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QUEZAN

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#320448 J'aurai pour vous des ruines sentinalles

Posté par QUEZAN - 01 juin 2016 - 08:32

 
 
J’aurai pour vous des ruines sentinelles 
Dans des sables rebelles qu’épuisent les vents
J’aurai pour vous la cendre et la foudre du ciel
Comme agonie futile au silence du temps
 
Anachorète fou d’une impossible ascèse
Fut une ère lointaine de retraite au désert
A psalmodier les mots d’une vaine prière 
Pas même l’eau des larmes apaisait la fournaise
 
Veilleur de l’innommable et de l’incandescence
J’ai tant miré au loin le trop flou des mirages
De cet amour de sable et son évanescence
Pour espérer l’atteindre au-delà des nuages
 
Mais je ferai mémoire des sentes d’autrefois
Et des puits asséchés à la craie des margelles
Inventant un chemin de grand large et d’effroi
Dans le souffle primal des bêtes qu’on flagelle
 
J’aurai pour vous cette langueur nomade 
Et la patience lente de l’usage du temps
Pour tresser l’arganier au carmin des grenades
Et l’éclat de l’étoile aux caprices du vent
 



#264852 Ruines sentinelles

Posté par QUEZAN - 21 mai 2014 - 11:58

J’aurai pour vous des ruines sentinelles

 

J’aurai pour vous des ruines sentinelles

Dans des sables rebelles qu’épuisent les vents

J’aurai pour vous la cendre et la foudre du ciel

Comme agonie futile au silence du temps

 

Anachorète fou d’une impossible ascèse

Fut une ère lointaine de retraite au désert

A psalmodier les mots d’une vaine prière

Pas même l’eau des larmes apaisait la fournaise

 

Veilleur de l’innommable et de l’incandescence

J’ai tant miré au loin le trop flou des mirages

De cet amour de sable et son évanescence

Pour espérer l’atteindre au-delà des nuages

 

Mais je ferai mémoire des sentes d’autrefois

Et des puits asséchés à la craie des margelles

Inventant un chemin de grand large et d’effroi

Dans le souffle primal des bêtes qu’on flagelle

 

J’aurai pour vous cette langueur nomade

Et la patience lente de l’usage du temps

Pour tresser l’arganier au carmin des grenades

Et l’éclat de l’étoile aux caprices du vent

 




#41731 Instant

Posté par QUEZAN - 19 janvier 2008 - 07:34

Instant d'horizon


Un instant d'horizon
C'est un élan de soi
Un goût de sente qui s'amorce
Une clarté de jour
Un détour qui s'oublie

Un éclat d'horizon
C'est un cri de soleil
De foin sec et d'offrande
Qui nous ouvre les mains
Pour l'attente et l'instant

Un écart d'horizon
C'est un appel en vain
La surprise et l'envol
D'un oiseau, d'un regard
Qui s'attarde au dédain

Un déclin d'horizon
C'est un geste de main
Qui suspend, qui retient
C'est l'odeur affûtée
D'une envie de regain
De lentes et lourdes fenaisons

Un instant d'horizon
C'est l'éclat d'un écart
Qui s'attarde au déclin
En vain.




#41513 ESSAOUIRA

Posté par QUEZAN - 18 janvier 2008 - 11:08

Essaouira


Surgissant du silence d’une première torpeur
La mer en son éclat d’origine et rebelle
D’une houle alanguie cerne la citadelle
Et les yeux des mortels sont oubli de stupeur

Essaouira !
L’antique Mogador,
Et de plus loin encore
Thamussida,
Sabre l’air incertain et le fouet de lumière
D’un volet bleu qui claque.

Avant même les dieux et la glaise des scribes
Dans ce temps primitif qui est d’avant le temps,
Les nomades venant du val du Talifet
Sacrifièrent leur désert aux sources de la mer

Et le ressac arrime dans la fange et le sel
La douleur rose et douce
D’un crépuscule de mémoire
Pour éprouver les marches de l’exil.

La médina s’évente dans le frais de ses draps
Et glorifie l’Unique à l’appel des muezzins.
Sur le quai des relents de sardines et de feu
Epicent le chahut des mouettes en plein vol

Le vent d’embruns soulève le voile des femmes

Je suis venu pour taire l’ombre
Nommant la mort de ce qui est déjà.

Alain Hanquez


#41441 A DIEU

Posté par QUEZAN - 18 janvier 2008 - 09:48

Dieu d’Abraham et d’Israël, Dieu d’Ismaël
Et de David, et des prophètes et du ciel,
Mon cri a goût d’amer au sang de tes autels
Ton silence m’invite aux abysses éternels

Es-tu encore ce temps de grands vents et de sèves
Qui du chaos partage et le sens et le rêve
Dans le souffle primal de ce dieu qui pour être
S’invente à naître et naître inlassablement d'être ?

Es-tu le vain saunier qui cerne les lagunes
Halant des eaux le sel, et la fiente et la fange
La tourbe nue des glaises sur l'écart et la frange
D’une ultime arrogance à meurtrir tes lacunes ?

Es-tu ce temps de cendre, de poussière, d'ossements
D’aveuglement, de fiel et d’infernal tourment
Que la vision de feu du prophète établit
Pour lever les nomades aux marches de l'oubli ?

Es-tu la sente d’un ailleurs ou bien l’ultime rive
D’un monde qui s’anuite de remords en dérive
Aux marges des nuées pour arrimer l’errance
De la haine de l’homme ébloui d’innocence

Ce silence qui tremble en moi donc te ressemble
Comme la soif meurtrit le pas qui la génère
Et mon désir obcène , fureur délétère
Sanctifie et l’enfer et l’Eden tout ensemble.