
Métaphysique
#451
Posté 22 novembre 2014 - 04:16
#452
Posté 22 novembre 2014 - 05:53
Il y a bien sur des liens. Je suis un lecteur assidu, autant que je le peux, de Marx. Rien de plus poignant que son oeuvre sur les travailleurs anglais, qui, si on la prolonge dans notre actualité, rappelle les travailleurs chinois. Allez je poste ce magnifique texte qui est d'une actualité totale :
Ouvriers,
C'est un fait très remarquable que la misère des masses travailleuses n'a pas diminué de 1848 à 1864, et pourtant cette période défie toute comparaison pour le développement de l'industrie et l'extension du commerce. En 1850, un organe modéré de la bourgeoisie anglaise, très bien informé d'ordinaire, prédisait que si l'exportation et l'importation de l'Angleterre s'élevaient de 50 %, le paupérisme tomberait à zéro. Hélas ! le 7 avril 1864, le chancelier de l'Echiquier charmait son auditoire parlementaire en lui annonçant que le commerce anglais d'importation et d'exportation était monté en 1863 «à 443 955 000 livres sterling, somme étonnante qui surpasse presque des deux tiers le commerce de l'époque, relativement récente, de 1843». Mais en même temps, il parlait éloquemment de la «misère». «Songez, s'écria-t-il, à ceux qui vivent sur le bord de cet horrible état», aux «salaires qui n'augmentent point», à la «vie humaine qui, dans neuf cas sur dix, n'est qu'une lutte pour l'existence.» Encore ne disait-il rien des Irlandais que remplacent graduellement les machines dans le Nord, les troupeaux de moutons dans le Sud, quoique les moutons eux-mêmes diminuent dans ce malheureux pays, moins rapidement, il est vrai, que les hommes. Il ne répétait pas ce que venaient de dévoiler, dans un accès soudain de terreur, les représentants les plus élevés des dix mille supérieurs. Lorsque la panique des garrotteurs [1] atteignit un certain degré, la Chambre des Lords fit faire une enquête et un rapport sur la transportation et la servitude pénales. La vérité fut ainsi révélée dans le volumineux Livre bleu de 1863, et il fut démontré, par des faits et chiffres officiels, que les pires des criminels condamnés, les forçats de l'Angleterre et de l'Ecosse, travaillaient beaucoup moins et étaient beaucoup mieux nourris que les travailleurs agricoles des mêmes pays. Mais ce n'est pas tout. Quand la guerre civile d'Amérique eut jeté sur le pavé les ouvriers des comtés de Lancaster et de Chester, la même Chambre des Lords envoya un médecin dans les provinces manufacturières, en le chargeant de rechercher le minimum de carbone et d'azote, administrable sous la forme la plus simple et la moins chère, qui pût suffire en moyenne «à prévenir les maladies causées par la famine». Le docteur Smith, le médecin délégué, trouva que 28 000 grains de carbone et 1 330 grains d'azote par semaine étaient nécessaires, en moyenne, à un adulte... uniquement pour le préserver des maladies causées par la famine ; de plus, il trouva que cette quantité n'était pas fort éloignée de la maigre nourriture à laquelle l'extrême détresse venait de réduire les ouvriers cotonniers [2]. Mais, écoutez encore. Le même savant médecin fut, un peu plus tard, délégué de nouveau par le département médical du Conseil privé, afin d'examiner la nourriture des classes travailleuses les plus pauvres. Le Sixième rapport sur l'état dis la santé publique, publié par ordre du Parlement, dans le courant de cette année, contient le résultat de ses recherches. Qu'a découvert le docteur ? Que les tisseurs en soie, les couturières, les gantiers, les tisserands de bas, etc., ne recevaient pas toujours, en moyenne, la misérable pitance des ouvriers cotonniers, pas même la quantité de carbone et d'azote «suffisant uniquement à prévenir les maladies causées par la famine».
«En outre, nous citons textuellement le rapport, l'examen de l'état des familles agricoles a démontré que plus du cinquième d'entre elles est réduit à une quantité moins que suffisante d'aliments carboniques, et plus du tiers à une quantité moins que suffisante d'aliments azotés ; que dans trois comtés, Berkshire, Oxfordshire et Somersetshire, l'insuffisance des aliments azotés est, en moyenne, le régime local.» «Il ne faut pas oublier, ajoute le rapport officiel, que la privation de nourriture n'est supportée qu'avec répugnance, et qu'en règle générale, le manque de nourriture suffisante n'arrive jamais que précédé de bien d'autres privations... La propreté même est regardée comme une chose très chère et difficile, et, quand le respect de soi-même s'efforce de l'entretenir, chaque effort de la sorte est nécessairement payé par un surcroît des tortures de la faim.» «Ce sont des réflexions d'autant plus douloureuses, qu'il ne s'agit pas ici de la misère méritée par la paresse, mais, dans tous les cas, de la détresse d'une population travailleuse. En fait, le travail qui n'assure qu'une si maigre pitance est, pour la plupart, extrêmement long.» Le rapport dévoile ce fait étrange et même inattendu que «de toutes les parties du Royaume-Uni» (c'est-à-dire l'Angleterre, le Pays de Galles, l'Ecosse et l'Irlande) «c'est la population agricole de l'Angleterre», précisément de la partie la plus opulente, «qui est incontestablement la plus mal nourrie», mais que même les plus pauvres laboureurs des comtés de Berks, d'Oxford et de Somerset sont beaucoup mieux nourris que la plupart des ouvriers de l'Etat de Londres, travaillant à domicile.
Telles sont les données officielles publiées par ordre du Parlement, en 1864, dans le millénaire du libre-échange, au moment même où le chancelier de l'Echiquier racontait à la Chambre des Communes que «la condition des ouvriers anglais s'est améliorée, en moyenne, d'une manière si extraordinaire que nous n'en connaissons point d'exemple dans l'histoire d'aucun pays, ni d'aucun âge». De quel son discordant ces exaltations officielles sont percées par une brève remarque du non moins officiel Rapport sur l'état de la santé publique : «La santé publique d'un pays signifie la santé de ses masses, et il est presque impossible que les masses soient bien portantes, si elles ne jouissent pas, jusqu'au plus bas de l'échelle sociale, au moins du plus modeste bien-être.»
Ebloui par le «Progrès de la Nation», le chancelier de l'Echiquier voit danser devant ses yeux les chiffres de ses statistiques. C'est avec un accent de véritable extase qu'il s'écrie : «De 1842 à 1852, le revenu imposable du pays s'est accru de 6 % ; dans les huit années de 1853 à 1861, il s'est accru de 20 %, si l'on prend pour base 1853 ; c'est un fait si étonnant qu'il est presque incroyable !... Cette vertigineuse montée de richesses et de puissance, ajoute W. Gladstone, se limite entièrement aux classes possédantes.»
Si vous voulez savoir à quelles conditions de santé perdue, de morale flétrie et de ruine intellectuelle, cette «vertigineuse montée de richesses et de puissance, limitée entièrement aux classes possédantes», a été et est produite par les classes laborieuses, voyez la description qui est faite des ateliers de couture pour hommes et pour dames, et d'imprimeries, dans le dernier «Rapport sur l'état de la santé publique». Comparez le «Rapport de la commission pour examiner le travail des enfants», où il est constaté, par exemple, que la classe des potiers, hommes et femmes, présente une population très dégénérée, tant sous le rapport physique que sous le rapport intellectuel ; que «les enfants infirmes deviennent ensuite des parents infirmes» ; que «la dégénération de la race en est une conséquence absolue»; que «la dégénération de la population du comté de Staffer serait beaucoup plus avancée, n'était le recrutement continuel des pays adjacents et les mariages mixtes avec des races plus robustes». Jetez un coup d'oeil sur le Livre bleu de M. Tremenheere : Griefs et plaintes des journaliers boulangers. Et qui n'a pas frissonné en lisant ce paradoxe des inspecteurs des fabriques, certifié par le Registrar General, d'après lequel la santé des ouvriers du comté de Lancaster s'est améliorée considérablement, quoiqu'ils soient réduits à la plus misérable nourriture, parce que le manque de coton les a chassés des fabriques cotonnières, que la mortalité infantile a diminué, parce que, enfin, il est permis aux mères de donner le sein aux nouveau-nés, au lieu du cordial de Godfrey.
