675 réponses à ce sujet

[Jérôme nyctalo]

Le tapis de prière vient d'être installé à la va-vite dans une pâture, en contrebas d'une départementale peu fréquentée.

- Allah! Allah! Tu as vu comme on leur a cloué le bec à ces insolents! clame le premier type cagoulé.

- Allah! Allah! On peut affirmer qu'on a vraiment vengé le prophète, hein?! hurle le second cagoulé.

- Ah! mes salauds! On peut dire effectivement que vous avez fait fort en zigouillant Oncle Bernard, Honoré, Tignous, Charb, Cabus et Wolinski alors qu'on vous avez rien demandé!...Répond une voix venue de nulle part.

- Tu les connaissais donc, Allah! Allah?! demande le premier, surpris.

- Et tu as donc apprécié, Allah! Allah?! interroge le second, intrigué.

- Allah est toute connaissance, et tout humour: il peut donc affirmer que vous avez flingué les plus talentueux et les plus rigolos, espèces de petits connards aveugles et sanguinaires! Et qui va me faire marrer maintenant, le mercredi matin, hein?!!! Tonitrue à présent la voix.

 

Très long silence, pendant lequel les deux cagoulés scrutent le ciel de tous côtés.

- Allah! Allah! crient-ils d'une même voix, ne nous laisse pas ainsi dans l'incertitude, complètement désemparés! On se sent vraiment pas bien, là!...

 

Après un nouveau silence, la voix reprend:

- Vous avez installé le tapis de prière dans une bouse de vache toute fraîche, abrutis!

[DanielFléau]

Ha ouai moi Charlie Hebdo m'a fait très rarement rire. Ptet les couvertures de l'ère Choron (bal tragique à Colombey un mort) encore ouais mais faut quand même dire que depuis le niveau a carrément baisser...

[AURE]

Ha ouai moi Charlie Hebdo m'a fait très rarement rire. Ptet les couvertures de l'ère Choron (bal tragique à Colombey un mort) encore ouais mais faut quand même dire que depuis le niveau a carrément baisser...

 

C'est vrai que des fois, ils exagéraient, ils agaçaient même, mais ils étaient un poil à gratter salutaire pour notre république et mettaient les pieds dans le plat quand il le fallait.

[serioscal]

Choron a été assassiné; Mais on ne sait pas bien par qui.

[Comtoise]

Choron a été assassiné; Mais on ne sait pas bien par qui.

 

 

Si, par moi

[serioscal]

Donc, Comtoise est un vampire.

Et Charlie Schlingo ? Qui a tué Charlie Schlingo ?

Depuis 10 ans je pleure la mort de Charlie Schlingo.

[serioscal]

Ce qui confirme la piste du vampire.

[serioscal]

Un couple se promène sous un ciel métaphysique. L'homme parle à sa dulcinée de la charrette qu'il doit réparer prochainement (il doit livrer dix tonnes de purin au village voisin) mais la jeune femme paraît embarrassée, gênée. On sent qu'elle voudrait dire quelque chose mais qu'elle n'y parvient pas. L'homme ne remarque rien. Il explique les complications qu'il a rencontré avec sa charrette : "la roue arrière droite est devenue carrée, tu te rends compte ?" Mais son aimée est sans réaction et, comme il finit par s'en apercevoir, il lui demande ce qui ne va pas, inquiet. Dans un souffle, elle finit par lui dire, avec un tremblement de reproche dans la voix :

- C'est moi qui ai changé la roue, chéri.

[Jérôme nyctalo]

- Bonjour, madame Sachs, fait d'un ton peu amène la petite blonde entre deux âges, engoncée dans un manteau vert pomme.

- Bonjour, mademoiselle Dobermann. Je vous préviens tout de suite: inutile de me faire remarquer le bel accroc présenté par l'épaule droite de mon imper beige. D'évidence, merde, je suis au courant.

- Loin de moi cette idée, bien que l'accroc soit en effet aussi visible que votre long nez au milieu de votre figure fripée. Par courtoisie, je n'en dirai bien sûr pas un mot.

- Celle-ci vous honore grandement, mademoiselle. Et c'est aussi par courtoisie que je me refuserai à remarquer l'état de vos bottines vernies à élastiques: plus de toute première jeunesse, accusant même franchement, en plus du poids des ans, celui de kilos superflus

- Grâce vous en soit rendue, chère madame Sachs, je ne me permettrai ainsi aucunement d'indexer la ridicule couronne de lauriers qui orne votre tête chenue, et placée de travers, dénonce un beau début de calvitie, minaude la blonde. Bonne journée, madame Sachs

- Soyez en remerciée, sourit la petite vieille. Il me sera ainsi épargné de devoir stigmatiser cette poitrine manifestement artificielle, qui vous a sans doute coûté la peau des fesses et n'aimante pas pour autant les masculins regards. Bonne journée, mademoiselle Dobermann.

