La poésie est un rituel
Pour chaque poète qui pioche
Sur la mort du monde
Avant de se pâmer
Devant les mots
Des mots qui brûlent sa feuille
Comme la pluie érafle l'asphalte
Pour les poètes de la patente
Quand s'use la terre mélancolique
Aux cicatrices échevelées
Par la parole déchaînée
La poésie sera une soupape sacrée
Et lorsque rien n'existera plus
La poésie sera encore ce rituel
Pour tous les poètes de l'hérésie
Alors
Les images mystiques
S'écriront dans les miroirs labourés
De tous les palimpsestes
Qui s'effaceront devant la lumière
Sur la peau moite des parchemins
Alors
Le sorcier du verbe
Se penchera sur son grimoire
En bavant des encres de vie
Tout débraillé à force de creuser sa mort
Il hantera ses vieux poèmes
Qui grafigneront
Les méninges giboyeuses
Des grands prêtres
Alors
Rien n'existera plus
Que cette belle cérémonie nostalgique
Et à cet instant tout innocent
Un mot les ressuscitera tous
Et ce mot sera Amour