Mais retournez encore une fois la médaille ! Le Tableau de l'impôt des revenus et des propriétés, présenté à la Chambre des Communes le 20 juillet 1864, nous apprend que du 5 avril 1862 au 5 avril 1863, treize personnes ont grossi les rangs de ceux dont les revenus annuels sont évalués par le collecteur des impôts à 50 000 livres sterling et au-delà, c'est-à-dire que leur nombre est monté, en une seule année, de 67 à 80. Le même Tableau dévoile le fait curieux que 3 000 personnes à peu près partagent entre elles un revenu annuel d'environ 25 000 000 de livres sterling, plus que la somme totale distribuée annuellement entre tous les laboureurs de l'Angleterre et du Pays de Galles. Ouvrez le registre du cens de 1861, et vous trouverez que le nombre des propriétaires terriens en Angleterre et dans le Pays de Galles s'est réduit de 16 934 en 1851 à 15 066 en 1861 ; qu'ainsi la concentration de la propriété du sol s'est accrue en dix années de 11 %. Si la concentration de la propriété foncière dans les mains d'un petit nombre suit toujours le même progrès, la question agraire deviendra singulièrement simplifiée, comme elle l'était dans l'Empire romain quand Néron eut un fin sourire à la nouvelle que la moitié de la province d'Afrique était possédée par six chevaliers.
Nous nous sommes appesantis sur ces «faits si étonnants qu'ils sont presque incroyables», parce que l'Angleterre est à la tête de l'Europe commerciale et industrielle. Rappelez-vous qu'il y a quelques mois à peine, un des fils réfugiés de Louis-Philippe félicitait publiquement le travailleur agricole anglais de la supériorité de son lot par rapport à celui, moins prospère, de ses camarades de l'autre côté de la Manche. En vérité, si nous tenons compte de la différence des circonstances locales, nous voyons les faits anglais se reproduire sur une plus petite échelle, dans tous les pays industriels et progressifs du continent. Depuis 1848, un développement inouï de l'industrie et une expansion inimaginable des exportations et des importations ont eu lieu dans ces pays. Partout «la montée de richesses et de puissance entièrement limitée aux classes possédantes» a été réellement «vertigineuse». Partout, comme en Angleterre, une petite minorité de la classe ouvrière a obtenu une légère augmentation du salaire réel ; mais, dans la plupart des cas, la hausse du salaire nominal ne dénotait pas plus l'accroissement du bien-être des salariés que l'élévation du coût de l'entretien des pensionnaires, par exemple, à l'hôpital des pauvres ou dans l'asile des orphelins de la métropole, de 7 livres 7 shillings 4 pence en 1852, à 9 livres 15 sh. 8 p. en 1861, ne leur bénéficie ni n'augmente leur bien-être. Partout les grandes masses de la classe laborieuse descendaient toujours plus bas, dans la même proportion au moins que les classes placées au-dessus d'elle montaient plus haut sur l'échelle sociale. Dans tous les pays de l'Europe -- c'est devenu actuellement une vérité incontestable pour tout esprit impartial, et déniée par ceux-là seuls dont l'intérêt consiste à promettre aux autres monts et merveilles -- , ni le perfectionnement des machines, ni l'application de la science à la production, ni la découverte de nouvelles communications, ni les nouvelles colonies, ni l'émigration, ni la création de nouveaux débouchés, ni le libre-échange, ni toutes ces choses ensemble ne supprimeront la misère des classes laborieuses ; au contraire, tant qu'existera la base défectueuse d'à-présent, chaque nouveau progrès des forces productives du travail aggravera de toute nécessité les contrastes sociaux et fera davantage ressortir l'antagonisme social. Durant cette «vertigineuse» époque de progression économique, la mort d'inanition s'est élevée à la hauteur d'une institution sociale dans la métropole britannique. Cette époque est marquée, dans les annales du monde, par les retours accélérés, par l'étendue de plus en plus vaste et par les effets de plus en plus meurtriers de la peste sociale appelée la crise commerciale et industrielle.
Après la défaite des révolutions de 1848, toutes les associations et tous les journaux politiques des classes ouvrières furent écrasés sur le continent par la main brutale de la force ; les plus avancés parmi les fils du travail s'enfuirent désespérés outre Atlantique, aux Etats-Unis, et les rêves éphémères d'affranchissement s'évanouirent devant une époque de fièvre industrielle, de marasme moral et de réaction politique. Dû en partie à la diplomatie anglaise qui agissait, alors comme maintenant dans un esprit de fraternelle solidarité avec le cabinet de Saint-Pétersbourg, l'échec de la classe ouvrière continentale répandit bientôt ses effets contagieux de ce côté de la Manche. La défaite de leurs frères du continent, en faisant perdre tout courage aux ouvriers anglais, toute foi dans leur propre cause, rendait en même temps aux seigneurs terriens et aux puissances d'argent leur confiance quelque peu ébranlée. Ils retirèrent insolemment les concessions déjà annoncées. La découverte de nouveaux terrains aurifères amena une immense émigration et creusa un vide irréparable dans les rangs du prolétariat de la Grande-Bretagne. D'autres, parmi ses membres les plus actifs jusque-là, furent séduits par l'appât temporaire d'un travail plus abondant et de salaires plus élevés et devinrent ainsi des «briseurs de grève politiques». En vain essaya-t-on d'entretenir ou de réformer le mouvement chartiste, tous les efforts échouèrent complètement. Dans la presse, les organes de la classe ouvrière moururent l'un après l'autre de l'apathie des masses et, en fait, jamais l'ouvrier anglais n'avait paru accepter si entièrement sa nullité politique. Si autrefois il n'y avait pas eu solidarité d'action entre la classe ouvrière de la Grande-Bretagne et celle du continent, maintenant il y a, en tout cas, entre elles, solidarité de défaite.
Cependant cette période écoulée depuis les révolutions de 1848 a eu aussi ses compensations. Nous n'indiquerons ici que deux faits très importants.