Les deux femmes s'éloignent alors en soufflant un  grand coup, comme font ceux qui viennent de l'échapper belle.

 

- Hé ben! dit la concierge en décollant l' oreille de la porte donnant accès à sa loge: bien que moins marrante qu'un bon crépage de chignon; la courtoisie est une bien belle chose! AH! dis donc, Raymond! s'écrie-t-elle ensuite en courant vers son salon, je sais comment faire, avec un peu d'entrainement , pour ne plus te traiter de gros gros naze!

[Jérôme nyctalo]

Au-dessus du village, le ciel est resté très métaphysique, au grand éblouissement des touristes. Mais le couple n'en a cure.

Outre le purin, cela sent le malaise. A plein nez.

- Ecoute, dulcinée, dit l'homme, si tu éprouves de la douleur - et je vois bien tes larmes et j'entends tes lamentations- hé bien faisons un pacte, oui faisons le: Nous restons tendres fiancés, mais tu ne t'approches plus de ma charrette.

 - Que veux-tu dire exactement, mi amor?, interroge la jeune femme dans un souffle.

 - Voici: Je n'avais regardé que le côté droit de la charrette, avec sa roue arrière rendue carrée par tes soins. Depuis, mû par un obscur pressentiment, je suis retourné en faire le tour. La roue arrière gauche, elle, est devenue triangulaire! Et c'est maintenant onze tonnes de purin qu'on me demande de livrer au village voisin. Onze tonnes!

 - Je ne sais pas si je puis accepter ce deal, chéri, répond la jeune femme, la voix chevrotante. Je travaille en ce moment sur un concept de roue trapézoïdale.

[serioscal]

La femme creusait le ventre d'un épicier décédé pour en extraire des matériaux de construction. Son mari gémissait en écoutant la radio. Dans sa grande sagesse, l'éducation nationale avait décidé de confier tous les enfants âgés de 7 à 10 ans à la police nationale pour leur faire subir un interrogatoire musclé.
- Chers enfants, ce sera la prison ou le bac ! Fermez-la !
L'homme ronfla aigrement.
- Heureusement que nous n'avons pas d'enfants, ce sont des chiens de terroristes.
- Que fais-tu de Thomas, chéri ?
- Moi, rien ! Mais toi, tu pourrais en faire une poutre, non ?
La femme se tut, désespérée. En désespoir de cause, elle regarda le ciel qui était ammoniaque et soupira :
- Je ne comprendrai jamais rien à la liberté d'expression.

[AURE]

Je rigole! Enfin pas vraiment le concept Dieu 2.0  existe déjà... Dans tous mes délires, je n'ai jamais compris pourquoi ce petit mot de 4 lettres, il était si chargé de sens et si dangereux à manipuler, le mot Dieu, il  n'est jamais la latinisation du Zeus  grec, pour les croyants, ce nom devrait être indicible

 

Indicible et innommable.

[Jérôme nyctalo]

A VENDRE

 

Grosses lettres au feutre noire . Bristol glacé non pas scotché vulgairement sur la vitre, mais placé en chevalet sur la plage arrière où nul chien-chien n'attend pour  dodeliner de la tête.

Simplicité et élégance.

La classe.

- Merde, regarde Hercule, regarde donc le trident inspiré, ah! oui! oui!, de la fontaine de Neptune de Bologne! C'est une Maserati!

- Tu crois?

- C'est une 3500 GT Silver! Gasp! ça c'est de la bagnole! Ah! je l'achèterais bien...Whaou!

- Ton enthousiasme fait plaisir à voir, Albian, mais, toi, as-tu vu le prix? C'est pas dans tes moyens, gros. En plus, pour la conduire, tu dois au moins enfiler un costume en alpaga. Voire un smoking! Obligé, pour l'harmonie.

- Euh...?!

- Et tu te vois, habillé comme ça, au volant de cette gnole, aller cultiver tes champs?! Tu vas être la risée de tout le village. En plus, le coffre doit contenir, allez, à vue de nez, cinquante kilos de purin, pas plus.

- Hm! bon, j'ai une idée. Je préfère aller acheter une boîte de petits pois à la supérette du coin. Après tout, nous sommes des citoyens libres, pas des consommateurs forcenés. Vive la liberté de choix!

Les deux hommes s'éloignent.

