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iahhel

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#230374 Délivrance

Posté par iahhel - 31 mai 2013 - 08:43

Quelle heure pouvait-il être ?

Je n'en avais pas la moindre idée.

Je me posais un tas de questions, comme chaque soir depuis un certain temps et avec l'obscurité, je sentais peu à peu l'angoisse m'étreindre...

 

Cette situation qui perdurait depuis plusieurs mois et la souffrance qu'elle engendrait, était ce soir à son apogée...

J'étais comme prisonnière de ce questionnement permanent qui me cloisonnait, dans une arène de douleurs...

Assise les yeux figés, je fixais depuis cinq bonnes minutes le cadre qui se détachait sur ce mur blanc. Des pensées couleurs diaphanes s'écharpaient peu à peu de mon esprit quand soudain la porte s'ouvrit violemment.

 

 

Le bruit claqua comme un coup de revolver ...

Une joyeuse tête blonde d'environ 1,40m entra dans la pièce. Ses grands yeux écarquillés qui me fixaient, étaient porteur d’une question. Sa mine était radieuse en cette belle journée estivale.

 

  • Maman, maman ! Ariel peut-elle rester dormir à la maison ce soir ?
  • Heu... bien sûr ma chérie.
  • Merci ma maman d'amour.

 

Elsa repartit aussi rapidement qu'elle était arrivée, l'air réjoui, en courrant dans long couloir au mur blanc qui mène vers l'extérieur de la bâtisse.

 

Je suis journaliste et je travaille pour un journal d'information. Je voyage à travers le monde et couvre le plus souvent les reportages de pays en conflits. Je suis une envoyée spéciale comme ils disent. Je vais de continents en pays, de ville en village de guerre en conflit ; je parle de l’exploitation, de la misère et de toutes ces horreurs qui façonnent notre monde.

 

 

Elle, c'est Elsa ma fille...

C'était notre première année de vacances ''que toutes les deux'', Notre premier été à la campagne. J'avais acheté cette propriété de deux hectares une bouché de pain au mois de janvier grâce à l'argent de ma prime de licenciement. Une histoire de meurtre accompagnée de certaines superstitions liées au lieu, avait ternie l'image de cette magnifique propriété. Il y avait bien quelques travaux à faire, mais la villa était saine et avec un peu de temps et de courage, j'avais dans l'intention de la remettre à neuve avant l'été prochain.

 

La maison était semble-t-il, très ancienne. Sa façade en pierre apparente, son pigeonnier, sa cave voûtée dont l'entrée se situait à l'extérieure et son puits, lui donnait un certain caractère. Le jardin qui la prolongeait en contrebas était parsemé d'arbres fruitiers et de lilas, ce qui laissait planer dans l'atmosphère d'accortes odeurs aux effluves délicieuses... Il était bordé par les eaux profondes d'un lac qui était enchanté ; enfin, c'est ce que disaient les gens du coin en référence une légende locale. Sur la rive d'en face, nous pouvions distinguer des collines boisées et de vastes plaines offrant un panorama bucolique à souhait...

 

 

Elsa semblait heureuse depuis que nous étions arrivés ici, loin de la ville et de son tumulte... Elle disait se sentir revivre.

Notre séparation avec son père l'avait marqué à vif. Il nous avait laissé tomber pour une jeunette. Il était enseignant en droits à l'université et s'était laisser choir dans les bras d'une de ses élèves, qui achevait sa dernière année d'étude. En arrivant ici, nous avions décidé d'oublier tout cela.

 

Avant d'emménager, nous habitions à quelques centaines de mètres l'un de l'autre, ce qui n'arrangeait pas les choses. Mais tout ceci était désormais de l’histoire ancienne.

D’ailleurs, depuis notre départ, elle ne le voyait plus qu'une fois par mois, comme bons nombres d'enfants lorsque les parents sont amenés à se séparer et que la distance impose ses diktats.

 

Le soleil brillait dans le ciel et baignait l'atmosphère d'une douce chaleur, pas l'ombre d'un nuage ni même la menace d'un orage, pour entacher ce tableau idyllique, tout était calme en cette journée d'été. Elsa jouait dans le jardin avec son amie depuis une bonne heure quand je fus alerté par des hurlements.

Par la fenêtre, Ariel le visage déformé par la peur, remontait en agitant les bras comme un pantin désarticulé qu'on essaierait de démembrer.

 

Mon coeur s'emballe dans ma poitrine et une angoisse soudaine s'empare de moi...

Je me précipite vers le long couloir blanc et saisie précipitamment la poignée de la porte qui donne dans le jardin.

Ariel avait l'air terrorisé. Dans sa course haletante, elle criait :

 

- Vite vite, Elsa est tombé dans le lac, j'ai peur !

- Ou ça?

- Vite, viens vite...

- Où étiez vous ?

- En bas sur le ponton... Elsa est tombée, j'ai peur...

 

 

A peine eut-elle fini sa phrase qu'elle se jeta dans mes bras en sanglotant.

 - Remonte vite à la maison je reviens.

Elsa était une bonne nageuse, mais la façon dont Ariel paniquait, n'avait rien pour me rassurer. Je forçais l'allure pour arriver au plus vite sur le ponton. Ma gorge s'était nouée et une boule s'était formée sur l'estomac. J'avais de plus en plus de mal à contrôler ma respiration qui était devenu saccadée, je suffoquais.

