Présence

Il y a si longtemps que j'erre à tes côtés
que les mots s'enfuient que les mots s'emballent
au fond de ton regard
où un matin gris perlé
abyssal
impénétrable
de haute vague
se replie et t'éloigne de moi

Loin sont les mots limpides les mots cotonneux
loin le temps de l'enfance et de ses traces
loin le soleil de toutes les exubérances
loin le ciel sans étoiles dans le dédale du temps

Viens la solitude s'est fait la malle

Ouvre tes mains au soleil levant
accepte sa lumière voilée
accepte la musique de ton âme
révère le chant léger du moineau qui s'ennuie
révère les mots de ce poème qui ouvrent la nuit
dans une cavale de lumière et de silence profond