- En même temps, reprend Albian Carnat, un petit pois, quand ça tombe, ça roule aussi.

- Sans compter, dit Hercule Gratianauld, que d'un côté, pour cher t'as qu'une voiture, tandis que de l'autre, pour pas cher t'as beaucoup de petits pois!

[Jérôme nyctalo]

Certes, au sujet des tutures j'entends bien vos arguments, mon cher Totor. Cependant, la vraie question pertinente est la suivante: le coffre de la lamborghini peut-il contenir beaucoup plus de purin que celui de la maserati?

[Jérôme nyctalo]

. " Transporter du purin dans une voiture cassée, fût-elle célèbre, a toujours été inenvisageable. Par ailleurs, ce type de transport marchand ne s'effectue nullement en remontant dans le passé, mais en gravissant la colline, jusqu'au village voisin." -  Albian Carnat.

 

. " On voit bien que c'est pas lui qui va se le coltiner, le purin, le Totor. Cependant à force d'être à côté de ses pompes, il pourrait bien s'en prendre plein les godasses, de purin, le Totor." - Hercule Gratianauld.

 

                                                                                                                                                      Petit Précis de Métaphysique Champêtre - Article Purin ( Tansport - Totor ),

                                                                                                                                                      Ouvrage collectif - Dir.: Séraphin Calobarsy.  NdR - 2015.

[Jérôme nyctalo]

Guillerette, la sonnette de la porte d'entrée retentit. Guillerette, l'élégante jeune femme blonde s'en vint ouvrir. Avec un sourire, un sourire, un sourire de jour d'anniversaire. Annnonciateur de l'imminence d'un cadeau .

- Pétasse! s'écria le type en costume noir soudainement révélé par l'ouverture de l'huis.

- Mais que...?! s'étrangla la jeune dame.

- Radasse! cria ensuite l'homme de noir vêtu.

- Mais monsieur! Mais je ne vous permets pas! Mais je ne vous connais pas! Mais qu'est-ce qui vous...

- Conasse! asséna enfin le gars costumé, avec le même volume de voix.

- Ah! C'en est trop! s'insurgea la blonde, balançant une retentissante gifle sur la joue gauche de l'individu.

Lequel leva immédiatement le bras afin de prévenir un second soufflet.

- Une claque, en effet. Vous avez le droit à une claque. Pas plus.

- Mais vous ne manquez pas de toupet! trépigna la jeune femme.

- Madame, sachez que j'interviens ici comme injurieur à gages. Je suis une sorte de sicaire de l'assassinat verbal. Mes clients me paient pour aller injurier certaines personnes par eux honnies. Et prendre à l'occasion une beigne à leur place.

- Et vous n'avez pas honte d'exercer ce sale...euh...métier?! dit la jeune dame d'un ton ulcéré.

- Ah! Madame, avant je livrais du purin, mais faute d'un véhicule parfaitement adapté, j'ai opéré une légère reconversion; Je suis passé d'une fétidité naturelle, physique, à une puanteur existentielle, une dégoûtation quasi métaphysique.

- Ah?! Et à qui dois-je donc cette nauséabonde attention?

- Hé bien, c'est votre ex-mari qui a placé ce pestilentiel contrat sur votre blonde tête...Pouffiasse!

- Ah! vous n'allez pas recommencer! fulmina à nouveau la jeune femme.

- Non, non, rassurez-vous; ça c'était cadeau. Un geste commercial pour votre anniversaire, en quelque sorte.

- Ah?!...Euh...Merci, alors...enfin...euh...mais au fait vous étiez au courant?

- Oui, bien sûr, il a choisi le forfait anniversaire premier prix: trois injures, et une beigne possible- Cinquante euros... Mais, permettez que je vous quitte, j'ai encore beaucoup de travail. Je vous souhaite le bonjour, madame.

L'homme disparut en coup de vent. La blonde referma la porte, s'y adossa.

- Ah! J'ai bien fait de divorcer! Mettre seulement cinquante euros pour un anniversaire! C'est dérisoire, méprisant! Sale type, va!

[AURE]

Wow !

[serioscal]

L'homme se promenait avec un couteau de boucher rue de Trafalgar Square. Il interrogeait les passants en utilisant son gros couteau comme un microphone de journaliste.

- Camus disait des conneries, à propos du suicide. La seule question métaphysique qui tienne la route, c'est le MEURTRE, mademoiselle. Le meurtre ! Qu'en pensez-vous ?

- Monsieur, votre couteau vient de fendre le visage de mon bien-aimé en deux parties égales ! Votre métaphysique, c'est vraiment de la merde.