Plus je me rapprochais et plus cette sensation d'angoisse me prenait aux trippes.

 

En arrivant sur le ponton, personne. Prise de panique je scrutais en vain la surface de l'eau quand soudain mes yeux se posèrent sur une masse sombre et inanimé qui flottait a une trentaine de mettre de la berge... Elsa...

 

 

A cet instant, tout a basculé ...

Dans un hurlement de désespoir je me suis effondré sur le ponton, puis dans un ultime sursaut, je me suis redressé et jeté dans l'eau pour aller chercher mon enfant... Le bruit d'une clé dans la serrure me fit tressaillir... J'ouvre précipitamment les yeux quand mon regard se pose sur le cadre de la photo d’Elsa, qui me sourit en noir et blanc... Je tourne la tête vers le réveil : 06h30... Elsa va bien je le sais, je l'ai eu hier au téléphone.

Je reprends peu a peu mon souffle, je respire enfin ! Ce n'était qu'un mauvais rêve... Je me redresse dans le lit et je vois jack apparaître derrière la porte.

 

Jack s'est toujours bien occupé de moi. Il est courtois et respectueux, mais ce matin il n'affiche pas son sourire habituel, son visage est tendu, comme préoccupé. Il dépose le plateau sur lequel se trouve ma tasse de café en détournant la tête. Il a l'air complètement abattu...

C'est vrai, aujourd'hui est une date particulière. Au moment que quitter la pièce, il me demande de me préparer rapidement car j'ai rendez-vous à 8h00.

 

Je le sais, cette date est programmée depuis maintenant 6 mois et il m'est impossible de m'y soustraire.

Je déjeune calmement sans angoisse aucune, étrange... 7h15 encore 45 minutes et après....

 

 

Nous sommes samedi et comme tous les samedi, je sais qu'Elsa doit partir chez sa grand-mère pour y passer le Week-end. J'espère qu'il se passera bien.

Je sais aussi que pour moi, cette journée passera très vite.

Jack revient vers moi et m'invite à le suivre.

 

 

Nous empruntons le long couloir blanc qui mène à l'extérieur, je marche sans trop penser à ce qui m’attend derrière cette porte...

Je connais bien les lieux et l'angoisse que j'avais la veille a totalement disparu. Jack pousse la porte et me fait signe d'avancer tout droit, jusqu'au mur qui se trouve à environ 200 mètres. Je le regarde une fois encore. Son visage est fermé, son regard embrumé...

Je sors et vois le soleil briller dans le ciel. Aucun nuage pour me faire de l'ombre. Il fait déjà très chaud pour un matin, peut être 25 degrés ou plus, et puis peu importe...

 

J’avance calmement jusqu'au mur qui d'apparence devait être blanc enfin, il y a longtemps ; le temps et les événements ont eu raison de lui, sa couleur a disparu pour ne laisser place qu'à une surface sale et décrépite, marquée par de multiples impacts.

On me somme de m'arrêter. Je m'exécute.

Aucun bruit ne trouble cet instant, tout est calme, comme si le temps venait de s'arrêter, Suspendu au battement de mon coeur...

 

 

Je ferme les yeux, respire profondément puis, j'écarte lentement mes bras en les levant à l'horizontal. Je ressens chacun de mes mouvements, chacun de mes gestes.

L'air matinal qui pénètre dans mes poumons avec douceur ; les odeurs qu'il transporte se mélanger une à une en un véniel parfum où je distingue chaque saveur, les arbres, les fruits et le lilas.

J'entends les battements de mon coeur qui depuis toujours m'insuffle la vie. Boum boum, boum boum, sa mesure est régulière, aucune précipitation.

La brise qui se lève m'enveloppe un bref instant, fait tournoyer mes cheveux puis retombe. La lumière est si forte que malgré mes yeux fermés,  je la perçois aux travers mes paupières. De ses rais, l'astre réchauffe mon corps, chaque rayon apportant sa part de douceur et de chaleur.

 

A cet instant, je pense à ma fille, que fait-elle ?

J'espère que tout ce passe bien pour elle... Je l'aime et plus rien ne pourra entacher cet amour !

 

 

Je me retourne doucement et me dit que cette fois-ci est la dernière.

Je reste un instant sans bouger, immobile, à l'écoute du monde qui m'entoure, puis prenant une profonde respiration, je ré ouvre mes yeux. Le ciel est pur, celeste, d'un bleu cristallin...

Étrangement, je ne ressens aucune frayeur. Je suis calme, anormalement calme et bientôt libre !

La vie passe malgré nous en laissant ses traces, ses plaies, ses douleurs…. Une sensation de bonheur qui s'échappe toujours, une blessure encore ouverte...

Face à moi, les six hommes attendent les deux mots qui effaceront mon avenir à tout jamais...

Dans un dernier souffle je laisse s'échapper quelques syllabe qui nomment la seule chose qui m'importe...

- Elsa je t'aime !

Puis je m'en remet à cet homme qui hurlant sur un ton monocorde ces trois mots, réduit à néant ce qu'il me reste de vie !

- En joue !

- Feu !

 

Iah-hel 

 




#230289 La calanche

Posté par iahhel - 29 mai 2013 - 09:52

Il est là, assis face à la porte d’entrée.

