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Paroles d'Oedipe pour sa langue maternelle
Posté par chevalier dupin,
09 septembre 2009
·
322 visite(s)
mon fourre-tout fou
Je suis un amoureux franc de ma langue,
D'elle je suis mordu !
Pourtant aussi je la croque,
Puisque au retour du plus bel effet boomerang,
Si en ma bouche je m'en toque,
Ou l'aime comme mélodie,
Au fil blanchisseur de mon verbe fin cousu,
Brodeur alentour, bien autant je la châtie !
Je la chaperonne, à ma flamme la rougis,
Postillon conjuguant pied lettré, la conduis,
La cheville à mon corps telle mèche à bougie,
Puis contée grammaire, la sort grimée du lit,
Quand dans la gueule du loup, je l'orthographie,
A ma bobinette, la tirant de l'ennui !
Or parfois je passe sous ses fourches caudines,
Où ses piques voire sa mauvaise langueur,
Serpentent vipérines ;
Mais me suffit-il en couleuvres poétiques,
D'éviter le bûcher de ses sourds hérétiques,
Parce que devenant son fervent avaleur,
Le style pompier que sirène elle me prête,
Me rend sauf et saint à sa quotidienne fête !
Alors à l'opposé du merle qui babille,
Quel bonheur pour les mots de ne s'émettre au sec,
A nos doux mélanges sous l'emprise du bec,
Lorsque emprisonné dans le filet à papilles,
Jusqu'à nous, volubile Eros se fait glissant !
Quelle chance pour moi, que permis sous ton Toi,
Au ciel de ton palais, le couvert s'y remette,
Qu'artisan, je sache tourner assette foi,
Puisse à ma faconde, marteler ta luette,
Enfin y façonner bluette au vert allant !
D'elle je suis mordu !
Pourtant aussi je la croque,
Puisque au retour du plus bel effet boomerang,
Si en ma bouche je m'en toque,
Ou l'aime comme mélodie,
Au fil blanchisseur de mon verbe fin cousu,
Brodeur alentour, bien autant je la châtie !
Je la chaperonne, à ma flamme la rougis,
Postillon conjuguant pied lettré, la conduis,
La cheville à mon corps telle mèche à bougie,
Puis contée grammaire, la sort grimée du lit,
Quand dans la gueule du loup, je l'orthographie,
A ma bobinette, la tirant de l'ennui !
Or parfois je passe sous ses fourches caudines,
Où ses piques voire sa mauvaise langueur,
Serpentent vipérines ;
Mais me suffit-il en couleuvres poétiques,
D'éviter le bûcher de ses sourds hérétiques,
Parce que devenant son fervent avaleur,
Le style pompier que sirène elle me prête,
Me rend sauf et saint à sa quotidienne fête !
Alors à l'opposé du merle qui babille,
Quel bonheur pour les mots de ne s'émettre au sec,
A nos doux mélanges sous l'emprise du bec,
Lorsque emprisonné dans le filet à papilles,
Jusqu'à nous, volubile Eros se fait glissant !
Quelle chance pour moi, que permis sous ton Toi,
Au ciel de ton palais, le couvert s'y remette,
Qu'artisan, je sache tourner assette foi,
Puisse à ma faconde, marteler ta luette,
Enfin y façonner bluette au vert allant !