- Mademoiselle, permettez que je vous interviewe ? C'est pour la télé nationale. Vous n'êtes pas pour la liberté d'expression ?

La jeune femme s'effondrait. Le couteau lui avait maladroitement tranché la gorge. La police survint après quelques minutes d'étonnement.

- Vous n'aimez pas Camus ? Vous croyez que vous allez convaincre les gens en les tuant ? Au trou !

- Quel salaud, ce Camus ! rageait le criminel. Jean-Paul avait raison ! Jean-Paul avait raison !

[Jérôme nyctalo]

Le double meurtre, rue de Trafalgar Square, qu'on baptisait déjà "Le double coup de Trafalgar", avait été précisément commis devant la boucherie " Boris Sullivan".

Le commissaire Partre, chargé de l'enquête, s'y était aussitôt rendu.

- Vraiment, Monsieur Sullivan, alors même que l'atrocité s'est déroulée juste devant votre vitrine, vous n'avez rien vu, rien entendu?

- Oh! Monsieur le commissaire, je laisse la métaphysique aux métaphysiciens! Et puis, j'étais trop concentré sur la découpe de ma viande. On voit bien que vous ne connaissez pas le métier: avez-vous déjà vraiment essayé de séparer  une tête de cochon du reste de l'animal avec un microphone?...

[Jérôme nyctalo]

En provenance de la rue André Spirou, le tracteur apparaît, rougeoyant dans le petit matin du boulevard La Lorpailleur.

La longue charrette qu'il emmène est décorée, abondamment, de fruits et légumes géants, entre lesquels s'agitent dix individus déguisés.

Ils se sont bariolés de pelures de pommes jaunes, vertes, teints de jus de carotte, de betterave, couverts de feuilles de salades, de pampres de la vigne.

Les voici devant le célèbre "Métaphysic Hôtel", dont la porte à tambour automatique vient de proposer à l'admiration des foules une blonde oxygénée, starlette tout droit  échappée, belle, d'une nouvelle d'Hemingway.Et bien sûr, les occupants de la charrette se mettent à gigoter, criailler, à envoyer citrons, pommes, cucurbitacées gicler sur les trottoirs.

- Holà! Bande d'indiens! crie la blonde oxygénée d'une voix théâtrale et suraigüe, je vais pas à carnaval! Je suis Miss Yorkshire et je vais à un casting! Arrêtez ça tout de suite! Je connais personnellement Mademoiselle Dobermann et Madame Sachs, je vous préviens: ça va barder!

- Voyons, messieurs, cette jeune oxygénée a raison de glapir ainsi, intervient un promeneur de chien. Vous vous trompez de jour. La fête des fruits et légumes pour carnaval, c'est la semaine prochaine. Aujourd'hui, c'est juste, comme chaque semaine, le jour des poubelles.

- Ouah! Ouah! Ouah! Ouah! Ouah! confirme rageusement le chien, pris pour cible par un essaim de carottes.

- Bah! Tout le monde peut se tromper rétorque l'homme à tête de chou, du haut de la charrette.

- De toute façon, cette éventualité avait été prévue, précise sentencieusement l'homme à tête de fraise trop mûre.

Et les dix acolytes de balancer à toute volée, pour se rattraper, de beaux sacs poubelles pansus, peu fermés mais puant à souhait.

[Jérôme nyctalo]

. " Je condamne avec la plus grande fermeté, et la plus moyenne fermeté, et la plus petite fermeté, c'est à dire avec le plus de fermeté possible, l'affirmation selon laquelle j'aurais naguère fréquenté des zozos et zozotes capables de crotter un peu partout. Quand je veux faire la grosse commission, je vais au petit coin ne vous en déplaise, Monsieur Totor!" - Madame Sachs.

 

. " En raison de l'inimitié qui nous rapproche - comme sur un terrain de foot, nous nous marquons, en quelque sorte, à la culotte - je ne puis laisser penser que Madame Sachs ferait ses besoins naturels un peu partout, car cela reviendrait à avouer que moi-même...ah! non, non, non! Même si l'on ne peut parler de petit coin vu la corpulence de l'intéressée, il faut préciser que Madame Sachs se rend aux cabinets, toujours, lorsque le besoin s'en fait sentir. Il arrive même que je lui tienne la porte quand les toilettes publiques s'avèrent trop rudimentaires, et elle même n'agit pas autrement à mon égard, et puis qu'est-ce qu'il a à tourner autour des lieux d'aisance pour dames, il est pas Monsieur Pipi, quand-même, le Totor!" - Mademoiselle Dobermann.

