désordre,

Le ressentiment des foules.

 




#327993 Foule

Posté par Picotto - 08 décembre 2016 - 12:34

Foule

 

Nos banalités font la discussion,

Murmurent des discours,

Quelques traces ternes et ternissant,

Les rides. Que d'amas inertes,
Un équilibre dissonant du reste.

De la matière morte, artificielle,

Ajoutée à ce qui aurait pu avoir du sens.

 

Les banalités ont les traits de l'offrande,

Quand les bouffées de vie ont l'avantage des couleurs,

Quand elles gravent l'éclat sur les traces ternes,
Nul besoin de sens.

Une respiration et déjà, trop rares,

Des mondes s'embrasent,

Osons brûler de ces nouveaux soleils.