Aller au contenu





A mon étoile fileuse !

Posté par chevalier dupin, 21 août 2009 · 437 visite(s)

mon fourre-tout fou
Entre la naissance et la fin,
Entre le crépuscule et l'aurore,
Comme Matisse, sa toile,
Tisseur, je m'essaye sous la grande étoile.
Si peu roué, je file et défile doux,
J'use la fibre de mes galoches,
Que le rabot du temps effiloche.
Je déroule un tapis sans retour,
De rouge, je me tapisse tour à tour,
Au goût du rouleau de la mort !

Et bien qu'avant l'oubli, je fis le fou,
Là face au destin, face à l'assassin,
Aussi jeune que vieux,
Autant allumé qu'éteint,
Devant son massacre de noeuds,
Parce que ferme je m'y emmêle,
Parce que rien ne m'emmène au huitième ciel,
En arrière, Doute, je vais au chemin !

Je retourne te voir au plus loin,
Par delà le moindre souvenir d'hier,
A ce jeu frivole de saute-mouton,
Femme me débrouillant de l'écheveau,
Pour qui Homme prêta plus que son dos ;
D'où et quand je naquis un brin.
Alors me rappelant à la conscience bergère,
A nouveau je me frotte à son peloton,
Et prenant encore la vie par le bon bout,
Noué, je reviens à moi, je reviens à nous !

Mère, toi qui lis ce texte à perdre haleine,
Pense à l'amour qui au peigne de tes doigts,
Donna forme à tes rejetons de laine,
Pense à la tendresse de ton canevas,
Qu'enfance de notre art fit textile,
Car l'usure nous délavant de ses outrages
Sous ton aplomb, fils de tes ouvrages,
Au quant-à-soi, nous ne sommes que fils !