Quand le temps aura fini
de ramasser ses feuilles mortes
Sur le tapis de la vie
Quand les arbres auront bu
toute la sève de la terre
Alors, il se lèvera
Et abracadabra
Avec des éclats de lumière
il nous dessinera des forêts et des montagnes
Et avec des tempêtes de hachures croisées
il fera surgir du néant un fleuve rugissant
Et avec des volutes au fusain
et des taches de gouache
Il fera naître des silences, si purs
dans l’encre de Chine
Que le cordon ombilical du vent
aura la voix chaude de Philippe Noiret
Pour nous planter des peintures rupestres
en plein cœur et nous rappeler toujours
que la fluidité d’un crayon peut éveiller
autant de consciences écologiques
que l’explosion d’un wagon citerne
Adieu sorcier des pantomimes lumineuses
Adieu illusionniste de l’acétate de cellulose
Adieu mutant de l’amour fou, fine fleur de l’humanité
Ou tout simplement, honnête homme
Comme aurait dit Montaigne