Ils sont là
Ils sont partout
Ils sont les oreilles des murs
Ils sont les yeux des médias
Ils vous guettent, vous comptabilisent
Vous soupèsent et vous projètent
Ils parlent de réinventer la banlieue
Et serrent la ceinture aux pauvres
Si le citoyen grogne comme un bol d’air frais
Ils augmentent leurs dépenses publicitaires
Ils ont la complicité du vide
Et menacent le misanthrope d’oppression sexuelle
À chaque élection ils présentent
Un macho charismatique ou un électron libre
Et s’il ose brandir le drapeau noir
Ils décrètent l’état d’urgence
Et augmentent les dépenses publicitaires, encore
Ils diffusent librement l’érotisme du rêve américain
La course épidermique des grands stades
Et les sarcasmes des intello-people
Et lorsque le mal de vivre menace l’ordre publique
Eh bien, ils augmentent les dépenses publicitaires
Ils sont là
Toujours là
Ils récupèrent l’espoir d’un brin de lumière
En taxant le feu
Ils font la chasse aux Prométhée
En criant aux pyromanes
Ils iront jusqu’au bout
Pour éteindre la petite flamme
Qui brille dans l’œil du poupon
Et s’il le faut
Ils augmenteront les dépenses publicitaires
Je vous le dit
Ils sont là
Prêt à tout pour maintenir
Les camps de consommation
Et la liberté pré autorisée par les bureaucrates
Ils m’ont cerné
Ils viennent me chercher
Ils cognent à ma porte…