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marianne_b

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Hors-ligne Dernière activité : juin 09 2016 09:26

#294079 Scène d'intérieur

Posté par marianne_b - 08 février 2015 - 06:21

Il faudrait une main amie pour raffermir nos cœurs mais les verres sont vides et les sièges restent raides.

Souvent, les poèmes sont des fils d'Ariane dans le labyrinthe de la pensée - des fils qui se recoupent ou s'enchevêtrent.

D'autres fois, les poèmes sont les cailloux que l'on sème pour retrouver le chemin des douleurs égarées.

Je pense à nos millions, à nos milliards de petites vies comme à autant de fleuves qui se jettent dans la mer silencieuse, dans la mort houleuse.




#293258 Temps sec

Posté par marianne_b - 29 janvier 2015 - 06:13

J'ai écrit ce poème quelques jours après les attentats du début janvier.

Je le dédie aux victimes.

 

***

 

Nos mains se tendent vers la chaleur mais nous ne trouvons que sécheresse, et le feu de la liberté nous brûle sans nous éclairer.

Les maisons sont dispersées dans la lande mauve et, en leur sein, la solitude couve l'amertume et la rancune.

Le poète a déserté la ville insurgée et a laissé sur un banc publique son paletot idéal.

Les jeunes milices tirent à bout portant sur nos étoiles les plus brillantes, revendent au rabais notre tableau du bonheur. Car il est vrai que notre bonheur ne fut jamais qu'une caricature de cliché prémâché.

La Cassandre des faubourgs disait "La vie est simple" et encore "il faut de l'ordre" et nous lui crachions fièrement Kafka au visage.

Personne n'osait plus aller jusqu'au bout de ses pensées, la liberté devenait trop chère pour tout le monde.

 

***




#291501 Foyer dans l'hiver

Posté par marianne_b - 04 janvier 2015 - 05:47

J'entends ronronner la maison menaçante : la chaleur de l'air sent la poussière et le détergent, et l'ameublement semble plein de cachoteries.

Dans le silence, mes pensées font un vacarme assourdissant et, dans les ténèbres, mon désir d'absolu se précise.

Les yeux du chat sont à la fois des agates célestes et des éclipses de lunes.

L'amour semble être venu de très loin pour découvrir l'Eden caché ici.

Dans ma maison, le piano est tout à fait démuni, la bibliothèque est tentaculaire, et les plantes sont émotives.

Dans ma maison, tu dors d'un sommeil en demi-teinte et je veille d'une écriture incertaine.




#291293 Tableau

Posté par marianne_b - 31 décembre 2014 - 05:09

Merci à vous pour ce commentaire très flatteur.

Et meilleurs vœux de nouvelle année à tous !




#291066 Tableau

Posté par marianne_b - 28 décembre 2014 - 06:21

Le bruit de la pluie est plein de frétillements et de répercussions, on devine les fractures du ciel et les nuages bourgeonnants.

Le bruit de la pluie ondoie comme un pressentiment et je reste hermétique aux réminiscences d'amours passées.

La cigarette a un goût de réglisse usagée, d'insouciance périmée, et la fumée prend la teinte des albums de famille au fond des tiroirs tristes.

Cette nuit, mes rêveries ne me mèneront pas plus loin que la lisière de l'enfance, et je reste insensible aux vents froids qui se lèvent à l'orée du trépas.

La chaleur de ton sommeil me ramène aux moissons d'autrefois sur les enluminures.

La tiédeur de ton souffle ranime l'or et la myrrhe sur les toiles flamandes.

Le bruit de la pluie s'effondre sur mes frissons.




#289242 Métempsychoses

Posté par marianne_b - 08 décembre 2014 - 05:03

Merci à tous les quatre.
Je suis contente que mon poème vous ait touchés.




#289167 Métempsychoses

Posté par marianne_b - 07 décembre 2014 - 08:43

La mort nous ouvrira les yeux sur le sens de la vie ; en attendant, nous nous aimons et nous ennuyons à l'aveuglette, nous butons sur chaque nouvelle aube.

L'utopie bouche l'avenir, entrave nos promesses au clair de lune. L'utopie est blanche et noire, comme toutes les choses démentes appelées à se démanteler : comme le rêve, comme la vie, comme le néant.

Notre amour est une famille nombreuse, composée de philosophes et de saltimbanques.

Dans la logique du temps, nos cinq sens sont mortels, mais dans celle de l'esprit, nos regards fusionnés survivent à tous les cycles.

 

***




#288313 Qu'on fait si on qu'on fuse ?

Posté par marianne_b - 30 novembre 2014 - 03:54

Je suggèrerai déjà de changer le titre ... "Qu'on fait si on qu'on fuse" c'est très mauvais comme français.




#287332 Cercles

Posté par marianne_b - 22 novembre 2014 - 06:18

Les étoiles égoïstes narguent les vagabonds.
Tu prêtes aux insomniaques une âme riche et profonde, eux qui ont la force d'affronter leurs miroirs intérieurs.
La mort se déroule peut-être dans une salle d'attente ou dans un terrain vague ; peut-être aussi que la mort se situe dans une absence de lieu.

Parfois tes pensées rampent, s'enroulent sur elles-mêmes et ne cherchent qu'à te frapper au visage ; tout ce que tu peux faire est alors de les charmer par une musique mélancolique.

Les enfants ne dessinent le soleil que lorsqu'il secoue sa crinière.

 

***




#285316 Toussaint

Posté par marianne_b - 09 novembre 2014 - 10:57

Merci de m'accueillir.




#285293 Toussaint

Posté par marianne_b - 08 novembre 2014 - 11:09

Il faudra se faire violence pour se couler dans la vie comme elle va, il faudra aussi se forcer pour s'extraire des heures soumises.

Tu traînes ta liberté de désirs cloîtrés en rêves absurdes ; tu cherches en vain à déterminer ce point précis de la pensée où la promenade se transforme en errance.

La part de vide est, où que tu ailles, plus vaste et plus lumineuse que tu ne crois, et ne guette pas forcément ta chute.

Tu as forcé la porte du monde et derrière il n'y avait rien, même pas toi-même.

Quand tu as compris que tout n'était que jeux de l'esprit sur jeux de mains, déjà le soir tombait et tu ne savais que faire des heures vacantes de la nuit - à part dormir.