 

Lui c’est Gilbert, 60 ans, sans profession ni qualification, pas de permis, pas de voiture, pas de vélo, pas d’assurance, pas de sécu, pas de femme, pas d’amis. Avec le temps, ses traits qui autrefois auraient pu être attirant se sont creusés et déforment son visage plus que la norme…  Un jour, il avait été, maintenant, il ne ressemble plus à rien.

Il y a une semaine, il a répondu à une petite annonce qui disait que quelqu’un pourrait venir l’aider si il avait des soucis. Et dieu sait qu’il en à des soucis….

Ce journal qu’il avait trouvé par hasard devant sa porte sur le parking, était une aubaine.

D’ailleurs, où était-il ce foutu journal, deux jours qu’il ne le trouve plus, mais c’est pas grave, il sait qu’il a répondu à cette annonce et est persuadé que quelqu’un va lui venir en aide….

Des jours qu’il attend, qu’il regarde cette foutue porte en espérant qu’elle daigne enfin s‘ouvrir, mais personne… 

 

Une journée de plus à tuer le temps avec des émissions idiotes à la TV, des espoirs nourris d’ironie, des contres temps, des machines à laver. Devant lui, la bouteille de Ricard toujours à moitiés pleine. Elle s’impose des heures durant, accompagnée de quelques gitanes, brunes et voluptueuses, en paquets éventrés qui sont posés près d’un énorme cendrier, régurgitant des saveurs du tabac froid liés à plusieurs semaines de surconsommation….

Et la vie qui s‘écoule absurde et inconséquente.

 

De amis, il n’en voit guerre, à part les deux trois poivrot du village, il ne connaît plus personne et plus personne ne souhaite le connaître. Alors, vieux garçon, il se cloître chez lui et attend…

Chez lui, c’est chez sa mère qui agonise depuis plusieurs mois dans la pièce annexe. Une pièce humide, sombre et mal éclairé, où l’odeur jetée sur les murs se mélange aux miasmes ambiants du tabac froid et à la saleté…

 

Il faut dire que depuis que l’activité fermière a cessée et que les parcelles de terre vendues on fait place au super, supermarché et sa ‘’zone artisanal’’ comme ils disent, plus rien ne va. Et sa mère qui ne peut même plus se déplacer, qui l’emmerde à longueur de journée en gémissant comme une grosse truie.

 

Une truie oui !

Il essaie de s’occuper d’elle, tant bien que mal, mais à contre cœur. Il ne l’aime pas et ne l’a jamais aimé. C’est un tyran, une sorcière qu’il dit. Il n‘attend qu’une chose, qu’on l’enterre.

Le bruit assourdissant du poste télé couvre les râles de la vieille, qui n’en fini plus de mourir…

La vieille, comme il aime à l’appeler. Jamais contente, toujours de sale humeur, une vipère qui crache son venin à qui voudra bien l’écouter, une vie entière de hargne et de mauvaise humeur…

 

Depuis toujours, dû moins, jusqu’où remonte sa mémoire, elle est là à le tirailler. Jamais en accord avec ce qu’il dit, toujours son mot à dire sur ce ton véhément, qu’elle adopte systématiquement pour lui adresser la parole.

Maintenant, elle est là avachie sur ce lit, presque inerte, l’invectivant pour la moindre chose. Du coin de la table où il est appuyé, il lui décroche cycliquement ces quelques mots, qui le soulage d’une haine contenu de 60 années et qui peut enfin s‘exprimer…

 

-         T’as pas fini de me pourrir la vie ; vielle salope va, tu ne l’as pas volé ta fin !

 

Entre deux clopes, il prends le temps de jeter discrètement un œil à l’extérieur en entrebâillant les rideaux de dentelles grisâtres suspendus à la fenêtre de la cuisine, ainsi qu’a son désespoir et d’où il peut apercevoir le parking du centre commercial ; c’est d’ailleurs pour cela qu’il n’ouvre plus les rideaux, pour le vis-à-vis avec le parking, rideaux qui n’ont pas du voir de lessive depuis plusieurs décennie, à en jugé par leur éclat de saleté. 

 

 

Gris ! Le constat et sans appel : Encore une journée de merde où la pluie c’est invitée donnant cet aspect sombre et monochrome au décors, c’est comme si les couleurs n’avaient jamais existé. Au dedans ce n’est pas mieux.  Le noir intersidéral a envahit tout son être, pas un soupçon de guetté ni même d‘espoir, tout est sombre et noir ; et la vie décrépit  qui rogne ce qu’il reste à dépecer !

 

Les gouttes de pluie claque contre la porte, martelant la vitre, résonant dans ses tempes, de ses perles qui frappent contre la matière et ce vent qui ne faiblit pas ! Au moment même où il se rassoie pour se servir un p’tit jaune, comme il l’appelle, les aboiements de sa mère le rappellent à l’ordre…

 

-         Gilbert, donne moi mon médicament ! Plus vite, bon à rien va ! Même pas foutue de s‘occuper de sa mère cet âne !

-         Ça va, ça va….

-         Apporte moi une couche aussi, c’est plein de merde ici, ça pu !  Faut que tu me changes. Et dépêche toi, ça me brûle !

 

 

Voilà ce qu’il redoute le plus. Le moment où il doit changer la couche de sa mère.