Après une lutte de trente années, soutenue avec la plus admirable persévérance, la classe ouvrière anglaise, profitant d'une brouille momentanée entre les maîtres de la terre et les maîtres de l'argent, réussit à enlever le bill de dix heures. Les immenses bienfaits physiques, moraux et intellectuels qui en résultèrent pour les ouvriers des manufactures ont été enregistrés dans les rapports bisannuels des inspecteurs des fabriques et, de tous côtés, on se plaît maintenant à les reconnaître. La plupart des gouvernements continentaux furent obligés d'accepter la loi anglaise dans les manufactures, sous une forme plus ou moins modifiée, et le Parlement anglais est lui-même chaque année forcé d'étendre et d'élargir le cercle de son action. Mais à côté de son utilité pratique, il y a dans la loi certains autres caractères bien faits pour en rehausser le merveilleux succès. Par la bouche de ses savants les plus connus, tels que le docteur Ure, le professeur Senior et autres philosophes de cette trempe, la classe moyenne avait prédit et allait répétant que toute intervention de la loi pour limiter les heures de travail devait sonner le glas de l'industrie anglaise qui, semblable au vampire, ne pouvait vivre que de sang, et du sang des enfants, par-dessus le marché. Jadis, le meurtre d'un enfant était un rite mystérieux de la religion de Moloch, mais on ne le pratiquait qu'en des occasions très solennelles, une fois par an peut-être, et encore Moloch n'avait-il pas de penchant exclusif pour les enfants du pauvre. Ce qui dans cette question de la limitation légale des heures de travail, donnait au conflit un véritable caractère d'acharnement et de fureur, c'est que, sans parler de l'avarice en émoi, il s'agissait là de la grande querelle entre le jeu aveugle de l'offre et de la demande, qui est toute l'économie politique de la classe bourgeoise, et la production sociale contrôlée et régie par la prévoyance sociale, qui constitue l'économie politique de la classe ouvrière. Le bill des dix heures ne fut donc pas seulement un important succès pratique ; ce fut aussi le triomphe d'un principe; pour la première fois, au grand jour, l'économie politique de la bourgeoisie avait été battue par l'économie politique de la classe ouvrière.
Mais il était réservé à l'économie politique du travail de remporter bientôt un triomphe plus complet encore sur l'économie politique de la propriété. Nous voulons parler du mouvement coopératif et surtout des manufactures coopératives créées par l'initiative isolée de quelques «bras» [3] entreprenants. La valeur de ces grandes expériences sociales ne saurait être surfaite. Elles ont montré par des faits, non plus par de simples arguments, que la production sur une grande échelle et au niveau des exigences de la science moderne pouvait se passer d'une classe de patrons employant une classe de salariés; elles ont montré qu'il n'était pas nécessaire pour le succès de la production que l'instrument de travail fût monopolisé et servît d'instrument de domination et d'extorsion contre le travailleur lui-même; elles ont montré que comme le travail esclave, comme le travail serf, le travail salarié n'était qu'une forme transitoire et inférieure, destinée à disparaître devant le travail associé exécuté avec entrain, dans la joie et le bon vouloir. En Angleterre, c'est Robert Owen qui jeta les germes du système coopératif ; les entreprises des ouvriers, tentées sur le continent, ne furent en fait que la réalisation pratique des théories non découvertes, mais hautement proclamées en 1848.
En même temps, l'expérience de cette période (1848-1864) a prouvé jusqu'à l'évidence que, si excellent qu'il fût en principe, si utile qu'il se montrât dans l'application, le travail coopératif, limité étroitement aux efforts accidentels et particuliers des ouvriers, ne pourra jamais arrêter le développement, en proportion géométrique, du monopole, ni affranchir les masses, ni même alléger un tant soit peu le fardeau de leurs misères. C'est peut-être précisément le motif qui a décidé de grands seigneurs bien intentionnés, des hâbleurs-philanthropes bourgeois et même des économistes pointus à accabler tout à coup d'éloges affadissants ce système coopératif qu'ils avaient en vain essayé d'écraser, lorsqu'il venait à peine d'éclore, ce système coopératif qu'ils représentaient alors d'un ton railleur comme une utopie de rêveur, ou qu'ils anathématisaient comme un sacrilège de socialiste. Pour affranchir les masses travailleuses, la coopération doit atteindre un développement national et, par conséquent, être soutenue et propagée par des moyens nationaux. Mais les seigneurs de la terre et les seigneurs du capital se serviront toujours de leurs privilèges politiques pour défendre et perpétuer leurs privilèges économiques. Bien loin de pousser à l'émancipation du travail, ils continueront à y opposer le plus d'obstacles possible. Qu'on se rappelle avec quel dédain lord Palmerston rembarra les défenseurs du bill sur les droits des tenanciers irlandais présenté pendant la dernière session. «La Chambre des Communes, s'écria-t-il, est une chambre de propriétaires fonciers !»
La conquête du pouvoir politique est donc devenue le premier devoir de la classe ouvrière. Elle semble l'avoir compris, car en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en France, on a vu renaître en même temps ces aspirations communes, et en même temps aussi des efforts ont été faits pour réorganiser politiquement le parti des travailleurs.
Il est un élément de succès que ce parti possède: il a le nombre; mais le nombre ne pèse dans la balance que s'il est uni par l'association et guidé par le savoir. L'expérience du passé nous a appris comment l'oubli de ces liens fraternels qui doivent exister entre les travailleurs des différents pays et les exciter à se soutenir les uns les autres dans toutes leurs luttes pour l'affranchissement, sera puni par la défaite commune de leurs entreprises divisées. C'est poussés par cette pensée que les travailleurs de différents pays, réunis en un meeting public à Saint-Martin's Hall le 28 septembre 1864, ont résolu de fonder l'Association Internationale
Une autre conviction encore a inspiré ce meeting.
Si l'émancipation des classes travailleuses requiert leur union et leur concours fraternels, comment pourraient-elles accomplir cette grande mission si une politique étrangère, qui poursuit des desseins criminels, met en jeu les préjugés nationaux et fait couler dans des guerres de piraterie le sang et dilapide le bien du peuple? Ce n'est pas la prudence des classes gouvernantes de l'Angleterre, mais bien la résistance héroïque de la classe ouvrière à leur criminelle folie qui a épargné à l'Europe occidentale l'infamie d'une croisade pour le maintien et le développement de l'esclavage outre Atlantique. L'approbation sans pudeur, la sympathie dérisoire ou l'indifférence stupide avec lesquelles les classes supérieures d'Europe ont vu la Russie saisir comme une proie les montagnes-forteresses du Caucase et assassiner l'héroïque Pologne, les empiétements immenses et sans entrave de cette puissance barbare dont la tête est à Saint-Pétersbourg et dont on retrouve la main dans tous les cabinets d'Europe, ont appris aux travailleurs qu'il leur fallait se mettre au courant des mystères de la politique internationale, surveiller la conduite diplomatique de leurs gouvernements respectifs, la combattre au besoin par tous les moyens en leur pouvoir, et enfin lorsqu'ils seraient impuissants à rien empêcher, s'entendre pour une protestation commune et revendiquer les simples lois de la morale et de la justice qui devraient gouverner les rapports entre individus, comme lois suprêmes dans le commerce des nations.
Combattre pour une politique étrangère de cette nature, c'est prendre part à la lutte générale pour l'affranchissement des travailleurs.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
#453
Posté 23 novembre 2014 - 10:42
n coule rien le sang
n n n n n coule n n
n rien n n n n au sol
n n rien n non n n n
il n n n n n n n coule
au n n n n n sang il
n n n coule au n n n
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n n n n coule et n n n
coule n n n au sol n au
sang n n n n n n
au sang n n n n n n n
au n n n n n n
n sang
au
sang le
sang n
i i i i i i i i i i i i i i i i i i i i le citron
tout
le citron
Tout le sang du citron dans l'assiette,
non.
#454
Posté 23 novembre 2014 - 11:15
- Les bolcheviks veulent nous prendre nos maisons ! Nos industries ! Et notre porcelaine aussi !
- Ah ?
- Et ils veulent nous prendre nos femmes et les transformer en hommes ! Prendre nos enfants et faire porter des jupes aux garçons ! des treillis pour les filles !
- Oh, oh ?
- Les bolcheviks supprimeront nos beaux ronds-points ! Ils réduiront même l'offre du marché automobile pour vendre des Lada !
- Diable !
- Oui, monsieur.
- Mais alors... que faire ?
