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Le Lion malade et le Renard : filial retour de flamme

Posté par chevalier dupin, 28 janvier 2009 · 519 visite(s)

mes suites impossibles de Jean de la Fontaine
Pour empêcher que ne se répète

L'odieux carnage qui vit amputée

Chaque famille de la faune députée,

Chez sire Lion faussement affaibli ;

Renard en raisonneur averti,

Au terme de l'enquête

Qu'il mena dans les pas de la raison

Et qui sauva l'intégrité de sa maison,

Assouvit-il la modeste vengeance que voilà,

Et dont mère gloire ici joliment met bas.



Demandant sur l'heure, audience au suprême magistrat,

Dame Renarde sur ses cris et ses pleurs, aussitôt reçue, informa :

« Ô mon roi ! Mon aimé est mort hier,

Emporté par cruelle panthère

Qui réclame votre titre méritoire

Et vous accuse d'usurper son territoire ! »

« A l'évidence, je plains votre veuvage madame,

Mais je ris de l'audace de la folle coupable de ce drame.

Sur le champ cependant, représailles j'organise,

Pour sauver mon honneur

Et celui que le souvenir de votre mari avise ! »

Répondit le souverain, ajoutant sans peur :

« Tout de suite je dépêche à l'antre de la félonie,

Léonie ma fille la plus hardie.

Sa fière jeunesse suffira plus que bien,

A défier le piètre effort de ce rival félin ! »

« Majesté permettez de m'associer au futur succès,

En évitant la fatigue à votre enfant dévoué :

Je lui suggère de suivre ce que j'indiquerais comme empreintes

Jusqu'à trouver nuitamment où l'ensommeillée meurtrière frissonne ! »

Osa proposer la rusée demanderesse,

Magnifiée par sa comédie de tristesse.

« Par cela, je reconnais sans surprise, en vous

Feues les qualités de votre digne époux,

Lors, n'ayez aucune crainte,

Ainsi fera ma princesse lionne ! »

Or donc, son altesse à crinière fit ce vœu, prononcé.

Las, quand sa noble engeance arriva au bout de la piste,

Par un piège habilement dissimulé,

Goûta-t-elle au pal d'un fossé,

Faisant nouveau deuil pas moins triste.



Mal nées ou bien nées, bêtes rugissantes

A l'appétit vil et insatiable :

Inévitablement serez-vous conviées

Au festin que partage la droite table

De la justice, à votre puissance équivalente.

A tout crime appartient en complément un supplice

Dont la royale preuve est : telle faon en sacrifice !