Rien que l’idée le rebute mais il n’a pourtant pas d’autre alternative, car même s’il souhaite parfois sa mort, il ne peut décemment pas, la laisser mariner dans ses excréments.

 

-         Dépêche toi non de dieu, Gilbert !

-         Tu ne pouvais donc pas te retenir ? Tu fais chier la vieille…

-         Me retenir ? Mais tu veux que je crève hein ? C’est ça ? tu veux que je crèv…

-         ...Ha basta !  Si tu savais comme je l’attends ce jour béni où tu vas crever !? Et quand il viendra et que sonnera enfin  glas qui t’arrachera

          ton dernier souffle de vi….

-         Tais toi donc bon  à rien et dépêche toi !

-         Pffffff

-         Tu vas te lever ton gros culs oui, fainéant !

 

Il avait bien pensé à la supprimée, mais il ne pouvait pas. C’était au-dessus de ses forces. Et puis, les services sociaux qui passent régulièrement s’apercevraient de quelque chose, la police serait alertée… Non, il ne s‘en  sortirait pas.

C’est d’ailleurs pour ça, qu’il a demandé de l’aide en répondant à cette petite annonce dans le journal. L’annonce disait que c’était gratuit et surtout que le résultat était garantie.  L’annonce dans ce journal qu’il ne trouve plus, mais dont il est sûr d’une chose ; c’est d’avoir répondu à cette annonce.

 

Se relevant de sa chaise, il prend la direction du placard tout en maugréant quelques insultes à l’encontre de sa mère puis, attrapant la boite de médicament d’une main et la couche de l’autre, il fait pivoter son corps d’un seul bloc pour se diriger nonchalamment vers la chambre.

 

-         J’arrive, vielle peau…

-         Vielle peau ! hum ! Enfin te voilà. J’ai failli attendre !

 

Alors qu’il se prépare à lui servir son verre d’eau pour de lui administrer ses tranquillisants, 

Baoum…

Un bruit sourd et violent les fait tout deux sursauter !

 

Toc, Toc, Toc !

 

Gilbert s’arrête net dans son élan.  La vieille le regarde, interloquée.

 

-         On a frappé à la porte. Qu’est ce que t’attends Gilbert,  va ouvrir, bon à rien !!! Mais qui ça peut-être ?

 

Un sourire à peine perceptible éclaire le visage de Gilbert qui se dit que ça y est !  La solution à ses problèmes était peut être derrière cette porte.

Il s’avance d’un pas rapide vers la fenêtre, entrebâille le rideau et regarde discretement sur le perron.

Un homme est là.  Grand, vêtu d’un long imperméable noir, à capuche,  il attend dos à la porte et face à cette pluie qui s’abat depuis plusieurs heures. 

 

-         Qui c’est Gilbert ?

-         T’occupes, m’an c‘est un amis que j’ai invité.

-         Tu m’appelle m’an maintenant ? Et ne dis donc pas n’importe quoi ! Tu n’as pas d’amis. Tu mens ; dis-moi qui c’est! Gilbert ?

-         Tais toi donc vieille sorcière. Bien sûr que j’ai des amis, dit-il en jubilant, la preuve.

-         Gilbert, dépêches toi, viens me changer ! ça me brûle…

-         Ha... Va brûler en enfer, vieille bique ! J’ai autre chose à faire pour le moment.

 

Gilbert retourne d’un pas pressé vers la chambre de sa mère, et ferma sa porte bruyamment avant de reprendre la direction de l’entrée.

 

-         Gilbert, qu’est-ce que tu fais ? Viens tout de suite. Gilbert !??

 

Il s’approche de la porte prenant un air sérieux, remet ses cheveux gras en place d’un revers de la main et appuie sur la clenche. La porte s‘ouvre.

 

-         Bonjour, vous êtes heu….

 

L’homme se retourne.

 

-         Oui.  Je suis !

 

L’homme est grand, parait baraqué et a un visage auxquels on ne peut pas donner d’âge.

Ses yeux noirs et son teint pâle ne font qu’accentuer la dureté des traits de son faciès.

Il est distingué, vêtement de bonne facture, allure soignée et porte une canne dans la main droite. Il fixe Gilbert droit dans les yeux..

 

-         Vous êtes donc la personne que j’ai contactée pour mes problèmes ?

-         Oui, tout à fait ; mais puis-je entrer deux minutes où bien allons nous nous entretenir sous cette pluie battante ?

-         Excuser moi, je suis désolé, mais j’ai tellement peu l’habitude de recevoir que... Heu entrez...

-         A la bonne heure.

-         Gilbert, viens me changer, ça pu ! J'ai mail !! Et qui c’est ce gars !?

-         Tais toi donc vieille bique !

 

Puis se retournant vers son hôte

 

-         Vous pouvez déposer votre…

-         Oui…. Je sais ; merci !

 

A la grande surprise de Gilbert, l’homme avait suspendu naturellement son imperméables à la patère fixée sur le mur qui était pourtant à peine visible, juste derrière de la porte d’entrée, comme si il connaissait le lieu.

 

-         Votre mère je suppose….

 

Lui lança-t-il en s’asseyant, tout en maintenant sa canne qu’il fait tourner entre ses deux mains, les coudes en appuis sur ses genoux.