- C'est à cette question qu'on reconnaît un marxiste-léniniste ! Assassin !
Et le vieil homme en lutte contre les bolcheviks égorgea net son interlocuteur.
#455
Posté 23 novembre 2014 - 11:40
Jung rapportait cette anecdote.
Deux espions allemands étaient à Londres, à une terrasse de café.
Le serveur vient et leur demande ce qu'ils veulent boire. Les allemands commandent donc deux verres de whisky.
En bon professionnel, le serveur leur demande cette précision essentielle :
- Dry ?
Et l'un des espions de répondre, sans réfléchir :
- Nein ! Zwei !
Et c'est ainsi que les deux hommes démasqués ont été arrêtés.
#456
Posté 23 novembre 2014 - 02:03
Le sable de la plage était sec et craquant à cause de milliers de coquillages.
Un homme en maillot de bain y exécutait pourtant quelques mouvements de tai-chi.
Leurs vestes à la main, le pas lourd, deux individus cravatés arrivèrent à sa hauteur.
Le regard fixe, les poings serrés, l'homme leur tint à peu près ce langage:
- Hé les mecs! Voulez-vous que je vous roue de coups, que je vous jette par terre, que je vous mette une pâtée?!
- Merde! Quel prétentieux ce type! C'est à peine croyable! firent-ils dans un bel ensemble, en vidant sur lui le chargeur de leurs armes. Et d'ajouter:Tu fais moins le malin, à présent, hein?!
Un jeune garçon muni d'un grand seau, qui avait assisté à la scène s'approcha alors d'eux, et commença à leur lancer d'énormes crabes vivants.
- Ah! non! Pas des crabes! Ah! mais c'est dégueulasse! crièrent-ils d'une même voix et en prenant leurs jambes à leur cou. Merde! les vacances à la mer, c'est vraiment surfait!
Saint-Evremond. La gare.
Un type ayant lissé ses cheveux ses moustaches avec la coûteuse gomina " Ramala- Tamailla - Tapalaba- Gnuduk et Konzorts" s'approcha du seul guichet en activité:
- Bonjour, Madame, un aller simple pour Nuinon-Lenclos, demanda-t-il en tendant un billet de dix euros à l'employée.
- Dix euros, c'est bien ça, voici votre ticket, dit la dame en lui donnant en retour une feuille de salade.
- Mais, Madame, vous me donnez une feuille de laitue, fit observer l'homme sans s'énerver.- Ah! un vrai gentleman ce type!
- C'est que je n'ai plus de scarole! se défendit la pauvresse.
- D'accord, d'accord, concéda avec toujours beaucoup de sang-froid l'individu gominé. Mais, comme elle n'est pas assaisonnée, je vais avoir bien de la difficulté à la composter, elle va se ratatiner, ne glissera en aucune façon dans la fente prévue à cet effet! uh?
- C'est ma foi vrai! Où avais-je la tête! Ah! Mais, je m'en vais réparer cela! Tenez, prenez donc cette belle fine tranche de gruyère. Cela fait deux jours qu'elle sèche à l'air libre. Vous la composterez aisément!
- Soit, Madame, soit, mais il me faut quand-même vous faire observer que ce n'est pas de l'Emmental français premier choix. Pour dix euros, quand-même!- Un peu pingre le gentleman, c'est vrai!
- Ho! Ho! Ho! Et si je vous avais donné du râpé, hein?! Allez! Allez! Holo! Tu le sais bien Paulo! Composter du râpé, c'est pas vraiment gagné!
Quelques jeunes gens s'approchèrent
et chantèrent:
La chanson des bien beaux bacheliers
A mains nues, à mains nues
Nous escaladerons la façade du lycée
Et nous en obtiendrons oyez oyez
de biens beaux revenus
Aussi concentrés que des jeunes mariés
Nous serons maîtres de la gravité
Sur vingt, on nous accordera
vint-cinq, mention très élevée
Tout le monde nous applaudira
Mary-Looping même s'esbaudira
Et tralali et tralala
Et traderi déridéra
Et tralala
Ainsi cinq faisceaux dorés font fondre brusquement l'obscurité de la scène et le voici qui s'avance dans la lumière avec une espèce d'allégresse animale.
Capeline noire sur smoking noir, il s'arrête soudain, retire de sa tête altière son élégant huit-reflets, puis entame une série de magiques passes à l'aide de sa canne à pommeau.
- Hon! glousse sourdement lady Broutille Beltham, c'est d'un convenu! Il va sans doute maintenant nous tirer de son chapeau deux misérables colombes!
- Ou un lapin blanc neurasthénique! Hin! Hin! ricane son voisin Marc-Antoine Pompée.
- Hin! Hin! uh! confirme la lady.
- OOOOOH! fait alors le reste de la salle tandis que l'artiste prestidigite allègrement et tire avec ostentation de son couvre-chef un somptueux jambon-beurre, puis un autre, et un autre, et un autre encore, les lançant tous, au fur et à mesure, dans le public.
En délire, le public. En délire, cela va sans dire.
- Ah! oui! Quand-même! fait M.A.P., soudainement impressionné.
Et tandis que le huit-reflets se change en corne d'abondance,et qu'une manne jambonno-beurresque se déverse à présent dans la salle, Lady Broutille Beltham se crispe considérablement:
- En plus, ils sont cornichonnés! Oh! Shoking! Je crois bien qu'il va nous falloir copuler frénétiquement, my dear!
Ainsi cinq faisceaux dorés font fondre brusquement l'obscurité de la scène et le voici qui s'avance dans la lumière avec une espèce d'allégresse animale.
Capeline noire sur smoking noir, il s'arrête soudain, retire de sa tête altière son élégant huit-reflets, puis entame une série de magiques passes à l'aide de sa canne à pommeau.
- Hon! glousse sourdement lady Broutille Beltham, c'est d'un convenu! Il va sans doute maintenant nous tirer de son chapeau deux misérables colombes!
- Ou un lapin blanc neurasthénique! Hin! Hin! ricane son voisin Marc-Antoine Pompée.
- Hin! Hin! uh! confirme la lady.
- OOOOOH! fait alors le reste de la salle tandis que l'artiste prestidigite allègrement et tire avec ostentation de son couvre-chef un somptueux jambon-beurre, puis un autre, et un autre, et un autre encore, les lançant tous, au fur et à mesure, dans le public.
En délire, le public. En délire, cela va sans dire.
- Ah! oui! Quand-même! fait M.A.P., soudainement impressionné.
Et tandis que le huit-reflets se change en corne d'abondance,et qu'une manne jambonno-beurresque se déverse à présent dans la salle, Lady Broutille Beltham se crispe considérablement:
- En plus, ils sont cornichonnés! Oh! Shoking! Je crois bien qu'il va nous falloir copuler frénétiquement, my dear!
Le policier regarde longuement le suspect, de plus en plus suspect.
- Vous faites de la métaphysique ou vous fabriquez des romans ?
Le suspect indéniablement suspect se gratte mystérieusement la tête.
- Vous savez monsieur le policier - je voulais ouvrir une c... cabane à frites...
- Une cabane à frites !, s'exclame le policier.
La victime présumée (une jeune femme qui détient un magnifique sandwich jambon-beurre dont quelques lamelles de cornichon s'exhibent mutinement) est choquée.
- Une cabane à frites !, s'exclame-t-elle également.
- Oui, une cabane à frites, confirme le suspect qui regarde soucieusement ses interrogateurs.
- Vous haïssez donc les sandwichs !
- Non.
La jeune femme s'évanouit.
- Cette jeune femme est une extraterrestre ! Arrêtez-là, monsieur le policier !
