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[Victorugueux]

Au plus pur des hasards

Il n’y a rien, dans ce ciel plein d’étoiles, qui ne me fasse sens
Nous sommes ainsi des monstres efficients et plein de volonté
Le ciel qui est resté plutôt silencieux et qui reste très dense
Car déjà nous ne nous ne reconnaissons plus aucune autorité

Et nous crèverons, bien  trop solitaire, sans doute sans trêves
Le silence de la mort qui nous parlera de toutes nos vies brèves
Il n’y a pas  beaucoup d’espoirs dans toutes nos petites existence
Car nous n’avons jamais conquis que cette pure reconnaissance

Oui ! nous avons balancé le divin en dehors de nos possibles
Oui notre monde est un petit monde, nos rêves sont horribles
Nous ne persistons pas dans l’envie d’avoir un père éternel
Et nous avons inventé une horreur avec notre hasard sempiternel

Nous sommes dans un grand vide qui n’est que ce désert dépeuplé
Nos rêves sont si petits, face à notre monde qui est déjà surpeuplé
La matière est un océan ou l’esprit se noie ainsi par trop d’absences
Notre univers est fait de beaucoup de choses et de grands silences

Et Dieu dans tout cela comme le disait Jacques Chancel à la radio
Dieu nous embête parce que nous sommes des petits dieux, des ados
Nous n’avons pas besoin d’un père qui nous regarde tout là haut
Mais moi je sais bien que j’aie besoin d’un garant pour que le juste soit beau

Il n’y a dans le ciel aucun signe écrit, mais que  pour la science des hommes
Mais il y a plus de serrements faits aux noms des étoiles que l’on nomme
Chacun sait un matin qu’une étoile lui est promise pour un toujours
Mais aucun ne croit jamais que le ciel lui parlera sans aucun détour

Il y a dans le ciel comme une martingale sur des temps à venir
Où chaque homme saura ce que veut dire tout son devenir
Mais aucun signes n’est écrit si ce n’est des rêves anciens
De ceux que voyaient nos ancêtres dans des temps qui sont lointains

J’erre chaque nuit à la recherche de tous mes bons fantômes
Mais je sais déjà que la réalité n’est que de tristes atomes
Alors que je rêve sans cesses d’esprits que j’aime et qui m’aime
Il y a dans le cœur plus d’amour que dans le ciel et ses lanternes

Et moi je sais déjà qu’il est vain d’espérer dans ce ciel vide
Dans mon cœur il y a plus de vies et d’amours, je reste avide
Je remplis l’univers vide de mes absents et de mes bons amis
En attendant mon paradis et revoir tous, mes amis et mes ennemis

Mon ciel vous contient tous ceux que j’aime et ceux que je n’aime pas
Et chaque matin en contemplant  le ciel, je pense ainsi à un bon repas
Où nous partageons le pain, le vin, le fromage et un bol de bonne soupe
Chaque soir, je sais ce que le destin a mis, en rigolant, dans ma coupe…