Cellophane (V Sue)
Extrait de l'album 'au sud de nulle part"
Ton corps blanc disparaît sous les draps mauves
Et le noir des alcôves
Se répand lentement
Sur le lait de ta peau
Qu’aucun mot ne saurais
Sanctifier, justifier, assez.
Et tes yeux transparents se referment
Sous la jungle diaphane
Des oripeaux d’argent
D’un baldaquin flottant,
Un peu comme une voile
Sur une mer opale,
Tes cheveux se défont
Et je touche le fond.
Et ce corps cellophane
Qu’en silence je profane
S’écartèle en mourrant
Dans les sables mouvants
Des sentiments chauffés à blanc.
Et ta chair en fusion s’illumine
Comme le néon du love-in,
Mes yeux se ferment, il est trop pale,
Il est trop pale ton corps immaculé
Que rien ne voile,
Trop pale, opale et pur,
Sur l’autel des vierges innocentes
Dévastées sans égard
Sous le regard hautain
Des vieux miroirs sans tain.
cellophane, ton corps
comme une neige blanche
recouvre d’innocence le trop plein de désirs
du bateau qui chavire la nuit,
pour s’enfoncer sans bruit
comme en apesanteur
au travers ta blancheur
jusqu’à ton cœur
rouge.