Et le suspect s'endort.
Le bonbon Vichy et sa boisson célestine :
La France est heureuse de présenter son nouveau bonbon officiel à emporter partout au Parlement Européen. Ne pas hésiter d'en proposer aux sympathisants. La France ne manquera pas d'en présenter très avantageusement les attributs :
_Une forme hexagonale (enfin presque mais on a jamais été très regardant), parce que nous c'est la France, c'est pas l'Europe. La France c'est un hexagone.
_Le nom de la ville qui se serait si bien fait remarquée auprès de nos amis allemands. S'il ne goutent pas à la blague, gouteront-ils au bonbons ?
Nb : Si cette ville fait partie de l'Allier, promis que ce n'est qu'un faux ami, juste un hasard qui prendra très vite fin. On va bientôt détruire l'existence politique de ces départements pour éviter à tout prix cet immonde quiproquo.
_Une couleur blanche.
Noire, marron, grise, jaune ou beurre eut été un attribut qui eut fait tâche si vous aviez par malheur chopé le Parkinson (quand on en mange en général c'est qu'on a l'age de l'avoir)
On risque pas de salir sa légion d'honneur ( parce qu'à moins d'être footballeur ou chanteur ringard, là aussi il faut attendre les premiers signes de Parkinson pour dument l'obtenir)
Décoration qu'on a pas gagné en défendant militairement la France -parait-il que c'est pourtant l'usage. Aujourd'hui on sait aussi être mo-de-rne !
_ Pour ceux que le goût incommoderait, je troque la pastille par cette autre pastiche : Vichy Célestin. On dit d'elle qu'elle est transparente. Nulle ne sait la raison du Célestin. Les mauvaises langues rapportent que c'est parce que ça rime avec ce mot commençant par un "i" et du même nombre de syllabes (un organe du corps humain qui fait groui groui prout ! ). Ce sont des mauvaises langues !
Évidemment, on va vous dire la vérité : c'est le prénom d'un vieux pépé poilu qu'a tué du bosh -c'est plus politiquement correct comme ça... avouez !
Le tribunal était plein à craquer. L'homme qui siégeait dans le box des accusés était soupçonné d'avoir subtilisé plus de 10 000 cornichons destinés à la meilleure sandwicherie du territoire.
- Qu'avez-vous à dire pour votre défense, monsieur Gorne.?
- Je ne suis pas monsieur Gorne, monsieur le président ! Je suis Gustave Sonotohn.
- Dix ans de prison !, répond le président exaspéré.
L'avocat est bien embarrassé.
- Et ma plaidoirie dans tout ça ?
Et l'avocat général de lui répondre :
- Mettez-la donc dans un sandwich, cornichon !
La voiture de police s'arrêta sur le boulevard à hauteur du téléphone public. Il s'agissait d'une cabine à trois places, dont deux appareils étaient dépourvus de combiné. Quant au troisième, un type muni d'une hache s'apprêtait à lui faire subir pareille décollation.
Les deux policiers, remettant la dégustation de leur jambon-beurre à plus tard, se ruèrent hors de leur véhicule.
- Hé! tu veux un coup de main, toi?! s'écria le premier inspecteur.
- Ah! c'est pas de refus, répondit le type. Au troisième, je commence à fatiguer.
- Hé! en plus on joue les comiques! Allez, tu vas nous suivre au commissariat, notre gaillard! tonitrua le deuxième inspecteur.
- Oh! ben, je fais simplement collection de combinés publics. Comme tout le monde a maintenant un portable, ils vont disparaître et prendre de la valeur!
- Les gars, ça vous dirait quelques cornichons? demanda un vendeur à la sauvette qui s'en venait sur le trottoir.Oh! merde! Des flics! ajouta-t-il en se sauvant.
- Oh! celui-là il faut le choper! s'écrièrent d'une même voix les deux pandores en se lançant à sa poursuite.
- Ben et moi, alors? s'étonna le collectionneur. J'existe plus? C'est vraiment n'importe quoi, maintenant!
- A qui le dîtes-vous! dit le président du tribunal voisin qui regagnait son domicile. Vous allez rire: j'ai retrouvé un vieux cornichon au fond de mon porte-documents!...
- Bon, c'est pas tout ça, c'est qui à la fin? glapit une voix dans le combiné qui balançait toujours au bout de son fil. Je vous préviens, je vais raccrocher, j'ai pas que ça à faire!
L'homme faisait face à la mort.
C'était vraiment idiot. Il avait voulu decapulser une bière mais la capsule lui avait perforé la gorge et désormais, il étouffait.
Comble du malheur, la bière était juste dans sa main et il ne pouvait en boire une goutte.
Il mourait. La mort enregistrait placidement cette énième victoire.
Soudain, un vieil ami du mourant fit son irruption dans la pièce et vit, horrifié, l'homme à la gorge trouée et, à ses côtés, la mort qui passait le temps en consultant le programme télévisé.
L'ami s'écria :
- C'est horrible ! Horrible !
La mort finit par lui clouer le bec :
- N'en faites pas tout un plat non plus ! Il y en a qui ne peuvent même pas fourrer un bout de cornichon dans leur sandwich.
#457
Posté 23 novembre 2014 - 02:24
Ainsi cinq faisceaux dorés font fondre brusquement l'obscurité de la scène et le voici qui s'avance dans la lumière avec une espèce d'allégresse animale.
Capeline noire sur smoking noir, il s'arrête soudain, retire de sa tête altière son élégant huit-reflets, puis entame une série de magiques passes à l'aide de sa canne à pommeau.
- Hon! glousse sourdement lady Broutille Beltham, c'est d'un convenu! Il va sans doute maintenant nous tirer de son chapeau deux misérables colombes!
- Ou un lapin blanc neurasthénique! Hin! Hin! ricane son voisin Marc-Antoine Pompée.
- Hin! Hin! uh! confirme la lady.
- OOOOOH! fait alors le reste de la salle tandis que l'artiste prestidigite allègrement et tire avec ostentation de son couvre-chef un somptueux jambon-beurre, puis un autre, et un autre, et un autre encore, les lançant tous, au fur et à mesure, dans le public.
En délire, le public. En délire, cela va sans dire.
- Ah! oui! Quand-même! fait M.A.P., soudainement impressionné.
Et tandis que le huit-reflets se change en corne d'abondance,et qu'une manne jambonno-beurresque se déverse à présent dans la salle, Lady Broutille Beltham se crispe considérablement:
- En plus, ils sont cornichonnés! Oh! Shoking! Je crois bien qu'il va nous falloir copuler frénétiquement, my dear!
Les débris du bateau-mouche flottaient amèrement sur le gros fleuve touristique.
L'homme pressé d'embarquer regardait partout autour de lui, paniqué.
- Et à quelle heure est le prochain bateau-mouche ? Je vais mourir si je n'embarque pas dans l'heure !
Une jeune femme apparemment liée aux transports fluviaux s'est approchée de lui pour lui expliquer, pleine de compassion :
- Celui qui devait partir a malencontreusement explosé. Et le prochain a été réservé par une famille de baleines. Vous allez mourir de faim ?
Un petit poisson nage et un très vieil homme le regarde.
_Voyez dit-il à son compère je viens là tous les jours et ce poisson me parle, nous parlons politique aussi bien que fritures.
