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L'âne et le chien : Faux frères, la mort vous tend la main !

Posté par chevalier dupin, 28 janvier 2009 · 632 visite(s)

mes suites impossibles de Jean de la Fontaine
Accaparé par son régal de broutement,
Chien de garde auprès d'un égoïste baudet,
Sans aide ne put se nourrir à son panier.
Loup venant, frère canin ne montra les dents.
Puisque coursier discourtois l'envoyait paître,
Permettrait-il à son parent de s'en repaître.

Maître de ces animaux de domesticité,
Douleur cuisante de vieillesse reposait.
Un pressentiment travailla à son réveil.
Point de braiement sous les jappements, à l'oreille
N'entendant le concert comme à l'accoutumée,
Avant qu'il eût vu le carnage sur le pré,
Sut-il vite qu'un malheur venait d'arriver.
Jugeant les actes du meilleur ami de l'homme,
Il fit de ce dernier, pire ennemi de l'âne !
Donc, parce qu'il n'aida cette bête de somme,
Par le bâton justicier, lui brisa le crâne !
En nouvelle solitude, pétri de rage,
Il adressa furieuse maxime aux nuages :
"Sous le mal d'autrui, si tu te venges mêmement,
Ne t'étonne que tu ne t'en ailles joliment !
Laideur au miroir n'y verra jamais beauté !"