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Le cochet, le chat et le souriceau : Etrange recommencement !

Posté par chevalier dupin, 28 janvier 2009 · 898 visite(s)

mes suites impossibles de Jean de la Fontaine
Apprenti grignoteur en sa prime excursion,
Découvrant jeune Chanteclerc et Mistigri,
Parmi eux se méprit sur le choix de l'ami.
Il ne dut qu'à sa chance de demi-portion,
De ne finir dévoré par le moustachu,
Tandis que s'ébattait la volaille ingénue.

Dûment averti par Dame Souris, sa mère,
Sut-il que risée point ne sert que la bonté,
Ni que tapage provient toujours de l'enfer.
Bien chargé de ce paquet de jolies leçons,
Le voilà reparti chercher saint compagnon.
Or voici que le hasard, joyeux trublion,
Offrit à son ouïe, familiers caquet et ronron.
Mais bientôt surpris, son oeil fêla son miroir
Par les différences qu'il ne s'attendait à voir.
Feus ses attributs virils, confit dans sa graisse,
Matou à la course, témoignait sa faiblesse.
Lui échappant sans qu'il eût à s'en échapper,
Le rongeur en bas âge se croyait sauvé.
Imprégné du sentiment de sécurité,
Persuadé de saisir au bec, l'amitié,
Courut-il dans les pattes d'un borgne poulet.
Las, cet autre eunuque, chez qui rien ne brillait,
Mit en bec une queue, croyant goûter le ver,
Puis s'obstinant à finir la chose entamée,
Croqua bêtement le tout, sans plus de manière.

Quel pauvre innocent donc, qui n'eut le temps d'apprendre,
De sa conseillère si maternelle et tendre,
Qu'apparence, bien que défiance au jugement,
Peut donner quelques précieux avertissements !