_Je ne vous crois pas répond le compère ou bien c'est qu'il lit les toiles de joutes et les Rodin de Valences
Les deux hommes attendent au bord du rivage l'arrivée imminente du poisson
_Il faut une eau propre pour que le poisson qui parle parle
_Même la Carpe
_Assurément, la Slave
_Je ne vous crois définitivement pas car nous sommes encore un peu en avance et le poisson qui parle n'est toujours pas là
Devant l'évidence d'un tel argument, les deux hommes se relèvent difficilement, font tous les effort possibles pour remettre leur très incommodes chapeaux, s'appuient un moment sur ce qui auraient bien put être une roche grise et tout autant la forme bien connue du "S" de l'enseigne MacDonald.
Puis comme vaincus, abandonnant dés lors toutes tentatives d'illusions saugrenues balancent quelques bulles et rejoignent enfin la mer.
- Comprenez-moi bien, déclare l'éditeur, votre texte n'est pas inintéressant, mais il faudrait revoir complètement sa ponctuation. Celle-ci est tout à fait fantaisiste...On dirait même que la notion de ponctuation vous est parfaitement étrangère...
- Oh! pas du tout! Monsieur l'éditeur, s'empresse de répondre l'auteur du manuscrit.S'il ne s'agit que de cela, soyez sans crainte aucune, je vais m'en occuper avec le plus grand sérieux, j'y mets même une virgule d'honneur!
L'immeuble était en feu.
Les pompiers arrosaient tout aux alentours. Mais ils évitaient soigneusement les flammes.
Pourtant, il y avait encore des gens à l'intérieur.
Un badaud s'est arrêté devant l'étrange spectacle et a interpellé un des soldats du feu qui arrosait ses pieds.
- C'est qu'ils ont prévu de la pluie dans la soirée, a sobrement expliqué l'homme, on ne va pas salir notre eau toute propre, non ?
La terre se referme.
Après le séisme, peu ont survécu. John est de ceux-là.
John marche dans les ruines de la ville et rencontre Betty.
- Il n'y a pas de sandwicherie par ici, lui dit la femme dépitée.
- Cherchons une pizzeria en ce cas, répond l'homme en indiquant une fissure.
Un agriculteur laboure son champ à l'aide de son vieux tracteur. Ses voisins se moquent de lui :
- Avec ce vieux tracteur, tu ne vas rien labourer du tout ! Tu peux attendre le déluge. Ah, ah !
L'agriculteur reste très calme mais il abat tout de même plusieurs de ses voisins.
- Et puis donc !, finit-il par convenir, on ne va pas attendre le déluge, non plus ?
Un autre matin, le type pas très fort en rasage, d'un geste dont on conviendra qu'il est particulièrement maladroit, se coupe le bout du nez.
Et de couiner. Et de couiner. Et de couiner.
Alertée, sa campagne compatit:
- Mon pauvre ami, tu n"étais déjà pas très fute-fute, désormais tu ne verras même plus aussi loin que le bout de ton nez...
- Je lape son sang car des idées de fer y vivent à votre insu (et c'est heureux).
La femme se couche sur le trottoir qui la mange en rotant.
- Mince j'ai tordu mes dents, dans cette histoire!
#458
Posté 23 novembre 2014 - 02:43
Les topics deviennent de plus en plus illisible avec tous ces copier coller
#459
Posté 23 novembre 2014 - 03:03
#460
Posté 23 novembre 2014 - 04:31
Le sable de la plage était sec et craquant à cause de milliers de coquillages.
Un homme en maillot de bain y exécutait pourtant quelques mouvements de tai-chi.
Leurs vestes à la main, le pas lourd, deux individus cravatés arrivèrent à sa hauteur.
Le regard fixe, les poings serrés, l'homme leur tint à peu près ce langage:
- Hé les mecs! Voulez-vous que je vous roue de coups, que je vous jette par terre, que je vous mette une pâtée?!
- Merde! Quel prétentieux ce type! C'est à peine croyable! firent-ils dans un bel ensemble, en vidant sur lui le chargeur de leurs armes. Et d'ajouter:Tu fais moins le malin, à présent, hein?!
Un jeune garçon muni d'un grand seau, qui avait assisté à la scène s'approcha alors d'eux, et commença à leur lancer d'énormes crabes vivants.
- Ah! non! Pas des crabes! Ah! mais c'est dégueulasse! crièrent-ils d'une même voix et en prenant leurs jambes à leur cou. Merde! les vacances à la mer, c'est vraiment surfait!
Saint-Evremond. La gare.
Un type ayant lissé ses cheveux ses moustaches avec la coûteuse gomina " Ramala- Tamailla - Tapalaba- Gnuduk et Konzorts" s'approcha du seul guichet en activité:
- Bonjour, Madame, un aller simple pour Nuinon-Lenclos, demanda-t-il en tendant un billet de dix euros à l'employée.
- Dix euros, c'est bien ça, voici votre ticket, dit la dame en lui donnant en retour une feuille de salade.
- Mais, Madame, vous me donnez une feuille de laitue, fit observer l'homme sans s'énerver.- Ah! un vrai gentleman ce type!
- C'est que je n'ai plus de scarole! se défendit la pauvresse.
- D'accord, d'accord, concéda avec toujours beaucoup de sang-froid l'individu gominé. Mais, comme elle n'est pas assaisonnée, je vais avoir bien de la difficulté à la composter, elle va se ratatiner, ne glissera en aucune façon dans la fente prévue à cet effet! uh?
- C'est ma foi vrai! Où avais-je la tête! Ah! Mais, je m'en vais réparer cela! Tenez, prenez donc cette belle fine tranche de gruyère. Cela fait deux jours qu'elle sèche à l'air libre. Vous la composterez aisément!
- Soit, Madame, soit, mais il me faut quand-même vous faire observer que ce n'est pas de l'Emmental français premier choix. Pour dix euros, quand-même!- Un peu pingre le gentleman, c'est vrai!
- Ho! Ho! Ho! Et si je vous avais donné du râpé, hein?! Allez! Allez! Holo! Tu le sais bien Paulo! Composter du râpé, c'est pas vraiment gagné!
Quelques jeunes gens s'approchèrent
et chantèrent:
La chanson des bien beaux bacheliers
A mains nues, à mains nues
Nous escaladerons la façade du lycée
Et nous en obtiendrons oyez oyez
de biens beaux revenus
Aussi concentrés que des jeunes mariés
Nous serons maîtres de la gravité
Sur vingt, on nous accordera
vint-cinq, mention très élevée
Tout le monde nous applaudira
Mary-Looping même s'esbaudira
Et tralali et tralala
Et traderi déridéra
Et tralala
Ainsi cinq faisceaux dorés font fondre brusquement l'obscurité de la scène et le voici qui s'avance dans la lumière avec une espèce d'allégresse animale.
Capeline noire sur smoking noir, il s'arrête soudain, retire de sa tête altière son élégant huit-reflets, puis entame une série de magiques passes à l'aide de sa canne à pommeau.
- Hon! glousse sourdement lady Broutille Beltham, c'est d'un convenu! Il va sans doute maintenant nous tirer de son chapeau deux misérables colombes!
- Ou un lapin blanc neurasthénique! Hin! Hin! ricane son voisin Marc-Antoine Pompée.
- Hin! Hin! uh! confirme la lady.
- OOOOOH! fait alors le reste de la salle tandis que l'artiste prestidigite allègrement et tire avec ostentation de son couvre-chef un somptueux jambon-beurre, puis un autre, et un autre, et un autre encore, les lançant tous, au fur et à mesure, dans le public.
En délire, le public. En délire, cela va sans dire.
- Ah! oui! Quand-même! fait M.A.P., soudainement impressionné.
Et tandis que le huit-reflets se change en corne d'abondance,et qu'une manne jambonno-beurresque se déverse à présent dans la salle, Lady Broutille Beltham se crispe considérablement:
- En plus, ils sont cornichonnés! Oh! Shoking! Je crois bien qu'il va nous falloir copuler frénétiquement, my dear!
