
Voici enfin venu
Le beau temps des cerises
Nos bouches éperdues
Gouttent leur pulpe exquise
Nos lèvres la couleur
Rouge comme le sang
Frais et joyeux bonheur
Qui s’opère en mangeant.
On consomme leur chair
Et on jette leur coeur
Ainsi l’amour amer
Souvent finit en pleurs
Le beau temps des cerises
La jeune fille en fleurs
L’innocence se brise
Au fer de la douleur.
Le noyau meurt sous terre
Parfois donnant des fruits
Lorsque dans ses misères
L’âme se purifie.
Sinziana Ionesco
Source : Le temps des cerises