Langue au précipité d'avoir été bâillonnée,
bousculade de mots à la cohue chahutée,
et pousse sur la mousse une jungle osée,
de paroles lianes bruissant à la bouche délivrée,
censure obtuse du cri majeur de la vie poussée...
Langue à l'été bien mûr de morsures,
aux fruits fondants à la fraîcheur de jus,
au goût de salive sillonnée du suc maître lent à naître,
et germe au creux des palais vénitiens
des crèches allègres au miracle certain...
Langue où valsent les chants au corps de phrase dansant la vie,
verbes et qualificatifs à l'encre tremblée où trempe la juste folie,
du texte obsessionnel, fugue au même thème du vivre,
à l'alcool de tons riches aux degrés jouissifs
où berce la gorge de rêves aux défis d'élixirs...
Source : Cohue de mots
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