merci à vous tous pour vos encouragements et vos bons conseils. Vous avez sans doute raison pour le brocolis. Je vais essayer de trouver mieux
merci
- M. de Saint-Michel aime ceci
inconnu1 n'a pas encore ajouté d'ami.
Posté par inconnu1
- 22 décembre 2017 - 09:39
merci à vous tous pour vos encouragements et vos bons conseils. Vous avez sans doute raison pour le brocolis. Je vais essayer de trouver mieux
merci
Posté par inconnu1
- 20 décembre 2017 - 09:26
Je la voyais marcher le cou droit comme un I,
L'épaule rejetée, le regard immobile,
Le bras gracile et blanc comme une liane agile,
Serti d'or et d'argent au dessus du poignet.
Elle avançait, la foulée souple et le pied délicat,
Comme un serpent monté sur des échasses grises.
Les longs cheveux lissés, aux mèches indécises
Ondulaient doucement à chacun de ses pas,
découvrant la rondeur de son épaule ambrée.
Ses bras, du reste de son corps, semblaient s'être affranchis.
L'épaule, le coude, le poignet puis les doigts
S'animaient tour à tour dans un ballet précis
Comme ceux que font bien les femmes de Java.
Le lent mouvement de sa main, de onze vers cinq heures
Accrochait au retour les plis de sa tunique
Claire, la rabattant dans un geste pudique
Qui couvrait un peu plus l'arrière de ses bas.
J'imaginais ses yeux, bleus comme un ciel d'hiver
Noirs comme une éraflure ou bien vert brocolis.
Je ne le savais pas mais ils avaient c'est sûr
La longue profondeur de la mélancolie.
Je ne le sus jamais. Elle tourna à droite.
Je continuai tout droit.
Posté par inconnu1
- 12 décembre 2017 - 07:17
merci à tous pour vos commentaires si gentils. Merci aux organisateurs de ce site si chaleureux et merci à mes deux petits saigonnais
Posté par inconnu1
- 10 décembre 2017 - 07:27
Je n'ai pas du travail, enduré la souffrance,
Je n'ai pas patienté les trois quart d'une année,
A sentir, chaque mois, changer mon apparence
Et bien que radieux, me savoir condamné,
Mon ventre n'a jamais été votre repère.
Je suis père.
Je n'ai pas partagé mes signes indigènes,
Le contours de mes yeux, la couleur de ma peau.
Tous ces échantillons bien cachés dans mes gènes,
Qui restent confinés dans leurs vieux entrepôts.
Mon patrimoine intime oscille et désespère.
Et pourtant, je suis père.
Mais ceci, voyez-vous, n'a que peu d'importance.
Nous avons, croyez-moi, bien plus à partager
Que l'accumulation de vagues ressemblances,
Qui font que je suis "vous", en beaucoup plus âgé:
Ces longues années à guetter votre présence.
J'ai maudit votre absence, à présent je l'avoue.
Devant l'orphelinat, cette ultime impatience
Et l'intime évidence au premier rendez-vous.
Ces nuits à dissiper vos profondes angoisses,
Le sanglot qui s'efface au baiser confortant,
Ce "papa" laconique en guise de préface,
Et pour guider vos pas, ma paume qui se tend.
Ces moments singuliers qu'impuissant on espère,
Et qui me font clamer : "c'est certain, je suis père".
Posté par inconnu1
- 27 novembre 2017 - 10:19
Je suis du vérolé l'indigne sous traitant.
Goutant dans mon cerveau par des veines fécondes,
Coule un maigre ruisseau que, malicieux, Satan
Alimente d'idées obscures et profondes.
Je suis le vieux barbu aux vers entortillés.
Je cultive à plaisir le rythme et l'anaphore.
Mais que la douleur vienne et ma plume endeuillée
Laisse échapper un pleur mélancolique et fort.
Je suis le ténébreux. Je suis l'enfant prodige.
J'accorde aux mots grossiers de séduisants parfums.
Je suis le débauché et l'automne m'afflige
Du poids lourd à porter d'une langueur sans fin.
Chacun à sa façon, tour à tour, me tourmente.
Je suis un purgatoire, où des âmes damnées,
En quête de pardon, sans cesse, se lamentent
Et versent à grand flot des sanglots surannés.
Né un instant trop tard, discipliné dépôt,
Je suis un doux hospice où des vieillards malades,
Accoudés à mon front comme dans un tripot
Se plaisent à brailler leurs sombres jérémiades.
Posté par inconnu1
- 29 septembre 2017 - 07:19
merci de vos lectures. Je suis tout à fait d'accord avec le côté très carte postale. Il se trouve que nous avions une maison sur l'île aux moines que l'on a vendu cet été. Donc plus de novembre à l'île aux moines. J'ai voulu me souvenir de ce qui nous faisait particulièrement aimer les vacances de la toussaint, quand l'hiver arrive mais que l'été n'est pas encore tout à fait parti, et que la cohue fait place à une ambiance familiale tout à fait reposante. Kenavo
Posté par inconnu1
- 28 septembre 2017 - 09:22
Novembre à l'île aux Moines
Entre les murs étroits
Où pendent pas endroits
Des cascades de lierre.
Le soleil engourdi,
Habillant de cretonne
Les nuages d'automne
Au dessus des chaumières.
La mer au pied d'Holavre,
Immobile et fumante
Affectueuse amante
D'un bateau solitaire.
La nuit sur l'île aux Moines
Laissant son lourd manteau
Glisser sous les vantaux
Au bas du cimetière
Nous faisions sous nos pas crisser les gravillons
Espérant dans le noir le tombeau des anglais.
Et nous sortions vainqueur de cette expédition
Agités et rieurs comme des feux follets.
Le bac,
S'emplissant à sept heures
Du joyeux bric-à-brac
Des derniers voyageurs.
Les rues,
Tournées vers l'île d'Ars
sous la lumière écrue
De fenêtres éparses.
La bruine,
Délicate et légère
Jouant les ballerines
Sous les vieux lampadaires.
Le froid,
Glissant sous les chandails
Quand le vent de noroit
Fait claquer les portails
Au jardin d'à côté, j'allais chercher du bois
Pendant que les enfants s'amusaient au pendu
Et sous le feu douillet du poêle suspendu
Nous dinions d'un gâteau de crêpe au chocolat.