
Coq’licot et Vigne s’aimaient d’amour tendre
Tous les ans ils se donnaient rendez-vous
Au pays du soleil et du vent
Dès Avril, Vigne se mettait à l’attendre
Ayant reçu l’hiver des billets doux
De son précieux et fidèle amant.
Ainsi de ses premières feuilles parée
Priait le vent de lui faire cet honneur
En cadeau du ciel des graines apporter
Près de son plant les promesses de bonheur.
La magie d’eau soleil et terre opéra
Sur le petit germe tapi dans le sol
Bientôt le jeune Coq’licot se dressa
A l’ombre de ce si joli parasol.
La fête de ces retrouvailles dura
Le temps que la lune se vêtisse d’ombre
Les amours du vert et du rouge parfois
Font paraître les autres couleurs si sombres.
Puis un jour la tramontane soufflait fort
Soudain le premier pétale s’envola
Fier Coq’licot savait que bientôt la mort
Sans pitié viendrait l’arracher d’ici-bas.
Je pus assister à ce triste spectacle
De leurs adieux si sobres et émouvants
On vit les sarments devenir réceptacle
De baisers passionnés en noces de sang.
Sinziana Ionesco
Source : Conte du Pays Catalan
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