Ainsi cinq faisceaux dorés font fondre brusquement l'obscurité de la scène et le voici qui s'avance dans la lumière avec une espèce d'allégresse animale.
Capeline noire sur smoking noir, il s'arrête soudain, retire de sa tête altière son élégant huit-reflets, puis entame une série de magiques passes à l'aide de sa canne à pommeau.
- Hon! glousse sourdement lady Broutille Beltham, c'est d'un convenu! Il va sans doute maintenant nous tirer de son chapeau deux misérables colombes!
- Ou un lapin blanc neurasthénique! Hin! Hin! ricane son voisin Marc-Antoine Pompée.
- Hin! Hin! uh! confirme la lady.
- OOOOOH! fait alors le reste de la salle tandis que l'artiste prestidigite allègrement et tire avec ostentation de son couvre-chef un somptueux jambon-beurre, puis un autre, et un autre, et un autre encore, les lançant tous, au fur et à mesure, dans le public.
En délire, le public. En délire, cela va sans dire.
- Ah! oui! Quand-même! fait M.A.P., soudainement impressionné.
Et tandis que le huit-reflets se change en corne d'abondance,et qu'une manne jambonno-beurresque se déverse à présent dans la salle, Lady Broutille Beltham se crispe considérablement:
- En plus, ils sont cornichonnés! Oh! Shoking! Je crois bien qu'il va nous falloir copuler frénétiquement, my dear!
Le policier regarde longuement le suspect, de plus en plus suspect.
- Vous faites de la métaphysique ou vous fabriquez des romans ?
Le suspect indéniablement suspect se gratte mystérieusement la tête.
- Vous savez monsieur le policier - je voulais ouvrir une c... cabane à frites...
- Une cabane à frites !, s'exclame le policier.
La victime présumée (une jeune femme qui détient un magnifique sandwich jambon-beurre dont quelques lamelles de cornichon s'exhibent mutinement) est choquée.
- Une cabane à frites !, s'exclame-t-elle également.
- Oui, une cabane à frites, confirme le suspect qui regarde soucieusement ses interrogateurs.
- Vous haïssez donc les sandwichs !
- Non.
La jeune femme s'évanouit.
- Cette jeune femme est une extraterrestre ! Arrêtez-là, monsieur le policier !
Et le suspect s'endort.
Le bonbon Vichy et sa boisson célestine :
La France est heureuse de présenter son nouveau bonbon officiel à emporter partout au Parlement Européen. Ne pas hésiter d'en proposer aux sympathisants. La France ne manquera pas d'en présenter très avantageusement les attributs :
_Une forme hexagonale (enfin presque mais on a jamais été très regardant), parce que nous c'est la France, c'est pas l'Europe. La France c'est un hexagone.
_Le nom de la ville qui se serait si bien fait remarquée auprès de nos amis allemands. S'il ne goutent pas à la blague, gouteront-ils au bonbons ?
Nb : Si cette ville fait partie de l'Allier, promis que ce n'est qu'un faux ami, juste un hasard qui prendra très vite fin. On va bientôt détruire l'existence politique de ces départements pour éviter à tout prix cet immonde quiproquo.
_Une couleur blanche.
Noire, marron, grise, jaune ou beurre eut été un attribut qui eut fait tâche si vous aviez par malheur chopé le Parkinson (quand on en mange en général c'est qu'on a l'age de l'avoir)
On risque pas de salir sa légion d'honneur ( parce qu'à moins d'être footballeur ou chanteur ringard, là aussi il faut attendre les premiers signes de Parkinson pour dument l'obtenir)
Décoration qu'on a pas gagné en défendant militairement la France -parait-il que c'est pourtant l'usage. Aujourd'hui on sait aussi être mo-de-rne !
_ Pour ceux que le goût incommoderait, je troque la pastille par cette autre pastiche : Vichy Célestin. On dit d'elle qu'elle est transparente. Nulle ne sait la raison du Célestin. Les mauvaises langues rapportent que c'est parce que ça rime avec ce mot commençant par un "i" et du même nombre de syllabes (un organe du corps humain qui fait groui groui prout ! ). Ce sont des mauvaises langues !
Évidemment, on va vous dire la vérité : c'est le prénom d'un vieux pépé poilu qu'a tué du bosh -c'est plus politiquement correct comme ça... avouez !
Le tribunal était plein à craquer. L'homme qui siégeait dans le box des accusés était soupçonné d'avoir subtilisé plus de 10 000 cornichons destinés à la meilleure sandwicherie du territoire.
- Qu'avez-vous à dire pour votre défense, monsieur Gorne.?
- Je ne suis pas monsieur Gorne, monsieur le président ! Je suis Gustave Sonotohn.
- Dix ans de prison !, répond le président exaspéré.
L'avocat est bien embarrassé.
- Et ma plaidoirie dans tout ça ?
Et l'avocat général de lui répondre :
- Mettez-la donc dans un sandwich, cornichon !
La voiture de police s'arrêta sur le boulevard à hauteur du téléphone public. Il s'agissait d'une cabine à trois places, dont deux appareils étaient dépourvus de combiné. Quant au troisième, un type muni d'une hache s'apprêtait à lui faire subir pareille décollation.
Les deux policiers, remettant la dégustation de leur jambon-beurre à plus tard, se ruèrent hors de leur véhicule.
- Hé! tu veux un coup de main, toi?! s'écria le premier inspecteur.
- Ah! c'est pas de refus, répondit le type. Au troisième, je commence à fatiguer.
- Hé! en plus on joue les comiques! Allez, tu vas nous suivre au commissariat, notre gaillard! tonitrua le deuxième inspecteur.
- Oh! ben, je fais simplement collection de combinés publics. Comme tout le monde a maintenant un portable, ils vont disparaître et prendre de la valeur!
- Les gars, ça vous dirait quelques cornichons? demanda un vendeur à la sauvette qui s'en venait sur le trottoir.Oh! merde! Des flics! ajouta-t-il en se sauvant.
- Oh! celui-là il faut le choper! s'écrièrent d'une même voix les deux pandores en se lançant à sa poursuite.
- Ben et moi, alors? s'étonna le collectionneur. J'existe plus? C'est vraiment n'importe quoi, maintenant!
- A qui le dîtes-vous! dit le président du tribunal voisin qui regagnait son domicile. Vous allez rire: j'ai retrouvé un vieux cornichon au fond de mon porte-documents!...
- Bon, c'est pas tout ça, c'est qui à la fin? glapit une voix dans le combiné qui balançait toujours au bout de son fil. Je vous préviens, je vais raccrocher, j'ai pas que ça à faire!
L'homme faisait face à la mort.
C'était vraiment idiot. Il avait voulu decapulser une bière mais la capsule lui avait perforé la gorge et désormais, il étouffait.
Comble du malheur, la bière était juste dans sa main et il ne pouvait en boire une goutte.
Il mourait. La mort enregistrait placidement cette énième victoire.
Soudain, un vieil ami du mourant fit son irruption dans la pièce et vit, horrifié, l'homme à la gorge trouée et, à ses côtés, la mort qui passait le temps en consultant le programme télévisé.
L'ami s'écria :
- C'est horrible ! Horrible !
La mort finit par lui clouer le bec :
- N'en faites pas tout un plat non plus ! Il y en a qui ne peuvent même pas fourrer un bout de cornichon dans leur sandwich.
