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Publications sur Toute La Poésie

Les mains blanches

31 août 2020 - 10:43

LES MAINS BLANCHES

 

Douce émergence d'une nuit sans feux,
Porte-drapeau des désirs voluptueux
De mon âme abasourdie,
Cette rêverie m'effleure et me rétracte.
Ça m'agace,
Toutes ces ombres qui tournent autour de moi,
Et ne me touchent même pas !
Amers ombrages d'un sourire sculpté,
Dans des âges si loin de moi encore...
Trahison de l'espoir et de l'éternité
Et noient en moi l'éclat d'un amour à venir
Dans cet abîme si noir d'amertumes à souffrir.
 
Pourtant,
Mon cœur sans vie, maculé de sang,
Tient encore au creux de ses mains blanches !
 
mai 1989
 

Les yeux de l'amour

16 août 2020 - 12:28

LES YEUX DE L'AMOUR

 

Une idole arrache sa vérité dans mes rêves.
 
Elle me regarde,
Mes yeux se tordent de bonheur.
 
Amour à vue :
Est-ce une réalité plastique ?
Une fusion évanescente ?
Je bascule vers cette fragilité
Un cristal se fige sur cette vapeur.
 
Surannés, les gestes d’amour que l’on s’invente,
Je les absorbe en cris intérieurs.
La peur bâtit les remords :
L’amour à la vue, à la mort.
A la vie ? Je me propulse
En son iris méditerranéen.
Je ne perce rien, je ne perçois rien.
 
Elle me regarde,
Mes yeux se noient dans son absence si violente.
 
Aveugle, je porte en moi cet amour crevé.
 
juillet 1993
 

L'infra

09 août 2020 - 12:24

L'INFRA

 

Tristes comme un vin âpre sont ses grands yeux noirs,
Ses lèvres bleues se mutilent en un goéland
Parfait. L’évanescence de son corps fuyant
M’appelle à délier l’inconnue beauté, l’infra.
 
Elle s’offre à moi comme une rosée de printemps.
Sur la petite musique de notre amour,
L’infra soumise glisse vers moi sans détour
Pour faire et refaire les cattleyas d’antan.
 
Mon corps sur le sien, fous d’amour et de plaisir,
Baignées par la félicité de son désir
Nos larmes se renouvellent comme avant.
 
Je pétris ce jus avec mes mains de délice
C’est mon parfum mon art, sa gorge mon calice
Son sourire une ivresse un élixir d’argent.
 
novembre 1995
 

Amour des cendres

07 août 2020 - 12:34

AMOUR DES CENDRES

 

Amour des cendres, meurtri dans le brouillard
Raison perdue des ivresses emportées,
L’arrière-goût du malheur persiste
Et nos larmes sont des cendres de lune.
 
Amour des lunes, ruissellement nocturne
Et solitaire de rêveries obscures,
Je m’accroche à ce passé odieux,
Emergence douloureuse de cette lune de miel.
 
Amour de miels, je m’enlise dans ce regard nacré
Sucré feutré comme sa peau entre ses os.
Et je te heurte et je te caresse sans éclat
Jusqu’à pleurer ton souffle figé par le plaisir.
 
Amour de plaisirs, amour du mal,
Je ris parfois de ce rêve, vaste ramassis de cendres.
 
août 1991
 

New york by tears

03 août 2020 - 11:50

NEW YORK BY TEARS
 
Quand l’illusion artistique verse ses larmes nocturnes
Tes couleurs agitées agressent notre insipide folie
Refuge, solitude grincheuse de cet abri de lumière.
 
Cet orchestre nénuphar génère une lame,
Canicule étouffée obscurcie par les rivages
Larmes tordues, fumée, nue, pleurage,
J’erre dans la ville,
Le courant des cités coule sous mes pas.
 
Le soleil mort se jette sur l’illusion :
Un cycle menu de création et de plaisir, insane,
Traque toute flammerole effilochée.
 
juillet 1991