 

. - " Euh! comme je suis nouvelle, et vu mon statut de starlette blonde, est-ce que je dois, dans la sébile placée à l'entrée des gogues, mettre beaucoup plus que Madame S. et Mademoiselle D. ou est-ce qu'il va me regarder de travers, et bassement me dénoncer, le Totor?!" - Miss Yorkshire.

 

 

                                                           Petit Précis de Métaphysique Urbaine - Article Latrines ( Défécations mensongères - Allégations totorines ),

                                                           Ouvrage collectif - Dir.: Séraphin Calobarsy - NdR 2015.

[serioscal]

Un homme se sert un verre de cognac.
Il boit le cognac et repose distraitement le verre sur le bord de la table.
Le verre tombe ! L'homme se gratte la tête.
- Eh bien ! J'irai chercher un autre verre à la cuisine.

[Jérôme nyctalo]

L'homme distrait pose sa montre sur le bord de la table.

La montre glisse et tombe.

Le verre de la montre se casse.

L'homme se grattouille le ventre.

- Hm! Je vais me servir une autre montre.

[Jérôme nyctalo]

Le bus stoppe non loin du "Métaphysic Hôtel". Précisément à l'arrêt 651. Une dame s'y engouffre, qui présente une mine défaite.

- Hé bien, ma petite dame, ça n'a pas l'air d'aller?! observe le chauffeur. Pourtant, pour une fois mon retard n'excède pas deux minutes, précise-t-il en exhibant une petite montre bleu-clair, visiblement bon marché.

- Vous n'êtes nullement la cause, Monsieur le chauffeur, de mon présent désarroi, répond la femme. Mais, en venant prendre le bus, j'ai été surprise par l'averse diluvienne de tout à l'heure: le bouquet de douze roses-longues tiges offert par un admirateur a été décimé; et j'ai été complètement douchée!

- Je compatis, ma petite dame, grimace le chauffeur en démarrant. Et permettez moi de vous dire que votre admirateur est un maroufle! Ah! le goujat! Tout le monde sait qu'un bouquet de douze roses-longues tiges ne protège pas longtemps d'une pluie diluvienne!...

[Jérôme nyctalo]

Le quidam s'avance dans la rue déserte, au tout petit matin. Une boîte de peinture acrylique d'une main, un pinceau de l'autre. Il se baisse parfois. Il oeuvre vite, silencieusement, très. Puis repart souplement, sans bruit, vraiment.

Un matinal, pourtant, ouvre sa porte, s'étonne.

- Mais monsieur que faîtes-vous?

- Vous le voyez, monsieur, répond le quidam d'un débit un peu mécanique. Je mets les crottes de chien en peinture.

- Euh!...oui...je vois en effet, euh...en rose...

- Je suis en plein dans ma période rose, précise le quidam. La semaine dernière encore, j'étais dans ma période bleue.

- Euh...je vous crois volontiers, monsieur, mais quelle est la finalité de l'opération? Rendre les étrons canins bien visibles, afin que les passants n'y salissent plus trop souvent leurs chaussures?

- Non point, monsieur, non point. Cela ne serait qu'un effet secondaire, une conséquence indirecte. Le but est d'amener l'art dans le quotidien même des gens, sublimer le sordide des rues. Vous vous endormez cernés par les déjections canines, vous vous réveillez au milieu d'un musée naturel.

- Krouiiik! fait le matinal commençant à se lézarder.

- Toutefois, ajoute le quidam, si l'hypothèse du pas malheureux évoquée par vous se produisait quand-même, vous admettrez, monsieur, qu'il est beaucoup plus classe de susurrer: " Oh! je crois que mon pied vient de tutoyer une oeuvre d'art!" plutôt que de beugler: " Ah! c'est pas vrai, j'ai encore marché dans une merde!".

[Jérôme nyctalo]

Fantastique! Sans blague!

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[serioscal]

Nous le comprenons enfin. Et nous le comprenons bien.
La métaphysique n'est que l'ancêtre du jeu-concours.
Celui qui joue est avant tout un moraliste.
S'il perd, il s'adonne à l'éthique.
S'il gagne il s'engage dans le politique.
S'il s'abstient, il trouvera la voie dans le cognac.

[AURE]

:-)

[serioscal]

On dirait du langage basic.

Je m'y suis un tout petit peu essayé adolescent. On pouvait concevoir des jeux soi-même.

Moi, je n'étais pas doué mais j'avais un ami qui avait réalisé un genre de pacman pornographique. C'était sympa :-)

[serioscal]

Peut-être le pacman porno est-il une des clés de la métaphysique post-saussurienne ?