#461
Posté 24 novembre 2014 - 01:09
J’étais si petit dans cet endroit
Une illusion d’optique
Coincée entre la chaise et le mur
*
Ma soif demandait à boire
On me servait un verre de vinaigre
C’est que je n’étais pas assez malade
*
Je commandais un plat, simplement pour le plaisir de faire comme les autres
Et voilà que je m’attendais à avoir une dette envers la nourriture qu’on me servait
Mais on ne me fit pas payer
*
En partant, le taulier me dit :
« Pensez plus tard ! »
C’était curieux
Et je partais, mes yeux morts retenant la lumière
Qui passait sous mes paupières
*
De la lumière à la mer
La mer est là pour faire parler les hommes sans imagination
Préférez parler d’un fleuve, ou d’une rivière
Du vieux saule pleureur qui a vu passer
Tant d’hommes au sortir d’un labeur épuisant
*
Tant d’hommes que je ne saurais nommer
*
Les paroles du taulier me frappaient l’esprit à nouveau
C’était curieux
Ces trois mots avaient quelque chose d’extraordinaire
Je comptais venir le voir à nouveau
Non pas pour profiter de sa générosité
Mais pour voir jusqu’à quand il pouvait donner
*
Je revins
L’établissement était fermé pour cause de faillite
J’étais déçu mais au moins j’avais une histoire à raconter à mes amis
Qui ne me parlaient jamais que de chevaux et de courses hippiques
*
Il faut dire que je les choisissais très mal
*
J’en avais un particulièrement borgne
Nain de surcroît, méchant comme un dromadaire
*
Un autre était cul-de-jatte
Et quêtait devant les supermarchés
Acceptant seulement les pièces de cinq centimes
*
Le dernier était ébéniste et se plaisait
A construire des tours Eiffel avec des allumettes
*
Aucun n’aimait m’écouter mais ce qu’ils aimaient parler, parler, parler !
Ils aimaient tellement parler qu’il fallait que je simule un malaise pour ne plus avoir à les entendre
Je devais m’effondrer sur le sol en me tenant le ventre
Gémissant et grimaçant de toutes mes forces
Alors ils s’arrêtaient
*
Ils venaient tous du même orphelinat que moi
Perdu dans la campagne ukrainienne
Au-delà d’un chagrin d’automne
*
Et puis il y avait Betty
*
Nos nuits étaient des phrases achevées à deux
Le contour de son visage rappelait je ne sais quel souvenir de statue grecque que j’avais en mémoire
Ou plutôt cette statue grecque me rappelait Betty
Car le temps est au service de l’homme
Mais avec elle l’homme ça ne voulait plus dire grand-chose
Toutes mes grandes idées se dissipaient à son contact
Comme une goutte d’eau sur un feu de bois
Sa tête sur ma poitrine et la vie ça ne faisait plus de mystères
*
Et pourtant elle en a un…
#462
Posté 24 novembre 2014 - 03:02
where will you be when the acid kicks in ?
#463
Posté 24 novembre 2014 - 03:22
c'est bon on a compris, arrête de spammer !
#464
Posté 27 novembre 2014 - 01:30
#465
Posté 27 novembre 2014 - 08:59
#466
Posté 27 novembre 2014 - 09:39
#467
Posté 27 novembre 2014 - 09:47
#468
Posté 02 décembre 2014 - 02:26
c'est bon on a compris, arrête de spammer !
#469
Posté 02 décembre 2014 - 08:04
Ce n'est pas une raison !
#470
Posté 02 décembre 2014 - 11:16
Crois-tu vraiment qu'on puisse prendre au sérieux les propos de victorugueux ?
C'était, tout de même, le seul ami de "Kennymevoila".
#471
Posté 04 décembre 2014 - 12:45
En face, l'armurerie était encore ouverte.
La vitrine exposait des fusils de gros calibre, des mitraillettes automatiques et même de petits bazookas faciles à transporter.
L'homme hésita. Des pensées morbides l'envahissaient. Il traversa la rue et il allait entrer quand un vieillard le héla :
- Jeune homme ! Arrêtez-vous !
Le jeune homme regarda la silhouette tordue qui s'avançait vers lui.
Il attendait que le viril homme lui dise quelque chose qui le consolerait, peut-être, ou qui donnerait un sens à sa vie émaillée. Mais le vieillard ricana longuement et finit par lâcher :
- J'aimé beaucoup Nabilla moi aussi. Mais sa poésie n'est pas du même niveau que celle de Michel Deguy, vous ne croyez pas ?
Non loin de là, une explosion retentissait.
C'est de saison...
#472
Posté 04 décembre 2014 - 11:06
écoute ça alors !
#473
Posté 04 décembre 2014 - 11:13
Mais ça n'est pas du doom métal !!!
#474
Posté 04 décembre 2014 - 11:17
allez on y va !
#475
Posté 04 décembre 2014 - 11:51
Ouiiiiiiiiiii !!!
Bon. C'est plutôt du thrash que du doom mais c'est très bon aussi.
Un peu de doom, donc.
- DanielFléau aime ceci
#476
Posté 05 décembre 2014 - 12:06
avec un peu plus de lyrisme quand même :
#477
Posté 05 décembre 2014 - 07:27
Et le micro ? On dirait bien que c'est un micro Shure.
#478
Posté 16 décembre 2014 - 09:47
Je ne me retrouve pas dans mon assiette
Je ne suis pas dans mon assiette
Le plat est froid
J'aurais pu me satisfaire
D'un oeuf au plat
Ce satané cuisinier ne connaît pas bien
Sa métaphysique
#479
Posté 16 décembre 2014 - 11:36
Le problème quand on joue avec Dieu
C'est qu'il a les dés dans les manches
#480
Posté 06 janvier 2015 - 12:12
- Rémouleur! Rémouleur! Repasse couteaux! Repasse ciseaux! criait un homme poussant une petite charrette chargée d'une grosse meule et d'un bel assortiment de couteaux de boucher, brillant du plus vif éclat au soleil guilleret de ce petit matin industrieux.
Mais la rue, il fallait bien en convenir, restait désespérément déserte...
...Jusquà ce qu'un gros homme courtaud apparût dans son lourd costume gris, boutonné comme un pyjama de général sudiste, la tête dodelinant à chaque pas.
Avisant ce potentiel client, le rémouleur redoubla d'ardeur vocale:
- Rémouleur! Rémouleur! Aidez les petits vieux métiers à ne pas disparaître! Rémouleur! Rémouleur! Travail soigné! Monsieur! Un petit couteau à aiguiser? Un petit poignard?! Une petite épée, mon gentilhomme?!!
- Euh! Ben non! je travaille dans un bureau, et je n'ai que des crayons à tailler! rétorqua l'homme courtaud...Mais, je suis déjà en retard, souffrez donc qu'à mon tour je me taille, uh! uh!...
- Ah! vous voulez vous tailler, mais pas de problème, rémouleur! rémouleur!, travail soigné, en voici la démonstration! souffla le rémouleur d'un ton très professionnel en lardant le corps du courtaud employé de bureau de généreux coups d'un couteau bien effilé.
- AAAAH! AAAAH! On me taillade tel un vulgaire gigot! On m'assassine tel un misérable traître de mélodrame! clama le costume gris en titubant...
...Puis en s'écroulant lourdement dans une grande flaque de sang, ce gros meugla encore:
- C'est trop injuste! Je lui ai même pas refusé de cigarette, puisqu'il m'en a même pas demandé! Argh!...
- Ben, je fume pas! C'est mon droit, aussi! dit le rémouleur qui s'éloignait avec sa charrette, tout en faisant retentir sa clochette. Rémouleur! Rémouleur! Ne laissez pas mourir les vieux métiers!...