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L'affaire du détective désormais contre nature !

Posté par chevalier dupin, 17 mars 2010 · 394 visite(s)

mes sherlockonneries
En un furtif coup de vent,
S'insinuant comme un voleur,
" C'est affreux Watson, je me meurs ! "
Tragiquement, ce cri fit irruption,
Dans la tiédeur de notre salon !

"Ah non ! mon cher n'allez pas encore,
Me refaire le coup de l'agonisant,
Ou du détective se prenant pour Lazare,
Par delà le gouffre du Reichenbach !
Plutôt m'occuper moi-même de votre mort ! "

"Docteur ! Pitié ! regardez-moi, je suis blême !
Depuis trois jours que je suis cette femme,
Depuis trois jours, j'ai l'impression de rendre l'âme !
A maintes reprises, j'éternue,
Le corps me démange sans urticaire,
Mon sang bouillonne, je n'en peux plus,
Pire ! mes tempes bourdonnent un requiem,
Pour mon raisonnement défunt,
Tandis que mon nez, regrettant son flair,
S'abuse d'un étrange parfum !

"Des faits Holmes, donnez-moi des faits !
A quel moment, avez-vous perçu ces effets ?

"Quoi que soit cette perverse créature,
Mon malaise commença par sa filature !
C'est elle qui m'empoisonne pardi !"
Je le sens, je suis maudit !"

" Holmes tenez-vous en aux données du problème !
Ecartez par Dieu ! ce qu'en sa fertile terre,
Les apparences sèment,
Au gré de votre imaginaire ! "

" Bon ! Bon ! Dès lundi j'étais au service,
De l'inquiétude de Madame Hudson,
Car j'acceptais de surveiller sa nièce Alice,
Selon elle, devenant par trop polissonne !
Aussi jolie qu'elle fut, bientôt sur sa trace,
Je déployais les instincts nés de la chasse..."

" Holmes par définition les instincts sont innés,
Excusez-moi si je me trompe ! "

"Watson j'ai déjà du mal sans qu'on m'interrompe,
S'il vous plaît, laissez moi continuer !

Mardi, me pensant par elle, repéré,
Je crus la demoiselle prête à m'égarer.
Je devinais ses formes dans le brouillard,
Quand soudain, fuyant, je l'aperçus échapper,
L'indice troublant qui se jetait à mes pieds :
Son mouchoir, brodé sur le trottoir !
Fort heureux de cette découverte,
Je m'en saisissai promptement,
Avant qu'il me mène à ma perte !"

" Comment diable cela ? "

"Ecoutez ! A peine humai-je le tissu
Que mon coeur se portait aux nues,
Diabolique n'est-ce pas ?
Ensuite, arrivé au coin de la rue,
Me retrouvai-je à tomber sur l'intrigante,
Qui m'attendait, comme une poule gloussante,
Les mains sur les hanches et le sourire au lèvres !
J'étais foutu, oui, si mal foutu,
Que lorsqu'elle s'évanouit en courant ;
Mais au sol, en faisais-je autant !

Osez-vous me voir, moi, défait vraiment,
Pendant que la brume se levait,
Que des petits oiseaux chantaient,
Ecrasé de honte et de fièvre ?

Alors, jusqu'ici errant depuis hier,
Par le Londres moqueur, je me déshonore ! "

" Je vous rassure cher ami, tout s'explique !
Ce n'est pas un coup du sort !
Votre maladie n'a rien de maléfique,
Elle est élémentaire ! "

" Docteur, vous me tournez
En dérision, vous me raillez ?!

" Non, je connais vos méthodes,
Tenez ! Par la fenêtre,
Qu'observez-vous cher maître ! "

"A part un couple canin,
Dont je renonce à vous faire le dessin,
Tellement triviale est sa besogne,
Je dévisage avec amusement,
Par ce beau jour de printemps,
Titubant, un amour d'ivrogne !

" Cher compagnon je crains,
Que l'ironie de votre humeur peu commode,
Ne vous empêche mieux que l'assassin,
A triompher de cette affaire !
Souvenez-vous que la nature,
Parfois cruelle, au crime ne perdure,
Et qu'en cette période d'éveil,
La vérité appartient aussi aux abeilles !
Butinez donc, Holmes ! Comprenez-vous ? "

" Parfaitement monsieur et merci !
Vous me sauvez la vie !
Sur le champ, je prends la route,
Pour guérir du venin de la vipère,
Qui s'apparente à notre logeuse en tout !
Dans les Downs, je m'en vais choisir une chaumière.
L'apiculture, hors le fog de la capitale,
Dans cette retraite, qu'il est temps que je goûte,
Avec la gelée royale,
Me permettra après vider ces lieux,
De décrocher ma lune de miel !
Watson, je vous embrasse, adieu ! "

Cher lecteurs, à qui je m'adresse aujourd'hui,
Pardonnez qu'à l'avenir je ne puisse,
Plus vous donner des nouvelles !
Vous en savez maintenant la raison.
N'en déduisez-en d'autre pour l'écrivain
Qu'hélas déjà plus, je ne suis,
Que le renouveau restera la saison,
Où je surpassai tant un limier si fin,
Qu'il me laissa nom d'un chien ! seul en lice !




Merveilleux chevalier....Dupin...nous nous sommes rencontrés en d'autres lieux me semble-t-il ? Vous n'avez rien perdu de votre verve.

Moriarty ? :)
Merci chère Arwen G !
C'est sur ce forum je pense que nous nous sommes connus.
Et j'appréciais beaucoup votre poésie.

Amitiés.