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foutage

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Publications sur Toute La Poésie

La paix me va si mal

17 juin 2024 - 10:32

La paix me va si mal

J’ai l’âme et les talents

Si vicieux et sales

D’un commandant de camp

Criminel sabre au clair

Je suis né sanguinaire

 

Vous m’imaginez faire votre sale boulot ? 

Passer mes journées à moisir derrière un bureau

Prendre tous les jours les mêmes métros

Vider les poubelles, torcher vos vieux

Sur une chaîne de montage briser mon dos

Ou attendre un chèque de la Française des jeux ?

 

Votre âpre liberté me navre

Les discours m'ennuient, l'écran m'avilit

Alors, ticket pour le premier conflit

Je veux pisser sur des cadavres

Souiller des vierges, trancher des gorges

Être là où la haine se forge.

 

Rire au-dessus de fosses communes

Pendre à des potences de fortune

Je rêve de pacifier de lointains pays

Revendiquer jungles, déserts sous un feu nourri

Remonter les rivières, maculé de fange

Enfiler le costume de l’agent orange.

 

Quelques liasses de billets, affaire conclue,

Première arme tendue, première femme vendue.

Viens avec nous, tu seras tout ce que tu veux

Libérateur, bourreau, rédempteur, truand,

Juge et partie, grand sage ou furieux dément

Pour quelques jours, quelques mois, des demi-dieux !

 

La paix me va si mal

J’ai l’âme et les talents

Si vicieux et sales

D’un commandant de camp

Criminel sabre au clair

Je suis né sanguinaire.

Qui ne sait pas que tout finira dans le sang

13 juin 2024 - 11:37

Qui ne sait pas que tout finira dans le sang
Qui ne sait pas qu'il faudra bien choisir son camp
Qui, mais qui peut encore oser faire semblant.

L'azur et rien

05 juin 2024 - 10:21

Je souhaite, tout en approfondissant le thème de la couleur bleue, rendre un hommage appuyé à Théodore De Banville.

La modeste contribution qui va suivre s'appuie honteusement sur son poème "Le Saut du tremplin" de 1857.

 

Sur le tremplin de l'esprit en feu
le poète saute, et resaute,
Plus haut ! plus loin ! de l'air ! du bleu !
S'exalte l'apprenti cosmonaute

Le bleu l'entoure, l'oxygène manque,
Encore ! Encore ! Crie le saltimbanque

Il a déjà des cieux le large sourire,
Il veut le toucher, le saisir, le sentir

battre dans sa paume, l'étaler sur sa peau
se fondre dans cet azur, être cet azur
Forcer la réalité, lever le rideau
Voir derrière ce qui est affiché au mur.

Jusqu'au ciel pur, Plus haut encor !
Les bras tenus le long du corps

Il s'élance pour son suprême voyage
Regardons le jaillir, nous autres profanes,
S'arracher de son esclavage,
Traverser enfin les membranes

De ce cocon qui nous maintient en vie.
Alors dans cette dernière folie

L'oxygène n'est plus, le bleu s'assombrit,
Il déchire le voile devant ses yeux
Là, découvre par dessus de ce qui luit
Le noir, profond, immense et vertigineux

Et le bleu tant attendu
A bel et bien disparu.

L'infinie toile, si noire, si trouée,
D'où perce la lumière du fond des âges
Pendouille, juste à quelque étoile accrochée
Et il meurt d'avoir cru à ces grands trucages.

Grande Purge

30 mai 2024 - 08:08

Vomir actes et réquisitoires outranciers,

Vibrant de rage brandir les aveux extorqués

Le doigt pointé d’accusateur public

Traîtres ! Espions ! Toutes ces immondes cliques

Ensevelie sous les preuves formelles

D’un tribunal sans exception, ni appel

 

Verdicts expéditifs et robustes

C’est l’heure de la mort des justes !

Jets de cervelles qui au mur luisent

Et les corps qui au pied y gisent.

 

Aucune pitié ni aucune clémence 

Ces deux gamètes fécondant la vengeance.

 

Purgé de tout ce qui peut nous être opposé

Les serments assassinés par l’iniquité

Instaurer la plus accomplie des avarices

Et jouir du dogme giclé de nos caprices.

 

Quel miracle tout ce que la plèbe supporte

C’est fou ce que l’abus des malheureux rapporte.

Faire semblant

29 mai 2024 - 04:29

Je passe au travers de la vie

Sans rien y comprendre, 

Sans rien n'en attendre.

 

Tous ces mois, toutes ces années, 

J'occupe mes journées

A faire semblant.