La vie est un road-movie,
nous cherchons
des étendues lointaines
sans feux rouges, ni barrières,
des horizons propices à parcourir sans fin,
sous des nuages qui roulent au-dessus
de nos destins fragiles,
poursuivis par la mort, un camion noir
qu’un duel incessant
nous oblige à ne jamais laisser devant.
La vie est un road-movie
des motels lumineux nous attendent,
et nos corps fatigués ne demandent
rien d’autre que de s’allonger, lessivés,
près d’une femme alanguie
que nos sens interdit
font sourire et puis pleurer,
car elle sait les secrets bien cachés
dans le bleu électrique des enseignes
de l’hôtel des cœurs brisés.
La vie est un road-movie
ça va vite,
les lignes jaunes disparaissent et s’enfoncent
dans le gris de l’asphalte que le soleil transforme
en miroir de pétrole aux reflets mordorés.
La vie est un road-movie
et nous devons éteindre les radios infernales
dont le but inavoué n’est autre
que de nous faire rater la sortie
qui nous mènerait tout droit
sur la quatre voies
d’une immense liberté
qu’aucun GPS n’a encore localisé.
La vie est un road-movie
dont la batterie se vide,
et les phares qui s’éteignent
n’éclairent plus que nos pare-chocs défoncés
sous les coups répétés de nos vies cabossées.
La vie est un road-movie
et la vitesse ne peut
nous sauver de nous même
quand le pied au plancher ne nous reste
que la volonté de tout lâcher
pour oublier le réservoir bientôt aussi vide
que nos cœurs évaporés dans le voile de mariée
de la poussière soulevée
qui nous suit.
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