La nuit
Aux portes de la nuit la lumière hésitait
A se confondre aux gris, ou dans les pluies d'automne,
La mer s'évaporait, sous un pinceau fantôme
Qui effarait de blanc un horizon abstrait.
Les pavés de leur laque étoilaient en répliques,
(Au son métallique des gouttes sur les plaques)
L'éclairage public qui muait dans les flaques
Des lueurs qui claquaient, en astres italiques.
Les façade luisaient dans un vague miroir
Des colombages argents arrachés à la nuit,
Bariolées barricades en travers de l'ennui
Dont la terre et la mer s'amusaient dans le noir.
Aux portes de la nuit souvent l'homme se pose
Les questions que la vie a noyée sous les vents,
L'écume des désirs, et la bruine du temps
Ces nébuleux espoirs dont son destin dispose.
Puis entre ciel et terre un éclair bleu se brise,
L'âme à la matière ne pouvant se résoudre
Le sel d'une larme suffisant à dissoudre
Ces frontières obscures où notre vie s'épuise.