
L'ivresse et le bon grain !
Posté par chevalier dupin,
17 juillet 2009
·
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mon fourre-tout fou
Tout gris et en crise de foire,
Sur les conseils d'une soeur Sourire,
A l'église que je voyais double,
Fané d'hier comme une fleur,
J'ai voulu (c'était épineux) me recueillir !
A peine agenouillé, quasiment dans le noir,
Tant ma dévotion ne tenait debout sans trouble,
Voire sans un violent mal au coeur,
Alors observant le Christ tourner sur sa croix,
Une révélation ne me laissa sans foi !
Me rappelant la bible de mon enfance,
Je citais parmi les hics de ma pénitence :
"Car tu es soupière,
Et tu redeviendras soupière !"
Loin de moi, l'intention de cracher dans la soupe,
Du seigneur omnipotent pire qu'un poulpe,
Mais déjà tout petit, pas moins bas que trois pommes,
Avais-je plus haute opinion que ça de l'Homme !
Maintenant j'en étais sûr parce que c'était sage,
Sage comme une icône qu'on enlumine,
Dieu n'avait jamais été vendeur de potage.
Non ! Jusque par le bout du nez, il fut meunier,
Quant à son fils, à la guise d'un minotier,
Avait-il délivré l'immaculée farine !
Et soudain j'entendis le créateur à l'oeuvre,
Poussant ses coups de meule,
A nous autres, sans lui, si veules,
Geignant tels des couleuvres !
Je le vis lancer du Ciel,
Sa pluie de providence torrentielle,
Pour que par l'abbé, son récipiendaire,
Dépêché dans sa robe d'officiant,
Faisant la roue à cette aube ainsi qu'un paon,
Se meuvent moulins à paroles bonne ou belles,
Naissent vocations de moulins à prières,
Puis que ravis, ses anges agitent les ailes !
Ensuite fier je m'imaginais,
Auréolé d'un étrange béret,
Monté sur une mule de bataille,
Me battre contre des poulains d'avant,
Chevauchés par des mécréants,
Aux multiples idoles de paille !
Ma divine transe se dissipant,
Je rêvais encore que dans le calice,
Célébrant goulûment l'eucharistie,
En pied de nez au vin de païen,
Qui exempt du moindre délice,
Se boit jusqu'à l'hallali,
Au pieux oenologue, l'on serve enfin,
Un bon sang de Moulin-à-vent !
Désormais sauvé, j'ai fondé ma religion.
Dans un désert, je prêche assoiffé à l'invite,
Entre deux eaux rouges et bénites,
Au comptoir de ma congrégation,
Qu'in vino veritas,
Rime richement avec deo gratias,
Et que ce credo, ce point de jolie vue,
Vaudra toujours bien un grand cru !
Sur les conseils d'une soeur Sourire,
A l'église que je voyais double,
Fané d'hier comme une fleur,
J'ai voulu (c'était épineux) me recueillir !
A peine agenouillé, quasiment dans le noir,
Tant ma dévotion ne tenait debout sans trouble,
Voire sans un violent mal au coeur,
Alors observant le Christ tourner sur sa croix,
Une révélation ne me laissa sans foi !
Me rappelant la bible de mon enfance,
Je citais parmi les hics de ma pénitence :
"Car tu es soupière,
Et tu redeviendras soupière !"
Loin de moi, l'intention de cracher dans la soupe,
Du seigneur omnipotent pire qu'un poulpe,
Mais déjà tout petit, pas moins bas que trois pommes,
Avais-je plus haute opinion que ça de l'Homme !
Maintenant j'en étais sûr parce que c'était sage,
Sage comme une icône qu'on enlumine,
Dieu n'avait jamais été vendeur de potage.
Non ! Jusque par le bout du nez, il fut meunier,
Quant à son fils, à la guise d'un minotier,
Avait-il délivré l'immaculée farine !
Et soudain j'entendis le créateur à l'oeuvre,
Poussant ses coups de meule,
A nous autres, sans lui, si veules,
Geignant tels des couleuvres !
Je le vis lancer du Ciel,
Sa pluie de providence torrentielle,
Pour que par l'abbé, son récipiendaire,
Dépêché dans sa robe d'officiant,
Faisant la roue à cette aube ainsi qu'un paon,
Se meuvent moulins à paroles bonne ou belles,
Naissent vocations de moulins à prières,
Puis que ravis, ses anges agitent les ailes !
Ensuite fier je m'imaginais,
Auréolé d'un étrange béret,
Monté sur une mule de bataille,
Me battre contre des poulains d'avant,
Chevauchés par des mécréants,
Aux multiples idoles de paille !
Ma divine transe se dissipant,
Je rêvais encore que dans le calice,
Célébrant goulûment l'eucharistie,
En pied de nez au vin de païen,
Qui exempt du moindre délice,
Se boit jusqu'à l'hallali,
Au pieux oenologue, l'on serve enfin,
Un bon sang de Moulin-à-vent !
Désormais sauvé, j'ai fondé ma religion.
Dans un désert, je prêche assoiffé à l'invite,
Entre deux eaux rouges et bénites,
Au comptoir de ma congrégation,
Qu'in vino veritas,
Rime richement avec deo gratias,
Et que ce credo, ce point de jolie vue,
Vaudra toujours bien un grand cru !