 

-         Oui, c’est pour elle que je vous ai contacté. Vous comprenez, elle ne se déplace plus du tout, c’est un poids pour moi et elle me rend la vie

           impossible. En plus, depuis qu’elle est alitée, c’est pire. Je vis un véritable enfer. Déjà que ce n’était pas tout rose avant, mais là, je n’en peux

           plus. Je dois trouver une solution pour ne plus avoir à la supporter… Il faut que cela cesse !  Vous me comprenez ?

-         Oui, oui, très bien.

-         Vous allez m’aider hein ? Dites-moi que vous allez trouver une solution à mon problème ?

-         Gilbert, ma couche, dépêche toi !

 

Le visiteur le regarde intensément de ses yeux noirs et se dit qu’il a bien fait de venir. Apparemment, cet homme est au bout du rouleau et sa demande n’est que légitime. L’empreinte de sa destiné le résume à errer de déboires en souffrances depuis son plus jeune âge sans jamais de répits. Cette annonce était providentielle pour lui aussi ! Il exaucera donc son vœu et le délivrera de sa souffrance.

 

-         Oui, je vais vous aider et vous libérer de ce fardeau. Mais comprenez bien cher ami que ce n’est pas une décision à prendre à la légère et          

          qu’une fois qu’elle sera prise, il vous sera impossible de vous rétracter.

-         Qu’entendez vous par là ?

-         Simplement qu’à l’instant même où nous déciderons tous deux, d’un commun accord, de mettre fin à cette situation de souffrance qui perdure    

          depuis toujours et qui engendre cette situation avec votre mère, il ne vous sera en aucun cas possible de revenir sur ce qui aura été décidé.

-         Ha bien, bien…Je ne demande pas mieux ! C’est très bien. Mais rassurez-moi, il ne va rien arriver à ma mère, n’est-ce pas ? Enfin, je veux

         dire rien de grave. Parce que même si c’est vrai, que c’est à cause d’elle qu’on en est là et que parfois j’aimerais la voir disparaître, enfin, je

          ne voudrais pas qu’on dise des choses compromettantes sur moi… Vous me comprenez ?

-         Ne vous en faite pour elle, tout ira bien et pour vous, plus de soucis l'ami.

-         Ha… Très très bien, alors c’est décidé, je m'engage. Où dois-je signer ?

-         Aucune signature, votre parole me suffit. Et sachez que je vais personnellement m’occuper de vous.

-         Ha oui, bien…. Et dites-moi, c'est pour quand alors ?

-         Gilbert ! Gilbert ! Ma couche non de dieu !

 

 

Le visiteur ne lui répond pas.

Il se relève silencieusement, le regarde encore une fois droit dans le yeux, puis se dirige d'un pas lent vers la patère d’où il décroche son imperméable. Il pose sa canne, enfile son pardessus d’un mouvement ample et tout en remettant sa capuche, il reprend sa canne qu'il venait de déposer dans l'angle du mur, puis ouvre la porte sans même se retourner et sort sur le perron.

 

Gilbert dépité, lui lance une dernière fois :

 

-         Alors dite-moi, qu'ait-il prévu et on fait ça quand ?

 

Le visiteur se retourne enfin pour lui répondre, mais son visage a totalement disparu. Plus de chair, ni matière, le néant, le vide absolu, seul deux orbites luisantes qui le fixent, figeant le reflet de son âme !

 

-        Mais tout de suite Gilbert !

 

Ni une, ni deux secondes, Gilbert n’a pas le temps de comprendre ce qu’il se passe. Un filet de sang apparaît, et de perles en commissure, il s’écoule lentement de sa bouche. Puis dans un dernier soubresaut il tente de dire quelque chose... Juste avant de s’effondrer inerte sur le sol !

 

-         Gilbert !!  Gilbert !!! Qu’est-ce que tu fais enfant de pu…  Ma couche, dépêche toi, ça me brûle….

 

Le visiteur se retourne, referme la porte et disparaît sans un bruit !

 

-         Gilbert alors, qui était-ce ? Tu va répondre gros tas de merde !! 

 

Quelques seconde passent...

 

-         Gilbert , ma couche !

-         Gilbert !!!

 

 

 

Iah-hel




#229970 Réccurence

Posté par iahhel - 23 mai 2013 - 05:12

Aucune réponse ;

                         juste l’émotion de l'instant.
                         Une courte vision se désagrège volatile,

aliénant l’amour à nos sentiments
            Souvent lorsque je me penche au-dehors et que mon esprit vagabonde, 
                                                                       Je m’imagine un tas de choses… 
Des images des douleurs ; l'histoire incertaine, de la lune et du soleil,

s’essoufflant sur ma nuque… 
Quelques gestes improbables, intangibles, couchés ça et là ;

Grain de sable amoncelés d'oasis en désert,

mémoire qu’une phalange égraine sur la distance...

                                                  La violence des mots écorchant ma peau ;

                                                  électrisé sous l’impact d'un corps abandonné,

                   je me décharne en saupoudré. 
                                                                           Et je glisse vers ce ressac immuable ;

cheveux d’écumes haletant épousant le visage plus que parfait d’une mère pour son enfant.
Je me questionne sans retour et je regarde dans le vague du sentiment où je me perds.

L’arbre,

le ciel,

le vent,

la pluie, chorégraphie décomposée de ce qui est, 

                                                                 arythmique, intemporelle… 

                                                                                                      Grenade,

je me fragmente comme l’écorce sous le ponant où la gangue du temps me désagrège, 

impuissant.

