Je voudrais chanter le poème de l'oubli, l'incommensurable oubli quand la douleur du passé crie encore sous la fièvre délirante. L'incommensurable oubli qui noie tout, brouille tout, embrasse tout pour naviguer d'une seule pagaie, du jet de la source devenue torrent réinventant le temps à la force du cœur et de l'esprit.
Sentir l'eau divine couler crue dans sa bouche, l'eau transparente saine de tous les recommencements dans son âme à la joie ébahie. Sentir la force du courant sous la coque pour faire mieux resurgir la corne d'abondance d'un présent inscrit dans un passé inodore et diffus, engloutir, engloutir, engloutir...et se laisser transporter par l'expérience subite de l'acquis, mettre un pied devant l'autre pour que l'histoire continue, l'histoire sans cauchemar au clair matin de lune, l'histoire qui enchante encore les grands enfants du poème de l'oubli, les grands enfants au cœur de résonances des mille et une rimes aux rêves à tâtons d'infini.
Source : Le poème de l'oubli
- Esterina aime ceci