Tu écoutes le respir des mondes
tu entends la morsure du chagrin
mais l'Autre est si loin
alors tu avances
une main tremblante aimante
mais la lumière fuit
tu ne sens que le vide
dans tes poings
au plus profond du coeur
l'appel en l'âme enfoui
résonne encor
L'amour ne dissipe pas l'ombre
la beauté toujours là
n'est d'aucun secours
dans les bras de l'ange
tu te meurs
au silence de soie
autant en faire profiter...
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C'est par centaines, que je peux nommer
Montagnes plaines, fleuves et déserts
Qui se sont succédé, remplacés
Au long de ma longue marche, l'exil,
La route qui m'éloigne de mon enfance
Mais dont jamais la pensée ne s'efface.
Mes pieds foulent une terre autre
Et ma tête un vent qui n'a de commun qu'être vent
Comme la langue des peuples que je ne comprends pas
Que je ne comprends plus
Est-ce que les kilomètres, la distance accumulée
Font que je transporte un mur avec moi ?
Il a fallu que je parte
Que j'arrache mes racines
Pour espérer vivre en dehors de la guerre
De la peur et de la famine,
Vers ces lointains, si loins
Qu'il serait d'un oubli facile
Mon beau pays d'exil
Que je n'ai pas renié
Mais qui me renierait
Si je pouvais un jour
De nouveau ressentir la rencontre
De mon soleil se heurtant aux toits
De mon village d'enfance
Dont j'emporte les images,
Seulement les images, au fond
De ma mémoire.
Je suis celui qui a fui,
Pour un monde facile
Je suis celui qui a trahi
Ma langue, mes origines
Ma vie, même ,
Et mon pays
Où jamais, je ne retournerai
RC - 19 juin 2012