 

Corps à corps la blessure des maux corrode l’amour jusqu’à l’amer !

 

iah-hel 



 




#229835 Complément de circonstance

Posté par iahhel - 21 mai 2013 - 05:07

Je me demande parfois d’où proviennent ces questions qui restent insolubles, 

                                             comme en suspension dans l’espace et le temps.

                                            Toutes ses actions entrecroisées de pourquoi sans comment,

alors qu’il est impossible de revenir sur nos pas !   

Ce lien des faits, qu’on recherche pas à pas,

mais qu’on ne trouve jamais !

                                  Ce qu’on dit, ce qu’on ne dit pas !

                                                                               Ces rencontres,

                                                                                                  ces lieux,

                                                                                                          ces mot

et tous ces instants qu'on enveloppe de circonstances ;  

                                                              qu’en reste-il une fois la nuit tombée ? 

                                     Que ce serait-il passé ?

Alors, bien rangés,

                         caché, trié, oblitéré,  

on s’en affranchit comme d’un simple plie enfin,

                                                                             le croit-on !  

             Il est des odeurs que la vie a jetées là

et qu'on habille de circonstance. 

 

Iah-hel




#229736 Comme une goutte d'O

Posté par iahhel - 20 mai 2013 - 12:06

Ploc, ploc, ploc … 

                Les chemins d’une vie ?

                Où vont-ils lorsqu’ils se poursuivent ?

 Ont-ils un but précis ou ne font-ils que s’entrecroiser,

s’entrechoquant  dans l’expectative d’une perpendiculaire à la parallèle qui prendrait la tangente d'un cycle, qui n’a, 

                                                                                                                                                                                                         ni début, ni fin !?

                                                                                    Comme ces gouttes d'eau où se reflète ma peine ;  

s’amplifiant sur les rails émotionnels du temps,

                                                                                   perlant leurs questions qui martèlent mon esprit, 

                                                                                    le repoussant peu à peu vers son point de rupture.

               Ploc, ploc…

                                                                                   Goutte à goutte la haine s’insinue ; inodore, 

                                                                                                                                                            ruisselante,

                                                                                                                      elle ronge la paroi humaine.  

                                                                    Une goutte après l’autre…

                                              Ploc, ploc, ploc,  

Pour s’abattre en nombres 

dans une pluie battante dansant des incessants ballets 

                           de concepts et d’idées contraires à la vie, 

                           niant l’essence même de l’humanité… 

Une simple goutte d'eau , récurrente et multiple,  

                    qui inonde le système jusqu'à l’anéantir. 

Ploc, ploc…

                     Elle envahit toutes choses,

                     tout être

et l’imbibe,  l’inhibant en sa nature profonde par ce qu’elle peut véhiculer,              

                                                                      ce néant, insaisissable, avide de matière ... 

                                             Ploc, ploc, ploc,

                                             dès lors,

lentement se repend le venin… 

 

J'en ai marre de racler le pare-brise de ma pensé !

 

 

Iah-hel 

 

(Extrait de la bande dessinée FENICE. T-2 en cours de réalisation)




#229646 Ils sont...

Posté par iahhel - 19 mai 2013 - 09:41

Et ils raisonnent dans ma tête comme des papiers qu'on froisse.

Conglomérés, recroquevillés, ils affleurent ma pensée ainsi comprimés ; puis, germant de leurs maux, ils s’arrachent de corolles en pétales et s'échouent sur le miroir fané de nos années !

 

 

Iah-hel




#229628 Parallèle ou Paradoxe ?

Posté par iahhel - 18 mai 2013 - 06:52

Beaucoup de problèmes d’oppressions  des peuples sont enracinés dans les cultures diverses et variées des populations concernées.

Rappelons-nous pour commencer que l’homme reste un animal à caractère dominant.

Et non, nous ne sommes pas des agneaux !

Lorsqu’on se place à l’extérieur et que l’on regarde notre monde au travers notre culture et de notre  point de vu, l’incompréhension nous gagne parfois ! Nous perdons tous nos repères et sommes souvent consternés par ce que nous voyons. Ce qui est une réaction parfaitement cartésienne, si on l’analyse de notre point de vu.

 

Nous sommes issus d’une culture occidental qui a ses valeurs propres, son éducation, sa religion ainsi que la floppée d’idées et d’arguments préconçus qui en découlent. Une quelconque analyse de notre part est obligatoirement empreinte à cette culture. Ce sont nos repères et nos valeurs et de ce fait, il est normal que nous les appliquions. Nous aimerions que cela change pour eux, qu’il y ait une révolte pour que le pouvoir soit balayé. Mais qui sommes-nous pour nous permettre d’imposer notre point de vue et jouer les outrés, pire que cela !

On juge !!   

 

Par ailleurs, une révolte n’arrangerait  rien pour eux. Leur fonctionnement politique est enfermé dans un système féodal qui est lui-même calqué sur un autre système vieux de plusieurs millénaires et qui donne au pouvoir en place « la toute-puissance ».

La vie se résume à faire appliquer  les diktats  à un peuple soumis !

S’il le faut, on se sacrifie même pour la cause !  

Ce système féodal est bien entendu épaulé par son jumeau, la  religion.

