
Il pleut comme des cordes
Sur le vieux violoncelle
Qui chante sa complainte
Sa litanie du ciel.
Alors mon coeur s’accorde
Au vertige éternel
Quand je bois son absinthe
Et vogue sur ses ailes.
Son archet me traverse
De part en part faisant
Tomber à la renverse
Ma chair et mon tourment.
Ce bois dont je respire
L’odeur d’herbe et de chanvre
Et que me fait frémir
Sa couleur miel et ambre
Ce bois est-il vraiment
Instrument de torture
Ou sait-il humblement
Magnifier la nature?
Je ne suis que ces notes
Qui m’étreignent le sang
Sur leur rondeur je flotte
Embrassée tendrement.
Sinziana Ionesco
Tableau: Salvador Dali, Portrait du violoncelliste Ricardot Pichot (1920)
Source : Le violoncelle
Saisissant. Superbe. J'adore.
[WV]