Ô toi printemps menteur exhibant ta verdure,
Printemps glaçant, cinglant, qui sabote l’espoir,
Hypocrite saison qui fauche sans mémoire
Et maquille de fleurs ses tristes forfaitures !
Un merle a sifflé haut par dessus ma fenêtre
Lançant dans l’air du soir ses trilles acrobatiques.
Il s’égosille en vain sur son fil électrique
Echouant à calmer cet obsédant mal être.
Et ce matin pourtant ce volatile noir
Persiste à diffuser dans la fraîche atmosphère
L’indécente gaieté de son chant éphémère
Convoquant dans mon cœur des rêves dérisoires,
Songes d’un autre temps, messages d’un autre âge,
Perles inabouties que le brouillard dépose
Dans la grâce ignorée des aurores au teint rose
Où l’insouciance encrait tout nouveau paysage :
La douce liberté de la brise volage,
Les zébrures enfiévrées scandant un ciel d’été,
Cette plage ondoyante aux airs d’éternité
Et l'onde miroitante au détour d’un feuillage…
La mer ensorcelée par un soleil enfui,
La montagne épurée dans son écrin limpide,
La prairie envahie par des vies intrépides,
Et ces frissons secrets, tendresses de la nuit…
16.04.2019
Printemps glaçant, cinglant, qui sabote l’espoir,
Hypocrite saison qui fauche sans mémoire
Et maquille de fleurs ses tristes forfaitures !
Un merle a sifflé haut par dessus ma fenêtre
Lançant dans l’air du soir ses trilles acrobatiques.
Il s’égosille en vain sur son fil électrique
Echouant à calmer cet obsédant mal être.
Et ce matin pourtant ce volatile noir
Persiste à diffuser dans la fraîche atmosphère
L’indécente gaieté de son chant éphémère
Convoquant dans mon cœur des rêves dérisoires,
Songes d’un autre temps, messages d’un autre âge,
Perles inabouties que le brouillard dépose
Dans la grâce ignorée des aurores au teint rose
Où l’insouciance encrait tout nouveau paysage :
La douce liberté de la brise volage,
Les zébrures enfiévrées scandant un ciel d’été,
Cette plage ondoyante aux airs d’éternité
Et l'onde miroitante au détour d’un feuillage…
La mer ensorcelée par un soleil enfui,
La montagne épurée dans son écrin limpide,
La prairie envahie par des vies intrépides,
Et ces frissons secrets, tendresses de la nuit…
16.04.2019
- hasia, M. de Saint-Michel, Loup-de-lune et 3 autres aiment ceci
... le mot in-nocence... in-privatif et le verbe nocere "nuire", donc "non-nuire"... Et vous parlez de la "perte" du non-nuire... J'ai souvent pensé moi aussi qu'à la saison du soi-disant renouveau, parmi miels d'ambre et corolles de soufre, était donné un authentique et secret pouvoir de faire mal... si mal...
... Et le chant noir de l'oiseau
devient une longue flèche dardée
elle traverse le poème
d'un bout à l'autre
symbolisée par la mélancolie omniprésente
des adjectifs verbaux
et des participes présents :
exhibant, glaçant, cinglant, lançant, échouant, obsédant, convoquant, scandant, ondoyante, miroitante
ainsi est véritablement mimée
la trajectoire sonore du dard funeste
nombre de syllabes en "i"
habilement distribuées : hypocrite, tristes, trilles, égosille, électrique...
l'empennent de leur stridence
et il s'approche pour frapper
les poumons de l'illusoire et du fugace
distançant décisivement
les territoires de candeur et d'éternel...
... perdus, oui, perdus...
... pourtant par le poème
vous vous êtes faites troubadour ou trouvère
celle qui sait (re)trouver et marier les phonèmes
où reviennent musiquer les jours désheurés dévolus au non-nuire
Cordialement,
Loup-de-lune