 

Pour revenir aux peuples oppressés je dirai que leur culture, leurs valeurs et leur analyse ainsi que tout ce qui en émane, ne peut faire abstraction de ce qu’il est intrinsèquement, c’est à dire une dictature !

Ce sont leurs repères et ils se construisent donc dessus.

 

Si une révolte du peuple balaye un pouvoir totalitaire en place issu de sa propre culture, que va-t-il se passer une fois le trône vacant. Le plus simplement du monde, ils vont reproduire ce qu’ils connaissent avec leurs repères et  tout en restant cohérent avec leurs valeurs et leur culture. Enfin de compte, il y a de grande chance pour qu’il reproduise le même schéma que précédemment, faute de ne connaître autre chose.

 

Même si depuis 20 ans ces peuples découvrent le monde occidental grâce aux nouvelles technologies et les médias de plus en plus présent, on ne change pas une culture et son fonctionnement aussi facilement et rapidement que cela.

La révolte lorsqu’elle gronde, fait face a quelque chose et parle d’un mécontentement, mais ne résout rien. Ces peuples sont malheureusement endigués dans un fonctionnement qui ne leur permet pas de faire autres choses que ce qu’ils connaissent.

Pour que cela change, ils leurs faudra des décennies.  Dans un premier temps il faut qu’ils voient ;  puis ils doivent apprendre, analyser, comprendre afin d’intégrer pour enfin s’approprier ce qu’ils ont vu. Changer une culture ne se fait pas du jour au lendemain.

 

La seule et unique chose que l’on puisse faire pour ses peuples opprimés, c’est de leurs donner l’accès à la connaissance, à l’information, les aider à comprendre ce qu’ils voient, afin qu’ils puissent enfin se construire !

Eux seul pourront se venir en aide, une fois les modèles analysés et intégrés  !

 

Mais par pitié, arrêtez de pleurer sur le monde qui est injuste et cruelle avec ces gens, vous n’y changerai rien !

Arrêtez aussi de vous appesantir sur des choses qui sont toutes à fait logique, que certains d’entre vous cautionnent j’en suis sûr  et qui ont des milliers d’années d’existence.

 

Je me garde les quelques lignes de la fin pour m’expliquer sur le : ‘’que certains cautionnent’’ et pour faire un parallèle qui n’engage que moi. à propos des dictatures 

 

Les religions ont ;

d’une part inspiré les dictatures et par ailleurs, elles ont été le meilleur des ambassadeurs pour le racisme.

Et ceci, grâce à leur propagande international de l’intolérance. 

 

J'ai toujours trouvé ce parallèle amusant !

 

Un croyant va prier pour le salut de son âme et la tolérance… 

Alors que ceux à quoi il croie et se plie corps et âme, lui dicte l’intolérance à la différence et l’obéissance aveugle.

De plus, pour couronner le tout, sa bonne cause lui promet l’anathème s’il désobéit ! L’anathème qui est, soit dit en passant, la symbolique de la mort dans la religion.

La dictature elle est plus direct, mais son fonctionnement reste identique !

 

Ce même croyant qui s’offusque et dénonce les intolérances de tous ces systèmes totalitaires, adhère au fondement même de ce qui a crée ces putains de dictatures ! 

 

Parallèle ou paradoxe ? 

 

Fuck the système

 

Iah-hel 




#229504 Instant volé !

Posté par iahhel - 17 mai 2013 - 10:55

Quelques clichés,
instants volés entre le gris et l’étrange,
                                 figés de paraffine
               nous offrant ce reflet,
intemporel.
Un regard oblique,
une pression de l'index et l'instant se fige,
                                           monochrome,
                                           à l'interstice du temps !
Puis, l'émotion éclaire cette fraction de seconde.
Ses grains,
oxydant la paraffine,
tentent l'esquisse de l'instant ;
Suspendu aux reflets gravée d'une empreinte
ce souvenir captif qui danse sur l'horizon...
 
Et  l'image transparaît !
 
iah-hel
 
Site Photo Graphique CentMotsDire

Fichier(s) joint(s)




#229389 L'Instant Rompu !

Posté par iahhel - 15 mai 2013 - 02:20

A l’intersection de nos vies entrechoquées par les éléments ; il est là, sous-jascent, omniscient.

Trop de lignes interrompues, de choses entrecoupées : de regards en vacuité se profile un naufrage, celui du devenir alors que la vie essouffle encore de nos mots…

Haletant, le souffle-court il nous porte dans le temps jusqu’à cette douleur ; 

alors, l’instant qui se rompt se décharne de nos maux !

 

 

 

iah-hel




#229368 L'homme et sa putain...

Posté par iahhel - 14 mai 2013 - 11:14

...de  compassion !

 

Depuis la nuit des temps, l’évolution nous laisse entrevoir, toutes évolutions confondues, deux options possibles ; S’adapter ou crever ! La fâcheuse tendance que l’homme développe  à s’apitoyer sur lui-même, le rend  totalement inepte face à la réalité !  Du reste,  s’il consacrait autant d’énergie à la réflexion pour solutionner les problèmes, qu’à  son engagement à vilipender les faits, les problèmes ne seraient sans doute pas ceux qu’ils sont !

 

Iah-hel 




#229362 Déjà vu !

Posté par iahhel - 14 mai 2013 - 09:48

 Et déjà mes amours fanés
Ce sont décomposés de quelques
Années de fuites, aiguisant mon esprit
D’appréhensions divers …
Féminines…

J’ai tout gobé, tout digéré…
Analysé, régurgité, recalculer et 
Ruminé…
L’absorption fût lente et douloureuse
Mais sa part est intégrée…

Maintenant, je me garderai d’elle !

Si la dupe n’a pas d’esprit
Son jeu reste sans limite.
Se méprendre sur les acteurs,
C’est comme se tromper d’interlocuteur.
Mais quelles en seraient les conséquences ?

Ce n’est pas lui monseigneur,
Mais elle ! Il y a erreur.

Et le champ se brise de visions éparses, 
puis, je me divise à l’affût de son regard.
A jeu de dupe, garde à l’esprit
Tout ce qu’ici à demi mot,
Je n'ai pas dit. 

Iah-hel




#229272 D'une situation à une autre !

Posté par iahhel - 14 mai 2013 - 10:15

Entre ombre et lumière, il y a cette lueur que je perçois ;

instant saumâtre entre deux jeux séculaires, entre deux je ne sais quoi, entre deux je ne sais pas !

On ne choisi ni le lieu, ni le jour, ni les heures.

 

C’est étrange, ce sentiment d’incertitude que régurgite le questionnement insoluble et perpétuel de l’avenir, lorsqu'il devient flou et que l’infini se perd dans l’indéfini.

Ni début, ni fin ?

 

La vie enfante la mort, c’est une certitude ; rien à y changer, rien à y redire.

Je n’ai aucun mot pour conjuguer le sort à un autre temps, que celui auquel il tend.

 

Pourtant, il arrive parfois que l’horloge s’échine sur le cadran et me dévisage, laissant de fil en aiguille s’échapper une lueur, un visage, une interrogation….

Alors, où va-t-on ?

 

Iah-hel 




#229253 que n'ai-je ?

Posté par iahhel - 13 mai 2013 - 10:27

Je voulais tant de choses simples. 
Ne pas en faire un drame, laisser couler les événements ;

éviter les jugements hâtifs ou périmés ;

ne jamais condamné, car chaque faute est nécessaire à sa compréhension… 
Une fois, dix fois, vingt fois, jusqu'à l’assimilation... 
Je voulais aimer et vivre ce sentiment pour ce qu’il est dans le temps. 
Conjuguer les temps futur, du présent jusqu’au plus que parfait !

Chaque heure qui passe, accentue cette sensation de l’inutilité consubstantielle des mots à expliquer la vie et la chape de plomb qui couvre peu à peu l’horizon, étouffe un ultime reflet moiré. Sur la berge, assis, je regarde transparaître ce qu’il me reste de peine. 
Elle s’écoule goûte à goûte ; elle suinte et me vide ; me dégoûte, me déveine de son flot irrégulier de n’ai-je…

De larmes acides ! 

Reste l’incompréhension et cette peur qui m’inonde.

Que n’ai-je gardé de l’anamour qui prend sa ligne de coke sur un horizon camé ?
Que n’ai-je pas fait, de ce qu’il me reste encore à faire ;
Que n’ai-je trop fait pour cette vision despotique ! 
Que n’ai-je confondu jusqu'à nous mettre à nu… 
Que n’ai-je et toutes ces choses assassines.

Avancer pour mieux appréhender ce qu’il ne faut confondre ;

se fondre dans la masse et se confondre pour éviter l’impasse ;

faire face à tout ce temps qui passe érodant les reliefs de l’amour. 

Je m’épuise pas à pas jusqu'à me répandre dans une flaque ; une flaque de trop !
Trop de n’ai-je, glacé de sentiments qui dans la congère se sont amoncelés, givrés, figés.
Trop de pas assez, fustiger d’émotion restée orpheline… 
Et toutes ces questions qu’on a figées dans l’oublie n’ayant de réponses à nos maux !

La nuit s’avance et m’imprègne de son silence, le parfum croupissant de l’incertitude, altère l’acuité de mes sens par ses non-sens.

Alors je m’égare dans le vague des on pourrait, qui lentement décomposé, ont pourris… 

Demain sera un autre jour, mais l’homme quand à lui continuera toujours de se regarder le nombril !


Iah-hel




#229252 Question de fond

Posté par iahhel - 13 mai 2013 - 10:21

un ''je'' de dupe ! 




#229244 Question de fond

Posté par iahhel - 13 mai 2013 - 08:42

Reflet d'un miroir.

Une image morcelée me parvient, impalpable....

L'autre, qui est l'autre ? 

 

Dans ce miroir sans tain où se reflète l'image désordonnée de la pensée que l'esprit invoque par opposition au jugement, apparaît cette question évanescente... ; L'autre, qui est l'autre ?

 

Jet de pierre, le miroir se brise et l'image imparfaite se fissure d'un doute reflétant ma pensée dans un pantomime de l'esprit et toujours ce désordre de questions sans réponses ;

plus de re-père,

juste un reflet, 

mais l'autre,

qui est l'autre ?

 

Il, tu le je ; vision désordonnée en jeux d'ombres et de lumières qui assombrissent l'image que renvoie le miroir avant de se rependre, morcelé par le regard des autres ; plus de reflet et cette question qui hante toujours mon esprit :

L'autre, qui est l'autre ?  

Question de fond...

 

iah-hel